127 SÉANCE DU 11 PRAIRIAL AN II (30 MAI 1794) - N° 18 sur vos immenses et sublimes travaux. Nous aussi nous périrons plutôt que de voir porter le moindrement atteinte aux droits sacrés du peuple et au respect qu’on doit à la représentation dont tous les membres sont aussi sacrés pour nous. Non, les conspirateurs ne doivent attendre d’autres succès que ceux de leurs prédécesseurs. L’échafaud, c’est là qu’ils iront expier leurs forfaits. Qu’ils emploient tous les moyens de ces hommes astucieux et criminels qui, en usurpant la confiance du peuple, comblés de ses bienfaits, ont eu la scélératesse de le trahir. Votre étonnante et infatigable vigilance les dévoilera et la justice populaire les mettra au néant. Courage, Citoyens représentans, vous avez mis la vertu et la justice à l’ordre du jour; nous le verrons plus les places entre les mains des hommes immoraux et corrompus : ceux-là spéculent sur la révolution et le résultat le meilleur pour eux est l’accroissement de leur fortune. Peu leur importe que le peuple souffre pourvu que leurs jouissances ne soient point troublées. Peu leur importe que la République périsse pourvu que leur trésor ne diminue pas. Peu leur importe qu’un tyran règne pourvu qu’ils puissent assouvir leurs passions. Nous reviendrons donc aux mœurs douces et aux jouissances tranquilles qui, nous rapprochant le plus de la nature, peuvent seules faire le bonheur des hommes. Oui, leur félicité sera parfaite, Egalité, liberté sacrée, vous ne pouvez être qu’avec la vertu. Vous serez avec les français, car l’homme sans probité sera couvert de honte et de mépris. On en fera justice en le repoussant avec indignation d’une société qu’il déshonore. Quant à nous, Citoyens représentans, nous remplirons nos devoirs avec tout le zèle, toute l’énergie qui convient aux vrais républicains. Notre amour pour la patrie et notre dévouement pour la représentation nationale n’auront jamais de bornes, et la mort nous sera mille fois plus douce que la perte des précieux fruits de la révolution. Vive la République une et indivisible, vive la Montagne ». D’Ithurbide, Destibeaux, Pagès fils, Danglade, Dolabaratz, Bouche ( présid .), Sarrouble. c [La Sté popul. de Bruyères au présid. de la Conv.; 14 flor. If] (1). « Citoyen président, La Société populaire et républicaine de Bruyères a voté une adresse de félicitations à la Convention nationale. Toutes les autorités constituées de cette commune ont demandé de se joindre à elle pour le même objet et cela a été arrêté et généralement applaudi. Je suis chargé de te faire parvenir et tu trouveras ci-joint le résultat de leur délibération et l’expression de leurs sentimens et de leurs vœux S. et F. Jeandidier (présid.). (1) C 305, pl. 1145, p. 3, 4. [ Bruyères , 8 flor. II J « Citoyens représentans, Une nuée de crimes avait préparé l’orage le plus affreux. S’ils avaient réussi dans leurs projets criminels, ces hommes profondément pervers, et d’autant plus dangereux qu’ils voilaient leurs intentions liberticides du masque trompeur d’un patriotisme exalté, ont attenté aux jours les plus précieux de la République, et dès lors il ne fut plus resté dans le cœur de tout bon sans-culottes que les larmes du désespoir; mais votre imperturbable énergie a détourné les poignards aiguisés contre vous, et grâces immortelles vous en soient à jamais rendues. Vous avez pénétré le peuple français de cette vérité sublime que les tyrans ne sont sur la terre que le fléau des peuples. Il en est un autre qu’il est intéressant de détruire également, c’est le fanatisme, ce monstre horrible dont l’existence ne peut que désunir les citoyens, allumer les brandons de la discorde, les torches de la guerre civile, et devenir par là le plus ferme appui des despotes coalisés. Citoyens représentans, c’est animés de ces principes que la Société populaire de Bruyères a vomi de son sein tous les prêtres non dé-prêtrisés; elle surveille tous ces charlatans que le culte sacré de la Raison contrarie si fort, qui ne peuvent se conserver dans leurs places qu’en y prolongeant la superstition et l’erreur, qui ne cherchent à s’y conserver que pour soigner leurs propres intérêts et ne point perdre cette domination, cette prépondérance dont le désir et l’esprit les ont toujours caractérisés. Législateurs d’un peuple libre, vous préparez le bonheur des nations qui ne peut exister sans la liberté, l’égalité