230 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Pour nous, soldats de la patrie, nous la défendrons jusqu’au trépas, nous montrerons toujours à l’Europe étonnée combien ils sont grands ses soldats de la liberté, combien ils sont lâches ses satellites des rois, et nous jurons avec vous d’exterminer jusqu’au dernier des traîtres et des conspirateurs. » Mimaud (cape comm'j, Mimaud (lient.), Girard (lient.), Dordière, Tribot (caporal), Clavaud (cape), Faure, Giraud, Michelet, Gay, Bal-laud ( sous-lieut.) , Reoullaud (caporal fourrier), Dumas, Mortas (serg*), Ménard, Doyen (serg* maj.), Vachez, Fresneau (cape), Dupuy (cape), Désallée, Laurent, Chassagne (volontaire), D. Vergniaud (caporal fourrier), Gal-lain (caporal), Baudin (lient.), Massonet (caporal), Nadault, Mesnard, Mercier, Daviaud, Boutmant [et 8 signatures signatures illisibles]. I C’est au milieu de nous, dit la Société populaire d’Auch, que le citoyen Dartigoeyte fut assassiné; c’étoit donc à nous à le venger, aussi l’avons nous fait. Outrager un représentant du peuple, c’est attaquer l’objet le plus sacré de notre amour. L’assassin de Dartigoeyte a été arrêté sur-le-champ; il a été livré à une commission militaire, et a payé de sa tête un si grand forfait. Périssent ainsi tous les ennemis du peuple ! (1) . m [La Sté popul. de La Réunion, à la Conv.; 20 germ. Il] (2). « Représentants d’un peuple libre, Recevez le salut d’une Société naissante et républicaine. Vous avez bien mérité de la patrie... Cette conjuration infernale a retenti jusqu’au bords de la Loire, un monument d’indignation s’est élevé de toutes parts : jusqu’à quand abuseront-ils de notre patience; la vôtre est à bout, des principes d’humanité et de vertus ont précédé toutes vos actions et des factions liberti-cides s’élèvent encore contre la souveraineté du peuple, attentant à l’existence de la représentation nationale, aux jours précieux de la Montagne. Non... non... aux armes, la patrie méconnaissait ses enfants barbares et ingrats, elle ne compose jamais avec eux. Le sang des patriotes a coulé, que ces monstres républicides expient la peine dûe à leurs forfaits et que la liberté soit vengée. Depuis longtemps les agents des tyrans préparaient cet exécrable complot, se masquant des attributs du bonheur du peuple. Ils en devenaient les assassins. Quel système nouveau les avait égarés dans leurs dessins astucieux; ils voulaient nous donner des chaînes, ils ignoraient apparemment que le peuple aimait sa liberté, que de sa masse toute puissante, il pulvérisera quiconque essaiera de lui ravir. (1) M.U., XXXIX, 359; Bln, 22 flor. (suppR), relate l’exécution de Lacassaigne, auteur de l’attentat); C. Eg., n° 632; Feuille Rép., n° 315; J. Sablier, n” 1312; Rép., n° 143; Audit, nat., n° 596. (2) C 303, pl. 1111, p. 11; J. Univ., n° 1632. Courage, sublîme Montagne, tu tiens le fil de la conspiration, ne souffre pas que la majesté d’un grand peuple soit avilie et menacée. Que le glaive de la loi se promène sur toutes ces têtes coupables; c’est notre vœu; il est temps, Législateurs, d’établir une ligne de démarcation entre les sans-culottes et ces hommes effrénés qui jouent toutes espèces de rôle pour éteindre l’empire de la raison. Montagnards, nos pères, nos amis, esclaves des lois, fidèlement attachés à la représentation nationale, ennemis jurés de la tyrannie sous quelle emblème qu’elle se présente; nous te réitérons ce serment auguste nous jurons d’en être les assassins et ses persécuteurs. Reste à ton poste, achève ton sublime ouvrage, rend notre bonheur parfait; tu auras bien mérité de la nature en accomplissant tes innombrables desseins. La loi du 21 pluviôse a eu toute son exécution dans notre commune et les précieuses familles qui languissaient depuis si longtemps ont enfin recueilli les bienfaits de la reconnaissance nationale. Une fête