SÉANCE DU 30 THERMIDOR AN II (17 AOÛT 1794) - N° 1 167 énergie, par votre courage; ainsi vous avés vengé tout à la fois la dignité de l’homme, la nation française et la nature trop longtems outragée par des monstres à qui le ciel s’indigne d’avoir donné le jour. Quelle éclatante et salutaire leçon vous venés en ce moment de donner aux faux amis du peuple ! Et quel exemple aussi pour le peuple qui, plein de franchise et de loyauté, ne supposant jamais le cœur d’un Français capable d’un crime, et quelquesfois trop facile à décerner des réputations et des honneurs à des hommes qui n’ont souvent que le masque du patriotisme et de la vertu ! Pour nous, tranquilles habitans des campagnes occupés uniquement du soin de cultiver la terre, ce premier des arts que vous sçavés honnorer aussi bien qu’encourager, nous ignorons l’usage dangereux de l’intrigue et de la calomnie; étrangers à tout esprit de parti, nous ne connoissons que les loix et ne voulons suivre qu’elles; ce sont ces loix qui désormais doivent être l’égide de tous les Français contre les factieux; que tous les citoyens égaux devant elles ne forment plus qu’un peuple de frères; qu’ils n’ayent plus à craindre l’arbitraire ou le despotisme de magistrats pervers; et que votre justice et votre humanité réparant tous les maux, fermant toutes les playes qu’ont fait les tirans, on n’entende plus dans toute la République que ce cri universellement répété : vive l’empire des loix ! Vive la Convention nationale ! La présente adresse lue et approuvée par la commune de Gennevilliers assemblée en société populaire pour être présentée à la Convention nationale décadi prochain. Terlez (maire), Pagnou (off. mun.), Denis Retrou ( présid .), Brimaud ( secrét .), Beaussire (off. mun.), Seillier frère, Jacot, autre Retrou (off. mun.), Fleury (agent nat.), Rouché (off. mun.). La commune fait offrande à la Convention nationale d’une somme de 1 679 liv. pour équiper un cavalier jacobin (1). j [Les membres composant le conseil gal, le c. de surveillance, la sté popul. de la comm. de Cormeilles-en-Parisis (2), aux c "* représentai du peuple; s.d. ] (3) Citoyens représentans, Les membres componsant le conseiller géné-ralle, le commeté de surveillance, la société populaire réunis de la commune de Cor-meille-en-Parissis, réunis au nom de leurs concitoyens, ce reprocheroit de diférer de rendre hommage à la Convention national d’avoire sauvé la patrie en montrant une énergie donc les Romains n’auroient point été capable, en mettant hors la loi des conspirateurs qui, sous le voile du patriotisme et revêtus du manteau de (1) En note au dessous du texte : reçu les 1 679 liv. le 30 therm. Signé : Ducroisi. (2) District de Montagne-du-Bon-Air, Seine-et-Oise. (3) C 313, pl. 1 252, p. 45; J. Sablier, n° 1505. la vertu, ne cherchoient que notre asservissement et des victime innocentes pour cimenter leur gouvernement despotique. Que l’arbre de vie de tout républicains montres à jamais sa tête fierre de ses succès. Nous venons renouveliez le serment et jurons de rester attachés à son trône et de ne reconaître en lui que des représentans digne de notre confiance et que la nuit du 9 au 10 thermidor a imortalisé, puisqu’ils nous ont assuré le régime de liberté, d’égalité qui doit faire nôtres bonheur et celui de la postérité. Vive à jamais la République et la vertus, sont inséparable compagne ! Vive la Convention national, et l’invitons de rester à sont poste jusqu’à que le dernier des traîtres soit anéanti. Pour copie conforme, Omon (secrét. -greffier). k [Le conseil de la comm. de Quimper (1), à la Conv.; 24 therm. Il] (2) Citoyens, Votre infatigable surveillance vient de déjouer le plus abominable des complots : dans la nuit du 9 au 10 thermidor vous avez sauvé la patrie, et les sections de Paris, dociles à la voix de cette mère chérie, ont su distinguer les vrais représentants des traîtres qui cherchoient à la captiver, à déchirer son sein. Votre énergie, en arrachant le masque aux lâches conspirateurs, les a fait voir à la France indignée avec toute la laideur de leurs forfaits. La liberté outragée a été vengée par la chûte des têtes des nouveaux Catilina et par votre courage les dictateurs, les tyrans n’existent plus. Législateurs, restez fermes à votre poste jusqu’à ce que la République n’ait plus d’ennemis à craindre et qu’elle soit affermie sur des bases éternelles. Vive la République, vive la Convention ! Debon (maire), N. Le Gendre (agent nat.) et 14 signatures (d’off. mun. et de notables). 1 [Les membres composant le conseil d’administration du 1er bon du Nord, au nom du bataillon entier, à la Conv.; Jolimetz-sous-le-Quesnoy (3), 16 therm. II] (4) Illustres représentans, nous avons appris avec autant de surprise que d’indignation l’horrible complot qui vient d’avorter grâces à votre énergie ainsi qu’au génie protecteur qui veille sur les destinées de notre République naissante. Recevez nos félicitations pour le juste et prompt châtiment de son exécrable auteur et de ses complices. (1) Finistère. (2) C 313, pl. 1252, p. 44. Mentionné par Bm , 2 fruct. (suppl ')• (3) Nord. (4) C 316, pl. 1269, p. 30. Mentionné par B‘n, 3 fruct. (suppl1); J. Fr., n° 692. 