SÉANCE DU 5 FLORÉAL AN II (24 AVRIL 1794) - N° 19 229 nous qui avons voté la mort du tyran, qui avons livré à la vengeance nationale le scélérat Brissot, garderions -nous le silence et concentrerions-nous nos sentiments ? Non ! sans doute, Dignes représentants du peuple, nous nous ferons une gloire de vous les faire connaître ! Oui, nous le proclamons à haute voix, la république vous doit de nouveau son salut; vous avez bien mérité d’elle, vous seuls pouvez faire arriver le vaisseau de la République à bon port; qui pense autrement est un contre révolutionnaire; tenez ferme à votre poste; les vrais républicains vous le demandent avec instance ! Nous applaudissons de toute notre âme à tous vos travaux; il était digne de vous de décréter que la justice et la probité sont à l’ordre du jour dans toute la république ! Nous vouons à l’exécration la mémoire des Hébert, des Danton, etc... en un mot tous ceux qui comme eux ont conspiré contre la liberté, et qui par leurs systèmes extravagants ont contrarié la Constitution. La liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République, voilà quel est notre vœu unanime ! Nous nous ferons toujours un devoir de nous rallier autour de la Convention pour sceller de notre sang, s’il le faut, ses décrets et faire respecter la représentation nationale et ceux qui oseront calomnier nos dignes représentants, seront pour nous les ennemis de la patrie ! Vive la République, vive la Montagne ! Grimaud (présid.), Saulnier (secret.), Thieriot [et 10 signatures illisibles]. c [Le C. révol. de Breteïl, à la Conv.; 24 germ. II ] (1). «Citoyens représentants d’un peuple libre et qui veut l’être. Recevez les hommages de la commune de Breteil sous le district de Montfort-la-Mon-tagne, département d’Ille-et-Vilaine, et de son comité de surveillance; nous vous prions de rester constamment à votre poste jusqu’à ce que nous n’ayons abattu l’hydre à sept têtes qui veut attenter à notre sainte révolution et liberté; que les vils despotes et leurs satellites soient détruits comme ceux qui en France s’abreuvaient de nos sueurs et de notre sang, et qu’une paix glorieuse nous assure la jouissance paisible de cette liberté que nous cimentons de notre sang. Nous avons frémi d’horreur en apprenant que parmi vous, que nous avons nommé pour nos pères, il se soit trouvé des traîtres, des âmes assez viles, assez cruelles et barbares, pour abuser de notre confiance et vouloir nous faire reprendre les fers dont nous ne sommes pas trop déchargés; Sainte Montagne, notre ange tutélaire, grâce te soit rendue, tu as encore une fois sauvé la patrie en découvrant les traîtres, leurs trame et criminel projet : non, tu ne souffriras pas que ton ouvrage soit détruit; frappe sans pitié tous les conspirateurs et malveillants, il ne faut pas qu’un seul de ces catilina souille le sol de notre République; nous (Il C 302, pl. 1093, p. 5; C. Univ., 6 flor. Montfort-la Montagne : Montfort-la-Cane. te jurons de ne jamais t’abandonner; plâne sur tous les individus de la république et que les grangrénés en soient arrachés comme nous arrachons l’ivraie de nos moissons. Malheureusement, dans quelque partie de notre département, la contagion s’y répand; des égoïstes, des gens soldés par nos ennemis, séduits par des prêtres réfractaires devenus apôtres du cy-devant diable, qui faisait bouillir leur marmite et nourrissait leur molesse et oisivité, séduisent encore les femmes qui sont cent fois pis que les hommes. Elles sont naturellement méchantes, vaindicatives et séduisantes. Elles donnent à tête perdue dans toutes les revèries et superstitions de ces monstres tonsurés; que votre sagesse, dignes représentants, prenne des mesures pour détruire entièrement l’aristocratie et fasse que nous soyons tous unis; la République sera triomphante et nos braves militaires et défenseurs reviendront dans leurs foyers, comme ce grand romain, reprendre la