SÉANCE DU 20 FLORÉAL AN II (9 MAI 1794) - N°* 2 A 4 175 core au fol espoir de nous forger de nouvelles chaînes? Ne savent-ils pas qu’elles sont brisées ces chaînes qui nous avaient avilis pendant tant de siècles ? Ne savent-ils pas que nous avons juré de maintenir la liberté que nous avons conquise, et qu’une grande nation ne fit jamais un pareil serment en vain ? Ont-ils oublié que vous avez dévoilé d’une main sûre et hardie toutes leurs machinations perfides, et qu’ils n’en ont recueilli d’autre fruit que celui d’appeler sur eux les terribles effets de la vengeance nationale qui nous en a fait justice ? Restez à votre poste, citoyens représentants, et la République sera sauvée; Hébert, ce monstre odieux, n’est plus; mais si, contre toute vraisemblance, la nature, dans son caprice, avait pu donner le jour à un autre, il serait, comme lui, bientôt immolé par vos soins, sur l’autel de la patrie dont vous êtes les pères. Vive la République ! Vive la Montagne. S. et F. ». [Mêmes signatures .] 2 Les administrateurs du district de Montagne-sur-Mer annoncent que les citoyens concourent de tous leurs moyens à l’extraction du salpêtre, et que la première cuite a produit 290 livres d’un excellent salpêtre, dont la commune de Montagne fait hommage à la République (1). [ Montagne-sur-Mer , 11 flor. II] (2). « Citoyens représentants du peuple, Tout le monde brûle ici du désir d’accélérer la chute de tous les tyrans; tout le monde concourt à qui mieux mieux à l’extraction des principes de la foudre qui exterminera les derniers de leurs vils esclaves; nul sacrifice ne coûte aux habitants de Montagne-sur-Mer quand il s’agit de servir la patrie; le zèle de tous les employés à l’atelier pour le salpêtre établi près ce district, est au-dessus de tout éloge; leurs premiers essais ont été des coups de maîtres. La première cuite a produit 290 livres d’un excellent salpêtre dont la commune de Montagne fait hommage à la République. Chaque décade en produira au moins autant; en réjouissance des succès des agents pour le salpêtre, il y eut hier dans nos murs une fête brillante; la joie et l’allégresse y éclataient de toutes parts; le patriotisme y présida et la simplicité en fit tous les frais; cette fête fut terminée par un bal public dans lequel en savourant les douceurs de l’égalité et au milieu des épanchements d’une fraternité sincère, nous avons tous derechef juré une haine implacable aux brigands couronnés et à tous les infâmes partisans d’un pouvoir tyrannique. Honneur à la Montagne; vive la République ! » Ch. Prévost, Prévost, Souffrin, D’Esteuque, Boidin, Brazine, Dylincourt, Demoncheaux. (1) P.-V., XXXVII, 72. B*", 20 flor. (suppl*); L�Sablier, n° 1308 (Montreuil-sur-Mer, Pas-de (2) C 302, pl. 1096, p. 19. 3 La Société populaire de Langogne, département de la Lozère, adresse, en don patriotique, 1367 liv. 14 sous en assignats, et 13 liv. 13 sous en numéraire. Elle annonce qu’elle envoie à l’armée des Pyrénées-Orientales 33 chemises, 16 paires de bas et autres effets, pour les braves défenseurs de la patrie (1). [Langogne, 9 flor. II] (2) . « Citoyens représentants, Dans les dangers présents de la patrie, tout citoyen doit s’empresser de lui faire hommage de ses facultés; en conséquence, nous venons de lever une collecte de 1381 livres 7 sols en assignats ou numéraire, 16 paires de bas, 33 chemises, 7 paires de souliers, 1 chapeau et une redingote; nous vous envoyons 1367 livres 14 s. en assignats et 13 livres 13 s. en numéraire, et nous allons faire passer à l’armée des Pyrénées Orientales, dans la division à laquelle nous nous trouvons, les effets d’équipement. Vive la République. Périssent les gouvernements ennemis de l’égalité et assassins de la nature. » A. Bertrand (présid.). 4 L’agent national du district de Cahors annonce que ce district est entièrement dégagé des préjugés religieux; que plus de 200 citoyens, qui avoient tous abdiqué leur état et fonctions de prêtres, ont travaillé avec la plus grande ardeur, le ci-devant jour de dimanche, à réparer les chemins de la commune de Cahors (3). [Cahors, 9 flor. II] (4). «Citoyens représentants, Je vous ai annoncé déjà que la Raison seule avait des temples dans le district de Cahors, et je viens vous apprendre aujourd’hui que le monstre du fanatisme a rendu le dernier soupir. Hier, les philosophes et les républicains ont joui d’un bien beau spectacle dans la commune de Cahors; hier, l’Etre suprême a été honoré, et la République a été servie; diriez-vous par qui ? Par des prêtres. Le représentant du peuple Bô a réuni dans cette commune, et par mesure de sûreté générale tous les ci-devant prêtres de notre district; déjà par un retour à la raison et à la dignité de l’homme, ces citoyens avaient tous abdiqué leur état et fonction de prêtre, et cette première démarche leur avait attiré de la part de leurs (1) P.-V., 72 et 89. B*", 20 flor. (suppl*) ; J. Sablier, n° 1308; J. Mont., n° 15; Ann. patr., n° 494. (2) C 302, pl. 1084, p. 16. (3) P.