SÉANCE DU 3 MESSIDOR AN II (21 JUIN 1794) - Nos 42-43 73 nous faire indiquer, non-seulement celle des armées de la République à laquelle elle voudra que ces effets soient envoyés, mais encore la route que nous devons leur faire suivre pour qu’ils arrivent à leur destination avec promptitude et sûreté. C’est dans ces mêmes termes que nous écrivîmes la-dessus au citoyen président de la Convention; mais indubitablement notre lettre a été égarée dans la foule de celles qui sont chaque jour portées dans ses bureaux; car nous n’avons point reçu de réponse et il y a un mois que notre lettre fut mise à la poste. Nous espérons, citoyen représentant, que tu voudras bien nous faire parvenir au plutôt les indications que nous attendions de la Convention Nationale; tu dois sentir combien il nous tarde, et d’apprendre qu’elle ait agréé notre tribut, et de le faire parvenir à nos braves défenseurs. S. et F. » Poquely ( présid .) , Dumas (secrét.) , Turc (secret.) . 42 L’agent national du district de Châlons-sur-Saone (1) informe la Convention que la fête à l’Etre-Suprême a été célébrée dans ce district avec pompe et allégresse; que les citoyens des campagnes, réunis à ceux des villes, ont témoigné le plus grand dévouement à la Convention. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Châlons-sur-Saône, 23 prair. II] (3). « Representans du Peuple français La fête en l’honneur de l’etre Suprême a été Celebrée dans ce District avec toute la pompe possible. En très peu de jours une Montagne a été élevée a une hauteur de plus de 30 pieds, et decorée(?) de tous les attributs de la liberté par le zele et l’enthousiasme des Citoyens et Citoyennes de tous les âges. Des Vieillards pouvant a peine se soutenir ont voulu y travailler, malgré les invitations qu’on leur faisoit de se reposer. Tous désiroient elever un monument de leur Reconnoissance envers la Montagne Sainte de la Convention qui par sa lumière et ses Vertus est parvenu a maintenir la liberté et les droits du Peuple, et a le Sauver de la-bisme dans laquelle les Scélérats vouloient l’engloutir. Dans la Commune de Chalon la Cerempnie s’est faite sur le Plan de David, autant que les moyens locaux l’ont permis. La joie la plus pur penetroit tous les Cœurs, la Sérénité étoit peinte sur tous les Visages. Les Citoyens des Campagnes voisines qui etoient venu travailler à la Montagne, se sont reunis aux Citoyens de cette Commune. La Journée entière s’est passée dans l’allegresse et dans l’effusion des sentimens de la plus sincere fraternité, jamais fête ne fut plus belle, ni spectacle plus touchant. Le Peuple jouissoit avec sa dignité d’un bonheur Vrai. C’est votre ouvrage et la plus douce de vos recompense. (1) Saône-et-Loire. (2) P.V., XL, 65. Bim, 5 mess.; Débats, n° 642. (3) C 308, pl. 1195, p. 22. En vous faisant le Récit de la félicité du peuple, dont j’ai été témoin en la partageant vivement, je dois vous repeter les vœux qu’il ne cesse de faire pour vous et pour la Patrie. Vive la Convention Vive la Republique ! » Lure [?] 43 La société populaire et régénérée d’Heyrieu, département de l’Isère, félicite la Convention sur ses travaux, et notamment sur le décret qui proclame l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, qui met la probité et la vertu à l’ordre du jour; témoigne son horreur des attentats sur Collot-d’Herbois et Robespierre; elle l’informe qu’elle a célébré la fête à l’Etre-Suprême, et l’invite à rester à son poste (1). Le C” Epervier (2) : citoyens représentants, Nous ne venons pas ici consumer par de longs discours vos moments précieux, l’eloquence n’est pas le partage des sans culottes d’Heyrieu; nous ne vous parlons que le langage de nos cœurs : recevés nos félicitations sur vos immortels tra-veaux et notamment sur le sage décret, qui rend a l’homme l’idée consolante de l’existence de l’etre suprême et de l’immortalité de l’ame; cette idée salutaire qui est le germe des grandes vertus, qui met la paix dans le cœur de l’honnête homme et le remord dans le cœur du méchant : grâce a vous, la probité, la vertu et la justice sont à l’ordre du jour dans toute la république; nous ne craingnons plus que des scélérats osent encore tramer contre notre liberté : Continués, sages représentants, de veiller sur les destinées de la France, et nous sommes sûrs d’avance que vos vertus et votre courage feront triompher la republique française de tous les ennemis conjurés contre elle. La représentation nationale et la montagne seront toujours le point de ralliement des sans culottes d’Heyrieu Nous avons vu avec horreur l’assassinat commis en la personne de Robespierre et Collot d’Herbois; cet evenement malheureux nous fera encor surveiller avec plus de soin, tous les ennemis du peuple. Nous avons aussi parmi nous de ces hommes pervers, qui prechoient l’athéisme par leur discours et par leur actions, de ces hommes qui vouloient dégoûter le peuple de la Révolution, mais ils ont été démasqués, nous avons examiné leur conduite, leur vie privée, et leur vie publique n’etoit qu’un tissu de crimes, nous les avons chassé de notre sein et nous les avons dénoncés à l’opinion publique. Nous nous sommes empressés de celebrer la fête de l’être suprême, cette fête sublime a elevé nos âmes a la hauteur de la vertu, et a embrasé nos cœurs du plus violent amour de la patrie. Actuellement la justice et la probité triomphent, grâce à vos sages traveaux, et la Répu-(1) P.V., XL, 65. Bin, 5 mess. (2) Délégué par la Sté popul. dans sa séance du 24 prair., pour présenter l’adresse à la