ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ! J nivôse an-il ( 2 6 décembre 1793 372 [Convention nationale.] IV. David présente, au nom du comité d’ins¬ truction PUBLIQUE, LE DÉCRET ET LE PLAN DE LA FÊTE QUI AURA LIEU DÉCADI (1). Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (2). David présente, au nom du comité d’instruc¬ tion publique, le décret et le plan de la fête qui aura lieu décadi. Hier (3) David n’a pu qu'offrir des masses. Les développements sont confiés à des hommes accoutumés à cette sorte de travaux. La reprise de Toulon ne sera que l’occasion de la fête où nous célébrerons les victoires remportées par toutes nos armées, car toutes ont bien mérité de la patrie. Dans son projet de décret, David proposait de doter, aux frais de la République, les filles des républicains morts à Toulon en combattant pour la liberté. Cette disposition a paru être du ressort du comité des finances. La Convention l’y a renvoyée et a adopté le surplus du projet. V. Don patriotique de Guyton-Morveau (4). Suit le texte des paroles prononcées à cette occasion par Guyton-Morveau et recueillies par Bourdon (de l’Oise), en sa qualité de secrétaire de la Convention (5). Guyton a dit que depuis les premiers jours (1) La motion de David n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 9 nivôse an II; mais il y est fait allusion dans les compte rendus de cette séance publiés par le Journal des Débats el des Décrets et par le Moniteur universel. (2) Journal des Débals el des Décrets (nivôse an II, n° 464, p. 96). D’autre part le Moniteur universel (n» 98 du 8 nivôse an II (samedi 28 décembre 1793], p. 396, col. 1) rend compte de la présentation du projet de David dans les termes suivants : « David, au nom du comité d' instruction publique, présente le plan de la fête nationale qui doit avoir lieu décadi prochain, et fait adopter le décret sui¬ vant : « Art. 1er. La prise de Toulon et toutes les vic¬ toires remportées dans cette campagne seront célé¬ brées par une fête nationale. « Art. 2. Cette fête aura lieu dans chaque com¬ mune le décadi après la publication du présent décret. i Art. 3. Les citoyens blessés dans les combats auront une place distinguée dans cette fête. La Convention renvoie à son comité des finances la proposition faite par David de doter les filles des citoyens morts pour la patrie. (3) Voy. ci-dessus, séance du 5 nivôse an II, p. 304 le projet de décret instituant une fête en l’honneur. de la prise de Toulon et le programme de cette fête. . (4) Le don patriotique de Guyton-Morveau et le décret rendu à la suite ne sont pas mentionnés au procès-verbal de la séance du 6 nivôse an II; mais il y est fait allusion dans le Bulletin de la Con¬ vention et dans les comptes rendus de cette séance par divers journaux. (5) Archives nationales, Carton C 287, dossier 865, pièce 10. D’autre part le Second supplément au Bul-de la Révolution, il avait remis sur l’autel de la patrie les échus (sic) de la pension qui lui avait été accordée à cause de ses travaux pour les progrès et enseignement des sciences natu¬ relles, et annonce qu’il en ferait la même desti¬ nation tant que durerait la guerre et qu’il se trouverait chargé de fonctions publiques. Mais que ce n’est plus assez pour un républicain qui ne doit voir que la dette sacrée de la patrie envers ses défenseurs. Qu’en conséquence, il renonce à la pension de 2,000 livres dont il jouissait, fait remise des échus de 1792 et 1793. Il dépose sur le bureau l’engagement de remettre le brevet original dès qu’il aura pu le faire venir. lelin de la Convention du 6 nivôse (jeudi 26 décembre 1793), le Journal de la Montagne (n° 44 du 7 nivôse an II [vendredi 27 décembre 1793], p. 352, col. 2) et le Journal des Débats el des Décrets (nivôse an II, n° 464, p. 88) rendent compte du don patriotique de Guyton-Morveau dans les termes suivants. I. Compte rendu du Bulletin de la Convention. Guyton, député, a fait hommage de 63 livres en argent, d’un cachet d’or et d’une poignée d’épée en argent. Il a déclaré qu’il renonçait à la pension de 2,000 li¬ vres, dont il jouissait et dont il avait remis les échus depuis le commencement de la Révolution. Mention honorable. II. Compte rendu du Journal des Débats el des Décrets. Guyton-Morveau offre à la Convention un don patriotique pour un citoyen qui l’en avait chargé. Il consiste en trois médailles d’or. Prenant ensuite la parole pour lui-même, il offre 63 livres en argent, et le brevet d’une pension de 2,000 livres que lui faisait le gouvernement pour l’indemniser des sacrifices qu’il avait faits en expé¬ riences chimiques, et de ses travaux dans l’ensei¬ gnement de la chimie et de la minéralogie dont il tenait école publique et gratuite. Quoique cette somme ne l’indemnisait pas, à beaucoup près, depuis pension entière. Si ses loisirs lui permettent de se livrer de nouveau à l’étude et à l’enseignement des sciences, il trouvera d’assez grandes ressources dans le modique revenu de son patrimoine, et sur¬ tout dans la suppression dont les mœurs républi¬ caines frappent chaque jour les besoins factices que l’on éprouvait autrefois. (On applaudit. Il sera fait au Bulletin une mention honorable de ces of¬ frandes.) III. Compte rendu du Journal de la Montagne. Guyton-Morveau dépose sur l’autel de la patrie tout ce qu’il a de numéraire, un cachet d’or, une poignée d’épée et le brevet d’une pension de 2,000 li¬ vres, que le gouvernement lui avait accordée comme une faible indemnité