et le culte de la Raison. Continuez vos immortels travaux et comptez sur notre dévouement et notre admiration. C’est de vous que découlent ces vérités éternelles qui détruisent les ridicules préjugés, les détestables erreurs qui nous ont causé tant de maux; restez au poste que vous remplissez si bien. Notre commune a fourni un grand nombre de défenseurs à la patrie, a déjà fait des dons patriotiques, elle en fait encore tous les jours, qui sont déposés sur notre autel de la patrie, mais nous vous en épargnons l’énumération parce qu’en cela nous n’avons fait que notre devoir. La Société populaire, les administrateurs du district, les juges du tribunal, les membres du comité de surveillance, les officiers municipaux de la commune de Bruyères qui, surtout depuis l’épuration salutaire qu’a opérée parmi eux le représentant Foussedoire, ne font qu’un pour concourir de tous leurs efforts à imprimer au gouvernement révolutionnaire cette marche rapide qui fait sa force et sa sûreté, à propager de leur mieux les vrais principes de la liberté, de l’égalité et du seul culte des hommes libres, celui de la raison; enfin qui ne font qu’un pour applaudir à vos travaux, vous invitent à ne pas désemparer que la nation française n’ait dicté aux tyrans les conditions de la paix. Continuez à déjouer les complots des factieux et à démasquer les traîtres, portez un coup de 127 SÉANCE DU 11 PRAIRIAL AN II (30 MAI 1794) - N° 18 sur vos immenses et sublimes travaux. Nous aussi nous périrons plutôt que de voir porter le moindrement atteinte aux droits sacrés du peuple et au respect qu’on doit à la représentation dont tous les membres sont aussi sacrés pour nous. Non, les conspirateurs ne doivent attendre d’autres succès que ceux de leurs prédécesseurs. L’échafaud, c’est là qu’ils iront expier leurs forfaits. Qu’ils emploient tous les moyens de ces hommes astucieux et criminels qui, en usurpant la confiance du peuple, comblés de ses bienfaits, ont eu la scélératesse de le trahir. Votre étonnante et infatigable vigilance les dévoilera et la justice populaire les mettra au néant. Courage, Citoyens représentans, vous avez mis la vertu et la justice à l’ordre du jour; nous le verrons plus les places entre les mains des hommes immoraux et corrompus : ceux-là spéculent sur la révolution et le résultat le meilleur pour eux est l’accroissement de leur fortune. Peu leur importe que le peuple souffre pourvu que leurs jouissances ne soient point troublées. Peu leur importe que la République périsse pourvu que leur trésor ne diminue pas. Peu leur importe qu’un tyran règne pourvu qu’ils puissent assouvir leurs passions. Nous reviendrons donc aux mœurs douces et aux jouissances tranquilles qui, nous rapprochant le plus de la nature, peuvent seules faire le bonheur des hommes. Oui, leur félicité sera parfaite, Egalité, liberté sacrée, vous ne pouvez être qu’avec la vertu. Vous serez avec les français, car l’homme sans probité sera couvert de honte et de mépris. On en fera justice en le repoussant avec indignation d’une société qu’il déshonore. Quant à nous, Citoyens représentans, nous remplirons nos devoirs avec tout le zèle, toute l’énergie qui convient aux vrais républicains. Notre amour pour la patrie et notre dévouement pour la représentation nationale n’auront jamais de bornes, et la mort nous sera mille fois plus douce que la perte des précieux fruits de la révolution. Vive la République une et indivisible, vive la Montagne ». D’Ithurbide, Destibeaux, Pagès fils, Danglade, Dolabaratz, Bouche ( présid .), Sarrouble. c [La Sté popul. de Bruyères au présid. de la Conv.; 14 flor. If] (1). « Citoyen président, La Société populaire et républicaine de Bruyères a voté une adresse de félicitations à la Convention nationale. Toutes les autorités constituées de cette commune ont demandé de se joindre à elle pour le même objet et cela a été arrêté et généralement applaudi. Je suis chargé de te faire parvenir et tu trouveras ci-joint le résultat de leur délibération et l’expression de leurs sentimens et de leurs vœux S. et F. Jeandidier (présid.). (1) C 305, pl. 1145, p. 3, 4. [ Bruyères , 8 flor. II J « Citoyens représentans, Une nuée de crimes avait préparé l’orage le plus affreux. S’ils avaient réussi dans leurs projets criminels, ces hommes profondément pervers, et d’autant plus dangereux qu’ils voilaient leurs intentions