98 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE énergie, la plus horrible des conspirations (1). [Applaudissements] [16 therm. IT) (2). Citoiens représantants, La section du Temple vient en masse vous féliciter d’avoir sauvé la République, en déjouant par votre énergie la plus horrible des conspirations. Le Cromwel moderne et ses sattelites vouloient nous ravir le fruit de 5 ans de travaux révolutionnaires. Vous avez parlé : ils ne sont plus. Que les ambitieux tremblent à cet exemple; qu’ils sachent que le peuple français n’est qu’une seule famille, qui ne recon-noitra que des frères et point de dominateurs. Continuez, citoiens représentants; faites planer sur toutes les têtes le niveau de l’égalité; faites rentrer dans le néant quiconque tenterait de s’élever autrement que par ses vertus. La section du Temple, vous le savez, citoiens représentants, fut une des premières à refuser toutes communications avec cette commune conspiratrice, dont elle avoit, depuis plus de quatre mois, pénétré et dénoncé publiquement les projets ambitieux et liberticides. Elle sera, dans tous les tems, la même, et ne permettra jamais que la représentation nationale souffre la moindre atteinte. Vive la république ! Bonnet ( présid .). 13 La société d’Ingouville (3) fait hommage d’un grand nombre d’effets d’équipement; elle félicite la Convention nationale sur le courage héroïque avec lequel, sous les poignards des dictateurs, elle a renversé la dictature. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Ingouville, s.d] (5). Les besoins de la patrie ont retenti dans toute la France, et la France entière a pu y subvenir. La société d’Ingouville n’a pas fermé les oreilles à ses cris et, à l’exemple de toutes les sociétés, elle nous a chargés de vous offrir, en son nom et pour les défenseurs de la liberté, les objets suivants : 60 paires de souliers, 19 paires de bas de fil, 15 paires de bas de laine, 9 chemises, 2 paires guêtres d’étoffe, 1 giberne, 1 veste, 1 culotte, 26 1. de charpie, que nous avons déposés au magasin des équipements militaire[s]. Ne considérez pas la modicité du don, législateurs, la société d’Ingouville n’est riche qu’en patriotisme; ce n’est que par là (1) P.-V., XLIII, 4. Mention in Mess. Soir, n° 714; F.S.P., n° 395; J. Sablier, n° 1 477; M.U.; XLII, 266; J. Lois, n° 677. (2) C 314, pl. 1 259, p. 47. (3) Seine-Inférieure. (4) P. V., XLIII, 4. B‘n, 27 therm. (1er et 2e supplts). (5) C 311, pl. 1 233, p. 22. qu’elle peut se mesurer avec toutes celles de la République; presque composée d’ouvriers sans-culottes employés dans les atteliers nationaux et dont les moyens sont bornés, mais dont il[s] font bon usage, ils ne sont fiers que de leurs sentiments républicains et la révolution est leur unique ressource, parce qu’elle assure à tous les Français le bonheur et la liberté. Interprètes de ses sentiments, nous vous félicitons du courage héroïque que vous avez montré dans la nuit qui devoit être le tombeau de la liberté. C’est sous les poignards des dictateurs que vous avez terrassé la dictature, que vous avez encore écrasé le Catilina moderne qui paralisoit l’opinion et les volontés du peuple qu’il avoit égaré. Le peuple avoit fait sa révolution; ses représentans dévoient faire la leur. Le peuple avoit aboli la royauté dans le dernier de ses tirans; la Convention a abbatu la tirannie dans la faction criminelle qui s’est éclipsée devant la liberté. Que ce jour apprenne aux factieux que, de quelques voile[s] dont ils couvrent leurs complots, il n’en est point d’impénétrable au génie de la liberté, qui les dissipe comme un nuage qui couvrent (sic) le soleil; et leur chute est aussi prompte que l’éclair qui précède le tonner[r]e; qu’ils apprennent que la révolution n’est pas dans le langage captieux de quelques éloquents mercenaires[s], mais dans le peuple qui veut la liberté dans le sentiment et non dans un discours. Restez au poste qui vous est confié; fidelles aux principes des droits de l’homme, apprenez-lui par votre exemple à être bon et vertueux, à détester le vice et la tirannie. Les factions passeront. La liberté ne passera jamais. Vive la Convention ! N. Sement, J.B.te Fidelin fils, A. Cuvelier fils ( commissaires ). 14 Les citoyens Solecoph et Senhauser, cavaliers présentés par la section de Montreuil (1), demandent à être incorporés dans un des corps de gendarmerie qui sont en présence de l’ennemi. Renvoyé à la commission du mouvement des armées de terre (2). [16 therm. Il] (3) Citoyens législateurs, Les citoyens Solicoph et Senhauzen qui viennent de vous être présentés comme cavaliers jacobins de la section de la rue de Montreuil, ignore[nt] le corps dans lequel la commission des armées de terre les encadrera. Ils vous demandent de vouloir bien permettre que, de préférence, ils soient incorporés, avec (1) A Paris. (2) P.-V. , XLIII, 4. Mentionné par Ann. R. F., n° 245; J. Fr.. n° 678. (3) C 314, pl. 1 259, p. 48. 