SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) Nos 25-28 203 je demande que quiconque tiendra un pareil propos, soit dénoncé aux autorités competentes, et traité comme suspect et perturbateur du repos public. Cette proposition a été délibérée au milieu des plus vifs applaudissemens. Le president a fait ensuite lecture de la rédaction suivante : la Société Populaire et républicaine de Gignac, arrette : qu’elle vote un temple à la raison et se déclare l’ennemie éternelle du fanatisme, de la superstition et du mensonge; elle arrette de plus qu’on dénoncera comme suspect et perturbateur du repos public quiconque dira qu’en votant un temple à la raison la Société croit qu’il n’y a pas de dieu ni aucune espece de religion. Cette rédaction, mise aux voix, a été adoptée unanimement au milieu des cris de, vive la Republique, vive la Montagne, vive la Convention, vive la raison. Vergnes President, Graille secrétaire, signés. P.c.c. Marc -Pradel (présid.), Grailhe (secrét.) [et 1 signature illisible.] 25 Les administrateurs du district de Gournay, département de Seine-Inférieure, rendent compte à la Convention d’une fête célébrée dans cette commune, en réjouissance de la prise d’Ostende; et qu’au moment de la fête, une fille qui venoit de naître, fut nommée par le peuple Victoire Ostende. « Heureux présage ! disent-ils : Victoire Ostende croîtra, et, avec elle, nos succès. Vive la République ! Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Gournay, 18 mess. U] [2). « Enfin la victoire est a nous, elle est à nous, et elle ne nous abandonnera point; les esclaves fuient devant les Républicains, Ostende est au pouvoir des Français. La Renommée a peine avoit publié parmi nous cette nouvelle consolante, que tous les corps constitués, accompagnés d’un peuple nombreux se sont reunis autour de l’arbre de la liberté; une fête subite s’est celebrée, le bulletin du 16 a été proclamé dans toutes les places de cette commune; à ces mots chéris, Ostende est au pouvoir des françois, les cris de Vive la République, ont été mille fois répétés. A l’instant de la fête, un enfant qui venoit de naître a été présenté à l’officier public : est-ce une fille s’est on écrié, oui a répondu la sage-femme, qu’on la nomme Victoire Ostende, a été le refrein de toute la multitude. Si cette epoque heureuse est à jamais célébré dans tous les coins de la France, elle doit l’étre encore plus dans la commune de Gournay, Victoire Ostende croitra et avec elle croîtront nos succès, Vive la République. » Julien, Rodin, Vanion [et 1 signature illisible.] (l) P.V., XLI, 279. Bin, 3 therm. (ler suppl1); J. Fr., n° 667 ; M.U., XLII, 89. (2) C 309, pl. 1201, p. 16. 26 La société populaire de Gaillac, département du Tarn, informe la Convention nationale que la vigilance du citoyen Bô, son empressement à voler au secours de ses frères, sa haine pour les ennemis du bien public, et la terreur qu’il répand dans les âmes noircies par le crime, les ont fait lever spontanément pour demander la conservation de ce Représentant du peuple dans le département du Tarn. Insertion au bulletin, renvoi au comité de salut public (l). 27 Le comité de surveillance de Riom, département du Puy-de-Dôme, fait part d’une découverte de 360 marcs d’argenterie, que le guillotiné Rollet-Davaux avoit enfouis à 3 pieds sous terre. Il joint à la lettre d’annonce, expédition du procès-verbal des effets trouvés. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de sûreté générale (2). 28 La société populaire d’Hesdin, département du Pas-de-Calais, écrit de cette commune, le 17 messidor, que dans sa séance d’hier elle a juré que tant qu’il resteroit dans le voisinage de la République des troupes soldées et dirigées par des rois, elle demeureroit armée pour les pulvériser, et que tout Français qui desireroit la paix avant qu’ils fussent anéantis, seroit regardé comme l’ennemi de la patrie. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (3). [Hesdin, 17 mess. 7/7(4). « Citoyens Réprésentans. Vous triomphez de toutes les factions et de tous les dangers, les esclaves sont battus, mais le français qui voudroit la paix dans le moment actuel seroit l’ennemy de la patrie. D’aprez ces principes, la Société dans sa séance d’hier a juré que tant qu’il resteroit dans le voisinage de la République des troupes soldées et dirigées par des roys, elle demeureroit armée pour les annéantir, elle a encore juré de ne désirer la paix que lorsque nous aurons pulvérisé les Tyrans qui (1) P.V., XLI, 280. Bin, 3 therm. (ler suppl1); M.U., XLII, 89. (2) P.V., XLI, 280. (3) P.V., XLI, 280. Bin, 2 therm. (ler suppl1); Débats, n° 670 ; M.U., XLII, 72 ; J. Fr.