[Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [10 avril 1790.] 531 droits ordinaires, et qu’elles ne pourront être tenues du paiement du double droit. Les deux amendements mis aux voix, 1 Assemblée nationale rend le décret suivant: L’Assemblée nationale, instruite par son comité des finances que son décret du 18 janvier dernier, sanctionné par Sa Majesté le même mois, avait été abusivement interprété dans différentes municipalités du rovaurae, a déclaré: « Que par ledit décret du 18 janvier, elle n’a entendu exempter de la formalité du contrôle et de ceux du papier timbré pour les lieux où il est en usage, que les actes relatifs aux élections des municipalités, corps administratifs, délibérations, et généralement tous les actes de pure administration intérieure, et qu’à l’égard de tous autres actes ci-devant assujettis aux droits de contrôle et de formule, ils continueront d’y êire sujets comme par le passé, sans rien préjuger sur le contrôle des ventes et aliénations à faire aux municipalités qui, pour une fausse interprétation du décret du 18 janvier, se seraient dispensées de la formule et du contrôle de quelques actes qui y étaient sujets, ils seront soumis aux droits ordinaires sans aucune contravention. » M. de Cernou, au nom du comité des finances, fait un rapport sur l’emploi des impositions des anciens privilégiés pour les six derniers mois de l’année 1789. Il propose un mode de répartition du produit de cette imposition sur les anciens tail-lables de chaque province, au soulagement desquels elle a été décrétée le 4 août. M. Thibault, curé de Souppes , demande la questiou préalable sur le projet de décret, attendu que des motions semblables ont été rejetées des décrets précédents. M. Toldel appuie la demande de la question préalable. L’Assemblée, consultée, décide qu’il n’y a pas lieu à délibérer. , M. le Président annonce un don patriotique de 1,515 livres en argent, fait par une association de plusieurs demoiselles de Versailles et qu’il reçoit à l’instant. Voici la lettre qui accompagne ce don : Lorsque toutes les villes, toutes les communautés de ce vaste Empire s’empressent d’adresser au Sérial auguste de la nation l’hommage de leur respect et de leur soumission à ses décrets, vous ne dédaignerez pas celui d’une association de demoiselles de la ville de Versailles, qui, jalouses de brûler sur l’autel de la patrj# le pur encens de la reconnaissance, et de prononcer entre elles le serment d’être fidèles à la nation, à la loi, se sont réunies ensemole pour y voter un don patriotique qui a produit une somme d • 1,515 livres. a Portion faible et timide de la société, nous n’avons à offrir que des vœux impuissants pour le maintien de la constitution qui s’achève ; mais animées, comme nous le sommes, des sentiments du plus ardent patriotisme, si fa force n’est point notre partage, nous avons du moins celle de la persuasion pour soutenir le courage des défenseurs de la liberté et notre zèle à cet égard ne s’éteindra jamais. « Daigne la main qui gouverne les nations protéger vos grands travaux, répandre le bonheur sur la plus belle monarchie de l’univers et donner à notre ville affligée les beaux jours que des nuages eut obscurcis ! » L’Assemblée donne les plus grands applaudissements au patriotisme de ces jeunes citoyennes. M. le président est autorisé à leur écrire que l’Assemblée accepte leur offre et leur témoigne toute sa satisfaction. M. le Président fait part à l’Assemblée d’une lettre de M. Necker, relative à une demande de crédit pour le service des mois d'avi'il et de mai. Elle est ainsi conçue: « Monsieur le Président, j’avais prévenu l’Assemblée nationale, dans mon mémoire du 6 mars, que l'administration des finances aurait besoin d’un crédit de 40,000,000 pour remplir le service des mois d’avril et de mai; j’avais prié MM. du comité des douze d’en entretenir l’Assemblée nationale; ils ont jugé plus convenable que je m’adresse directement à elle : ce que je fais de la part du roi. Aucune circonstance favorable, ni à l’accroissement prochain des revenus, ni à la réduction des besoins, n’a eu lieu depuis les calculs du 6 mars; tout au contraire: ainsi, ie crédit auprès de la caisse d’escompte sera nécessairë indispensablement au moins pour 20,000,000, à la fin de la semaine prochaine, afin de satisfaire aux paiements du reste du mois et des commencements de l’autre. Je sollicite donc de la part de Sa Majesté le décret nécessaire. Cette disposition devient instante, parce que les administrateurs de la caisse d’escompte ne pourront agir peut-être qu’après avoir pris l’avis des actionnaires ou du moins d