civique simple et belle n’a fait qu’augmenter l’éclat de la distribution des secours qu’elles attendaient. Un autel magna-gnime décoré de guirlandes de lierre et de fleurs était le lieu destiné à recevoir ces chères familles; une couronne tricolore suspendue en l’air au milieu de l’autel (récompense réservée à leurs enfants) attirait principalement les yeux des spectateurs. La municipalité revêtue de ses écharpes accompagnait chacun des aspirants auprès du président de la Société populaire qui leur donnait l’accolade fraternelle en leur remettant la somme qui leur revenait et un bouquet tricolore. Nous ajouterons qu’une promenade civique a terminé cette scène si attendrissante. L’autel de la patrie a ensuite été cerné et le serment y a été prononcé. » Dubon, Mazelle, Ruez, Carue, Taupin, Guerriat, Naty, Panet, Taupin, Germillion, Ruez, Ay. n [Le distr .de Valence, à la Conv.; 10 germ. II] (D-« Représentants du peuple, Des hommes revêtus de la confiance du peuple tramaient contre la liberté; les scélérats croyaient-ils que sous le masque du patriotisme leur crime dut rester dans l’impunité ? Ils sont connus et le glaive de la loi a déjà frappé leurs têtes coupables. Bien que ce complot affreux ait porté la moindre atteinte à la liberté, il ne fait au contraire qu’affermir davantage et accélérer l’anéantissement des tyrans coalisés. Fiers montagnards, les mesures vigoureuses que vous avez prises, votre active surveillance en déjouant ce projet infâme, vous acquièrent de nouveaux droits à la reconnaissance nationale; suivez avec fermeté les ramifications de cette trame scélérate; élaguez de votre sein tout ce qui est impur; restez fermes à votre poste, continuez à donner l’exemple du courage et des vertus; continuez à prouver que la justice et la probité sont à l’ordre du jour; continuez, dignes repré-(1) C 302, pl. 1096, p. 26; J. Fr., n° 595. 230 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Pour nous, soldats de la patrie, nous la défendrons jusqu’au trépas, nous montrerons toujours à l’Europe étonnée combien ils sont grands ses soldats de la liberté, combien ils sont lâches ses satellites des rois, et nous jurons avec vous d’exterminer jusqu’au dernier des traîtres et des conspirateurs. » Mimaud (cape comm'j, Mimaud (lient.), Girard (lient.), Dordière, Tribot (caporal), Clavaud (cape), Faure, Giraud, Michelet, Gay, Bal-laud ( sous-lieut.) , Reoullaud (caporal fourrier), Dumas, Mortas (serg*), Ménard, Doyen (serg* maj.), Vachez, Fresneau (cape), Dupuy (cape), Désallée, Laurent, Chassagne (volontaire), D. Vergniaud (caporal fourrier), Gal-lain (caporal), Baudin (lient.), Massonet (caporal), Nadault, Mesnard, Mercier, Daviaud, Boutmant [et 8 signatures signatures illisibles]. I C’est au milieu de nous, dit la Société populaire d’Auch, que le citoyen Dartigoeyte fut assassiné; c’étoit donc à nous à le venger, aussi l’avons nous fait. Outrager un représentant du peuple, c’est attaquer l’objet le plus sacré de notre amour. L’assassin de Dartigoeyte a été arrêté sur-le-champ; il a été livré à une commission militaire, et a payé de sa tête un si grand forfait. Périssent ainsi tous les ennemis du peuple ! (1) . m [La Sté popul. de La Réunion, à la Conv.; 20 germ. Il] (2). « Représentants d’un peuple libre, Recevez le salut d’une Société naissante et républicaine. Vous avez bien mérité de la patrie... Cette conjuration infernale a retenti jusqu’au bords de la Loire, un monument d’indignation s’est élevé de toutes parts : jusqu’à quand abuseront-ils de notre patience; la vôtre est à bout, des principes d’humanité et de vertus ont précédé toutes vos actions et des factions liberti-cides s’élèvent encore contre la souveraineté du peuple, attentant à l’existence de la représentation nationale, aux jours précieux de la Montagne. Non... non... aux armes, la patrie méconnaissait