13 [Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [6 juillet 1791.) établie aujourd’hui dans les corps. Nous vous engageons donc, au nom de notre honneur, au nom du roi et de la patrie, à venir nous joindre ici le plus tôt que vous pourrez. Vous y retrouverez vos officiers. Votre régiment est où est la majorité de vos officiers, où il y a de l’honneur à acquérir. « Nous nous reverrons comme des compagnons d’armes, dignes de partager avec nous la gloire de sauver l’Etat et le roi. « C’est dans ces sentiments que nous sommes, etc.... Signé : de Bey, de Fonterieux, le chevalier de Gaston, Georges de Montessuy, le chevalier Guidon, le chevalier d’Alneim, de Laclos, de Fresquières, le comte de Leumont, de Finance, de Clesieux. » Voici maintenant la lettre dressée à M. Schmidt, sous-ofticier du même corps. « Mons, le 25 juin 1791 « Monsieur le comte d’Artois, qui a les pleins pouvoirs du roi, déclare par un manifeste que tous les officiers français qui viendront se joindre à lui pour secourir l’Etat, et contribuer à conserver au roi son autorité légitime, conserveront leur rang, et jouiront de leur solde et des émoluments attachés à leur grade; voici le moment, mon cher Schmidt, de vous distinguer. « Je suis chargé de vous assurer, de la part de M. le comte delà Châtre, premier gentilhomme de monseigneur te comte d’Artois, qui est ici, et de la part de M. de Bey et de tous nos officiers, que vous serez fait officier en arrivant ici, si vous pouvez parvenir à amener avec vous 25 ou 30 chasseurs, et vous prie d’être assuré du sincère attachement avec lequel je suis votre sincère ami. » Cette lettre est sans signature; elle se termine par un postsrriptum ainsi conçu : « P. S. Vous aurez soin, quelque parti que vous preniez, de brûler cette lettre. Vous ne devez rien craindre en vous ouvrant vis-à-vis Boeherori : M. de Bonnechose connaît sa façon de penser, de de même que celle d’Alifier. » Messieurs, je demande qu’en renvoyant ces lettres aux comités des recherches et des rapports, il soit donné des marques de votre satisfaction aux soldats patriotes (Oui! oui!), et que cette satisfaction soit exprimée par un décret. (L’Assemblée ordonne le renvoi des lettres ci-dessus à ses comités des rapports et des recherches; elle décrète en outre qu’il sera fait mention honorable dans le procès-verbal de la conduite estimable des chasseurs de Gévaudan et de M. Schmidt.) M. Merlfu. Je demande à l’Assemblée la permission de lire une lettre, e n quatre lignes, des amis de la Constitution de Dunkerque , en date du 3 juillet 1791 : « Nous nous empressons de vous faire passer une copie authentique de quelques pièces dont nous avons déposé les originaux à notre munich palité : vous pourrez vous convaincre de la coalition et des trames odieuses des ci-devant nobles, de notre ci-devant clergé. Nous envoyons les mêmes copies aux municipalités de Lille et de Saint-Omer, et au directoire du département du Nord. La société désirerait que vous voulussiez en donner connaissance à l’Assemblée nationale. » Voici la première lettre ; « Nos affaires von t au mieux, mon cher Dequem : tout a été définitivement arrêté, le 1er du mois passé. Le jour même est fixé; mais on ne Je connaît pas encore, n’ayant eu qu’un entretien, de cinq minutes avec M. le marquis de laQueuille. Je ne puis te donner d’autres détails, j’en saurai peut-être davantage aujourd’hui, lui ayant donné un rendez-vous pour quatre heures et demie. Dis à M. l’abbé de Baint-Bertin, que je me suis si exactement acquitté de sa commission que j'ai été le premier à lui apprendre la malheureuse nouvelle de la saisie de l’argent : . » Il veut parler des 2,500,000 livres dont l’exportation a été arrêtée «... il en a été consterné et a où expédier hier à trois heures un courrier à M. le comte d’Artois, qui en sera sûrement affecté. Tu feras bien, je pense, de ne point révéler celaà messieurs du colonel-général, ayant des preuves de leur peu de confiance en nous, et même de leur indiscrétion. Cette catastrophe est fâcheuse pour nos indigents; mais cela, j’espère, n’empêchera pas qu’ils soient des nôtres. « Je resterai ici au moins 8 jours ..... » La lettre est de Bruxelles « ...... et je ne retournerai pointa Dunkerque que je n’aie tout disposé pour le mieux. S’il arrivait quelque chose d’intéressant, je te le f rai savoir par l’entremise de M. l’abbé ùe Saint-Bertin. 11 est prudent de se préparer de manière à n’avoir plus qu’à mettre le pied dans l’étrier. Dis à Davignot que je le prie de se conformer expressément à ce que je lui ai dit par mes lettres. S’il en recevait une de Rouen, il faudra aussi qu’il me l’envoie à l’adresse que je lui ai laissée. Si tu veux m’écrire, tu t’en serviras aussi. Adieu. « J’ai fait une chute hier soir : c’est ce qui fait que j’écris si mal. Brûle ma lettre aussitôt que tu l’auras lue. On dit qu’il arrive ici un détachement de 4,000 hommes. « Si tu as quelque chose à me communiquer, écris-moi. Je loge kl’ Hôtel royal, où l’on me connaît sous mon véritable nom. » A cette lettre est jointe la copie d’une autre lettre signée de l’individu qui écrit celle dont je viens de vous donner lecture; comme elle est très indifférente, je ne crois pas devoir vous la lire, de même que je trouve prudent de ne pas vous instruire de la signature. Je vais maintenant vous donner lecture de la copie d’une lettre sans date ni signature, trouvée dans la chambre d’un des officiers fugitifs du 22e régiment d’infanterie; il paraît, Messieurs, par la tournure de cet écrit, qu’il est adressé à M. d’Artois. « Nos sentiments vous sont connus depuis plusieurs mois : nous les avons manifestés d’une manière non équivoque. Ces sentiments sont toujours les mêmes. Résolus à marcher sous vos drapeaux, nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour être à vos ordres. M. de la Queuille, auquel nous en avons fait part et avec lequel nous avons entretenu correspondance, pourra vous assurer de notre zèle, qui nous porte à nous sacrifier pour votre cause et celle de notre roi et de sa famille. Nos équipages sont prêts ; mais nous devons à la bonne cause d’attendre de nouveaux ordres; le départ du roi et de la famille royale peut avoir occasionné des changements dans Vos projets. Nous attendrons des éclaircissements à ce sujet parM. J uclacq; eu attendant, vous pouvez compter sur nous, au premier signal. Nous vous prions d’envisager la pureté de nos intentions et de ne pas nous confondre dans la foule de ceux que les circonstances seules décident et qui