« n° 665 [sic pour 666). (4) C 310, pl. 1211, p. 31. SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) Nos 25-28 203 je demande que quiconque tiendra un pareil propos, soit dénoncé aux autorités competentes, et traité comme suspect et perturbateur du repos public. Cette proposition a été délibérée au milieu des plus vifs applaudissemens. Le president a fait ensuite lecture de la rédaction suivante : la Société Populaire et républicaine de Gignac, arrette : qu’elle vote un temple à la raison et se déclare l’ennemie éternelle du fanatisme, de la superstition et du mensonge; elle arrette de plus qu’on dénoncera comme suspect et perturbateur du repos public quiconque dira qu’en votant un temple à la raison la Société croit qu’il n’y a pas de dieu ni aucune espece de religion. Cette rédaction, mise aux voix, a été adoptée unanimement au milieu des cris de, vive la Republique, vive la Montagne, vive la Convention, vive la raison. Vergnes President, Graille secrétaire, signés. P.c.c. Marc -Pradel (présid.), Grailhe (secrét.) [et 1 signature illisible.] 25 Les administrateurs du district de Gournay, département de Seine-Inférieure, rendent compte à la Convention d’une fête célébrée dans cette commune, en réjouissance de la prise d’Ostende; et qu’au moment de la fête, une fille qui venoit de naître, fut nommée par le peuple Victoire Ostende. « Heureux présage ! disent-ils : Victoire Ostende croîtra, et, avec elle, nos succès. Vive la République ! Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Gournay, 18 mess. U] [2). « Enfin la victoire est a nous, elle est à nous, et elle ne nous abandonnera point; les esclaves fuient devant les Républicains, Ostende est au pouvoir des Français. La Renommée a peine avoit publié parmi nous cette nouvelle consolante, que tous les corps constitués, accompagnés d’un peuple nombreux se sont reunis autour de l’arbre de la liberté; une fête subite s’est celebrée, le bulletin du 16 a été proclamé dans toutes les places de cette commune; à ces mots chéris, Ostende est au pouvoir des françois, les cris de Vive la République, ont été mille fois répétés. A l’instant de la fête, un enfant qui venoit de naître a été présenté à l’officier public : est-ce une fille s’est on écrié, oui a répondu la sage-femme, qu’on la nomme Victoire Ostende, a été le refrein de toute la multitude. Si cette epoque heureuse est à jamais célébré dans tous les coins de la France, elle doit l’étre encore plus dans la commune de Gournay, Victoire Ostende croitra et avec elle croîtront nos succès, Vive la République. » Julien, Rodin, Vanion [et 1 signature illisible.] (l) P.V., XLI, 279. Bin, 3 therm. (ler suppl1); J. Fr., n° 667 ; M.U., XLII, 89. (2) C 309, pl. 1201, p. 16. 26 La société populaire de Gaillac, département du Tarn, informe la Convention nationale que la vigilance du citoyen Bô, son empressement à voler au secours de ses frères, sa haine pour les ennemis du bien public, et la terreur qu’il répand dans les âmes noircies par le crime, les ont fait lever spontanément pour demander la conservation de ce Représentant du peuple dans le département du Tarn. Insertion au bulletin, renvoi au comité de salut public (l). 27 Le comité de surveillance de Riom, département du Puy-de-Dôme, fait part d’une découverte de 360 marcs d’argenterie, que le guillotiné Rollet-Davaux avoit enfouis à 3 pieds sous terre. Il joint à la lettre d’annonce, expédition du procès-verbal des effets trouvés. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de sûreté générale (2). 28 La société populaire d’Hesdin, département du Pas-de-Calais, écrit de cette commune, le 17 messidor, que dans sa séance d’hier elle a juré que tant qu’il resteroit dans le voisinage de la République des troupes soldées et dirigées par des rois, elle demeureroit armée pour les pulvériser, et que tout Français qui desireroit la paix avant qu’ils fussent anéantis, seroit regardé comme l’ennemi de la patrie. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (3). [Hesdin, 17 mess. 7/7(4). « Citoyens Réprésentans. Vous triomphez de toutes les factions et de tous les dangers, les esclaves sont battus, mais le français qui voudroit la paix dans le moment actuel seroit l’ennemy de la patrie. D’aprez ces principes, la Société dans sa séance d’hier a juré que tant qu’il resteroit dans le voisinage de la République des troupes soldées et dirigées par des roys, elle demeureroit armée pour les annéantir, elle a encore juré de ne désirer la paix que lorsque nous aurons pulvérisé les Tyrans qui (1) P.V., XLI, 280. Bin, 3 therm. (ler suppl1); M.U., XLII, 89. (2) P.V., XLI, 280. (3) P.V., XLI, 280. Bin, 2 therm. (ler suppl1); Débats, n° 670 ; M.U., XLII, 72 ; J. Fr.« n° 665 [sic pour 666). (4) C 310, pl. 1211, p. 31.