ses enfants barbares et ingrats, elle ne compose jamais avec eux. Le sang des patriotes a coulé, que ces monstres républicides expient la peine dûe à leurs forfaits et que la liberté soit vengée. Depuis longtemps les agents des tyrans préparaient cet exécrable complot, se masquant des attributs du bonheur du peuple. Ils en devenaient les assassins. Quel système nouveau les avait égarés dans leurs dessins astucieux; ils voulaient nous donner des chaînes, ils ignoraient apparemment que le peuple aimait sa liberté, que de sa masse toute puissante, il pulvérisera quiconque essaiera de lui ravir. (1) M.U., XXXIX, 359; Bln, 22 flor. (suppR), relate l’exécution de Lacassaigne, auteur de l’attentat); C. Eg., n° 632; Feuille Rép., n° 315; J. Sablier, n” 1312; Rép., n° 143; Audit, nat., n° 596. (2) C 303, pl. 1111, p. 11; J. Univ., n° 1632. Courage, sublîme Montagne, tu tiens le fil de la conspiration, ne souffre pas que la majesté d’un grand peuple soit avilie et menacée. Que le glaive de la loi se promène sur toutes ces têtes coupables; c’est notre vœu; il est temps, Législateurs, d’établir une ligne de démarcation entre les sans-culottes et ces hommes effrénés qui jouent toutes espèces de rôle pour éteindre l’empire de la raison. Montagnards, nos pères, nos amis, esclaves des lois, fidèlement attachés à la représentation nationale, ennemis jurés de la tyrannie sous quelle emblème qu’elle se présente; nous te réitérons ce serment auguste nous jurons d’en être les assassins et ses persécuteurs. Reste à ton poste, achève ton sublime ouvrage, rend notre bonheur parfait; tu auras bien mérité de la nature en accomplissant tes innombrables desseins. La loi du 21 pluviôse a eu toute son exécution dans notre commune et les précieuses familles qui languissaient depuis si longtemps ont enfin recueilli les bienfaits de la reconnaissance nationale. Une fête civique simple et belle n’a fait qu’augmenter l’éclat de la distribution des secours qu’elles attendaient. Un autel magna-gnime décoré de guirlandes de lierre et de fleurs était le lieu destiné à recevoir ces chères familles; une couronne tricolore suspendue en l’air au milieu de l’autel (récompense réservée à leurs enfants) attirait principalement les yeux des spectateurs. La municipalité revêtue de ses écharpes accompagnait chacun des aspirants auprès du président de la Société populaire qui leur donnait l’accolade fraternelle en leur remettant la somme qui leur revenait et un bouquet tricolore. Nous ajouterons qu’une promenade civique a terminé cette scène si attendrissante. L’autel de la patrie a ensuite été cerné et le serment y a été prononcé. » Dubon, Mazelle, Ruez, Carue, Taupin, Guerriat, Naty, Panet, Taupin, Germillion, Ruez, Ay. n [Le distr .de Valence, à la Conv.; 10 germ. II] (D-« Représentants du peuple, Des hommes revêtus de la confiance du peuple tramaient contre la liberté; les scélérats croyaient-ils que sous le masque du patriotisme leur crime dut rester dans l’impunité ? Ils sont connus et le glaive de la loi a déjà frappé leurs têtes coupables. Bien que ce complot affreux ait porté la moindre atteinte à la liberté, il ne fait au contraire qu’affermir davantage et accélérer l’anéantissement des tyrans coalisés. Fiers montagnards, les mesures vigoureuses que vous avez prises, votre active surveillance en déjouant ce projet infâme, vous acquièrent de nouveaux droits à la reconnaissance nationale; suivez avec fermeté les ramifications de cette trame scélérate; élaguez de votre sein tout ce qui est impur; restez fermes à votre poste, continuez à donner l’exemple du courage et des vertus; continuez à prouver que la justice et la probité sont à l’ordre du jour; continuez, dignes repré-(1) C 302, pl. 1096, p. 26; J. Fr., n° 595. SÉANCE DU 22 FLORÉAL AN II (11 MAI 1794) - N° 1 231 sentants d’un grand peuple, qui a juré une