SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 295 Autant nous avions été dupes du patriotisme dont ce fourbe scélérat avoit su masquer si longtems et si adroitement ses vues ambitieuses et tyranniques, autant avons-nous été saisis d’horreur et d’indignation à la nouvelle de l’explosion de ses projets atroces et des dangers qui avoient menacés la Convention nationale. Citoiens représentans, encore une fois vous avez sauvé la patrie. Fondateurs et inébranlables soutiens de la République française, vous ne cessez de la présenter à l’univers étonné, exterminant au loin les vils débris des armées des despotes, pulvérisant tous ses ennemis dans l’intérieur et se raffermissant même à mesure qu’elle est en but à leurs trames les plus noires et les plus infernales ! L’événement qui nous appelle aujourd’hui vers vous, citoiens représentans, est un exemple terrible mais salutaire, qui nous avertit combien l’on doit être en garde contre tous ceux qui ne cherchent à subjuguer l’opinion que pour se substituer ensuite à la patrie. Une observation digne d’attention, c’est que ce scélérat Robespierre, qui affectoit de la moralité et qui paroissoit protéger la divinité même, avoit pour acolyte l’infame Lavalette, qui avoit fait précéder par des apôtres de l’athéisme l’arrivée en ce pays d’une armée de contre-révolutionnaires sous les ordres de Dufrèse. Continuez, augustes représentans, sous les auspices de l’Etre suprême, dont la protection est si évidente, à diriger courageusement, sur la mer nécessairement orageuse de la révolution, le vaisseau de la République vers les grandes destinées qui l’attendent, et comptez que, dans le poste qui nous est confié, nous seconderons vos immortelles opérations, de toutes les facultés qui sont en nous. Mort aux tyrans, aux traîtres ! Vive à jamais la République française une et indivisible et la Convention nationale ! Fait et arrêté au directoire du district d’Ha-zebrouck, en séance publique, le 14 thermidor, an deuxième républicaine une et indivisible. L. Vandervalle, L. Parini, Warm, L. Chany, J.J. Berteloz, O. Parincoud. [Les employés dans les bureaux du directoire du départ ‘ de la Nièvre, à la Conv.; Nevers, 16 therm. II J (1). Législateurs, Vive la patrie ! La voilà donc encore une fois sauvée ! Renaîtront-elles donc toujours, les têtes de l’hydre des conspirations, à mesure que la massue de la liberté les écrase et les réduit en poudre ? Et c’est un de ceux qu’elle a choisifs] pour consolider son empire qui l’a trahie, a voulu l’anéantir et rétablir sur ses ruines le trône impie de la tirannie ! Quoi ! Un nouveau roy ? Un nouveau tyran ? O démence ! Comme la rage de l’ambition aveugle les hommes ! Mais l’œil du génie des Français est toujours ouvert. (1) C 315, pl. 1262, p. 45. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl1). Cette providence protectrice de la liberté, à qui, du sommet d’une montagne immortelle, rien n’échape, a prévenu les attentats horribles du crime et de la perfidie, et a précipité leur infâme auteur dans l’abîme du néant. Qu’il veille toujours, ce génie tutélaire et sauveur de la France ! Et l’énergie du peuple saura le seconder et apprendre aux scélérats, qui seroient encore tentés de tramer contre sa liberté, que la vengeance nationale a d’avance creusé le tombeau de tous ceux qui oseroient attenter à son triomphe et à sa gloire. Qu’ils apprennent donc enfin, par ces leçons terribles et multipliées, que la liberté est indestructible et que les cadavres exécrables de tous les conspirateurs serviront de marchepied triomphal à la patrie victorieuse pour dicter aux Français les loix éternelles de sa liberté. Vive la République ! Vive la montagne ! Paul (pour lui et son frère), Leblanc, Acuilly (secrét.