queue de nos charrues et raconter dans leurs délassements, à leurs parents et amis, leurs beaux et glorieux exploits qui se conservèrent bien des siècles, et cela ira. Salut, fraternité et soumission entière et respectueuse. » Chartier, Meillan, Bardaln, Brifaud, Mellard, Sesné, Morre, Grégoire, Lepagneux, Grégoire, Bethuel, Jeanfrin, Rouessard, Nil-boux, Maser, Bertuard [et 1 signature illisible] . d [Le C. révol. de Corme-la-Forêt, à la Conv.; 20 germ. Il] (1). « Représentants du peuple, S’1 est permis encore de croire dans les miracles, nous ne croirons que dans ceux que renferme le génie des hommes qui composent la Montagne : encore une fois vous avez prouvé que vous étiez les énergiques défenseurs des droits du peuple; encore une fois, vous avez déjoué les trames odieuses contre, sa souveraineté ! encore une fois, vous avez prouvé que vous étiez dignes d’exercer les pouvoirs que le souverain vous a confié. Frappez, législateurs ! frappez toutes les têtes qui oseront s’élever contre les lois de la liberté et de l’égalité. Frappez sur tous les scélérats, et n’abandonnez vos postes que quand il n’y aura plus qu’une espèce d’hommes dans la République; cette espèce d’hommes doit être des hommes laborieux, généreux, bons, humains et justes envers leurs semblables, des hommes qui ne reconnaîtraient que la loi pour maître, et qui sauront lui obéir comme d’humbles serviteurs; n’importe, qu’ils soient pauvres ou aisés, n’importe qu’ils soient vêtus de soie, drap, bure ou de toile, pourvu qu’ils soient justes. Mandataires du peuple, frappez encore, et surtout les hommes qui sont à la tête des autorités constituées et qui abusent méchamment de leur pouvoir; ceux là sont encore plus dangereux que les autres, parce qu’ils abusent de la confiance publique. D’après les moyens que vous employez, il n’y a plus de crainte pour les hommes qui ont gravé dans leurs cœurs l’amour (1) C 302, pl. 1093, p. 4; Bln, 3 flor. (1er suppl4). SÉANCE DU 5 FLORÉAL AN II (24 AVRIL 1794) - N° 19 229 nous qui avons voté la mort du tyran, qui avons livré à la vengeance nationale le scélérat Brissot, garderions -nous le silence et concentrerions-nous nos sentiments ? Non ! sans doute, Dignes représentants du peuple, nous nous ferons une gloire de vous les faire connaître ! Oui, nous le proclamons à haute voix, la république vous doit de nouveau son salut; vous avez bien mérité d’elle, vous seuls pouvez faire arriver le vaisseau de la République à bon port; qui pense autrement est un contre révolutionnaire; tenez ferme à votre poste; les vrais républicains vous le demandent avec instance ! Nous applaudissons de toute notre âme à tous vos travaux; il était digne de vous de décréter que la justice et la probité sont à l’ordre du jour dans toute la république ! Nous vouons à l’exécration la mémoire des Hébert, des Danton, etc... en un mot tous ceux qui comme eux ont conspiré contre la liberté, et qui par leurs systèmes extravagants ont contrarié la Constitution. La liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République, voilà quel est notre vœu unanime ! Nous nous ferons toujours un devoir de nous rallier autour de la Convention pour sceller de notre sang, s’il le faut, ses décrets et faire respecter la représentation nationale et ceux qui oseront calomnier nos dignes représentants, seront pour nous les ennemis de la patrie ! Vive la République, vive la Montagne ! Grimaud (présid.), Saulnier (secret.), Thieriot [et 10 signatures illisibles]. c [Le C. révol. de Breteïl, à la Conv.; 24 germ. II ] (1). «Citoyens représentants d’un peuple libre et qui veut l’être. Recevez les hommages de la commune de Breteil sous le district de Montfort-la-Mon-tagne, département d’Ille-et-Vilaine, et de son comité de surveillance; nous vous prions de rester constamment à votre poste jusqu’à ce que nous n’ayons abattu l’hydre à sept têtes qui veut attenter à notre sainte