449 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [24 juin 1790.] met les personnes et les biens de tels ou tels particuliers sous la sauvegarde de la loi et du département, parce que les unes et les autres y sont nécessairement ; qu’il pourra seulement rappeler que les personnes et les propriétés sont sous la garde des lois; « Que s’il est du devoir des corps administratifs et municipaux de veiller au maintien de la tranquillité publique, et de requérir dans les cas de nécessité le secours de la force armée, ils ne peuvent faire aucunes dispositions législatives, relativement aux gardes nationales. » M. le Président. L’Assemblée passe à son ordre du jour qui est la suite de la discussion sur le traitement du clergé actuel. L’article premier du décret a seul été adopté. M. l’abbé Expilly, rapporteur, lit l’article 2 ainsi conçu : « Art. 2. Les évêques qui, par la suppression effective de leur siège, resteront sans fonctions, auront pour pension de retraite les deux tiers du traitement ci-dessus ; il en sera de même de ceux qui, sans être supprimés, jugeraient à propos de se démettre. » M. Delley d’Agier. Il est juste que les évêques supprimés jouissent d’un traitement; mais il n’en est pas de même de ceux qui, par mauvaise volonté, quitteraient leur poste. M. Ricard, de Toulon. Je suppose que soixante évêques se coalisent pour ne pas faire le service, il en résulterait un surcroît de dépenses de 400,000 livres. Il est de notre prudence de prévenir cet inconvénient. Je propose cet amendement : « Quant à ceux qui, étant conservés, jugeront à propos de se démettre, leur traitement sera réduit à 12,000 livres. » M. Bouche. Il faut dire la vérité rondement : je ne sais pas pourquoi on accorderait un traitement à des hommes qui jetteraient du trouble dans la société. Voici mon amendement : « Et ceux qui, ayant été conservés, jugeraient à propos de se démettre n’auront rien. » M. Loys. L’Assemblée nationale ne peut se livrer a de pareilles idées, et en faire la base d’un décret. On ne doit pas présumer le mal : la crainte que les évêques n’abandonnent leur poste par des motifs peu honnêtes est chimérique. Il n’y a pas lieu à délibérer sur les amendements proposés. M.