liberticides du masque trompeur d’un patriotisme exalté, ont attenté aux jours les plus précieux de la République, et dès lors il ne fut plus resté dans le cœur de tout bon sans-culottes que les larmes du désespoir; mais votre imperturbable énergie a détourné les poignards aiguisés contre vous, et grâces immortelles vous en soient à jamais rendues. Vous avez pénétré le peuple français de cette vérité sublime que les tyrans ne sont sur la terre que le fléau des peuples. Il en est un autre qu’il est intéressant de détruire également, c’est le fanatisme, ce monstre horrible dont l’existence ne peut que désunir les citoyens, allumer les brandons de la discorde, les torches de la guerre civile, et devenir par là le plus ferme appui des despotes coalisés. Citoyens représentans, c’est animés de ces principes que la Société populaire de Bruyères a vomi de son sein tous les prêtres non dé-prêtrisés; elle surveille tous ces charlatans que le culte sacré de la Raison contrarie si fort, qui ne peuvent se conserver dans leurs places qu’en y prolongeant la superstition et l’erreur, qui ne cherchent à s’y conserver que pour soigner leurs propres intérêts et ne point perdre cette domination, cette prépondérance dont le désir et l’esprit les ont toujours caractérisés. Législateurs d’un peuple libre, vous préparez le bonheur des nations qui ne peut exister sans la liberté, l’égalité et le culte de la Raison. Continuez vos immortels travaux et comptez sur notre dévouement et notre admiration. C’est de vous que découlent ces vérités éternelles qui détruisent les ridicules préjugés, les détestables erreurs qui nous ont causé tant de maux; restez au poste que vous remplissez si bien. Notre commune a fourni un grand nombre de défenseurs à la patrie, a déjà fait des dons patriotiques, elle en fait encore tous les jours, qui sont déposés sur notre autel de la patrie, mais nous vous en épargnons l’énumération parce qu’en cela nous n’avons fait que notre devoir. La Société populaire, les administrateurs du district, les juges du tribunal, les membres du comité de surveillance, les officiers municipaux de la commune de Bruyères qui, surtout depuis l’épuration salutaire qu’a opérée parmi eux le représentant Foussedoire, ne font qu’un pour concourir de tous leurs efforts à imprimer au gouvernement révolutionnaire cette marche rapide qui fait sa force et sa sûreté, à propager de leur mieux les vrais principes de la liberté, de l’égalité et du seul culte des hommes libres, celui de la raison; enfin qui ne font qu’un pour applaudir à vos travaux, vous invitent à ne pas désemparer que la nation française n’ait dicté aux tyrans les conditions de la paix. Continuez à déjouer les complots des factieux et à démasquer les traîtres, portez un coup de 128 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE massue qui terrasse à jamais le fanatisme et ses apôtres, et la République sera sauvée ». Jeandidier ( présid .), Thiébaut (vice-présid.), J. G. Ferry, Baxo, J.A. Cuny, Heringer, Villereaux, Chavane, Landet (maire), Valentin, Lagarde (secrét.), Henry (présid. du C. révol.). d [La Sté popul. d’Arcy à la Conv .; s.d.j (1). « Salut Citoyens Législateurs, Et nous aussi, patriotes des campagnes, nous vous félicitons sur votre héroïque fermeté en faisant punir les traîtres et les conspirateurs; continuez à les surveiller, mettez le glaive de la loi à l’ordre du jour, que tous ceux qui s’opposent au bonheur du peuple périssent sur l’échafaud afin qu’il n’en reste aucun vestige. Législateurs, nous sentons combien vos travaux sont pénibles, mais restez à votre poste honorable jusqu’à la paix; nous le désirons parce que vous jouirez alors de la récompense qui vous est due par les bénédictions d’un grand peuple que vous aurez rendu heureux à jamais. Chassés de toutes les fonction publiques ces ci-devant nobles et tous ceux qui ont eu le sot orgueil de se dire tels, qui, sous la marque du patriotisme cherchent à rétrograder l’esprit public; croyez que jamais ils ne seront dans le sens de la révolution; ressouvenez-vous d’un proverbe trivial mais vrai, « la caque sent toujours le hareng ». Nous ne mettons pas sous vos yeux nos dons patriotiques, ils sont relatifs à nos facultés, mais nous vous annonçons avec une vraie satisfaction que malgré le grand nombre de défenseurs fourni par notre commune, nous avons semé un quart de champ en plus