-V., XXXVR, 72. B#1, 20 flor.; J. Mont., n° 15; J. Sablier, n° 1308; J. Paris, n° 496; M.U., XXXIX, 343; Débats, n° 599, p. 295; C. Eg., n° 631; Audit, nat., n° 595; Mess, soir., n° 630. (4) C 302, pl. 1096, p. 20. SÉANCE DU 20 FLORÉAL AN II (9 MAI 1794) - N°* 2 A 4 175 core au fol espoir de nous forger de nouvelles chaînes? Ne savent-ils pas qu’elles sont brisées ces chaînes qui nous avaient avilis pendant tant de siècles ? Ne savent-ils pas que nous avons juré de maintenir la liberté que nous avons conquise, et qu’une grande nation ne fit jamais un pareil serment en vain ? Ont-ils oublié que vous avez dévoilé d’une main sûre et hardie toutes leurs machinations perfides, et qu’ils n’en ont recueilli d’autre fruit que celui d’appeler sur eux les terribles effets de la vengeance nationale qui nous en a fait justice ? Restez à votre poste, citoyens représentants, et la République sera sauvée; Hébert, ce monstre odieux, n’est plus; mais si, contre toute vraisemblance, la nature, dans son caprice, avait pu donner le jour à un autre, il serait, comme lui, bientôt immolé par vos soins, sur l’autel de la patrie dont vous êtes les pères. Vive la République ! Vive la Montagne. S. et F. ». [Mêmes signatures .] 2 Les administrateurs du district de Montagne-sur-Mer annoncent que les citoyens concourent de tous leurs moyens à l’extraction du salpêtre, et que la première cuite a produit 290 livres d’un excellent salpêtre, dont la commune de Montagne fait hommage à la République (1). [ Montagne-sur-Mer , 11 flor. II] (2). « Citoyens représentants du peuple, Tout le monde brûle ici du désir d’accélérer la chute de tous les tyrans; tout le monde concourt à qui mieux mieux à l’extraction des principes de la foudre qui exterminera les derniers de leurs vils esclaves; nul sacrifice ne coûte aux habitants de Montagne-sur-Mer quand il s’agit de servir la patrie; le zèle de tous les employés à l’atelier pour le salpêtre établi près ce district, est au-dessus de tout éloge; leurs premiers essais ont été des coups de maîtres. La première cuite a produit 290 livres d’un excellent salpêtre dont la commune de Montagne fait hommage à la République. Chaque décade en produira au moins autant; en réjouissance des succès des agents pour le salpêtre, il y eut hier dans nos murs une fête brillante; la joie et l’allégresse y éclataient de toutes parts; le patriotisme y présida et la simplicité en fit tous les frais; cette fête fut terminée par un bal public dans lequel en savourant les douceurs de l’égalité et au milieu des épanchements d’une fraternité sincère, nous avons tous derechef juré une haine implacable aux brigands couronnés et à tous les infâmes partisans d’un pouvoir tyrannique. Honneur à la Montagne; vive la République ! » Ch. Prévost, Prévost, Souffrin, D’Esteuque, Boidin, Brazine, Dylincourt, Demoncheaux. (1) P.-V., XXXVII, 72. B*", 20 flor. (suppl*); L�Sablier, n° 1308 (Montreuil-sur-Mer, Pas-de (2) C 302, pl. 1096, p. 19. 3 La Société populaire de Langogne, département de la Lozère, adresse, en don patriotique, 1367 liv. 14 sous en assignats, et 13 liv. 13 sous en numéraire. Elle annonce qu’elle envoie à l’armée des Pyrénées-Orientales 33 chemises, 16 paires de bas et autres effets, pour les braves défenseurs de la patrie (1). [Langogne, 9 flor. II] (2) . « Citoyens représentants, Dans les dangers présents de la patrie, tout citoyen doit s’empresser de lui faire hommage de ses facultés; en conséquence, nous venons de lever une collecte de 1381 livres 7 sols en assignats ou numéraire, 16 paires de bas, 33 chemises, 7 paires de souliers, 1 chapeau et une redingote; nous vous envoyons 1367 livres 14 s. en assignats et 13 livres 13 s. en numéraire, et nous allons faire passer à l’armée des Pyrénées Orientales, dans la division à laquelle nous nous trouvons, les effets d’équipement. Vive la République. Périssent les gouvernements ennemis de l’égalité et assassins de la nature. » A. Bertrand (présid.). 4 L’agent national du district de Cahors annonce que ce district est entièrement dégagé des préjugés religieux; que plus de 200 citoyens, qui avoient tous abdiqué leur état et fonctions de prêtres, ont travaillé avec la plus grande ardeur, le ci-devant jour de dimanche, à réparer les chemins de la commune de Cahors (3). [Cahors, 9 flor. II] (4). «Citoyens représentants, Je vous ai annoncé déjà que la Raison seule avait des temples dans le district de Cahors, et je viens vous apprendre aujourd’hui que le monstre du fanatisme a rendu le dernier soupir. Hier, les philosophes et les républicains ont joui d’un bien beau spectacle dans la commune de Cahors; hier, l’Etre suprême a été honoré, et la République a été servie; diriez-vous par qui ? Par des prêtres. Le représentant du peuple Bô a réuni dans cette commune, et par mesure de sûreté générale tous les ci-devant prêtres de notre district; déjà par un retour à la raison et à la dignité de l’homme, ces citoyens avaient tous abdiqué leur état et fonction de prêtre, et cette première démarche leur avait attiré de la part de leurs (1) P.-V., 72 et 89. B*", 20 flor. (suppl*) ; J. Sablier, n° 1308; J. Mont., n° 15; Ann. patr., n° 494. (2) C 302, pl. 1084, p. 16. (3) P.-V., XXXVR, 72. B#1, 20 flor.; J. Mont., n° 15; J. Sablier, n° 1308; J. Paris, n° 496; M.U., XXXIX, 343; Débats, n° 599, p. 295; C. Eg., n° 631; Audit, nat., n° 595; Mess, soir., n° 630. (4) C 302, pl. 1096, p. 20.