98 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE énergie, la plus horrible des conspirations (1). [Applaudissements] [16 therm. IT) (2). Citoiens représantants, La section du Temple vient en masse vous féliciter d’avoir sauvé la République, en déjouant par votre énergie la plus horrible des conspirations. Le Cromwel moderne et ses sattelites vouloient nous ravir le fruit de 5 ans de travaux révolutionnaires. Vous avez parlé : ils ne sont plus. Que les ambitieux tremblent à cet exemple; qu’ils sachent que le peuple français n’est qu’une seule famille, qui ne recon-noitra que des frères et point de dominateurs. Continuez, citoiens représentants; faites planer sur toutes les têtes le niveau de l’égalité; faites rentrer dans le néant quiconque tenterait de s’élever autrement que par ses vertus. La section du Temple, vous le savez, citoiens représentants, fut une des premières à refuser toutes communications avec cette commune conspiratrice, dont elle avoit, depuis plus de quatre mois, pénétré et dénoncé publiquement les projets ambitieux et liberticides. Elle sera, dans tous les tems, la même, et ne permettra jamais que la représentation nationale souffre la moindre atteinte. Vive la république ! Bonnet ( présid .). 13 La société d’Ingouville (3) fait hommage d’un grand nombre d’effets d’équipement; elle félicite la Convention nationale sur le courage héroïque avec lequel, sous les poignards des dictateurs, elle a renversé la dictature. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Ingouville, s.d] (5). Les besoins de la patrie ont retenti dans toute la France, et la France entière a pu y subvenir. La société d’Ingouville n’a pas fermé les oreilles à ses cris et, à l’exemple de toutes les sociétés, elle nous a chargés de vous offrir, en son nom et pour les défenseurs de la liberté, les objets suivants : 60 paires de souliers, 19 paires de bas de fil, 15 paires de bas de laine, 9 chemises, 2 paires guêtres d’étoffe, 1 giberne, 1 veste, 1 culotte, 26 1. de charpie, que nous avons déposés au magasin des équipements militaire[s]. Ne considérez pas la modicité du don, législateurs, la société d’Ingouville n’est riche qu’en patriotisme; ce n’est que par là (1) P.-V., XLIII, 4. Mention in Mess. Soir, n° 714; F.S.P., n° 395; J. Sablier, n° 1 477; M.U.; XLII, 266; J. Lois, n° 677. (2) C 314, pl. 1 259, p. 47. (3) Seine-Inférieure. (4) P. V., XLIII, 4. B‘n, 27 therm. (1er et 2e supplts). (5) C 311, pl. 1 233, p. 22. qu’elle peut se mesurer avec toutes celles de la République; presque composée d’ouvriers sans-culottes employés dans les atteliers nationaux et dont les moyens sont bornés, mais dont il[s] font bon usage, ils ne sont fiers que de leurs sentiments républicains et la révolution est leur unique ressource, parce qu’elle assure à tous les Français le bonheur et la liberté. Interprètes de ses sentiments, nous vous félicitons du courage héroïque que vous avez montré dans la nuit qui devoit être le tombeau de la liberté. C’est sous les poignards des dictateurs que vous avez terrassé la dictature, que vous avez encore écrasé le Catilina moderne qui paralisoit l’opinion et les volontés du peuple qu’il avoit égaré. Le peuple avoit fait sa révolution; ses représentans dévoient faire la leur. Le peuple avoit aboli la royauté dans le dernier de ses tirans; la Convention a abbatu la tirannie dans la faction criminelle qui s’est éclipsée devant la liberté. Que ce jour apprenne aux factieux que, de quelques voile[s] dont ils couvrent leurs complots, il n’en est point d’impénétrable au génie de la liberté, qui les dissipe comme un nuage qui couvrent (sic) le soleil; et leur chute est aussi prompte que l’éclair qui précède le tonner[r]e; qu’ils apprennent que la révolution n’est pas dans le langage captieux de quelques éloquents mercenaires[s], mais dans le peuple qui veut la liberté dans le sentiment et non dans un discours. Restez au poste qui vous est confié; fidelles aux principes des droits de l’homme, apprenez-lui par votre exemple à être bon et vertueux, à détester le vice et la tirannie. Les factions passeront. La liberté ne passera jamais. Vive la Convention ! N. Sement, J.B.te Fidelin fils, A. Cuvelier fils ( commissaires ). 14 Les citoyens Solecoph et Senhauser, cavaliers présentés par la section de Montreuil (1), demandent à être incorporés dans un des corps de gendarmerie qui sont en présence de l’ennemi. Renvoyé à la commission du mouvement des armées de terre (2). [16 therm. Il] (3) Citoyens législateurs, Les citoyens Solicoph et Senhauzen qui viennent de vous être présentés comme cavaliers jacobins de la section de la rue de Montreuil, ignore[nt] le corps dans lequel la commission des armées de terre les encadrera. Ils vous demandent de vouloir bien permettre que, de préférence, ils soient incorporés, avec (1) A Paris. (2) P.-V. , XLIII, 4. Mentionné par Ann. R. F., n° 245; J. Fr.. n° 678. (3) C 314, pl. 1 259, p. 48.