que la quantité ordinaire des années dernières et nous défrichons chaque jour; par un miracle que la France, mérite d’obtenir, nos bras ont doublé de vigueur. Tandis que nos braves défenseurs arrosent la terre de leur sang, nous la trempons de nos sueurs, mais nous en sommes récompensés par la moisson abondante qui se prépare. Avec quelle douce volupté nous contemplons nos fertiles et riches campagnes ! Bientôt la belle verdure va changer de couleur, les épis dorés lui succéderont .... Tyrans ! vous avez employé tous les moyens exécrables pour nous faire périr par la famine ... Voyez nos champs, voyez la sublime montagne, et tremblez... Maillet (présid.), Bidoine (secrét.), Meon (vice-présid.). e [La Sté popul. de Morlâas à la Conv., s.d.] (2) . « Semblable aux bons cultivateurs qui s’empressent, après l’orage, de visiter leurs moissons, et qui, les trouvant intactes, se retirent (1) C306, pl. 1158, p. 3; Mon., XX, 606; J. Univ., n° 1651. (2) C 306, pl. 1158, p. 4; Mon., XX, 606. en bénissant la providence, la Société populaire de Morlâas, voyant la liberté triomphante après tant de périls, florissante après tant d’orages politiques, et solidement raffermie par la découverte de la nouvelle conjuration, et par le supplice des plus dangereux conspirateurs, vient rendre hommage aux miraculeux travaux de la Convention nationale, la féliciter de nous avoir préservés de maux incalculables, et la conjurer de rester à son poste pour assurer le bonheur du peuple français qui, de longtemps, ne put être confié à l’inexpérience de nouveaux représentons. Tels sont nos sentimens, tels sont nos vœux, Législateurs sublimes, puisse la voix d’une Société populaire pure et toujours fidèle se faire entendre du pied des Pyrénées au sommet de la sainte Montagne. Puisse-t-elle nous mériter et nous faire obtenir quelques signes d’approbation. S. et F. ». Balade (présid.), Francine (secrét.). f [La Sté popul. de Vézelay à la Conv.; 3 prair. II] (D-« Citoyens Législateurs, Ils étaient bien insensés ces vils sectaires d’Hébert et de Chaumette ils n’imaginaient pas, dans leur rage réfléchie, que du sommet de cette Montagne sacrée vous voyez d’un œil attentif leurs manœuvres ténébreuses; votre apparente tranquillité ne les laissait plus douter du succès, lorsque d’un seul mot et dans un seul instant, vous les avez précipités dans le néant qu’ils nous préparaient . Le décret du 18 floréal, par lequel vous déclarez que le peuple français reconnait l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme, vous assure à jamais l’hommage des amis de la raison et de la liberté, il vous la donnerait même, l’immortalité, si vous ne la teniez pas déjà des grandes vertus dont l’exercice est devenu pour vous un besoin. Continuez, intrépides montagnards, de veiller sur le vaisseau de la République, et ne pensez à en quitter le gouvernail que quand la mer agitée, sur laquelle il est porté, sera devenue aussi calme que vos cœurs. Turgot (présid.), Monsaingeon, Caron. 9 [La Sté popul. de Montargis à la Conv.; 7 prair. II] (2). « Législateurs, Des mains parricides ont attenté à la représentation nationale, nous en avons frémi d’horreur; c’est donc contre vous, Robespierre et Collot d’Herbois, c’est contre vous tous, amis de la liberté que l’ennemi aiguise les poignards; c’est vous aussi qui défendez avec succès les droits du peuple. L’assassinat, le poison, tous les crimes enfin, ce sont là les armes des tyrans, des nobles et des prêtres, leurs satellites. Etre (1) C 306, pl. 1158, p. 5. (2) C 306, pl. 1158, p. 6; Bin, 26 prair. (2* suppl‘). 128 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE massue qui terrasse à jamais le fanatisme et ses apôtres, et la République sera sauvée ». Jeandidier ( présid .), Thiébaut (vice-présid.), J. G. Ferry, Baxo, J.A. Cuny, Heringer, Villereaux, Chavane, Landet (maire), Valentin, Lagarde (secrét.), Henry (présid. du C. révol.). d [La Sté popul. d’Arcy à la Conv .; s.d.j (1). « Salut Citoyens Législateurs, Et nous aussi, patriotes des campagnes, nous vous félicitons sur votre héroïque fermeté en faisant punir les traîtres et les conspirateurs; continuez à les surveiller, mettez le glaive de la loi à l’ordre du jour, que tous ceux qui s’opposent au bonheur du peuple périssent sur l’échafaud afin qu’il n’en reste aucun vestige. Législateurs, nous sentons combien vos travaux sont pénibles, mais