€8 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES-j 4 frimaire an H *• l 24 novembre 17fl deuil, le tout fond noir. Sept étoles pastorales en étoffe or et argent, un missel dont le cou¬ vercle garni en argent, quatre bannières et gui¬ dons, un dais en velours rouge brodé en or ; deux niches ou baldaquins d’étoffe or et argent, douze devants d’autel de différentes couleurs, deux voiles et un tapis, un voile en étoffe d’or, une bourse, deux boîtes, six vases garnis de fleurs, deux missels, six processionnaux, trois grands livres de chant, quatre reliques en bois, un autre petit dais, vingt -six tableaux de diffé¬ rentes grandeurs, deux rideaux de serge rouge garnis de leur tringle de fer, trois tapis d’au¬ tel, trois autres tableaux, un tombeau en mar¬ bre, quatre soutanes, quatre pièces d’étoffe d’or servant aux reliques, deux voiles, deux bourses. Linge. Dix surplis, trois rochets, quinze aubes, treize nappes, une autre nappe, neuf amiots, quatre-vingt-un purificatoires, lavabo et bourses, qua¬ tre nappes, trois garnitures de crédences, un autre amict, un autre rochet, quatre rideaux d’indienne, trois voiles. . Dans la sacristie. Quinze bonnets carrés, trois paires de canons dans leurs bordures de bois doré, deux armoires de bois de chêne, un fauteuil, cinq tabourets cou¬ verts de tapisserie, deux autres armoires en chêne, une poêle de fonte de fer, trois pupitres, une girandole de bois doré, une boîte, deux ar¬ moires, un coffre fermant à trois clefs, sur les¬ quels nous avons apposé, sur une bande de papier, les scellés de la municipalité, attendu que le citoyen Jassedé nous a déclaré qu’il ren¬ fermait les titres de la fabrique, une grande corbeille d’osier, six burettes de verre, une petite cruche, cinq cents chaises dans l’église. Qui sont tous les effets qui se sont trouvés en évidence tant dans ladite église que dans la sacristie. En conséquence, nous, membres dudit comité de surveillance, assistés desdits citoyens officiers municipaux, du citoyen Jacques Gogue, officier municipal, et Jean-Pierre Chauvin, no¬ table, avons retiré de la sacristie les ustensiles d’argenterie, les ornements, les cuivres ci-dessus détaillés après en avoir fait faire des paquets, il a été arrêté que demain quartidi de la première décade de frimaire, neuf heures du matin, les objets ci-dessus mentionnés seront portés à la Convention nationale. En conséquence, les maire et officiers municipaux sont invités à assister à ladite offrande, de faire annoncer le dé¬ part ci-dessus fixé dans la commune, afin que les citoyens qui désireraient y assister puissent se réunir et accompagner les citoyens qui con¬ duiront les effets ci-dessus décrits. A l’égard du surplus des effets réunis, en¬ semble les scellés apposés sur le coffre renfer¬ mant les titres de ladite fabrique ils sont restés à la charge et garde du citoyen Charles Jassedé, qui le reconnaît et s’est soumis de les représenter À toute réquisition. De tout quoi nous avons fait et rédigé le présent et ont lesdits citoyens signé. Délivré par nous, membres du comité de sur¬ veillance de la commune d’Issy-l’Union, con¬ forme à la minute déposée aux archives dudit comité. Bargue. La commune d’Epernon, en manifestant le même amour pour la liberté, présente aussi son offrande à la patrie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l'adresse de la commune d’Epernon (2). La commune d’Epernon, district de Chartres , département d’Eure-et-Loir , à la Convention nationale. « Législateurs, « Dans le temps où. le fanatisme et l’erreur avaient encore des autels, la commune d’Eper¬ non s’empressa de secourir la patrie avec le su¬ perflu de l’or et argenterie qui servaient au culte. Aujourd’hui que le prestige de l’erreur est dissipé, que l’hydre de la superstition est éerasé, la commune d’Ëpernon, qui ne connaît plus d’autre culte que celui de la raison et de la. liberté, d’autre évangile que la Constitution, s’empresse de déposer dans votre sein le reste de ces riches métaux extorqués pair la fourberie des prêtres à nos trop crédules aïeux. « Vous distinguerez, parmi ces reliques de la sottise, les cheveux de cette célèbre prostituée nommée Magdelaine, que les prêtres sanctifiè¬ rent parce qu’il leur importait d’avoir des saints de toute profession, et vous ne verrez pas sans étonnement une côte de cette fameuse Geneviève, que Paris croyait posséder tout entière. « Législateurs, l’or ne suffit pas à un peuple libre pour défendre sa liberté, l’airain, le fer, le plomb, voilà le véritable nerf de la guerre, aussi la commune d’Epernon s’est-elle empressée de faire conduire dans les magasins nationaux tous ceux qui appartenaient à ses églises; elle a mis en réquisition ces fastueux tombeaux qui recélaient les restes des ci-devant ducs d’Épernon, voulant faire contribuer les morts mêmes au succès de notre glorieuse Révolution, « Elle s’achèvera aux désirs des Français, nous n’en doutons point, un peuple qui a brisé l’idole de la royauté, et qui a eu la force de secouer spontanément le joug du fanatisme religieux, n’est pas fait pour redevenir esclave. « Nous le jurons, au nom de notre commune, la liberté triomphera, ou nos murs n’ offriront qu’un affreux désert. » « C. Angiboust Levier. » Procès-verbal (3). Aujourd’hui, nonidi vingt-neuf brumaire, deuxième année de la République française, une et indivisible, dix heures du matin, en l’as¬ semblée du conseil général permanent de la commune d’Epernon, où étaient les citoyens Dégiffey, maire, Raveneau, Angiboust, Conté, Bonnet, officiers municipaux; Barbier, Leroy, Omide, Perrée, Leroux, notables adjoints ; (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 143, (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 819, (3) Ibid. