256 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Mais peut-il exister un athée de bonne foi; peut-il y avoir un homme assez déraisonnable, assez scélérat, qui sans mentir à son propre cœur, puisse mettre en avant un sistème aussi abominable. Eh ! Quoi, notre glorieuse révolution, conduite à son terme; le thrône détruit, et renversé; La Raison brisant les autels du fanatisme; Le tyran recevant le prix de ses exécrables forfaits; Les droits du peuple revendiqués en dépit des poignards royaux, et conservés au millieu du chocq des factions, et des intrigues; La République assise sur les bazes à jamais inébranlables, de la justice, et de la vertu; Enfin; tous les événements glorieux, qui signalent la plus belle, la plus étonnante des Révolutions, qui aye jamais agité la force et l’énergie d’un peuple, qui combat pour la Liberté; et puisant dans le sein même de ses revers, des nouveaux moyens de combattre ses ennemis, ne prouvent-ils donc pas l’existence d’un être Suprême, bienfaisant, qui a pris soin d’assurer les triomphes des droits de l’homme, et qui a brisé d’un souffle les projets des traitres et des conspirateurs ? Vous avez senti, Législateurs, les dangers, qu’il y auroit à laisser propager un système aussi affreux; votre décret sublime, par lequel vous proclamez que le peuple françois reconnoit l’Etre Suprême, et l’immortalité de l’âme, parti, comme la foudre du haut de la sainte montagne, est venu frapper de mort tous les partisans de l’infâme, et du scélérat Hébert. Vous avez vengé la divinité outragée, honoré le peuple, et sa repésentation. Vous avez gravé sur le front des hébertistes, le signe à jamais inéfaçable de leur réprobation. Recevez, Représentants de la République française, recevez le juste tribut de nos éloges, et de nos remerciemens. La mendicité, cette lèpre du corps social, a disparu devant les loix sur la bienfaisance nationale; déjà nous vous avions une fois fait parvenir les sentimens de tout notre sensibilité, sur vos décrets immortels, monumens impérissables de la générosité d’un peuple grand et magnanime. Mais tous les jours, Montagne sainte, tu signales ta carrière démocratique par de nouveaux secours accordés au malheur, et tous les jours aussi, tu viens provoquer dans nos cœurs, un nouveau tribut de notre juste reconnois-sance. Tu as reconnu qu’une nation entachée de tous les vices d’un gouvernement aristhocrati-que, ne pouvoit que par des moyens extraordinaires, opérer la régénération, et tu as organisé un gouvernement révolutionnaire, qui arrêtât les projets désorganisateurs des ennemis du peuple; comprimât toutes les factions, et substitua la vertu, la justice, la probité, et les mœurs, aux vices, aux crimes et à l’immoralité. Tu as établi un tribunal révolutionnaire pour juger les traitres et les conspirateurs, le peuple te bénit de cette précieuse institution, de laquelle dépendoit le salut de la République. Le peuple te félicite de se voir enfin au temps, où il ne sera plus permis à un citoyen de conspirer contre sa patrie, et où le glaive national atteindra toutes les têtes coupables. Continue, Montagne sainte, de terminer la sublime carrière, que tes vertus et tes taches ont scu t’ouvrir. Continue de t’élever à tes hautes destinées, de mériter notre admiration, notre reconnois-sance, et celle des races futures, qui béniront tes travaux en en recueillant les fruits précieux. Gloire à l’Etre Suprême. Vive la République, Vive la Montagne. Silveize (président) et deux pages de signatures. 3 La société populaire de Tulle envoie un mémoire pour repousser les inculpations qui lui ont été faites. Insertion au bulletin (5). 4 La société de Varzy, département de la Nièvre, écrit à la Convention qu’elle vient d’adresser au dépôt du quatrième régiment des hussards le cavalier qu’elle a offert à la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (6). [La société républicaine régénérée de Varzy à la Convention nationale, le 23 thermidor an mi 7) Citoiens représentants, Nous jouissons d’une satisfaction complète en vous présentant le cavalier Jacobin que nous vous avons offert. Puisse-t-il emporté par les sentimens vraiment patriotes qui dirigent tous nos mouvements, remplir le vœu de son institution ! Puisse-t-il animé du feu qui embrase nos âmes républicaines anéantir jusqu’au dernier des tirans, et de leurs vils suppôts : et contribuer à la consommation du grand œuvre de notre Liberté que vous accélérez tous les jours, par vos lumières et votre sagesse dans le calme, et par votre courage et votre intrépidité dans les orages et les tempêtes qui agitent le vaisseau de la République ! Nous ne pouvons en douter, lorsque nous considérons qu’il s’agit de faire triompher la cause de l’humanité, et d’exterminer un ramas de monstres et d’infâmes, qui, jusqu’à ce moment éprouvent le sort digne de leurs projets dominateurs et destructeurs. (5) P. V., XLV, 71. Bull. 22 fruct. (6) P.-V., XLV, 71-72. Bull. 19 fruct. (suppl.). (7) C 320, pl. 1 315, p. 19.