[Convention nationale.] ARCHIVES: PARLEMENTAIRES. { JVovombre 179»" Le chef du bataillon a répondu par un autre discours également terminé (sic). Après cette inauguration, pendant laquelle l’on remarquait le généreux dévouement du ba¬ taillon et la satisfaction de tous les assistants on s’est transporté, dans le meilleur ordre, et en marchant au centre dudit bataillon, sur la place où est planté T arbre de la liberté, où l’on a chanté l’ Hymne des Marseillais, et renouvelé les cris de Vive la République ! Vive la Monta - gne ! Et dans le même ordre on est rentré à la mai¬ son commune, où il a été arrêté que procès-verbal serait dressé par l’administration où se rendraient lès membres des autres autorités constituées, ceux du comité de surveillance, ceux de la Société populaire et de Fëtat-major de la garde nationale, pour apposer leur signature; que le discours prononcé par le citoyen Disson, celui prononcé par le vice-président de l’ admi¬ nistration et enfin celui du chef de bataillon seront transcrits à la suite du procès-verbal, et que du tout il sera fait extrait pour livrer à l’impression, à l’ effet d’en envoyer des exem¬ plaires à la Convention nationale, aux repré¬ sentants du peuple près l’armée des Alpes, au département, aux autorités constituées, aux membres du comité de surveillance, à la Soeiété populaire, à l’état-major de la garde nationale, à l’état-major du bataillon et aux municipalités au district. Signé au registre : (Suivent 25 signatures.) Discours du citoyen Disson, agent supérieur du département. « Ce jour, citoyens soldats, ce jour est le plus beau de votre ville, la cérémonie à laquelle vous assistez, est la plus auguste et la plus intéressante pour vous et pour la patrie. C’est à elle, c’est pour elle qu’en faisant l’inauguration de vos drapeaux, vous allez en faire la dédicace ; vous allez jurer de ne vous séparer de cet éten¬ dard qu’avoir avoir remporté sur les tyrans et sur tous nos ennemis intérieurs et extérieurs une victoire qui assure à jamais lès bases-iné¬ branlables d’une liberté qui doit fonder votre bonheur et celui' dès races futures. « Pénétrez-vous bien, mes amis, mes cama¬ rades, de l’importance du but auquel vous devez tendre. Dès longtemps, sans doute, vous avez adopté cette devise des républicains : Vivre libre ou mourir ; elle doit vous rappeler que l’espoir de la France est en vous, qu’elle vous a appelés tous pour assurer la conquête dè la liberté� « Courage, docilité, obéissance à vos chefs-; respect aux personnes et aux propriétés ; et la victoire est a vous. Vous verrez tomber à vos pieds la tête de l’hydre de 1? esclavage. « Et vous; jeunes citoyens, appelés: par vos camarades à les commander, n’oubliez: jamais que vous n’avez pas eessé d’être leurs égaux, que la seule’ distinction qui est entre: eux et voue, existe: réellement dans l’obligation que vous avez contractée de leur donner F exemple dir courage; dè F amour dè-la patrie et de vos devoirs ; et enfin dé touteB, lès vertus civiques: et militaires. Souvenez-vous que le soldat est toujours invin¬ cible lorsqu’il est bien commandé. Montrez à l’univers étonné que, s’il fût un peuple chez le¬ quel la vertu n’ attendit pas le nombre des an-m nées,, c’est dans la République naissante des Français. « Oui,, camarades, officiers et soldats, j’en ai la conviction intime, le cri de-la liberté-se fait si énergiquement entendre à vos cœurs-, qu’ au¬ tant de fois vous combattrez, autant de fois, vous terrasserez les colonnes d’esclaves armés contre nous. « Déjà, il me semble vous voir rentrer vic¬ torieux dans vos foyers, répandant des larmes de joie, pressés dans les bras de vos pères, mères, vos parents, vos amis; déjà-je vous vois tous ensemble jouissant du bonheur, sillonnant la terre que vous aurez garantie de l’invasion des tyrans, et celle que la République vous a assurée aux termes de vos travaux. Alors encore je vois aussi ma patrie tout entière jouissant des bien¬ faits de la liberté. Je vois là paix, l’ordre, l’har¬ monie, la justice reprendre leurs droits et éta¬ blir lè règne d’une parfaite égalité. « Partez donc, brave jeunesse, allez faire exé¬ cuter lès lois de la Convention nationale, soyez pleins de confiance en ses décrets; elle veut es¬ sentiellement votre bonheur et soyez convaincus que l’événement justifiera votre confiance. « Vive* la République ! vive la Montagne ! » Discours ■ prononcé par le citoyen Guerret* vice-président du directoire du district. « Jeunes défenseurs-de la patrie;, « Vous aurez bientôt les armes à la main; mais ce ne sera pas pour servir les caprices d’un despote;: ce ne sera pas comme1 instrument, de l’intrigue et de l’ambition, c’est votre propre cause, celle de la liberté, de l’égalité, des droits imprescriptibles et saerés de l’homme que-vous avez à défendre. | « La résistance que nous éprouvons depuis la Révolution pour asseoir notre bonheur sur dès hases solides, démontre le tourment qu’éprou¬ vent ceux qui n’avaient établi le leur que par des vexations, des usurpations qu’ils voudraient perpétuer. « Nous avons des ennemis parce que nous voulons ne faire de toute la France qu’une même famille, qu’une réunion de frères; parce que nous voulons pour souverain la loi dictée par le peuple souverain,, et non par la volonté, d’un individu stimulé par 1,000 petits tyrans. « Nous avons des ennemis parce: que nous voulons substituer le mérite à l'effronterie, la vertu à l’hypoerisie; parce que nous poursuivons les fanatiques ambitieux ; et tous ces êtres en¬ nemis de l’humanité, que l’insouciance, la stu¬ peur et l’abjection des peuples avaient laissés s’élever à un degré de puissance que la saine raison réprouve, et qui doit enfin lui céder; « Aujourd’hui son flambeau vous éclaire;- il ranimera votre courage, jeunes citoyens; vous ne souffrirez pas que la terre de la liberté soit plus longtemps souillée, et vous-ne reviendrez dans les bras de vos proches que lorsque la patrie sera sauvée. Alors vraiment dignes de leur ten¬ dresse et de leur affection, alors recevant la couronne civique, vous serez enfants-de cette chère patrie, et vous coulerez dè» jours d’au¬ tant plus heureux, que l’on vous comptera, que Fou vous nommera avec reconnaissance, parmi les sauveurs de là République. « C’est en son nom, jeunes citoyens, que: je vous remets cette bannière. « Sous un despote, elle eût été chargée de mé-