des sacrifices qu’il avait faits pour le progrès des sciences. Si les cir¬ constances lui permettent encore de se livrer à leur culture et à leur enseignement, il espère en trou¬ ver les moyens dans ses économies et surtout dans la suppression des besoins factices qui ont fait place à la simplicité républicaine. Mention honorable et insertion au Bulletin. (Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. £ Membre «93 373 Guyton a offert 64 livres en or et argent, un cachet d’or, et une poignée d’épée d’argent. La Convention nationale décrète qu’il sera fait mention honorable du don et qu’il sera inséré au Bulletin et renvoyé au comité des finances. Ce 6 nivôse, l’an II. Bourdon (de l’Oise ), secrétaire. YI. Barère, au nom du comité de Salut public, DONNE LECTURE DE LA LISTE DE CEUX QUI SE SONT DISTINGUÉS LORS DE LA PRISE DE Toulon (1). Compte rendu du Mercure universel (2). Barère, au nom du comité de Salut public. — La Convention a demandé hier à connaître la liste de ceux qui se sont distingués à la reprise de Toulon, parce qu’elle veut elle-même les récompenser. Voici celle qui nous a été trans¬ mise par le général Dugommier. Barère lit cette note. Bourdon (de l’Oise). Je ne veux pas ravir aux officiers la gloire qu’ils ont acquise, mais je suis étonné qu’on ne nous parle pas des soldats, est-ce qu’il n’y en a pas parmi eux qui se soient (1) La lecture faite par Barère n’est pas mention¬ née au procès-verbal de la séance du 6 nivôse an II; mais il y est fait allusion dans les comptes rendus de cette séance publiés par le Moniteur universel et par le Journal des Débals et des Décrets. (2) Moniteur universel (n° 98 du 8 nivôse an II [samedi 28 décembre 1793], p. 394, col. 1)� D’autre part, le Journal des Débats et des Décrets (nivôse an II, n° 464, p. 96) rend compte de la lecture faite par Barère dans les termes suivants : « Barère. Vous avez demandé hier qu’on vous présentât la liste de ceux qui se sont distingués à la reprise de Toulon. C’est la Convention qui veut elle-même les récompenser. « Barère lit le tableau qui lui a été transmis par le général Dugommier. « Bourdon (de l'Oise) s’étonne de ce qu’aucun soldat n’est nommé dans ce tableau. « Barère propose, au nom du comité de Salut public, de renvoyer aux représentants du peuple qui sont sur les lieux à statuer sur l’avancement clos soldats et à en faire parvenir les noms à la Convention. « Ces propositions sont décrétées. « Un membre rappelle au souvenir de la Con¬ vention Ardouin, commandant du second bataillon de Marseille, dont la voix a rallié sous Toulon une colonne qui se désordonnait, Ardouin, dont le nom est cher à la liberté, parce qu’au 31 mai il empêcha le bataillon de Marseille de se porter sur la Con¬ vention, comme il en avait reçu l’ordre secret de Barbaroux. Il demande qu’Ardouin soit avancé. (Décrété.) . Ceux qui auront des observations à faire sur les officiers nommés dans le tableau les feront au comité. distingués; sans leur courage, la rebelle Toulon ne serait-elle pas encore à la possession de Pittî Bassal. Il est question dans la liste qu’on vous a lue du commandant du 2e bataillon de la Côte-d’Or; si c’est un nommé Brune, je vous le dénonce. Lorsque Lyon était en révolte ouverte contre la Convention, il alla, malgré nos ordres exprès, présenter ses très humbles hommages à la Commission prétendue popu¬ laire de cette ville. Je demande que ce fait soit examiné. Moyse Bayle-Ce n’est pas sans surprise que je vois qu’on a oublié dans cette liste le citoyen Ardouin, commandant le 2e bataillon de Mar¬ seille. Un de nos collègues près l’armée de Tou¬ lon a écrit à la Convention qu’Ardouin rallia une colonne qui était en désordre, et contribua par là au succès de la prise de Toulon. D’ailleurs, Ardouin a acquis par une autre action non moins digne d’éloges, des droits à la reconnais¬ sance nationale; c’est lui qui au 31 mai empêcha le 2e bataillon de Marseille de se porter sur la Convention, comme il en avait reçu Tordre secret de Barbaroux. Barère-Il y a un moyen simple de concilier les intérêts de tous ceux qui se sont distingués à la prise de Toulon. Que nos collègues qui auront des observations à faire, les présentent au comité, il les fera passer aux représentants du peuple qui sont sur les lieux, et par là même en état de connaître tous les faits. Cette proposition est décrétée. VII. L’administrateur provisoire des domaines NATIONAUX TRANSMET A LA CONVENTION UN MÉMOIRE DONT L’OBJET EST DE SAVOIR QUELLES PEUVENT ÊTRE LES CONDITIONS DE PAIEMENT DU PRIX DE LA VENTE DES BIENS PROVENANT DE SUCCESSIONS VACANTES OU EN DESHERENCE QUE LA LOI DU 1er DÉCEMBRE 1790 ATTRIBUE A LA NATION (1). Suivent le texte de la lettre de l’administration des domaines nationaux et le texte du mémoire d’a/près les originaux qui existent aux Archives nationales (2). L’administrateur provisoire des domaines natio¬ naux, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, le 4 nivôse de Tan II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Je t’envoie un mémoire dont l’objet est (1) La lettre de l’administrateur des domaines nationaux et le mémoire y joints ne sont pas mentionnés au procès-verbal de la séance du 6 ni¬ vôse an II; mais en marge de l’original qui existe aux Archives nationales, on lit la note suivante : « Renvoyé aux comités de législation et des do¬ maines, le 6 nivôse, deuxième année républicaine. • (2) Archives nationales, carton D III 369, dossier Ministère des Finances.