10 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE demander votre consentement. Nous n’avons pas le tems d’orner nos phrases d’autres apprêts que de ceux du sentiment. Vous êtes entourés de braves défenseurs, mais daignez joindre à eux nos frères d’armes calomniés par le général rebelle. Votre tems est précieux. Vous devinez les sentimens qui échappent à nos expressions. Nous attendons seulement votre décret, et nous le demandons avec instance. Marcotte ( présid .), Drouet, Ramey {secret.), Doullë, Asselin, Gigay, Auger, Dupré, Goim-baut, Aubrun, Ramey, Cheronnet, Duprez, J. Grobert, Collart, Garrier, G. Langlois, Marquis, autre Langlois, Fontenay. e [La sté popul. et montagnarde de Soissons (1), à la Conu.; séance permanente du 11 therm. II] (2) Citoyens représentans De toutes les conspirations qui ont menacé la liberté françoise, la plus perfide et la plus exécrable a été découverte ! vous l’avez dévoilée et terrassée; vous avez encore une fois sauvé la patrie. Ces hommes qui, depuis 4 ans, s’étoient montrés les plus chauds amis du peuple, qui, depuis 4 ans, avoient capté les suffrages et les louanges de la nation entière, n’étoient donc que des hypocrites qui n’avoient usurpé notre confiance que pour nous assassiner plus sûrement ! quels dangers n’avons-nous pas courus ! ... les scélérats... ! ils étoient placés à la tête du gouvernement révolutionaire, et ils vouloient rétablir la tyranie ! plus perfides que les Catilina, les Néron et les Cromvel, ils ont réuni sur leurs têtes odieuses tous les crimes du depos-time (sic) le plus abhorré [;] ils ont été jusqu’à enchaîner la liberté de vos opinions, les traîtres sont découverts et démasqués; ils vont cesser de souiller le sol de la liberté. A cette affreuse nouvelle, nos coeurs se sont électrisés, et, pénétrés de la plus vive indignation, nous nous sommes réunis en masse au sein de la société populaire, dont la séance a été déclarée permanente jusqu’à ce que les circonstances nous permettent de retourner dans nos foyers; nous nous y occupons de découvrir les fils de cette trame infernale, et nous députons vers vous des commissaires que nous chargeons de vous faire connoitre les agens présumés, mais à coup sûr les protégés reconnus des triumvirs; ils vous apprendront en outre que ce sont ces mêmes hommes qui, depuis plus de 6 mois, ont exercé sur notre société les vexations les plus révoltantes; nous vous protestons, et nous chargeons les mêmes commissaires de vous protester, citoyens représentans, des sentimens de notre entier dévouement à la cause sublime de la liberté françoise, et de notre ferme résolution de deffendre la représentation (1) Aisne. (2) C 314, pl. 1 258, p. 53; 5"1, 17 therm. (suppl1); J. Sablier , n° 1 470 (cité sans nom de commune). Mention dans J. Fr., n° 675; Ann. R.F., n° 242. nationale tant qu’il restera une goutte de sang dans nos veines. Marchand ( secrét .), Floquét {présid.), Baudouin {agent nat.). [Suivent 93 autres signatures], f [La sté républ. de Sucy-le-Peletier (1) à la Conu.; 12 therm. //( 2)] Citoyens représentans Encor une fois vous avez sauvé le peuple français de l’abime profond où vouloient l’entraîner quelques intrigants scélérats, qui, s’enveloppant du manteau des vertus, n’avoient dissimulés si long-tems que pour mieux atteindre leur buts perfide. Et que prétendoient-ils donc, ces Cromwel modernes ? Redonner des fers à la France ? Vous reculez d’horreur à cette idée. Les républicains français ne se laisseront jamais asservir, ni par un roi, ni par un triumvir, ni par un dictateur, ni par aucune espèce d’aristocratie ou téocratie. ils veulent la démocratie, que vous avez fondée en leurs noms; et le courage que vous venez de montrer tout récemment et qui vous a caractérisé depuis le commencement de cette session, leur est un sûr garant de la solidité de ce gouvernement sublime. Citoyens représentans, la société républicaine de Sucy-le-Peletier, dont chacun de ses membres auroit voulu vous faire un rempart de son corps, dans le danger imminent auquel vous avez échappé, vous félicitent, par notre or-ganne, de la victoire à jamais mémorable que vous venez de remporter. Nous jurons de nouveau, en son nom, fidélité et attachement à la Convention nationale, respect et obéissance aux lois émanées d’elle. Nous jurons avec tout le peuple français, de défendre tous et chacun des membres de la représentation nationale contre touts les lâches qui oseraient l’opprimer. Nous regarderons toujours la Convention nationale comme le point central de ralliement de tous les bons citoyens; Citoyens représentans, restez donc à votre poste, nous vous en conjurons, au nom de la patrie, jusqu’à ce que vous ayez terrassé tous les ennemis de la république, tant extérieurs qu’intérieurs. Nous applaudissons de tout notre coeur à la punition des traîtres, et nous répétons avec transport ces mots chéris : Vive l’égalité et la liberté, vive la République une indivisible et démocratique. Vive la Convention nationale. Lomat, Dufour, J. Huret, David, Monet, Debay, F. Parnier, Chaponet, Lauzein, Martin, Van Dromme, Lefevre, Dechanet, Gobert, Buvrucq, Ledeline, Miret, Beaugrand, Fourneur, Vassé, Vautier, Bossuat, Vallée D., Bidaut, Turin, Angres, Aubeau, Maulloin, Lemaire Paine, Vassé, Audinot, Chenard, N. Testevuide, Guil-bert, D’ Huin [et 3 signatures illisibles]. (1) Distr. de Corbeil, Seine-et-Oise. (2) C 314, pl. 1258, p. 48; Bf", 17 therm. (suppf).