Conv. SÉANCE DU 3 MESSIDOR AN II (21 JUIN 1794) - Nos 42-43 73 nous faire indiquer, non-seulement celle des armées de la République à laquelle elle voudra que ces effets soient envoyés, mais encore la route que nous devons leur faire suivre pour qu’ils arrivent à leur destination avec promptitude et sûreté. C’est dans ces mêmes termes que nous écrivîmes la-dessus au citoyen président de la Convention; mais indubitablement notre lettre a été égarée dans la foule de celles qui sont chaque jour portées dans ses bureaux; car nous n’avons point reçu de réponse et il y a un mois que notre lettre fut mise à la poste. Nous espérons, citoyen représentant, que tu voudras bien nous faire parvenir au plutôt les indications que nous attendions de la Convention Nationale; tu dois sentir combien il nous tarde, et d’apprendre qu’elle ait agréé notre tribut, et de le faire parvenir à nos braves défenseurs. S. et F. » Poquely ( présid .) , Dumas (secrét.) , Turc (secret.) . 42 L’agent national du district de Châlons-sur-Saone (1) informe la Convention que la fête à l’Etre-Suprême a été célébrée dans ce district avec pompe et allégresse; que les citoyens des campagnes, réunis à ceux des villes, ont témoigné le plus grand dévouement à la Convention. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Châlons-sur-Saône, 23 prair. II] (3). « Representans du Peuple français La fête en l’honneur de l’etre Suprême a été Celebrée dans ce District avec toute la pompe possible. En très peu de jours une Montagne a été élevée a une hauteur de plus de 30 pieds, et decorée(?) de tous les attributs de la liberté par le zele et l’enthousiasme des Citoyens et Citoyennes de tous les âges. Des Vieillards pouvant a peine se soutenir ont voulu y travailler, malgré les invitations qu’on leur faisoit de se reposer. Tous désiroient elever un monument de leur Reconnoissance envers la Montagne Sainte de la Convention qui par sa lumière et ses Vertus est parvenu a maintenir la liberté et les droits du Peuple, et a le Sauver de la-bisme dans laquelle les Scélérats vouloient l’engloutir. Dans la Commune de Chalon la Cerempnie s’est faite sur le Plan de David, autant que les moyens locaux l’ont permis. La joie la plus pur penetroit tous les Cœurs, la Sérénité étoit peinte sur tous les Visages. Les Citoyens des Campagnes voisines qui etoient venu travailler à la Montagne, se sont reunis aux Citoyens de cette Commune. La Journée entière s’est passée dans l’allegresse et dans l’effusion des sentimens de la plus sincere fraternité, jamais fête ne fut plus belle, ni spectacle plus touchant. Le Peuple jouissoit avec sa dignité d’un bonheur Vrai. C’est votre ouvrage et la plus douce de vos recompense. (1) Saône-et-Loire. (2) P.V., XL, 65. Bim, 5 mess.; Débats, n° 642. (3) C 308, pl. 1195, p. 22. En vous faisant le Récit de la félicité du peuple, dont j’ai été témoin en la partageant vivement, je dois vous repeter les vœux qu’il ne cesse de faire pour vous et pour la Patrie. Vive la Convention Vive la Republique ! » Lure [?] 43 La société populaire et régénérée d’Heyrieu, département de l’Isère, félicite la Convention sur ses travaux, et notamment sur le décret qui proclame l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, qui met la probité et la vertu à l’ordre du jour; témoigne son horreur des attentats sur Collot-d’Herbois et Robespierre; elle l’informe qu’elle a célébré la fête à l’Etre-Suprême, et l’invite à rester à son poste (1). Le C” Epervier (2) : citoyens représentants, Nous ne venons pas ici consumer par de longs discours vos moments précieux, l’eloquence n’est pas le partage des sans culottes d’Heyrieu; nous ne vous parlons que le langage de nos cœurs : recevés nos félicitations sur vos immortels tra-veaux et notamment sur le sage décret, qui rend a l’homme l’idée consolante de l’existence de l’etre suprême et de l’immortalité de l’ame; cette idée salutaire qui est le germe des grandes vertus, qui met la paix dans le cœur de l’honnête homme et le remord dans le cœur du méchant : grâce a vous, la probité, la vertu et la justice sont à l’ordre du jour dans toute la république; nous ne craingnons plus que des scélérats osent encore tramer contre notre liberté : Continués, sages représentants, de veiller sur les destinées de la France, et nous sommes sûrs d’avance que vos vertus et votre courage feront triompher la republique française de tous les ennemis conjurés contre elle. La représentation nationale et la montagne seront toujours le point de ralliement des sans culottes d’Heyrieu Nous avons vu avec horreur l’assassinat commis en la personne de Robespierre et Collot d’Herbois; cet evenement malheureux nous fera encor surveiller avec plus de soin, tous les ennemis du peuple. Nous avons aussi parmi nous de ces hommes pervers, qui prechoient l’athéisme par leur discours et par leur actions, de ces hommes qui vouloient dégoûter le peuple de la Révolution, mais ils ont été démasqués, nous avons examiné leur conduite, leur vie privée, et leur vie publique n’etoit qu’un tissu de crimes, nous les avons chassé de notre sein et nous les avons dénoncés à l’opinion publique. Nous nous sommes empressés de celebrer la fête de l’être suprême, cette fête sublime a elevé nos âmes a la hauteur de la vertu, et a embrasé nos cœurs du plus violent amour de la patrie. Actuellement la justice et la probité triomphent, grâce à vos sages traveaux, et la Répu-(1) P.V., XL, 65. Bin, 5 mess. (2) Délégué par la Sté popul. dans sa séance du 24 prair., pour présenter l’adresse à la Conv.