522 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE ceux qui avoint tant de fois préconisé les mo[e]urs et les vertus, ceux-là enfin qui avoint concouru, avec vous, à rappeller l’homme à sa première dignité, eussent formé le coupable projet d’asservir leur patrie, et de renouer les fers que vous seuls aviés eu le courage de briser ? Telle est cependant, citoyens représentai, la cruelle expérience qui vient de se passer sous vos yeux, et la nouvelle qui nous a été transmise par les papiers publics a moins excité notre indignation qu’elle n’a ému notre sensibilité, en apprenant que vos jours ont été menacés, et même qu’ils ont couru le plus grand danger. En effet, citoyens représentants, si, dans cette affreuse catastrophe, vous n’aviés affronté l’oppression affin de la mieux combattre, c’en étoit fait de la liberté. Mais vous avés juré de vivre libres ou de mourir, et il n’en a pas fallu davantage pour que la France ait été sauvée. Semblables aux magistrats de Rome qui préférèrent attendre la mort dans la chaise curulle plutôt que de compromettre les droits du peuple, vous avés bravé les poignards des assassins, et vous avés appris aux Français que, fidelles à vos serments et à vos décrets, vous ne composeriés jamais avec un dictateur, des triumvirs, ni avec le despotisme, sous quelque couleur, sous quelque dénomination qu’il ose se reproduire. Grâces vous soint rendues, citoyens représentants, du courage et de l’énergie que vous avés montré, dans cette circonstance. Grâces vous soint rendues des nouveaux triomphes que vous avés procuré à la liberté, dont le règne ne sera bien affermi que lorsqu’elle foulera sous ses pieds les cadavres de touts les conspirateurs, de touts les intrigants et de touts les hypocrites. Quand à nous, citoyens représentants, pénétrés d’admiration et de reconnoissance envers vos sublimes travaux, nous sommes toujours debout pour l’exécution de vos sages décrets, et, s’il eût été en notre pouvoir de prévenir les événements qui sont arrivés, à coup sûr nous aurions partagé avec nos frères de Paris l’honneur de repousser les scélérats dont vous avez fait avorter les coupables projets. Tels sont, citoyens représentants, les senti-mens dont nous sommes animés. Comme vous, nous avons juré de vivre libres ou de mourir, et, dans l’épanchement de nos cœurs, nous nous plaisons à répéter en ce moment, et d’une voix unanime : vive la République, vive la Convention ! S. et F. Carimont ( vice-présid. ), Lapailhède 3e [et un nom ( de secrétaire) illisible]. [La sté popul. de Moissac au peuple de Paris; Moissac, 18 therm. II]. Encore une fois ton bras vengeur a rougi le sol de la liberté du sang de la tyrannie. Grâces t’en soient rendues, peuple valeureux, peuple conservateur de la République ! Gloire, honneur à la Convention ! Tels que les songes chimériques de la nuit disparaissent au réveil de l’homme effrayé, tels ont disparu les Robespierre, les Couthons, les Saint-Just, les Fleuriots, quand le réveil du peuple a sonné de nouveau pour la liberté. Tels disparaîtront encore leurs complices, leurs imitateurs. Oui, tyrans, oui, conspirateurs, vous serés anéantis, la République seule sera triomphante. Seule elle captera les cœurs, les volontés et les suffrages, et, loin d’être altéré dans sa marche rapide par votre chute honteuse, elle en acquera une nouvelle force, qui, communiquée à ses braves défenseurs, fera de nouveau pâlir sur leurs trônes les rois coalisés contre elles. Carimont ( vice présid. ), Lapailhède 3e [et une signature ( de secrétaire ) illisible]. y' [Le c. de surveillance de la comm. de Moissac, à la Conv.; Moissac, 18 therm. II] (1). Représentans d’un peuple libre, Plus la République a été agitée par les factions qui se sont successivement renouvel-lées, plus vous vous êtes montrés dignes du poste que vous occupés. Grands dans les événements qui ont menacé notre chère liberté, vous avés partout étalé le courage de Brutus. Malgré les orages qui ont sy souvent grondé sur vos têtes, vous avés constament gardé un sang-froid qui a dû étonner vos assassins, et vous n’avés pas oublié un instant que vous étiés les pères du peuple. En vain, le nouveau Cromwel (l’infâme Roberspierre) avoit attiré sur lui les regards de certains citoyens foibles et crédules. En vain, par une hypocrisie des plus rafinées, a-t-il voulu se servir de la bonté du peuple pour lui donner de nouveaux fers. En vain, le nouveau Catilina de la patrie (Saint-Just) avoit adroitement