SÉANCE DU 13 VENDÉMIAIRE AN III (4 OCTOBRE 1794) - N08 36-39 279 en foudroyant des scélérats hypocrites, ces modernes Catilina, qui, cachés sous le voile du patriotisme, méditoient depuis long-temps la perte de la liberté; elle l’invite à jouir de son triomphe, en faisant régner la justice et la vertu, en frappant le coupable sans pitié, et en mettant le patriote à l’abri de toute vexation; proteste de son horreur pour les traîtres et de son attachement à la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (48). [La société populaire de Lorgues à la Convention nationale, le 18 fructidor an 27] (49) Citoyens représentants, Vous l’avez anéantie aussitôt qu’elle s’est montrée cette horrible conspiration qui devoit rétablir la tirannie sur vos cadavres ensanglantés, et qui ne pouvoit s’effectuer que par la mort de tous les bons républicains dans le danger dont vous étiez menacés, vous n’avez vu que la Patrie, et vous l’avez sauvée. C’est votre énergie sublime qui a foudroyé ces scélérats hipo-crites, ces modernes Catilina qui, cachés sous le voile du patriotisme, méditoient depuis long-tems la perte de notre liberté. Législateurs, aussi courageux que sages jouissés de votre triomphe, et dans le calme de vos consciences occupés vous sans relâche du bonheur des hommes, dont le sort vous est confié; faittes régner la justice et les vertus; que le coupable soit frappé sans pitié mais que le patriote ne soit plus la triste victime de l’intrigue et de la calomnie, qu’il soit à l’abri de toute vexation. Un gouvernement populaire ne peut avoir d’autre base que l’équité, vous l’avez dit, et c’est une vérité dont il importe de convaincre tout citoyen ; car ce ne sera jamais qu’en réglant notre conduite sur les principes de la justice que nous pourrons répondre de vos vues, vaincre tous les tirans, tous les ennemis de notre sainte révolution et marcher d’un pas rapide vers cette liberté chérie, idole de nos coeurs, et fruit de vos pénibles et glorieux travaux. Ce dernier événement n’a fait qu’exalter dans nos âmes l’horreur que nous avions pour les traitres et redoubler notre attachement pour la Convention nationale, que nous regarderons toujours comme l’unique centre de notre repos et de notre féhcité. La société a délibéré de vous faire passer 95 L en numéraire qui se trouve dans la caisse de son trésorier. Elle a pensé que l’assignat devoit être, dans ce moment, la seule monnoie de cours du républicain. Berard, président, Lyons, Pascalis, Vian, secrétaires et une vingtaine de signatures. (48) P.-V., XLVI, 267. (49) C 322, pl. 1351, p. 6. 36 L’agent national du district de Sisteron, département des Basses-Alpes, annonce que la vente des biens d’émigrés se continue avec succès; que l’on peut en juger par l’adjudication d’un petit jardin estimé 400 L, qui a été vendu 4 800 L. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances, section d’aliénation (50). 37 L’agent national du district de La Ferté, département de la Sarthe, prévient la Convention nationale de l’envoi au creuset de 154 marcs 6 onces 7 gros d’argenterie; le directoire du district a aussi envoyé 89 marcs 4 onces 1 gros de galon d’or, 39 marcs 4 onces de galon d’argent et 159 L d’étoffes brochées en or et argent : ce sont les dernières dépouilles des églises de ce district. Insertion au bulletin, et renvoi à la commission des revenus nationaux (51). 38 L’agent national du district de Draguignan, département du Var, écrit à la Convention que la vente des biens des émigrés se continue avec célérité; que, dans le courant de fructidor, 143 lots, estimés 423 770 L, ont été portés, à la chaleur des enchères, à la somme de 1 002 721 L. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Domaines nationaux (52). 39 Un membre donne lecture d’une lettre du citoyen Manche fils, député de la société populaire de Tarascon-sur-Rhône [Bouches-du-Rhône], par laquelle il exprime ses regrets de ne pouvoir être admis lui-même, sans manquer de soumission à la loi de la seconde Sans-Culottide, à présenter les sentimens d’amour, de respect et de confiance dont tous les membres de cette société sont pénétrés. Il lit aussi une lettre de la société populaire, qui assure la Convention de son inviolable attachement, et qu’elle saura mourir, s’il le faut, pour la défendre contre tous ses ennemis, de quelque masque qu’ils se couvrent. Il (50) P.-V., XLVI, 267. Bull., 16 vend, (suppl.). (51) P.-V., XLVI, 267-268. Bull., 17 vend, (suppl.). (52) P.-V., XLVI, 268. Bull., 24 vend, (suppl.).