(Convention nationale.] A R CH I VES PARLEMENTAIR E S . ( 24 brumaire, an H - ( 11 novembre 1793 titres pour son avancement que son zèle, n’a point de fortune, a une femme et trois petits enfants, à T existence desquels il est nécessaire., Il ne doit son grade de colonel et de général qu’à la Révolution, par laquelle il a, été si avan¬ tageusement traité jusqu’à l’époque de sa sus¬ pension et la privation de sa liberté. Il éprouve la peine, par son arrestation, d’être confondu avec ceux qui ont pu lâchement démériter de la patrie, lui qui a si franchement combattu pour le maintien de l’égalité et de la liberté depuis le commencement de la guerre jusqu’au 1er octobre 1793. Des prisons de l’Abbaye, le 8e jour du 2e mois de la 2e année de la République française, une et indivisible. Balthazar Schauenburg. Précis des lettres et 'pièces justificatives que le citoyen Schauenburg produira au comité , à V appui de son mémoire : 1° Récit des événements qui ont eu lieu à Besançon, et des certificats donnés au citoyen Schauenburg par la Société populaire de cette commune. 2° Réponse au général Houehard sur la ques¬ tion de l’offensive ou défensive dans la partie du Rhin et de la Moselle, et projet d’attaque pour Mayence, en date du 12 juin, 2e année de la République. 3° Les lettres du général Moreau en date du 13 septembre 1793. La lettre des représentants du peuple; la réponse du citoyen Schauenburg à cette lettre; l’ordre du général Schauenburg; différentes lettres du même jour, adressées par lui aux généraux Prilly, Loage, Villionne, Mo¬ reau, Vincent, et au commandant des chas¬ seurs du Rhin, en conformité de l’arrêté des généraux du corps des Vosges et des représen¬ tants du peuple. 4° La lettre d’avis du général Moreau, en date du 15, relative à l’échec supporté le 14, plus une relation faite par le général Moreau, le 17, de l’affaire de Pirmasens. A cette relation se trouve joint l’état des pertes supportées par son armée. 5° Différentes lettres des 26 et 27 septembre, écrites par le général Schauenburg aux repré¬ sentants du peuple près l’armée, a. Metz, aux généraux Launay, Prilly, Ormsehviller, Lequoy et Moreau. État de situation et d’emplacement des troupes composant le corps des Vosges à l’épo¬ que du 22 septempre 1793. 6° Les dispositions générales faites par le général Schauenburg pour l’attaque du 29, et l’arrêté des dispositions pour l’attaque du même jour sur Saint -Imbert et Bliscastel. 7° Délibération des généraux et chefs dé corps de la division des Vosges, datée de Bitche, le 28 septembre 1793, adressée au général Schauen¬ burg par le général Moreau. Une autre délibération du même jour, datée de Neukirchen, apportée par le général Olivier, portant adhésion à la délibération du corps des Vosges; plus une lettre du même jour, datée de Bitche, adressée par le citoyen Dulac aux repré¬ sentants du peuple près l’armée de la Moselle, tnonciative de l’état de l’armée et de la néces¬ sité de suspendre l’attaque. 8° La lettre de suspension adressée au général Schauenburg par le ministre de la guerre, en date du 24 septembre. Une attestation donnée par tes représentants dit peuple près l’armée de la Moselle;, le 1er octobre 1793 : « Justifions qu’il n’a eu aucune part à l’ attaque de Primasens du. 14 septembre, ni à la délibération prise à ce sujet le 13 du même mois; qu’il a fait le 14 une diversion d’attaque qui a coûté 7 à 800 hommes à l’ennemi ». Ladite attestation finissant par ces mots : « ils l’ont vu (les représentants du peu¬ ple) servir avec talent et probité. » _ 9° Autres lettres des généraux Prilly, Ormsch-viller et Launay; lettres du général de l’armée du Rhin, du général Moreau et du général Sehauenbtirg; lettre relative à la levée en masse. La dernière pièce contient deux lettres adres¬ sées par le citoyen Schauenburg au ministre de la guerre, en date du 4 octobre 1793. Dans l’une il annonce sa retraite en conformité de la loi. Par l’autre, il rend compte de ses opérations militaires depuis le 26 septembre jusqu’au 1er octobre, époque de sa retraite, plus l’état de ses services. Balthazar