aiguisé les poignards qui dévoient ensanglanter le sénat françois. En vain certains de leurs collègues et de leurs adhérants les secondoient dans leurs desseins liberticides. Tous ces complots ont été déjoués par votre courage et votre énergie, et ces vils intriguants qui, sous des dehors de popularité, vouloient s’ériger en des nouveaux tirans, sont bientôt rentrés dans la poussière qui les avoit vu naître. Autant nous avons frémy d’horreur au récit de ce noir complot, autant notre âme s’est trouvée satisfaite en apprenant que la peine avoit suivi de près le crime. Grâces immortelles soient rendues à l’Etre suprême qui a constamment veillé sur les destinées de la France, et détourné le fer assassin qui devoit percer le cœur des pères de la patrie. C’est sous son égide que vous venés de sauver encore une fois la liberté, qui, quelques instants, resta chancelante; cependant c’est l’appanage le plus sacré de tous les républicains, leur propriété la plus précieuse; et ces deux mots liberté et patrie se répètent de bouche en bouche avec enthousiasme, d’un bout de la République à l’autre. Oui, représentants, nous le voulons ce don précieux de la nature. (1) C 313, pl. 1249, p. 48, 49. Mentionné par B1", 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur (réimpr.) XXI, 480; J. Fr., n°687. 522 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE ceux qui avoint tant de fois préconisé les mo[e]urs et les vertus, ceux-là enfin qui avoint concouru, avec vous, à rappeller l’homme à sa première dignité, eussent formé le coupable projet d’asservir leur patrie, et de renouer les fers que vous seuls aviés eu le courage de briser ? Telle est cependant, citoyens représentai, la cruelle expérience qui vient de se passer sous vos yeux, et la nouvelle qui nous a été transmise par les papiers publics a moins excité notre indignation qu’elle n’a ému notre sensibilité, en apprenant que vos jours ont été menacés, et même qu’ils ont couru le plus grand danger. En effet, citoyens représentants, si, dans cette affreuse catastrophe, vous n’aviés affronté l’oppression affin de la mieux combattre, c’en étoit fait de la liberté. Mais vous avés juré de vivre libres ou de mourir, et il n’en a pas fallu davantage pour que la France ait été sauvée. Semblables aux magistrats de Rome qui préférèrent attendre la mort dans la chaise curulle plutôt que de compromettre les droits du peuple, vous avés bravé les poignards des assassins, et vous avés appris aux Français que, fidelles à vos serments et à vos décrets, vous ne composeriés jamais avec un dictateur, des triumvirs, ni avec le despotisme, sous quelque couleur, sous quelque dénomination qu’il ose se reproduire. Grâces vous soint rendues, citoyens représentants, du courage et de l’énergie que vous avés montré, dans cette circonstance. Grâces vous soint rendues des nouveaux triomphes que vous avés procuré à la liberté, dont le règne ne sera bien affermi que lorsqu’elle foulera sous ses pieds les cadavres de touts les conspirateurs, de touts les intrigants et de touts les hypocrites. Quand à nous, citoyens représentants, pénétrés d’admiration et de reconnoissance envers vos sublimes travaux, nous sommes toujours debout pour l’exécution de vos sages décrets, et, s’il eût été en notre pouvoir de prévenir les événements qui sont arrivés, à coup sûr nous aurions partagé avec nos frères de Paris l’honneur de repousser les scélérats dont vous avez fait avorter les coupables projets. Tels sont, citoyens représentants, les senti-mens dont nous sommes animés. Comme vous, nous avons juré de vivre libres ou de mourir, et, dans l’épanchement de nos cœurs, nous nous plaisons à répéter en ce moment, et d’une voix unanime : vive la République, vive la Convention ! S. et F. Carimont ( vice-présid. ), Lapailhède 3e [et un nom ( de secrétaire) illisible]. [La sté popul. de Moissac au peuple de Paris; Moissac, 18 therm. II]. Encore une fois ton bras vengeur a rougi le sol de la liberté du sang de la tyrannie. Grâces t’en soient rendues, peuple valeureux, peuple conservateur de la République ! Gloire, honneur à la Convention ! Tels que les songes chimériques de la nuit disparaissent au réveil de l’homme effrayé, tels ont disparu les Robespierre, les Couthons, les Saint-Just, les Fleuriots, quand le réveil du peuple a sonné de nouveau pour la liberté. Tels disparaîtront encore leurs complices, leurs imitateurs. Oui, tyrans, oui, conspirateurs, vous serés anéantis, la République seule