restez à votre poste honorable jusqu’à la paix; nous le désirons parce que vous jouirez alors de la récompense qui vous est due par les bénédictions d’un grand peuple que vous aurez rendu heureux à jamais. Chassés de toutes les fonction publiques ces ci-devant nobles et tous ceux qui ont eu le sot orgueil de se dire tels, qui, sous la marque du patriotisme cherchent à rétrograder l’esprit public; croyez que jamais ils ne seront dans le sens de la révolution; ressouvenez-vous d’un proverbe trivial mais vrai, « la caque sent toujours le hareng ». Nous ne mettons pas sous vos yeux nos dons patriotiques, ils sont relatifs à nos facultés, mais nous vous annonçons avec une vraie satisfaction que malgré le grand nombre de défenseurs fourni par notre commune, nous avons semé un quart de champ en plus que la quantité ordinaire des années dernières et nous défrichons chaque jour; par un miracle que la France, mérite d’obtenir, nos bras ont doublé de vigueur. Tandis que nos braves défenseurs arrosent la terre de leur sang, nous la trempons de nos sueurs, mais nous en sommes récompensés par la moisson abondante qui se prépare. Avec quelle douce volupté nous contemplons nos fertiles et riches campagnes ! Bientôt la belle verdure va changer de couleur, les épis dorés lui succéderont .... Tyrans ! vous avez employé tous les moyens exécrables pour nous faire périr par la famine ... Voyez nos champs, voyez la sublime montagne, et tremblez... Maillet (présid.), Bidoine (secrét.), Meon (vice-présid.). e [La Sté popul. de Morlâas à la Conv., s.d.] (2) . « Semblable aux bons cultivateurs qui s’empressent, après l’orage, de visiter leurs moissons, et qui, les trouvant intactes, se retirent (1) C306, pl. 1158, p. 3; Mon., XX, 606; J. Univ., n° 1651. (2) C 306, pl. 1158, p. 4; Mon., XX, 606. en bénissant la providence, la Société populaire de Morlâas, voyant la liberté triomphante après tant de périls, florissante après tant d’orages politiques, et solidement raffermie par la découverte de la nouvelle conjuration, et par le supplice des plus dangereux conspirateurs, vient rendre hommage aux miraculeux travaux de la Convention nationale, la féliciter de nous avoir préservés de maux incalculables, et la conjurer de rester à son poste pour assurer le bonheur du peuple français qui, de longtemps, ne put être confié à l’inexpérience de nouveaux représentons. Tels sont nos sentimens, tels sont nos vœux, Législateurs sublimes, puisse la voix d’une Société populaire pure et toujours fidèle se faire entendre du pied des Pyrénées au sommet de la sainte Montagne. Puisse-t-elle nous mériter et nous faire obtenir quelques signes d’approbation. S. et F. ». Balade (présid.), Francine (secrét.). f [La Sté popul. de Vézelay à la Conv.; 3 prair. II] (D-« Citoyens Législateurs, Ils étaient bien insensés ces vils sectaires d’Hébert et de Chaumette ils n’imaginaient pas, dans leur rage réfléchie, que du sommet de cette Montagne sacrée vous voyez d’un œil attentif leurs manœuvres ténébreuses; votre apparente tranquillité ne les laissait plus douter du succès, lorsque d’un seul mot et dans un seul instant, vous les avez précipités dans le néant qu’ils nous préparaient . Le décret du 18 floréal, par lequel vous déclarez que le peuple français reconnait l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme, vous assure à jamais l’hommage des amis de la raison et de la liberté, il vous la donnerait même, l’immortalité, si vous ne la teniez pas déjà des grandes vertus dont l’exercice est devenu pour vous un besoin. Continuez, intrépides montagnards, de veiller sur le vaisseau de la République, et ne pensez à en quitter le gouvernail que quand la mer agitée, sur laquelle il est porté, sera devenue aussi calme que vos cœurs. Turgot (présid.), Monsaingeon, Caron. 9 [La Sté popul. de Montargis à la Conv.; 7 prair. II] (2). « Législateurs, Des mains parricides ont attenté à la représentation nationale, nous en avons frémi d’horreur; c’est donc contre vous, Robespierre et Collot d’Herbois, c’est contre vous tous, amis de la liberté que l’ennemi aiguise les poignards; c’est vous aussi qui défendez avec succès les droits du peuple. L’assassinat, le poison, tous les crimes enfin, ce sont là les armes des tyrans, des nobles et des prêtres, leurs satellites. Etre (1) C 306, pl. 1158, p. 5. (2) C 306, pl. 1158, p. 6; Bin, 26 prair. (2* suppl‘).