SÉANCE DU 11 FRUCTIDOR AN II (28 AOÛT 1794) - N° 1 29 coalisés vaincus et dispersés fuyent de toutes parts, que nous devons redoubler de surveillance et d’activité contre les traitres et les conspirateurs de l’intérieur. Les sans culottes de Libreville ne dormiront point, leur vie tout entière est à la patrie. Ils ont juré la république ou la mort, ils tiendront leur serment; mais vous Législateurs, nous vous en conjurons, restez à votre poste achevez votre immortel ouvrage, achevez de consolider le Bonheur et la Liberté de tous les français. Loins de vous toute idée de clémence envers les traîtres et les conspirateurs. Songez que sans le gouvernement révolutionnaire, sans votre énergie, la Liberté n’eût été qu’un vain songe; frappez, oui frappez le conspirateur quel qu’il soit, le Républicain doit exterminer l’esclave, et la vertu écraser tous les crimes et tous les vices ! Vive la République une indivisible et impérissable ! Milet ( receveur du distr.), (suit une page et demie de signatures). Arrêté et signé en séance le 12 thermidor an 2 de la République française une et indivisible. Benissim, Jambon ( commissaires ) f [Le corps municipal de Cognac, département de la Charente, à la Convention nationale, le 15 thermidor an II\ (8) Egalité Liberté Fraternité Vertu Mort aux conspirateurs Citoyens Législateurs, Vous avez encore une fois sauvé la patrie ! un Catilina, un Cromwell, tenait suspendu sur le peuple un joug nouveau, les victimes étaient marquées, les proscrits étaient nombreux, encore quelques jours et le tyran engloutissait la république; les français peuvent être abusés, trompés, mais les français sont dignes de la liberté, et cinq années de révolution ne seront point perdues pour leur bonheur. La Convention nationale a parlé, et soudain sa voix a retenti au fond de nos cœurs. Poursuivez, Réprésentans, anéantissez tous les conspirateurs, toutes les idoles, tous les dominateurs, tous les tyrans. Les principes seuls seront notre point de mire. Les individus ne sont rien, nous ne voulons que la Liberté et l’égalité et nous les voudrons jusqu’à la mort. Albert (maire), Lavergne fils ( agent nat.), Aubertin, Sarrazin, Hennessy fils (off. municip). Ci-joint deux strophes sur les événements du 10 thermidor. Air des Marseillais L’incorruptible Robespierre Saint-Just, le vertueux Couthon et les successeurs de Santerre (8) C 319, pl. 1303, p. 26. ces souverains d’opinion.. .(bis) d’un Catilina sanguinaire ourdissoient les plus noirs complots des patriotes à grands flots le sang devait rougir la terre mais la Convention digne de ses destins soudain, soudain a démasqué ces lâches assassins. Si d’une commune rebelle la voix a méconnu la loi au Sénat le peuple fidèle n’a pas en vain donné sa foi... (bis) les conspirateurs en frémissent, le tyran et ses conjurés à la justice sont livrés et ces mots sacrés retentissent à bas tous les meneurs, à bas les intrigans, Français, Français répétons tous périssent les tyrans. g [La société populaire de Champlemi, district de La Charité-sur-Loire, département de la Nièvre, à la Convention nationale, le 10 thermidor an II]\ (9) Législateurs, La royauté anéantie, les torches du fanatisme éteintes, le fédéralisme exterminé, la probité et la vertu mises à l’ordre du jour, l’aristocratie aux abois, nos armées victorieuses sur l’un et l’autre élément, l’être suprême solennellement reconnu par le peuple français; tels sont vos droits à notre reconnaissance : recevés nos félicitations et gardés vous d’abandonner votre poste avant l’extinction totale des ennemis de l’Egalité; quand à nous, Législateurs, nous jurons entre vos mains d’employer jusqu’au dernier soupir tous nos moyens phisiques et moreaux à faire triompher la cause de la liberté. Vive la République. Gestat (président ), Gaudinot, Muidon (secrétaires). h [La société montagnarde et régénérée d’Emée, Mayenne, aux Représentants, le 13 thermidor an II\ (10) Représentants, dès que nous fûmes instruits que nos frères manquaient de grain, nous nous empressâmes de leur déllivrer du nôtre. Réduits à peu d’avoine pour toute nourriture, aucun murmure ne s’est fait entendre. Les républicains savent tout sacrifier à l’amour de la Liberté. Instruits de notre dizette, votre bonté paternelle est venue à notre secours; grâces (9) C 320, pl. 1313, p. 28. (10) C 320, pl. 1313, p. 18. 