sera triomphante. Seule elle captera les cœurs, les volontés et les suffrages, et, loin d’être altéré dans sa marche rapide par votre chute honteuse, elle en acquera une nouvelle force, qui, communiquée à ses braves défenseurs, fera de nouveau pâlir sur leurs trônes les rois coalisés contre elles. Carimont ( vice présid. ), Lapailhède 3e [et une signature ( de secrétaire ) illisible]. y' [Le c. de surveillance de la comm. de Moissac, à la Conv.; Moissac, 18 therm. II] (1). Représentans d’un peuple libre, Plus la République a été agitée par les factions qui se sont successivement renouvel-lées, plus vous vous êtes montrés dignes du poste que vous occupés. Grands dans les événements qui ont menacé notre chère liberté, vous avés partout étalé le courage de Brutus. Malgré les orages qui ont sy souvent grondé sur vos têtes, vous avés constament gardé un sang-froid qui a dû étonner vos assassins, et vous n’avés pas oublié un instant que vous étiés les pères du peuple. En vain, le nouveau Cromwel (l’infâme Roberspierre) avoit attiré sur lui les regards de certains citoyens foibles et crédules. En vain, par une hypocrisie des plus rafinées, a-t-il voulu se servir de la bonté du peuple pour lui donner de nouveaux fers. En vain, le nouveau Catilina de la patrie (Saint-Just) avoit adroitement aiguisé les poignards qui dévoient ensanglanter le sénat françois. En vain certains de leurs collègues et de leurs adhérants les secondoient dans leurs desseins liberticides. Tous ces complots ont été déjoués par votre courage et votre énergie, et ces vils intriguants qui, sous des dehors de popularité, vouloient s’ériger en des nouveaux tirans, sont bientôt rentrés dans la poussière qui les avoit vu naître. Autant nous avons frémy d’horreur au récit de ce noir complot, autant notre âme s’est trouvée satisfaite en apprenant que la peine avoit suivi de près le crime. Grâces immortelles soient rendues à l’Etre suprême qui a constamment veillé sur les destinées de la France, et détourné le fer assassin qui devoit percer le cœur des pères de la patrie. C’est sous son égide que vous venés de sauver encore une fois la liberté, qui, quelques instants, resta chancelante; cependant c’est l’appanage le plus sacré de tous les républicains, leur propriété la plus précieuse; et ces deux mots liberté et patrie se répètent de bouche en bouche avec enthousiasme, d’un bout de la République à l’autre. Oui, représentants, nous le voulons ce don précieux de la nature. (1) C 313, pl. 1249, p. 48, 49. Mentionné par B1", 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur (réimpr.) XXI, 480; J. Fr., n°687. SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 523 Vous nous l’assurerés, parce que, désormais, vous mettrés tous les intriguants, sous quelque forme qu’ils veuillent paroître, dans l’impuissance de nuire. Par là, vous remplirés le vœu du peuple, et vous achève rés le triomphe de la chose publique. Quand à nous, la Convention nationalle sera constament notre point de ralliement : et s’il y avoit encore quelques scélérats qui conspirassent contre elle, le moindre signal nous suffiroit, et nous voilerions lui faire un rempart de nos corps. S. et F. Arnaud Vignié, Capgras ( présid. ), Combebiart, Latailhède, Delvolvé, Aurimont, Bte Boue, Gme Berton, Pouget ( secrét. ), Dufarpy. [Le c. de surveillance de Moissac, aux braves citoyens de la comm. de Paris; Moissac, 18 therm. II}. O Parisiens, ô nos frères, ô nos amis ! Encore une fois notre liberté a encouru quelques secousses, et les conspirateurs ont été trompés dans leur attente : ils avoient sans doute oublié, ces vils intriguants, qu’au seul nom de patrie, le peuple, ennemi de toute faction, resserre les liens et, d’un seul coup de massue, écrase ces insectes rampants qui, à l’aide de la flaterie, ou sous des dehors trompeurs de popularité, oseroient tenter de lui forger de nouveaux fers. O vous, le Boulvard d’une grande nation, n’avés-vous pas encore une fois appris à tous vos frères de la République que la vertu et le courage seront à jamais une digue inexpugnable contre laquelle viendront se hurter et se briser tous les complots enfentés par l’infamie et la scélératesse ? Fidelles à vos serments, vous venés encore une fois de sauver la liberté, et de protéger les jours précieux de la représentation nationale, que les Cromwel et les Catilina de la République menaçoient d’un fer assassin. Qu’il est doux, le souvenir de cette gloire, que tous les Républicains