-gal du départ.1), Artigaud, Gounot fils, Cliquet, Perrin (commiss.re), Benneget, Syros, Bonnet père, Léveillé, Gaillard père, Gounot, Lorin père, Lorin fils, Wagnien fils, Gurmand, Renaut, Boudinet, Bonnet fils, Paturelle, Dechamps, Petit, Maublanc fils, Maillard, Poignoz (huissier du départ.1), Bon [et 2 signatures illisibles]. r [La sté des hommes révolutionnaires du 10 aoust, à la Conv.; s.d.J (1). Citoyens représentans, Si, après l’orage, nous sommes ici des derniers, nous pouvons dire que dans le fort de la tempeste, nous étions les premiers dans nos sections respectives pour y maintenir les esprits à la hauteur des principes qui nous ont toujours animés. Lorsqu’un roy, dont le souvenir seul rappelle l’idée de tous les crimes, étendit son sceptre de fer sur des hommes qu’il osoit appeller ses sujets; lorsque la tirannie, de son poids odieux, opprimoit le sol de la France; lorsque l’humanité avilie gémissoit sous le despotisme le plus révoltant, le peuple dut se lever en masse pour exterminer le tyran, briser son sceptre, détruire le trosne d’où il lanceoit ses persécutions, et rendre à l’homme jusqu’alors dégradé sa dignité, ses droits, l’égalité, la liberté. C’est ce qu’il fit au 14 juillet, et à toutes les époques glorieuses qui ont marqué dans notre rénovo-lution (sic), dont le récit passera pour fabuleux, dans l’histoire des peuples du monde. Les hommes de la nuit du 9 au 10 aoust, qui furent aussi ceux du 31 mai, croyoient y avoir mis la dernière main; mais qu’ils étoient loin de la gloire que vous vous estes acquise, citoyens représentans, dans la nuit du 9 au 10 thermidor, par votre sublime énergie ! (1) C 315, pl. 1262, p. 51. Mentionné par B?n, 29 therm. (2e suppl1); J. Sablier, n° 1486. SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 295 Autant nous avions été dupes du patriotisme dont ce fourbe scélérat avoit su masquer si longtems et si adroitement ses vues ambitieuses et tyranniques, autant avons-nous été saisis d’horreur et d’indignation à la nouvelle de l’explosion de ses projets atroces et des dangers qui avoient menacés la Convention nationale. Citoiens représentans, encore une fois vous avez sauvé la patrie. Fondateurs et inébranlables soutiens de la République française, vous ne cessez de la présenter à l’univers étonné, exterminant au loin les vils débris des armées des despotes, pulvérisant tous ses ennemis dans l’intérieur et se raffermissant même à mesure qu’elle est en but à leurs trames les plus noires et les plus infernales ! L’événement qui nous appelle aujourd’hui vers vous, citoiens représentans, est un exemple terrible mais salutaire, qui nous avertit combien l’on doit être en garde contre tous ceux qui ne cherchent à subjuguer l’opinion que pour se substituer ensuite à la patrie. Une observation digne d’attention, c’est que ce scélérat Robespierre, qui affectoit de la moralité et qui paroissoit protéger la divinité même, avoit pour acolyte l’infame Lavalette, qui avoit fait précéder par des apôtres de l’athéisme l’arrivée en ce pays d’une armée de contre-révolutionnaires sous les ordres de Dufrèse. Continuez, augustes représentans, sous les auspices de l’Etre suprême, dont la protection est si évidente, à diriger courageusement, sur la mer nécessairement orageuse de la révolution, le vaisseau de la République vers les grandes destinées qui l’attendent, et comptez que, dans le poste qui nous est confié, nous seconderons vos immortelles opérations, de toutes les facultés qui sont en nous. Mort aux tyrans, aux traîtres ! Vive à jamais la République