Schauenburg. N. B. Le citoyen Schauenburg aurait ajouté à la suite de son mémoire les copies des lettres à l’appui de sa justification, si leur nombre et leur longueur ne s’y étaient opposés. Compte rendu du Mercure universel (1) i Lettre de l’épouse du général Schauenburg. Elle demande qu’il soit jugé, qu’on lui rende un bon époux, et à la patrie un bon républicain. Mçrliti atteste qu’il a vu Schauenburg à Thionville contenir son régiment et le réunir dans un moment difficile. « Il a rendu d’ailleurs, dit-il, les plus grands services. Je désire que cet aveu lui serve. Toutes les fois que l’on réclamera pour des hommes que je croirai innocents* 1’assemblée me verra embrasser leur cause. Je demande que les innocents et les coupables ne languissent point dans les prisons, que la Con¬ vention prenne sur cet objet des mesures, et que demain l’on nous fasse un rapport sur ce qui regarde Schauenburg. Renvoyé au comité de législation. La citoyenne Govelai, veuve Pillon, expose à la Convention qu’elle a perdu son mari dans la Vendée, où il combattait pour la République; elle réclame un secours de la Convention natio¬ nale. Un membre propose de lui accorder un secours provisoire de 150 livres. Un autre membre com¬ bat la proposition, et la Convention nationale décrète que désormais il ne sera plus accordé de secours provisoire qu’après que la demande aura été examinée par un comité; renvoie à ceux des secours publics et de liquidation la pétitionnaire. Ces comités sont autorisés à lui faire accorder un secours provisoire et à examiner le surplus de sa pétition (2). Des députés de Vervins viennent donner à la Convention nationale de nouvelles preuves du civisme ds cette ville; leur pétition est renvoyée aux comités militaire, des finances et d’agri¬ culture. (1) Mercure universel [22 brumaire an II (mardi 12 novembre 1793), p. 186, col. 1]. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 150. 20 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [ 21 brumaire an il fil novembre 4 <93 La Convention nationale décrète que ces co-mités feront un prompt rapport sur les objets de cette pétition, qu'elle accueille d'une mention honorable, et par l'insertion au « Bulletin » (1). Suit la ‘pétition des députés du district et de la Société populaire de Vervins (2) : « Législateurs, « Nous sommes les députés du district et de la Société populaire de Vervins. C’est la pre¬ mière fois que des députés de notre district se font entendre dans cette enceinte de la liberté, car nous avons toujours été plus occupés à exécuter vos décrets et à nous défendre contre l’ennemi, qu’à venir ou nous louer ici ou vous demander des faveurs. « Depuis l’origine de la Révolution notre impulsion vers la liberté, loin de s’arrêter, s’esfc accélérée dans sa course. Nous avons fourni plus de 9.000 défenseurs à la République, dont plusieurs sont allés dans toutes les parties de la terre propager l’incendie de la liberté. Lors de la réquisition du 23 août, l’ennemi occupait trois de nos plus riches cantons et menaçait de tout brûler si les jeunes gens de ces cantons se ren¬ daient à notre invitation. Ces braves républi¬ cains, échappant à la vigilance des esclaves sont accourus à la voix de la patrie, et 3.000 ont volé à sa défense. « Au mois d’août dernier, sur une simple invi¬ tation de notre département, nous avons fourni 130 chevaux à la République, et en exécution de votre dernier décret, nous venons en outre d’envoyer à Soissons notre contingent de 260 chevaux, qui ont mérité les éloges de votre réprésentant pour avoir servi la République; nous avons cru nous avoir imposé l’obligation de la servir mieux et plus promptement. « Il y a deux mois que l’ennemi était à 3 lieues u chef -lieu de notre district et il avait marqué au lendemain le jour de son arrivée dans nos foyers. Pendant que les jeunes gens s’organi¬ saient en bataillons, les hommes mariés se sont avancés pour arrêter le torrent dévastateur; 20 ont perdu la vie dans une attaque; 8 autres enfermés dans des haies, ont soutenu, pendant deux heures, les efforts de 60 cavaliers