guerre à mort contre les ennemis du dedans et du dehors; continuez à tenir d’une main ferme et assurée les rennes du gouvernement révolutionnaire et la République est sauvée. S. et F. » Catusse, Labrodel, Guindé, Duprat, Ducassot, Corneille, Tousac, Pradelle, Palazot, Régal. o [La Sté popul. de Lurs, à la Conv.; 20 germ. II] (1). « Représentants, Une nouvelle trame plus dangereuse encore que les autres était donc ourdie contre la liberté. Des hommes qui portaient jusqu’à l’exagération les principes révolutionnaires, qui demandaient à grands cris une sanglante insurection lorsque le peuple n’avait plus à dévoiler et à punir que leur profonde hypocrisie, ces hommes accablés de la faveur nationale qu’ils ne devaient qu’à des clameurs hardies, l’étonnant degré de fortune et de renommée où les avait élevé le peuple trop confiant, ces hommes ont donc trahi leur secret perfide, leur masque est tombé et la France étonnée voit en eux les plus fourbes des traîtres, revêtus des saintes livrées du patriotisme. Us voulaient les nouveaux factieux, ils voulaient élever leur grandeur criminelle sur les débris de l’autorité nationale et monter au pouvoir suprême à travers les corps ensanglantés des plus fidèles représentants du peuple; ils voulaient confondre dans la même tombe les patriotes et l’ami des tyrans, l’homme vertueux et l’homme corrompu; ils voulaient anéantir jusqu’au nom sacré de liberté et d’égalité; mais le génie de l’humanité veillait sur le peuple magnanime qui a proclamé la République et sonné la dernière heure des tyrans. La foudre lancée du haut de la Montagne a consumé ces coupables ambitieux, ils ne sont plus. Et comment s’étaient-ils flattés de réussir dans leurs parricides projets ? Pensaient-ils que nous consentirions à perdre le fruit de cinq années de souffrances et de sacrifices pour servir de nouveaux maîtres, plus odieux encore que les premiers ?... Les monstres. Us ne connaissent point le peuple qu’ils voulaient enchaîné; ils n’avaient calculé que leur audace et leur scélératesse; ils avaient méconnu ou feint de méconnaître l’ascendant irrésistible de la vertu républicaine. Oui, nous l’espérons et notre espérance ne sera point vaine, la liberté sortira triomphante de la crise sacrilège des rois et leurs dignes amis. Nous aurons la République; mais pour accélérer ces hautes destinées qui nous sont promises et que nous atteindrons, il faut que le mouvement révolutionnaire imprimé au gouvernement ne soit point ralenti; il faut que la terreur, ce mobile salutaire dans une terre de révolution reste à l’ordre du jour tant que le sol de la France sera souillé par la présence des amis de la tyrannie. Représentants, c’est à vous que le peuple a remis le soin de sa vengeance. Tandis que d’une main, vous continuez de tracer ces lois immortelles qui consolident la liberté, qui glacent d’effroi l’âme des tyrans, de l’autre frappez (1) C 303, pl. 1111, p. 12; J. Sablier, n° 1312. les conspirateurs, les malveillants et les traîtres; que le glaive de la loi soit suspendu sur toutes les têtes coupables, et que la vindicte nationale n’ait d’autre base, n’ait d’autre limite que cet action sublime et consolateur; le salut du peuple est la suprême loi. Pour nous, habitants des campagnes, nous qui nourris loin de l’intrigue des cités et plus rapprochés de la nature, ne connaissons d’autre maître et d’autre guide que la loi, d’autre passion que celle de la liberté et d’autre ambition que celle de voir la République consolidée; nous qui, échauffés par le soleil bienfaisant du Midi, portons dans nos âmes ces passions fortes et généreuses qui repoussent la bassesse et la cupidité; lorsque l’intrigue ou la malveillance chercheront à nous précipiter dans le crime ou même dans l’erreur, nous tournerons nos regards vers cette cité septentrionale qui fut le berceau de la liberté; là, nous