[Convention nationale.] ARCHIVES Lé représentant du peuple près le département du Gers annonce à la Convention qu’il a fait arrêter le fanatique Sanadon, évêque du départe¬ ment dés Basses-Pyrénées. Là Convention approuve cette arrestation et ordonne l’insertion de la lettre au « Bulletin » (1). Suit la lettre de Dartigoeyté, représentant du peuple près le département du Gers (2). Durtigoeyte, représentant du peuple près le département du Gers et autres environnants, à la Convention nationale. « Au eh, 16e jour de brumaire, l’an II de la République française, une et indivi¬ sible. « Citoyens collègues, « Le fanatique Sanadon, évêque du départe¬ ment des Basses-Pyrénées, député fangeux et bien digne de l’Abbaye, a donné sa démission depuis le triomphe de la cause du peuple. J’ap¬ pris son retour à Oléron (Oloron) lors de mon passage dans la ville de Paü, et le comité de surveillance établi dans cette ville me le dénonça comme très dangereux à raison de ses prin¬ cipes politiques et religieux. Ma conscience me dicta d’ordonner la réclusion d’un évêque protecteur de Capet, d’un député adhérent des Girondins et* déserteur de son poste. J’espère que la Convention nationale approuvera cette mesure; l’expérience démontre que l’énergie, notre allure austère, et surtout la guillotine ont plus fait de miracles révolutionnaires dans l’intérêt de la liberté, que tous les prétendus saints n’en firent durant plusieurs siècles dans l’intérêt du sacerdoce et du royalisme, au grand détriment du peuple. « Salut et énergie. « Cela va et ça ira encore mieux. « Dartigoeyte. » Le procureur général syndic du département de la Haute-Saône fait part à la Convention que la vente des biens des émigrés double le prix des estimations. insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre du procureur syndic du départe¬ ment de la Hautê-Saône (4). François-Roeli Joly , procureur général syndic du département de la Haute-Saône, aux citoyens membres du comité des pétitions for¬ mant la section de correspondance de la Con¬ vention nationale. « Vesou! , le 23 brumaire de l’an II de la République française, une et indivisible. « Les biens d’émigrés se Vendent dans notre département avec la plus grande activité; le (1) Procès-vetbaax de la Convention, t. 25, p. 296. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 743; Bulletin de la Convention du 8e jour de la 3e décade du 2e mois de l’an II (lundi 18 novembre 1793). Aulard : Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut .public, t. 8, p. 260. (3) Procès-verbawc de la Convention, t. 25, -p. 296. (4) Archivée nationales, carton *C 279, dossier 755. PARLEMENTAIRES. \ bramait® «J» « 411 montant des adjudications est toujours double de celui des évaluations, et j’espère, qu’à la suite, il triplera. « Je mettrai une telle activité à poursuivre ces ventes que dans peu de mois il ne sera plus question d’émigrés. « Je vous prie de Vouloir instruire la Conven¬ tion nationale de ce que je vous écris. « Joly. » Les sans-culottes révolutionnaires de Mau¬ beuge félicitent la Convention nationale sur ses travaux, et l’invitent à rester à son poste; ils envoient le procès-verbal de leur séance du 2 oc¬ tobre dernier, dans laquelle ils avaient arrêté de faire sauter les fortifications de Maubeuge et la ville même, à l’instant où leurs défenseurs se¬ raient réduits à cette unique ressource. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1)» Suit V adresse des sans-culottes révolutionnaires de Maubeuge (2). « Maubeuge, le 4e jour de la 2e décade du mois de brumaire, l’an II de la République,. une et indivisible. « Législateurs, j « A peine délivrés de la borde de satellites qui formaient une indigne barrière entre nos frères et nous, nos yeux se tournèi’ent vers le centre commun, vers le point de réunion de la grande famille. Nos premiers devoirs, nos premiers sentiments, après avoir embrassé nos généreux libérateurs, furent des félicitai ions sur l’attitude imposante et fière que vous déployez au müieu des dangers de toute espèce qui nous envi¬ ronnent. « Un grand acte de justice était attendu depuis longtemps par tous les républicains; la cause première de tous nos maux, la tigresse autrichienne, gorgée du sang d’une foule de victimes aux mânes desquelles elle insultait, devait expier ses forfaits et purger l’air de la vie que souillait son haleine impure. Cette femme criminelle, vous l’avez livrée au glaive de la loi, et sa tête hideuse a roulé sur i’écha-faud aux cris de Vive la République! mille et mille fois répétés par de nombreux spectateurs du plus juste des supplices. Vous ne deviez pas borner là le cours de vos vengeances nécessaires; aussi ces mandataires infidèles au peuple loyal et trop confiant dont ils tra¬ hissaient les intérêts, sont -ils descendus chez les morts avec leurs plans de fédéralisme et leurs projets de rétablir un gouvernement que les français abhorrent. Rien ne doit plus résister désormais au mouvement révolutionnaire qui va régénérer l’univers et lui procurer la paix et le bonheur. « Mais, pères de la patrie, ce n’est point assez . d’avoir élevé le plus bel édifice politique qui jamais ait frappé les yeux du philosophe, vous devez encore protéger ce superbe ouvrage contre les efforts sacrilèges des barbares qui le mena¬ cent. « Restez au poste où la confiance des répu-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 296. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 772.