désireroient avoir partagée avec vous ! Quelle est digne d’admiration, la conduite que vous avés tenue dans tous les événements qui ont menacé notre liberté ! votre énergie se communique à tous les cœurs. Dans les communes, comme dans les armées, chacun s’empresse de payer un tribut de reconnoissance aux Parisiens, qui ont si bien servi la chose publique, et qui, tous les jours, en assurent le triomphe. Nous aussi, nous voulons la liberté. Ce ne sera point des intriguants qui nous enlèveront le fruit de cinq années de peines et de sueurs. Il faut qu’ils disparoissent tous de sur l’arène, dans quelque rang, dans quelque classe qu’ils puissent se trouver, car nous ne sçaurions jamais idolâtrer personne; et nous aurions peut-être plus d’une fois fait entendre notre voix, si nous eussions été plus rapprochés de la scène et que nous eussions pu suivre les événements de plus près. Ce ne sera pas en vain que notre commune aura fourni plus de deux mille deffenseurs à la République. Ce ne sera pas en vain que deux compagnies seront sorties de son sein pour voler aux secours des Parisiens, lorsque les murs de cette ville furent menacées de l’approche du tiran de Prusse. Ces mêmes hommes, à la vérité, ne sont plus parmi nous; chaque jour la force de leurs armes porte la terreur et l’effroy chés les tirans coalisés, mais le même courage, la même énergie, le même amour de la liberté et de la patrie, la même haine contre les tirans de toute espèce embrasent nos cœurs et nos âmes; et si quelque scélérat osoit encore tramer de nouveaux complots, les Moissagois seront toujours debout, et nous irions former un rempart de nos corps, tant à la Convention nationalle, qu’à nos frères de Paris. S. et F. Gne Berton, Delvolvé, Bte Boué, Armand Vignié, Dufarpy, Aurimont, Combebiart, Latailhède, Pouget ( secrét. ). z' [Les administrateurs du départ 1 du Cantal, à la Conv.; s.l.n.d .] (1). Citoyens représentans, Une vaste conspiration alloit éclater contre la souveraineté du peuple et ses fidèlles menda-taires... Nous vous félicitons de l’avoir aussitôt anéantie que connue. Que celui qui désormais voudra braver la représentation nationale, que celui qui osera lever sa tête audacieuse au-dessus du peuple, au-dessus des loix émanées de la volonté générale, que tout ambitieux qui voudra dominer, trouve au lieu du trône, un échafaud ! Représentans !... Restés unis, restés fermes à votre poste ! Le peuple est là... ils vous entoure, il vous garde... Comme vous, comme nous, il veut la République, et, sur les débris des factions, la République triomphera, ou nous nous ensevelirons tous sous ses ruines. C. Boichel, Saisac, Destaing [et une signature illisible]. a" [La sté agricole et révolutionnaire composée des sans-culottes des 22 comm. du canton d’Auril-lac, séante, à Arpajon( 2), à la Conv.; 17 therm. Il] (3). De grandes nouvelles, apportées hier par le courrier, ont donné lieu à une séance extraordinaire. Un membre en a fait la lecture. Au récit de l’affreuse conspiration Robespierre, tous les membres de la société ont été saisis d’horreur et d’indignation. Mais quelle douce joye, quel calme consolant s’est emparé de toutes les âmes, lorsque la suite des nouvelles a annoncé que les traîtres avoient déjà subi le sort si bien dû à leurs forfaits ! Quelle admiration pour le vertueux peuple de Paris, pour les quarante-huit sections qui ont sçu résister aux séductions (1) C 313, pl. 1249, p. 43. Mentionné par S"1, 1er fruct. (1er suppl1); J.Fr., n° 687. (2) Cantal. (3) C 316, pl. 1266, p. 23; B"1, 29 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 523 Vous nous l’assurerés, parce que, désormais, vous mettrés tous les intriguants, sous quelque forme qu’ils veuillent paroître, dans l’impuissance de nuire. Par là, vous remplirés le vœu du peuple, et vous achève rés le triomphe de la chose publique. Quand à nous, la Convention nationalle sera constament notre point de ralliement : et s’il y avoit encore quelques scélérats qui conspirassent contre elle, le moindre signal nous suffiroit, et nous voilerions lui faire un rempart de nos corps. S. et F. Arnaud Vignié, Capgras ( présid. ), Combebiart, Latailhède, Delvolvé, Aurimont, Bte Boue, Gme Berton, Pouget ( secrét. ), Dufarpy. [Le c. de surveillance de Moissac, aux braves citoyens de la comm. de Paris; Moissac, 18 therm. II}. O Parisiens, ô nos frères, ô nos amis ! Encore une fois notre liberté a encouru quelques secousses, et les conspirateurs ont été trompés dans