ennemis, dont 15 ont mordu la poussière sous les coups des républicains. Ils allaient eux-mêmes suc¬ comber à la fatigue et par le défaut de muni¬ tions, lorsque le son d’un tambour qui venait à leur secours leur fit pousser le cri de Vive la Ré¬ publique! A ce cri les esclaves s’enfuirent, et le tambour n’amenait avec lui que 4 hommes de cavalerie. p « Lors de la levée du siège de Maubeuge, on annonce dans notre commune, à 10 heures, l’arrivée de 400 blessés. A midi, 200 lits garnis de matelas et de draps sont dressés dans notre église; les hommes y transportent les blessés, les femmes et les enfants préparent des linges et des charpies, tous les ménages apportent le bouillon destiné à leur nourriture, et, depuis six semaines, notre commune et celles des environs fournissent gratuitement tous les linges et les lits néces¬ saires à l’entretien de cet hôpital où il a passé près de 3.000 malades. « Nous n’en venons demander ici ni le dédom-(1) Procès-verbaux dt la Convention, t. 25, p. 151. (2 ylArchives nationales, carton G 280, dossier 768. magement, ni la récompense, nous l’avons trouvée dans la sensibilité de nos âmes, dans les éloges de nos frères de l’armée révolution¬ naire qui en ont été les témoins, et plus encore dans les remerciements affectueux et les regrets attendrissants que témoignaient les malades en s’éloignant de nous. « Législateurs, sans doute ce serait là des titres à la reconnaissance nationale. Si nous avions une faveur à vous demander, mais nous venons seulement réclamer votre justice pour les administrés de notre district : « 1° Depuis plus d’un an il est dû près de 100.000 francs de convois arriérés. Nos récla¬ mations ont été fréquentes et toujours infruc¬ tueuses. Il est juste cependant que l’homme qui sert de bon cœur la République reçoive le salaire qu’elle lui promet; « 2° En faveur de la commune tre vervins,. aliénataire de domaines nationaux, vous avez décrété une somme de 50.000 francs pour le payement de ses dettes exigibles. Elle a fourni tous les états nécessaires pour obtenir son paie¬ ment, et nous ne savons à quoi en attribuer le retard. Au nom de la commune et des journa¬ liers qui sont dans le besoin, nous demandons l’exécution de votre décret. « Un incendie, occasionné par des fours et des magasins nationaux, vient de menacer notre commune d’une ruine entière, qui, heureuse¬ ment, n’a vu périr que trois maisons par les flammes. Nous vous demandons des indemnités pour les victimes de ce funeste événement. « Nous avons aussi à vous communiquer des renseignements qui mériteront votre attention sur l’état des subsistances de notre district. Nous demandons pour cet objet, et pour ceux dont nous vous avons déjà entretenu, d’être renvoyés à vos différents comités. « Enfin, pour terminer notre mission, nous vous présentons les dépouilles volontaires de nos églises; déjà nous avons envoyé à la République 600 marcs d’argenterie, nous en apportons 300, c’est ce qui nous reste. Ce dernier don ne nous laisse qu’un regret : c’est de n’être pas plus riches pour faire plus d’offrandes sur l’autel de la patrie. « Législateurs, nos concitoyens nous ont chargés de leur reporter votre décision sur leurs réclamations, elles ne demandent qu’un examen bien court. Décrétez, législateurs, que vos comi¬ tés s’en occuperont le plus promptement qu’il leur sera possible, car l’ennemi étant encore à nos portes, notre poste n’est pas ici. « Les ad on, Dobignie. » Les citoyens de la commune de Velizy se pré¬ sentent à la barre; Enguehard, leur ancien pas¬ teur, assure, en leur nom, la Convention natio¬ nale qu'ils sauront défendre l’édifice impéris¬ sable de la Constitution; pour lui, il est le second. qui ait effrayé le fanatisme en épousant une compagne honnête. Il demande du travail, et présente un ouvrage qu'il a composé sur les finances, et les députés remettent l’argenterie de leur paroisse. gsM .... La Convention nationale approuve leur zèle, reçoit leur offrande et ordonne l’insertion de leur adresse au « Bulletin » avec mention hono¬ rable; elle renvoie la demande particulière d’En-