révolution et liberté; que les vils despotes et leurs satellites soient détruits comme ceux qui en France s’abreuvaient de nos sueurs et de notre sang, et qu’une paix glorieuse nous assure la jouissance paisible de cette liberté que nous cimentons de notre sang. Nous avons frémi d’horreur en apprenant que parmi vous, que nous avons nommé pour nos pères, il se soit trouvé des traîtres, des âmes assez viles, assez cruelles et barbares, pour abuser de notre confiance et vouloir nous faire reprendre les fers dont nous ne sommes pas trop déchargés; Sainte Montagne, notre ange tutélaire, grâce te soit rendue, tu as encore une fois sauvé la patrie en découvrant les traîtres, leurs trame et criminel projet : non, tu ne souffriras pas que ton ouvrage soit détruit; frappe sans pitié tous les conspirateurs et malveillants, il ne faut pas qu’un seul de ces catilina souille le sol de notre République; nous (Il C 302, pl. 1093, p. 5; C. Univ., 6 flor. Montfort-la Montagne : Montfort-la-Cane. te jurons de ne jamais t’abandonner; plâne sur tous les individus de la république et que les grangrénés en soient arrachés comme nous arrachons l’ivraie de nos moissons. Malheureusement, dans quelque partie de notre département, la contagion s’y répand; des égoïstes, des gens soldés par nos ennemis, séduits par des prêtres réfractaires devenus apôtres du cy-devant diable, qui faisait bouillir leur marmite et nourrissait leur molesse et oisivité, séduisent encore les femmes qui sont cent fois pis que les hommes. Elles sont naturellement méchantes, vaindicatives et séduisantes. Elles donnent à tête perdue dans toutes les revèries et superstitions de ces monstres tonsurés; que votre sagesse, dignes représentants, prenne des mesures pour détruire entièrement l’aristocratie et fasse que nous soyons tous unis; la République sera triomphante et nos braves militaires et défenseurs reviendront dans leurs foyers, comme ce grand romain, reprendre la queue de nos charrues et raconter dans leurs délassements, à leurs parents et amis, leurs beaux et glorieux exploits qui se conservèrent bien des siècles, et cela ira. Salut, fraternité et soumission entière et respectueuse. » Chartier, Meillan, Bardaln, Brifaud, Mellard, Sesné, Morre, Grégoire, Lepagneux, Grégoire, Bethuel, Jeanfrin, Rouessard, Nil-boux, Maser, Bertuard [et 1 signature illisible] . d [Le C. révol. de Corme-la-Forêt, à la Conv.; 20 germ. Il] (1). « Représentants du peuple, S’1 est permis encore de croire dans les miracles, nous ne croirons que dans ceux que renferme le génie des hommes qui composent la Montagne : encore une fois vous avez prouvé que vous étiez les énergiques défenseurs des droits du peuple; encore une fois, vous avez déjoué les trames odieuses contre, sa souveraineté ! encore une fois, vous avez prouvé que vous étiez dignes d’exercer les pouvoirs que le souverain vous a confié. Frappez, législateurs ! frappez toutes les têtes qui oseront s’élever contre les lois de la liberté et de l’égalité. Frappez sur tous les scélérats, et n’abandonnez vos postes que quand il n’y aura plus qu’une espèce d’hommes dans la République; cette espèce d’hommes doit être des hommes laborieux, généreux, bons, humains et justes envers leurs semblables, des hommes qui ne reconnaîtraient que la loi pour maître, et qui sauront lui obéir comme d’humbles serviteurs; n’importe, qu’ils soient pauvres ou aisés, n’importe qu’ils soient vêtus de soie, drap, bure ou de toile, pourvu qu’ils soient justes. Mandataires du peuple, frappez encore, et surtout les hommes qui sont à la tête des autorités constituées et qui abusent méchamment de leur pouvoir; ceux là sont encore plus dangereux que les autres, parce qu’ils abusent de la confiance publique. D’après les moyens que vous employez, il n’y a plus de crainte pour les hommes qui ont gravé dans leurs cœurs l’amour (1) C 302, pl. 1093, p. 4; Bln, 3 flor. (1er suppl4).