contemplerons la représentation nationale dont le peuple lui a confié le dépôt, et forts de cette boussole nous naviguerons avec audace sur la mer orageuse de la liberté, à travers les écueils de l’ambition et de l’intérêt personnel. Guerre aux tyrans, aux factieux, aux intrigants, aux ambitieux, aux fanatiques, aux fédéralistes, vive la Convention nationale, vive la République une, indivisible et démocratique. » Martin, Richard, Mevolhon, Garnier, Audibert, Perrin, Trichaud, Perrin, Bancrase, Auber-gier, Mondet, Raffin, Joursin, Billaud, Arnaud, Fiévière, Billaud, Mérothon, Méré. P [Le C. révol. de Vie, à la Conv.; s.d.] (1). « Génies tutélaires de la France, fermes soutiens de la liberté, sentinelles vigilantes de toutes les trâmes et complots formés contre nous, vous avez découvert et déjoué la conspiration la plus affreuse, qui avait été ourdie par des monstres infernaux. Oui, ces Catilina, ces Céthégus, ces Lentulus... ont expié la peine due aux forfaits qu’ils méritaient. Intrépides dans votre poste, les poignards dirigés contre vous loin d’abattre votre courage et de vous inspirer de la terreur ont accru votre fermeté. Sortie du sein des orages et des dangers les plus grands, vous défendez sans relâche notre liberté, à laquelle tant d’ennemis abattus ont attenté, et contre laquelle conspirent chaque jour tant d’autres qui ne peuvent se faire à l’égalité. La cause de la liberté, intéressant tous les vrais républicains et le Comité de surveillance de Vie, n’étant composé que de pareils hommes, mettra tout en œuvre pour vous aider à terrasser les ennemis et à les déterrer partout où ils pourront exister. A votre exemple, animés du même courage et du même amour pour la patrie, les périls les plus grands, la mort même ne les forcera point à quitter leur poste. Gardez aussi le vôtre, illustres représentants, (!) C 302, pl. 1096, p. 27. SÉANCE DU 22 FLORÉAL AN II (11 MAI 1794) - N° 1 231 sentants d’un grand peuple, qui a juré une guerre à mort contre les ennemis du dedans et du dehors; continuez à tenir d’une main ferme et assurée les rennes du gouvernement révolutionnaire et la République est sauvée. S. et F. » Catusse, Labrodel, Guindé, Duprat, Ducassot, Corneille, Tousac, Pradelle, Palazot, Régal. o [La Sté popul. de Lurs, à la Conv.; 20 germ. II] (1). « Représentants, Une nouvelle trame plus dangereuse encore que les autres était donc ourdie contre la liberté. Des hommes qui portaient jusqu’à l’exagération les principes révolutionnaires, qui demandaient à grands cris une sanglante insurection lorsque le peuple n’avait plus à dévoiler et à punir que leur profonde hypocrisie, ces hommes accablés de la faveur nationale qu’ils ne devaient qu’à des clameurs hardies, l’étonnant degré de fortune et de renommée où les avait élevé le peuple trop confiant, ces hommes ont donc trahi leur secret perfide, leur masque est tombé et la France étonnée voit en eux les plus fourbes des traîtres, revêtus des saintes livrées du patriotisme. Us voulaient les nouveaux factieux, ils voulaient élever leur grandeur criminelle sur les débris de l’autorité nationale et monter au pouvoir suprême à travers les corps ensanglantés des plus fidèles représentants du peuple; ils voulaient confondre dans la même tombe les patriotes et l’ami des tyrans, l’homme vertueux et l’homme corrompu; ils voulaient anéantir jusqu’au nom sacré de liberté et d’égalité; mais le génie de l’humanité veillait sur le peuple magnanime qui a proclamé la République et sonné la dernière heure des tyrans. La foudre lancée du haut de la Montagne a consumé ces coupables ambitieux, ils ne sont plus. Et comment s’étaient-ils flattés de réussir dans leurs parricides projets ? Pensaient-ils que nous consentirions à perdre le fruit de cinq années de souffrances et de sacrifices pour servir de nouveaux maîtres, plus odieux encore