leur attente : ils avoient sans doute oublié, ces vils intriguants, qu’au seul nom de patrie, le peuple, ennemi de toute faction, resserre les liens et, d’un seul coup de massue, écrase ces insectes rampants qui, à l’aide de la flaterie, ou sous des dehors trompeurs de popularité, oseroient tenter de lui forger de nouveaux fers. O vous, le Boulvard d’une grande nation, n’avés-vous pas encore une fois appris à tous vos frères de la République que la vertu et le courage seront à jamais une digue inexpugnable contre laquelle viendront se hurter et se briser tous les complots enfentés par l’infamie et la scélératesse ? Fidelles à vos serments, vous venés encore une fois de sauver la liberté, et de protéger les jours précieux de la représentation nationale, que les Cromwel et les Catilina de la République menaçoient d’un fer assassin. Qu’il est doux, le souvenir de cette gloire, que tous les Républicains désireroient avoir partagée avec vous ! Quelle est digne d’admiration, la conduite que vous avés tenue dans tous les événements qui ont menacé notre liberté ! votre énergie se communique à tous les cœurs. Dans les communes, comme dans les armées, chacun s’empresse de payer un tribut de reconnoissance aux Parisiens, qui ont si bien servi la chose publique, et qui, tous les jours, en assurent le triomphe. Nous aussi, nous voulons la liberté. Ce ne sera point des intriguants qui nous enlèveront le fruit de cinq années de peines et de sueurs. Il faut qu’ils disparoissent tous de sur l’arène, dans quelque rang, dans quelque classe qu’ils puissent se trouver, car nous ne sçaurions jamais idolâtrer personne; et nous aurions peut-être plus d’une fois fait entendre notre voix, si nous eussions été plus rapprochés de la scène et que nous eussions pu suivre les événements de plus près. Ce ne sera pas en vain que notre commune aura fourni plus de deux mille deffenseurs à la République. Ce ne sera pas en vain que deux compagnies seront sorties de son sein pour voler aux secours des Parisiens, lorsque les murs de cette ville furent menacées de l’approche du tiran de Prusse. Ces mêmes hommes, à la vérité, ne sont plus parmi nous; chaque jour la force de leurs armes porte la terreur et l’effroy chés les tirans coalisés, mais le même courage, la même énergie, le même amour de la liberté et de la patrie, la même haine contre les tirans de toute espèce embrasent nos cœurs et nos âmes; et si quelque scélérat osoit encore tramer de nouveaux complots, les Moissagois seront toujours debout, et nous irions former un rempart de nos corps, tant à la Convention nationalle, qu’à nos frères de Paris. S. et F. Gne Berton, Delvolvé, Bte Boué, Armand Vignié, Dufarpy, Aurimont, Combebiart, Latailhède, Pouget ( secrét. ). z' [Les administrateurs du départ 1 du Cantal, à la Conv.; s.l.n.d .] (1). Citoyens représentans, Une vaste conspiration alloit éclater contre la souveraineté du peuple et ses fidèlles menda-taires... Nous vous félicitons de l’avoir aussitôt anéantie que connue. Que celui qui désormais voudra braver la représentation nationale, que celui qui osera lever sa tête audacieuse au-dessus du peuple, au-dessus des loix émanées de la volonté générale, que tout ambitieux qui voudra dominer, trouve au lieu du trône, un échafaud ! Représentans !... Restés unis, restés fermes à votre poste ! Le peuple est là... ils vous entoure, il vous garde... Comme vous, comme nous, il veut la République, et, sur les débris des factions, la République triomphera, ou nous nous ensevelirons tous sous ses ruines. C. Boichel, Saisac, Destaing [et une signature illisible]. a" [La sté agricole et révolutionnaire composée des sans-culottes des 22 comm. du canton d’Auril-lac, séante, à Arpajon( 2), à la Conv.; 17 therm. Il] (3). De grandes nouvelles, apportées hier par le courrier, ont donné lieu à une séance extraordinaire. Un membre en a fait la lecture. Au récit de l’affreuse conspiration Robespierre, tous les membres de la société ont été saisis d’horreur et d’indignation. Mais quelle douce joye, quel calme consolant s’est emparé de toutes les âmes, lorsque la suite des nouvelles a annoncé que les traîtres avoient déjà subi le sort si bien dû à leurs forfaits ! Quelle admiration pour le vertueux peuple de Paris, pour les quarante-huit sections qui ont sçu résister aux séductions (1) C 313, pl. 1249, p. 43. Mentionné par S"1, 1er fruct. (1er suppl1); J.Fr., n° 687. (2) Cantal. (3) C 316, pl. 1266, p. 23; B"1, 29 therm. (1er suppl1).