294 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’humanité vient de lui donner le plus sublime essor. De vos travaux à jamais immortels, est donc sorti le destin moral des peuples de l’univers qui voudront être éclairés. Le peuple français, le premier frappé des rayons de votre philosophie vous rend grâces de vos généreux efforts pour sa félicité. Il vous invite à rester à votre poste. Continuez à faire tout pour le triomphe de la liberté. Il fera tout pour vous prouver le dévouement le plus absolu. » Glassonbrelle (maire), Darsant, D arrivage, Botta, Bertrand, Posson, Lefebvre [et 17 signatures illisibles]. 9 Le conseil-général de la commune de Laval (1) félicite la Convention nationale sur la découverte des conspirations et la punition des conspirateurs, sur la proclamation de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (2) . [Laval, s.d.] (3). « Républicains, L’aigle se plait à planer au dessus des montagnes, c’est de là qu’il se joue des aquilons et des tempêtes; vous avez fixé votre séjour au sommet de celle de la Convention nationale; c’est pour y découvrir de plus loin les orages et braver les efforts des conspirateurs; grâces vous en soient rendues, la liberté a couru un instant du danger; vous avez découvert ses ennemis, ils ne sont déjà plus... La commune de Laval, réorganisée par vos collègues, a juré entre leurs mains de ne pas rester tranquille spectatrice de vos triomphes; elle aspire à la gloire de seconder vos travaux, elle en a fait le serment solennel; restez à votre poste. Oui ! nous mourrons tous s’il le faut, pour vous suivre dans le caractère d’une révolution qui ne doit s’arrêter qu’au moment où le bonheur de l’univers sera assis sur les bases de la liberté. Qu’avec empressement elle unit sa voix à la vôtre pour glorifier l’Etre Suprême ! nos âmes retrouvent en ce moment toute l’énergie que des scélérats avaient en vain voulu comprimer un instant. Ah ! puisque leurs élans sont encore libres, le premier est pour l’Etemel, le second pour la Montagne. Heureux à l’abri de son ombre protectrice nous nous abandonnons aux douceurs de la vertu, aux consolations de l’immortalité. Quel encens plus doux peut fumer sur l’autel de la patrie. Oh ! Législateurs, il est aujourd’hui allumé dans notre cité, il ne s’y éteindra jamais puisqu’il doit durer autant que la République. Vive la Montagne. » Le Pescheux (maire), Lormy, Le Roux fils, Marchal, Lachapelle, Mermoud, Dutes-tre. (1) Mayenne. (2)) P.V., XXXIX, 6. Btn, 22 prair. (1er suppl‘); M.U., XL, 264. (3) C 305, pl. 1147, p. 4. 10 Le conseil-général de la commune de Cognac (1) félicite la Convention sur ses glorieux travaux, sur la sagesse et l’énergie des mesures qu’elle ne cesse de déployer pour le succès de la révolution, et applaudit au décret par lequel elle déclare que le Peuple français reconnoit l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame. Mention honorable, insertion au bulletin (2) . [Cognac, 8 prair. II] (3). « Représentans, A votre voix toute puissante parce qu’elle est celle du peuple, les trônes ont croulé, les satellites des rois ont mordu la poussière, les intrigans ont passé, les fédéralistes ont payé de leurs têtes leurs forfaits, la République a été créée une, indivisible et impérissable. Au premier signal parti de la Montagne, l’airain républicain a foudroyé les despotes, la France s’est convertie en un vaste camp, quatorze cent mille combattans se sont rangés sous les bannières de l’égalité, la terre s’est entr’ouverte pour fournir la foudre, toutes les enclumes ont gémi pour forger le fer vengeur de l’humanité, tous les bras, toutes les productions du sol ont été mis en œuvre, tous les élémens ont retenti du bruit de nos exploits et la République a triomphé. Ces miracles devaient être suivis de plus frappants encore... l’ordre physique avait éprouvé la plus étonnante des révolutions; une révolution non moins étonnante devait se faire dans l’ordre moral... Et c’est encore vous, Représentans, qui l’avez faite. Vous aviez proclamé les droits de l’homme, il vous restait à proclamer la raison et la vertu. La raison et la vertu si méconnues parmi les hommes, si défigurées par les prêtres de tous les siècles, si poursuivies et si avilies par les despotes ! La raison et la vertu, enfin les bases les plus solides du gouvernement populaire. Ils ne sont donc plus vides de sens ces mots sacrés de raison et de vertu. L’homme probe l’ami des mœurs, l’homme affranchi des préjugés du fanatisme, le patriote enfin peut donc parmi ses concitoyens jouir de la sérénité d’une conscience pure et de tous les avantages que lui procure l’égalité. O jouissances ! sont-ils donc réalisés ces siècles fortunés célébrés par l’antiquité ! nous voyons devant nous s’ouvrir une vaste carrière, c’est celle du bonheur... mais que serait-il encore ce bonheur si les erreurs de l’athéisme remplaçaient les absurdités de la superstition. Si en pratiquant le bien, l’homme n’avait dans son âme la douce confiance qu’il existe un être qui voit, qui dirige, qui conduit tout, qui lit dans le cœur des méchants comme dans celui de l’homme vertueux, aussi inexorable envers le premier que bon et juste envers le dernier. Représentans, vous avez vu l’abime où la malveillance précipitait le peuple, et vous vous êtes (1) Charente. (2) P.V., XXXIX, 4. M.XJ., XL, 264; J. Fr., n° 619. (3) C 305, pl. 1147, p. 5. 