que les premiers ?... Les monstres. Us ne connaissent point le peuple qu’ils voulaient enchaîné; ils n’avaient calculé que leur audace et leur scélératesse; ils avaient méconnu ou feint de méconnaître l’ascendant irrésistible de la vertu républicaine. Oui, nous l’espérons et notre espérance ne sera point vaine, la liberté sortira triomphante de la crise sacrilège des rois et leurs dignes amis. Nous aurons la République; mais pour accélérer ces hautes destinées qui nous sont promises et que nous atteindrons, il faut que le mouvement révolutionnaire imprimé au gouvernement ne soit point ralenti; il faut que la terreur, ce mobile salutaire dans une terre de révolution reste à l’ordre du jour tant que le sol de la France sera souillé par la présence des amis de la tyrannie. Représentants, c’est à vous que le peuple a remis le soin de sa vengeance. Tandis que d’une main, vous continuez de tracer ces lois immortelles qui consolident la liberté, qui glacent d’effroi l’âme des tyrans, de l’autre frappez (1) C 303, pl. 1111, p. 12; J. Sablier, n° 1312. les conspirateurs, les malveillants et les traîtres; que le glaive de la loi soit suspendu sur toutes les têtes coupables, et que la vindicte nationale n’ait d’autre base, n’ait d’autre limite que cet action sublime et consolateur; le salut du peuple est la suprême loi. Pour nous, habitants des campagnes, nous qui nourris loin de l’intrigue des cités et plus rapprochés de la nature, ne connaissons d’autre maître et d’autre guide que la loi, d’autre passion que celle de la liberté et d’autre ambition que celle de voir la République consolidée; nous qui, échauffés par le soleil bienfaisant du Midi, portons dans nos âmes ces passions fortes et généreuses qui repoussent la bassesse et la cupidité; lorsque l’intrigue ou la malveillance chercheront à nous précipiter dans le crime ou même dans l’erreur, nous tournerons nos regards vers cette cité septentrionale qui fut le berceau de la liberté; là, nous contemplerons la représentation nationale dont le peuple lui a confié le dépôt, et forts de cette boussole nous naviguerons avec audace sur la mer orageuse de la liberté, à travers les écueils de l’ambition et de l’intérêt personnel. Guerre aux tyrans, aux factieux, aux intrigants, aux ambitieux, aux fanatiques, aux fédéralistes, vive la Convention nationale, vive la République une, indivisible et démocratique. » Martin, Richard, Mevolhon, Garnier, Audibert, Perrin, Trichaud, Perrin, Bancrase, Auber-gier, Mondet, Raffin, Joursin, Billaud, Arnaud, Fiévière, Billaud, Mérothon, Méré. P [Le C. révol. de Vie, à la Conv.; s.d.] (1). « Génies tutélaires de la France, fermes soutiens de la liberté, sentinelles vigilantes de toutes les trâmes et complots formés contre nous, vous avez découvert et déjoué la conspiration la plus affreuse, qui avait été ourdie par des monstres infernaux. Oui, ces Catilina, ces Céthégus, ces Lentulus... ont expié la peine due aux forfaits qu’ils méritaient. Intrépides dans votre poste, les poignards dirigés contre vous loin d’abattre votre courage et de vous inspirer de la terreur ont accru votre fermeté. Sortie du sein des orages et des dangers les plus grands, vous défendez sans relâche notre liberté, à laquelle tant d’ennemis abattus ont attenté, et contre laquelle conspirent chaque jour tant d’autres qui ne peuvent se faire à l’égalité. La cause de la liberté, intéressant tous les vrais républicains et le Comité de surveillance de Vie, n’étant composé que de pareils hommes, mettra tout en œuvre pour vous aider à terrasser les ennemis et à les déterrer partout où ils pourront exister. A votre exemple, animés du même courage et du même amour pour la patrie, les périls les plus grands, la mort même ne les forcera point à quitter leur poste. Gardez aussi le vôtre, illustres représentants, (!) C 302, pl. 1096, p. 27.