168 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Puissent ceux, s’il en existe encore, qui ont eu la bassesse de flatter ou servir l’ambition ridicule de Robespierre et n’en ont pas reçu le prix, ne trouver même chés nos ennemis d’asyle qui les soustraie à la vengeance nationalle ! Agréez l’assurance de notre zèle à concourir avec tous les vrais amis de la liberté à leur recherche qui ne sera pas plus vaine que ne l’a été jusqu’ici celle de leurs prédécesseurs. S. et F. ! Boccrand ( commandant ) et 8 autres signatures (d’officiers et sous-officiers). [ Applaudissements ] m [Le tribunal du distr. de Sarre-Libre, séant à Bouzonville (1), ensemble la justice de paix, à la Conu.; délibéré à Bouzonville le 20 therm. Il] (2) Citoyen président, Le tribunal félicite la Convention d’avoir précipité de la montagne les traîtres et les ambitieux indignes d’y siéger et de les avoir frappé de mort ainsi que leurs complices. Il aplaudit à son énergie et invite les fidèles mendataires du peuple de rester à leur poste et de continuer le triomphe de la liberté, de l’égalité et la punition des traîtres. Signés : Tosk, Maffert, Hanne, Denis et Chery, Adam, commissaire national et Bettra-min. Pour expédition, Tock ( présid .), P. Weber {greffier). n [La sté popul. et régénérée de la comm. de Caen (3), à la Conv.; en séance publique, ce 12 therm. II] (4) Liberté, fraternité, unité, indivisibilité ! Mort aux traîtres et aux tirans ! Citoyens représentans, Il n’est pas un sentiment cher aux âmes vertueuses que vous ne vous soyez acquis. L’yvresse générale égale, pour ainsi dire, votre énergie. Le plus grand scélérat qui exista jamais, Robespière, a été anéanti avec ses complices. Il n’avoit qu’une tête pour expier ses forfaits, nous avons des milliers de cœurs pour vous aimer. Nous sommes transportés en pensant au salut de la patrie, nous frémissons en nous pénétrant du danger que vous avez couru. Le crime avoit frappé l’airain, l’erreur pour un instant avoit fait obéir au crime, vous étiez à la bouche des canons , le sort de la France vacilloit entre vos vertus et la scélératesse de (1) Moselle. (2) C 313, pl. 1252, p. 41. Mentionné par Bin, 2 fruct. (suppl1)- (3) Calvados. (4) C 316, pl. 1269, p. 25. Mentionné par B‘n , 3 fruct. (suppl l). nos ennemis. Des tirans ou des frères, des amis ou des bourreaux, telle étoit notre alternative et la providence a lancé sa foudre sur les tirans et les bourreaux. Oh, nous sentons bien vivement que c’est vous qui nous restez; la crainte de l’injustice nous rongeoit, la confiance de la fraternité nous fait jouir de notre propre existence. La probité redoutait Robespière, le crime vous craint, tout ce qui est pur vous chérit. Citoyens représentants, vous avez été en péril mais vous avez un azile dans tous les cœurs, vous avez un ami, un deffenseur dans chaque citoyen et vous avez obtenu ce beau triomphe qui ne fut jamais celui de la terreur mais qui est le prix de la vertu. La République entière vous offrira de toutes parts des félicitations sincères et toujours vous pourrez compter sur le dévouement, le courage et le républicanisme de tous les Français qui vous doivent la vie et la liberté. Vive la République une et indivisible, vive la Convention nationale ! Gambey {administrateur du distr.), Scipion Bescou {présid.), Hébard {secrêt.), Fleury {vice-secrét.), Lasseret {agent nat. près le distr.), L. François {commis re des guerres) et plus de 170 autres signatures. o [La sté popul. régénérée des sans-culottes de Pamiers (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Représentans d’un peuple libre, Si vos travaux jusqu’au 9 thermidor vous avoient acquis de la gloire, vos succès de cette journée vous assurent l’immortalité. Vous partages avec la patrie des dangers tels qu’il n’a pas falu moins qu’un prodige pour qu’elle et vous n’y ayez pas succombé. Mais ce prodige, vos vertus, votre courage et votre activité l’ont heureusement réalisé à temps. Un instant plus tard l’audacieux Encelade avec tous ses tytans escaladoient l’Olympe; un instant plus tard la foudre étoit entre leurs mains et la liberté, la République étoient anéanties, et vous, leurs dignes soutiens, et tous les bons Français, nous périssions sous leurs ruines. Mais aussi prompts, aussi puissants que le maître du tonnerre contre cette attaque gigantesque, vous avez lancé sur leurs têtes la foudre qu’ils vouloient vous ravir et appesanti sur leurs cadavres à demi consumés la montagne qu’il vouloient soulever pour vous atteindre. Grâces vous soient rendues, généreux def-fenseurs de la liberté ! Vous avez fait le 9 thermidor pour le peuple ce qu’il fit pour vous le 31 mai. Aussi, comme vous lui fîtes alors hommage de ses succès, en fait-il aujourd’hui de même à votre égard en témoignant par son respect, son admiration et sa joye que c’est à vos vertus qu’est dû tout entier ce nouveau triomphe. Il sera, ce triomphe, soyés-en sûrs, citoyens vertueux, il sera dans l’histoire un monument (1) Ariège. (2) C 316, pl. 1269, p. 24. Mentionné par Bin, 3 fruct. (suppl l).