[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, jetés dans notre ville, avaient médité la mort de cfft infortuné. Nous étions nommés pour le juger, et, au moment où son innocence allait être reconnue, ces brigands l’on arraché de nos mains et l’ont assassiné. D’un autre côté, nous touchons au moment d’éprouver les horreurs de la famine ; il n’y a pas dans notre ville de quoi nourrir les habitants plus de douze jours. Menacés par des brigands, nous avons levé dans notre sein une milice composée de cinq à six cents jeunes gens déterminée; mais ils ne sont pas armés. Nous vous supplions dé nous faire donner des armes pour nous défendre, et de prévenir la disette dont notre ville est menacée. M. le Président, à la députation. L’ Assemblée nationale ne peut jamais douter que des Français ne soient de bons citoyens; elle a donc toujours cru que les habitants de Saint-Germain n’étaient pp coupables des torts que quelques gens malintentionnés leur avaient reprochés. ;Quantàla demande des armes, c’est au ministre de la province, Messieurs, que vous devez vous adresser, ainsi que pour l’approvisionnement de votre ville. Le comité des subsistances vacepen-dapt donner à ce dernier objet tous les soins qui peuvent dépendre de lui. M. le Président invite le bureau chargé du règlement, et celui de constitution, à s'assembler ce soir, et à donner à leur travail toute l’activité cpii est en leur pouvoir, afin qu’il puisse être promptement soumis à l’Assemblée. La séance est levée et renvoyée au 23. ANNEXE à la séance de l'Assemblée nationale du 21 juillet 1789. PRÉLIMINAIRE DE LA CONSTITUTION. RECONNAISSANCE ET EXPOSITION RAISONNÉE Des droits de l'homme et du citoyen. — Lu les 20 et %\ juillet 1789, au comité de constitution , par M. l’abbé Sieyès (1). . Les représentants de la nation française, réunis en Assemblée nationale, reconnaissent qu’ils ont par leur mandats la charge spéciale de régénérer la constitution de TEtat. En conséquence, ils vont, à ce titre, exercer le, pouvoir constituant; et pourtant, comme la représentation actuelle n’est pas rigoureusement conforme à ce qu’exige une telle nature de pouvoir, ils déclarent que la constitution qu’ils vont donner à la nation, quoique provisoirement obli-gatoirepour tous, ne sera définitive qu’après qu’un nouveau pouvoir constituant, extraordinairement convoqué pour cet unique objet, lui aura donné un consentement que réclame la rigueur des principes. Les représentants de la nation française, exerçant dès ce moment les fonctions du pouvoir constituant : Considèrent que toute union sociale, et par ,tl) Ce documcai u’a été iaséré au Hju�tynr,. . [21 juillet 1789,] conséquent toute constitution politique, ne peut avoir pour objet que de manifester, d’étendre çjt d’assurer les droits dè l'homme et du citoyen. Us jugent donc qu’ils doivent d’abord s'aty**) cher à reconnaître ces droits; que leur exposition raisonnée doit précéder le plan de constitution, comme en étant le préliminaire indispensable, et que c'est présenter à toutes les cousU*:- tutions politiques l’objet ou le but que toutes, J sans distinction, doivent s’efforcer d’atteindre.1 En conséquence, les représentants delà nation , française Reconnaissent et consacrent, par une promulgation positive et solennelle, la déclaration suivante des droits de l'homme et du citoyen. i; Ses besoins et ses moyens, L’homme est, de sa nature, soumis à des besoins ; mais, de sa nature, il possède les moywt] d’y pourvoir. < Il éprouve dans tous les instants le désir du bien-être; mais il a reçu une intelligence, une volonté et une force : l’intelligence pour connaître, la volonté pour prendre une détermination, et la force pour l’exécuter. Ainsi le bien-être est le but de l’homme; ses facultés morales et physiques sont ses moyens personnels : avec eux il pourra s’attribuer ou se procurer tous les biens et les moyens extérieurs qui lui sont nécessaires. .■nu Comment 11 les exerce sur la nature. � s Placé au milieu de la nature, l’homme recueil ses dons; il les choisit, il les multiplie; il les péiiu fectionne par son travail : en môme temps il apprend à éviter , à prévenir ce qui peut lui nuire ; il se protège, pour ainsi dire, contre la’ nature avec les forces qu’il a reçues d’elle ; M ose môme la combattre; son industrie va toujours se perfectionnant, et l’on voit la puissance de l’homme, indéfinie dans ses progrès, asservir déplus en plus à ses besoins toutes les puissance*/ de la nature. i * Comment il peut les exercer sur ses semblables . Placé au milieu de ses semblables , il se sen$j pressé d’uue multitude de nouveaux rapports�? Les autres individus se présentent nécessaire� ment, ou comme moyens , ou comme obstacles ,,, Rien donc ne lui importe plus que ses rapport*) avec ses semblables. tj Si les hommes voulaient ne voir en eux quoo des moyens réciproques de bonheur, ils pourraient; occuper en paix la terre, leur commune habita*? tion, et ils marcheraient ensemble avec sécurité à leur but commun. >. Ce spectacle change, s’ils se regardent comme obstacles les uns aux autres: bientôt il ne leur reste que le choix entre fuir ou combattre sanal cesse. L’espèce humaine ne présente plus qu’une - grande erreur de la nature. j Deux sortes de relations entre les hommes. Les relations des hommes entre eux sont donc J d-e deux jjfe