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLHBENïAffiES. ) 1* 'Sbre 1793 69 . Et Michel Prudhomme, procureur de la commune; Est comparu le citoyen François Baron, curé assermenté de la paroisse d’Houdreville, com¬ mune d’Épernon. ’ Lequel a requis acte de la remise par lui pré¬ sentement faite sur le bureau de ses lettres de prêtrise, invitant la justice et l’humanité de la Convention nationale pour décider sur le sort d’un citoyen comme lui âgé de cinquante-neuf ans, hors d’état de pouvoir travailler et n’ayant pour tout bien que son patriotisme et son amour pour la patrie et a signé. Signé : Baron, avec paraphe. Le conseil général, oua le citoyen procureur de la commune, donne acte au citoyen François Baron de la remise par lui présentement faite sur le bureau de ses lettres de prêtrise, de sa sou¬ mission entière à la volonté républicaine, recon¬ naissant en lui le zèle, le patriotisme et l’amour pour la patrie, qu’il a toujours montré depuis pendant la Révolution jusqu’à ce jour, certi¬ fiant qu’il s’est toujours montré bon patriote et excellent républicain, reconnaissant qu’il a mérité de la patrie les secours nécessaires pour vivre et soutenir sa vieillesse ; Arrête en conséquence que iesdites lettres et expédition seront adressées au district de Chartres pour, par lui, faire et statuer ce qu’il appartiendra. Signé au registre par ledit conseil général, procureur de la commune et secrétaire-greffier. Pour expédition conforme : Degiffey, maire; Roussel, secrétaire. La commune de Bauches vient aussi apporter les hochets du fanatisme. Elle ne veut plus d’autre culte que Celui de la raison-Elle joint à cette offrande une décoration mili¬ taire et les lettres de prêtrise du citoyen Laubé. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). La commune de Villemouble (Villemomble), jetant au loin le bandeau de la superstition, pré¬ sente à la Convention nationale l’argenterie de son église. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit V adresse de la commune de Villemom¬ ble (3). Commune de Villemomble. « Citoyens législateurs, « L’erreur qui, d’âge en âge, s’était propagée jusqu’à nos jours, vient de s’évanouir; vos sages leçons ont fait tomber son bandeau; la (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 143. 2) Ibid. 3) Archives nationales, carton C 283, dossier 805. vérité nous a ouvert les yeux; les préjugés du fanatisme ont disparu, l’idolâtrie est ren¬ versée, il n’appartient pas à des républicains de se courber devant eux. La divinité ne va plus avoir de temple que nos cœurs ; noua ne connaîtrons désormais d’autre cuite que celui de la raison et de la liberté, et ces deux signée de ralliement éveilleront sans cesse l’humanité, la bienfaisance, l’égahté, la fraternité et l’amour de la patrie. Nous venons déposer dans votre sein tout ce qui servait à nos cérémonies religieuses; nous avons fermé notre temple, et ces orne¬ ments nous deviennent inutiles. Nous nous fé¬ licitons de leur donner une destination plus précieuse en les faisant contribuer au bonheur et à la richesse de la République. « Délépine fils, mair£ ; Langlois, officier municipal; La Ruelle, procureur de la commune; B aquia, membre du conseil. » La commune de Houilles fait également passer à la Convention nationale les dépouilles qu’elle a remportées sur le fanatisme, et une croix du ci-devant ordre de Saint-Louis. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l'adresse de la commune de Houilles (2)?* Adresse de la commune de Houilles » à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Depuis un nombre 'incalculable d’ années, notre commune était comme tant d’autres en proie à ces charlatans spirituels qui, sous le masque d’une religion superstitieuse, influaient par leurs discours fanatiques sur l’esprit du peuple. Mais, grâce à votre zèle en décrétant que les prêtres ne seraient point admis au titre honorable d’instituteur, c’était leur dire : vous ne pervertirez plus l’esprit public, le règne de la superstition est passé et celui de la raison et de la philosophie commence, et il va s’affer¬ mir sur les ruines du fanatisme qui aurait dû être terrassé depuis longtemps, mais sa chute était réservée à un peuple libre. « Déposer sur l’autel de la patrie les orne¬ ments, vases et effets d’argent qui-servaient à ce culte superstitieux, c’est assez vous faire connaître que nous y renonçons, et qu’ après avoir été trop longtemps entraînésjdans l’erreur par les prêtres, nous en secouons le joug et nous ne voulons désormais reconnaître d’autre culte que celui de la liberté et de l’égalité. « C’est avec action de grâces que nous vous félicitons du décret que vous avez rendu por¬ tant qu’il y aura dans chaque commune une école républicaine. Hâtez -vous, citoyens, de donner à ces écoles une prompte organisation ; (1) Procès-verbaux de la Convention, t, 28, p. 143* (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 806*