162 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [La société populaire régénérée de Saint-Flour à la Convention nationale, s. g?.] (11) Liberté, Egalité. Représentants, Votre voix qui nous appela tant de fois a sauver la patrie, vient de retentir encore d’un bout de la Republique a l’autre; a ce signal, touts les français se sont serrés autour de la Convention nationale, ils ont levé leur bras pour annéantir les partizans de la tyrannie. Ou sont-ils maintenant ces hommes dont l’ambition sanguinaire egaroit l’opinion public en [ illisible ] l’aristocratie ressucitée, le patriotisme opprimé et la patrie aux abois, les traitres ils ne rougissoient pas de calomnier votre plus bel ouvrage et d’insulter a nos victoires; il ne leur manquoit plus que de vous dicter des loix, en donnant modestement leur voeux pour cel-luy du peuple et d’enchainer la liberté au char du despotisme et la terreur. La terreur, ah, c’est son génie affreux qui alloit peupler la france de bastille et étouffer les cris de l’innocence expirante. La terreur avoit couvert nos montagnes d’un crêpe funèbre; grâce a vos decrets, la justice comme un soleil bienfaisant y ramène la joie et la fierté : sa lumière n’efraie que les fripons et les dominateurs. Mais leur régné est passé ; la manifestation de vos principes ne leur laisse que le remord et le desespoir, qu’ils tremblent a leur tour; le peuple applaudit au triomphe de la justice et de la véritable démocratie. Oui, à vous seuls fut confié le vaisseau qui porte les destinées de la République, à vous seuls appartient le droit d’accellerer ou de retarder sa course, périssent les hommes téméraires ou ambitieux qui vou-droient vous arracher le gouvernail que vous tenes d’une main si ferme et dont l’inexpériance n’éviteroit la tempete qu’en nous jettant contre les ecueils. Poursuivés, Législateurs, votre marche triomphante et révolutionaire, en faisant respecter la toute puissance dont vous etes les depositaires ; appuyés sur la justice, lancés d’une main la foudre contre les tyrants et de l’autre ecrazés autour de vous les factions et les factieux. Le peuple est la pour vous soutenir ; avec lui, avec les deffensseurs de la patrie, avec les sociétés populaires; les Républicains de Saint-Flour ne commissent d’autre authorité que la votre ; ils ne veulent qu’un centre unique de gouvernement, que la Convention toute seulle, que la Republique, une, indivisible et démocratique. Vive la Republique, vive la Convention nationale. Suivent six signatures. 8 La société populaire régénérée de Varzy, département de la Nièvre, envoie extrait du procès-verbal de sa séance du 19 vendémiaire, qui constate qu’elle a improuvé deux adresses que lui a envoyées la société populaire de Nevers, comme étant dans les mêmes principes que celle de Dijon, comme blessant les droits du peuple, et comme tendant à l’avilissement de la représentation nationale. Cette société assure que la Convention nationale sera toujours son point de ralliement. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoyé au comité de Sûreté générale (12). 9 Les membres du conseil général de la commune de Charenton-le-Pont, district de l’Égalité, département de Paris et l’agent national près ladite commune, écrivent que les journaux retentissent de toute part des rassemblemens qui ont eu lieu à Charenton; ils jurent que jamais rassemblement n’a eu lieu dans l’enceinte de leur commune et que s’il y en avoit eu, leur surveillance, qui a toujours été active les auroit dissipés. Insertion au bulletin et renvoyé au comité de Sûreté générale (13). 10 Les administrateurs et l’agent national du district de Compiègne [Oise] écrivent que la plus grande tranquillité règne dans le district de Compiègne, que les citoyens de ce district sont prêts à verser leur sang pour la liberté et qu’ils sont invariablement attachés aux représentans du peuple français. Insertion au bulletin et renvoi au comité de Sûreté générale (14). Les administrateurs du district de Compiègne se plaignent de ce que l’on a écrit qu’il y avoit des rassemblemens à Chantilly et à Compiègne ; ils assurent que c’est une infâme calomnie, la plus grande tranquillité régnant dans ce district, dont le patriotisme des républicains qui le composent est au dessus de ce qu’on pourroit exprimer (15). (12) P.-V., XL VIII, 93. Bull, 15 brum. (suppl.). (13) P.-V., XLVTII, 93. Bull., 15 brum. (suppl.). (14) P.-V., XLVTII , 93-94. (11) C 325, pl. 1405, p. 33. (15) Bull., 15 brum. (suppl.). M. U., XLV, 281.