30 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE immortelles vous soient rendues. Restez inébranlables à votre poste jusqu’à l’anéantissement de nos ennemis intérieurs et estérieurs. Salut et fraternité. Les membres composant le comité de correspondance, Barra ve, Beauvais, Ouvée. i [Le dépôt du second régiment d'artillerie en garnison à Besançon, Doubs, à la Convention nationale, le 15 thermidor an II] (11) Le second régiment d’artillerie, citoyens Représentans, partage l’allégresse générale de voir la Liberté ressortir de ses nouvelles ruines, que de grâces la République ne vous doit-elle pas ! Zèle, activité, prévoyance, vigilance, persévérance, vous mettez tout en usage pour nous conserver le bien précieux pour la possession duquel nous avons fait tant d’efforts depuis cinq ans ! Continuez vos honorables et pénibles travaux, citoyens Représentans et vous trouverez toujours dans le second régiment d’artillerie des déffenseurs disposés à vous seconder de tout ce qui est en eux, cœur, force, fortune, et vie, tout est à la République, et nous ne voulons prendre de repos que quand vous nous aurez assurez invariablement l’inestimable bonheur de la Liberté. Salut et Fraternité. Dugourd (secrét. du commandant) et une trentaine de signatures. j [La société populaire de Lavelanet, département de l’Ariège à la Convention, le 26 thermidor an II\ (12) Législateurs, Il n’était pas sans doute satisfait l’infâme Robespierre d’avoir su par la feinte s’attirer l’amour et l’estime du bon peuple français, il lui fallait encore pour prix de sa dissimulation un gouvernement absolu et tyrannique sur cette immense république; n’importe par quels moyens, son parti était pris, tout devait être sacrifié à son ambition en commençant par le sanctuaire des Lois; ou il fallait qu’il perdit sa tête. Eh ! bien, s’il a manqué un objet il n’a pas échapé à l’autre; et son entreprise a contribué à purger notre sol de ce monstre et complices-grâce à votre surveillance et à votre énergie secondée par l’ardeur patriotique des habitants de Paris. Recevez, citoyens Représentants, notre félicitation des succès que vous venez de remporter sur les tyrans. Recevez aussi le serment que nous renouvelons d’être fidèles à vos lois au péril de nos biens et de nos vies; ainsi que les (11) C 320, pl. 1313, p. 13. (12) C 320, pl. 1313, p. 27. Bull., 12 fruct. (suppl.). vœux unanimes que nous fesons pour l’affermissement de la République et la destruction totale de ses ennemis. Restés fermes à votre poste jusques à la fin de l’ouvrage; et la France sera bientôt reconnue et proclamée la restauratrice du genre humain. Les membres du comité de correspondance, Fonguernie, Gabarroux, et une signature illisible. k [Le bataillon de l’Union du Bas-Rhin à l’armée de l’Ouest, le 14 thermidor an II, à la Convention nationale] (13) Représentans du Peuple, L’indignation la plus vive et la joye la plus sincère occupent encore nos âmes étonnées. Des conspirateurs nouveaux ont voulu usurper la souveraineté du Peuple, ils sont punis, le Peuple a triomphé, la mort et l’horreur ont frappé les traîtres. Vive la République, vive la Convention nationale. La Patrie est donc encore par vous une fois sauvée ! Qu’à jamais périssent les conspirateurs. La Convention, la République voilà notre point de ralliement. C’est sur nos armes que nous jurons fidélité, c’est avec nos armes que nous voulons mourir s’il le faut en les défendant. Vive la République, vive la Convention nationale. Torpert, Berichard ( capitaines ) et une page de signatures d’officiers, sous-officiers et soldats. 1 [La société populaire de Parly, district d’Auxerre, département de l’Yonne, à la Convention, le 13 thermidor] (14) Citoyens Représentans, Ils renaissent donc de leurs cendres les infâmes scélérats qui voudraient anéantir la liberté : ils conspirent partout, dans les armées, dans les sociétés populaires et jusque dans le sein de la Convention nationale. Robespierre !... L’idée de tous les crimes est attachée à ce nom odieux. Quel homme pourrait désormais le prononcer sans horreur et l’entendre sans frémir ! il voulait vous égorger; il voulait assassiner la patrie, il voulait régner ! et le monstre osait élever vers le ciel qu’il outrageait des mains parricides ! et les noms sacrés de liberté, de patrie, de vertu, de fraternité étaient sur sa langue impie !... Grâces éternelles vous soient rendues, pères de la Patrie, qui avez délivré la terre et l’humanité de ce fléau ! votre active surveilance a découvert le complot le plus horrible qui ait encore été tramé contre la liberté; votre énergie l’a déjoué, les têtes coupables des conspirateurs sont tombées sous le glaive de la loi, et vous avez encore une fois (13) C 320, pl. 1313, p. 26. (14) C 320, pl. 1313, p. 25.