294 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’humanité vient de lui donner le plus sublime essor. De vos travaux à jamais immortels, est donc sorti le destin moral des peuples de l’univers qui voudront être éclairés. Le peuple français, le premier frappé des rayons de votre philosophie vous rend grâces de vos généreux efforts pour sa félicité. Il vous invite à rester à votre poste. Continuez à faire tout pour le triomphe de la liberté. Il fera tout pour vous prouver le dévouement le plus absolu. » Glassonbrelle (maire), Darsant, D arrivage, Botta, Bertrand, Posson, Lefebvre [et 17 signatures illisibles]. 9 Le conseil-général de la commune de Laval (1) félicite la Convention nationale sur la découverte des conspirations et la punition des conspirateurs, sur la proclamation de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (2) . [Laval, s.d.] (3). « Républicains, L’aigle se plait à planer au dessus des montagnes, c’est de là qu’il se joue des aquilons et des tempêtes; vous avez fixé votre séjour au sommet de celle de la Convention nationale; c’est pour y découvrir de plus loin les orages et braver les efforts des conspirateurs; grâces vous en soient rendues, la liberté a couru un instant du danger; vous avez découvert ses ennemis, ils ne sont déjà plus... La commune de Laval, réorganisée par vos collègues, a juré entre leurs mains de ne pas rester tranquille spectatrice de vos triomphes; elle aspire à la gloire de seconder vos travaux, elle en a fait le serment solennel; restez à votre poste. Oui ! nous mourrons tous s’il le faut, pour vous suivre dans le caractère d’une révolution qui ne doit s’arrêter qu’au moment où le bonheur de l’univers sera assis sur les bases de la liberté. Qu’avec empressement elle unit sa voix à la vôtre pour glorifier l’Etre Suprême ! nos âmes retrouvent en ce moment toute l’énergie que des scélérats avaient en vain voulu comprimer un instant. Ah ! puisque leurs élans sont encore libres, le premier est pour l’Etemel, le second pour la Montagne. Heureux à l’abri de son ombre protectrice nous nous abandonnons aux douceurs de la vertu, aux consolations de l’immortalité. Quel encens plus doux peut fumer sur l’autel de la patrie. Oh ! Législateurs, il est aujourd’hui allumé dans notre cité, il ne s’y éteindra jamais puisqu’il doit durer autant que la République. Vive la Montagne. » Le Pescheux (maire), Lormy, Le Roux fils, Marchal, Lachapelle, Mermoud, Dutes-tre. (1) Mayenne. (2)) P.V., XXXIX, 6. Btn, 22 prair. (1er suppl‘); M.U., XL, 264. (3) C 305, pl. 1147, p. 4. 10 Le conseil-général de la commune de Cognac (1) félicite la Convention sur ses glorieux travaux, sur la sagesse et l’énergie des mesures qu’elle ne cesse de déployer pour le succès de la révolution, et applaudit au décret par lequel elle déclare que le Peuple français reconnoit l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame. Mention honorable, insertion au bulletin (2) . [Cognac, 8 prair. II] (3). « Représentans, A votre voix toute puissante parce qu’elle est celle du peuple, les trônes ont croulé, les satellites des rois ont mordu la poussière, les intrigans ont passé, les fédéralistes ont payé de leurs têtes leurs forfaits, la République a été créée une, indivisible et impérissable. Au premier signal parti de la Montagne, l’airain républicain a foudroyé les despotes, la France s’est convertie en un vaste camp, quatorze cent mille combattans se sont rangés sous les bannières de l’égalité, la terre s’est entr’ouverte pour fournir la foudre, toutes les enclumes ont gémi pour forger le fer vengeur de l’humanité, tous les bras, toutes les productions du sol ont été mis en œuvre, tous les élémens ont retenti du bruit de nos exploits et la République a triomphé. Ces miracles devaient être suivis de plus frappants encore... l’ordre physique avait éprouvé la plus étonnante des révolutions; une révolution non moins étonnante devait se faire dans l’ordre moral... Et c’est encore vous, Représentans, qui l’avez faite. Vous aviez proclamé les droits de l’homme, il vous restait à proclamer la raison et la vertu. La raison et la vertu si méconnues parmi les hommes, si défigurées par les prêtres de tous les siècles, si poursuivies et si avilies par les despotes ! La raison et la vertu, enfin les bases les plus solides du gouvernement populaire. Ils ne sont donc plus vides de sens ces mots sacrés de raison et de vertu. L’homme probe l’ami des mœurs, l’homme affranchi des préjugés du fanatisme, le patriote enfin peut donc parmi ses concitoyens jouir de la sérénité d’une conscience pure et de tous les avantages que lui procure l’égalité. O jouissances ! sont-ils donc réalisés ces siècles fortunés célébrés par l’antiquité ! nous voyons devant nous s’ouvrir une vaste carrière, c’est celle du bonheur... mais que serait-il encore ce bonheur si les erreurs de l’athéisme remplaçaient les absurdités de la superstition. Si en pratiquant le bien, l’homme n’avait dans son âme la douce confiance qu’il existe un être qui voit, qui dirige, qui conduit tout, qui lit dans le cœur des méchants comme dans celui de l’homme vertueux, aussi inexorable envers le premier que bon et juste envers le dernier. Représentans, vous avez vu l’abime où la malveillance précipitait le peuple, et vous vous êtes (1) Charente. (2) P.V., XXXIX, 4. M.XJ., XL, 264; J. Fr., n° 619. (3) C 305, pl. 1147, p. 5.