française une et indivisible et la Convention nationale ! Fait et arrêté au directoire du district d’Ha-zebrouck, en séance publique, le 14 thermidor, an deuxième républicaine une et indivisible. L. Vandervalle, L. Parini, Warm, L. Chany, J.J. Berteloz, O. Parincoud. [Les employés dans les bureaux du directoire du départ ‘ de la Nièvre, à la Conv.; Nevers, 16 therm. II J (1). Législateurs, Vive la patrie ! La voilà donc encore une fois sauvée ! Renaîtront-elles donc toujours, les têtes de l’hydre des conspirations, à mesure que la massue de la liberté les écrase et les réduit en poudre ? Et c’est un de ceux qu’elle a choisifs] pour consolider son empire qui l’a trahie, a voulu l’anéantir et rétablir sur ses ruines le trône impie de la tirannie ! Quoi ! Un nouveau roy ? Un nouveau tyran ? O démence ! Comme la rage de l’ambition aveugle les hommes ! Mais l’œil du génie des Français est toujours ouvert. (1) C 315, pl. 1262, p. 45. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl1). Cette providence protectrice de la liberté, à qui, du sommet d’une montagne immortelle, rien n’échape, a prévenu les attentats horribles du crime et de la perfidie, et a précipité leur infâme auteur dans l’abîme du néant. Qu’il veille toujours, ce génie tutélaire et sauveur de la France ! Et l’énergie du peuple saura le seconder et apprendre aux scélérats, qui seroient encore tentés de tramer contre sa liberté, que la vengeance nationale a d’avance creusé le tombeau de tous ceux qui oseroient attenter à son triomphe et à sa gloire. Qu’ils apprennent donc enfin, par ces leçons terribles et multipliées, que la liberté est indestructible et que les cadavres exécrables de tous les conspirateurs serviront de marchepied triomphal à la patrie victorieuse pour dicter aux Français les loix éternelles de sa liberté. Vive la République ! Vive la montagne ! Paul (pour lui et son frère), Leblanc, Acuilly (secrét.-gal du départ.1), Artigaud, Gounot fils, Cliquet, Perrin (commiss.re), Benneget, Syros, Bonnet père, Léveillé, Gaillard père, Gounot, Lorin père, Lorin fils, Wagnien fils, Gurmand, Renaut, Boudinet, Bonnet fils, Paturelle, Dechamps, Petit, Maublanc fils, Maillard, Poignoz (huissier du départ.1), Bon [et 2 signatures illisibles]. r [La sté des hommes révolutionnaires du 10 aoust, à la Conv.; s.d.J (1). Citoyens représentans, Si, après l’orage, nous sommes ici des derniers, nous pouvons dire que dans le fort de la tempeste, nous étions les premiers dans nos sections respectives pour y maintenir les esprits à la hauteur des principes qui nous ont toujours animés. Lorsqu’un roy, dont le souvenir seul rappelle l’idée de tous les crimes, étendit son sceptre de fer sur des hommes qu’il osoit appeller ses sujets; lorsque la tirannie, de son poids odieux, opprimoit le sol de la France; lorsque l’humanité avilie gémissoit sous le despotisme le plus révoltant, le peuple dut se lever en masse pour exterminer le tyran, briser son sceptre, détruire le trosne d’où il lanceoit ses persécutions, et rendre à l’homme jusqu’alors dégradé sa dignité, ses droits, l’égalité, la liberté. C’est ce qu’il fit au 14 juillet, et à toutes les époques glorieuses qui ont marqué dans notre rénovo-lution (sic), dont le récit passera pour fabuleux, dans l’histoire des peuples du monde. Les hommes de la nuit du 9 au 10 aoust, qui furent aussi ceux du 31 mai, croyoient y avoir mis la dernière main; mais qu’ils étoient loin de la gloire que vous vous estes acquise, citoyens représentans, dans la nuit du 9 au 10 thermidor, par votre sublime énergie ! (1) C 315, pl. 1262, p. 51. Mentionné par B?n, 29 therm. (2e suppl1); J. Sablier, n° 1486.