20 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE cesserons pas de surveiller les ennemis de la liberté qui, malgré toutes leurs scélératesses ne sauraient empêcher qu’il ne soit vrai de dire : Les français ont juré de vivre libres ! ils le seront car ils ont aussi juré de garder à la vertu un amour éternel ! Vive la liberté ! Vive la République, une et indivisible » (1) . g [L’ORATEUR de la sect11 du fg de Montmartre.'] « Législateurs, La section du faubourg Montmartre vient dans votre sein partager avec vous les douces émotions que nos cœurs ont ressenties à l’heureuse nouvelle que deux des représentans du peuple ont échappé à la fureur des assassins. C’est en vain que nos lâches ennemis emploient les moyens les plus affreux pour troubler la félicité que nous assure un gouvernement fondé sur des principes éternels; c’est en vain qu’ils fanatisent des monstres faibles et crédules pour servir leurs détestables complots. Ce Dieu de justice qu’ils ont toujours outragé et que vous servez si bien saura vous garantir des maux dont ils veulent nous accabler. Que les conspirateurs apprennent encore que les secousses que nous avons éprouvées depuis la révolution n’on fait qu’alimenter notre courage abattu sous le seul despotisme. Oui ! Législateurs, les grands principes qui dirigent nos travaux ne cesseront d’animer le courage des patriotes qui veilleront plus que jamais à votre sûreté, mais, Citoyens, si nous remplissons envers vous cette tâche honorable, n’oubliez pas votre devoir envers vos défenseurs en exposant indirectement des jours qui sont notre propriété la plus chère, et que nous défendrons comme le plus beau présent du ciel. Reparaissez ici, compagnons généreux des travaux civiques de nos libérateurs pour prix de vos travaux, entendez nos serments qui sont de mourir en vous servant. Et toi, Dieu de justice qui commande à la nature, toi qui du haut de ton empire contemples notre amour pour la vertu, répands sur les enfans de la patrie cet esprit d’union, de la chute des rois terrible avant coureur. Vous aussi, peuple qui m’entendez, unissez-vous à ma faible voix ! Que vos transports d’allégresse soient pour nos législateurs un nouveau gage de l’amour des Français et pour prix de leur attachement, qu’ils restent à leur poste » (2) . h [L’ORATEUR de la secf1 du Panthéon français .] « Citoyens, Législateurs, Lorsque la représentation nationale est menacée, le peuple entier est menacé lui-même, car ses représentons et lui ne font qu’un. (1) C 306, pl. 1156, p. 19, signé Gellé (vice-présid.) , Cardy ( secret .), Aubergt (secrét.-adj .) ; Mon., XX, 566. (2) C 306, pl. 1156, p. 18, signé Hervet (présid.); Mon., XX, 566. La section du Panthéon français a frémi comme vous du coup qu'un intame assassin voulait porter à deux de vos collègues. Elle veut partager avec vous la joie qu elle éprouve en voyant que 1 Etre Suprême a venté sur des jours précieux à la chose publique. Qu’ils sont vils les ennemis de la liberté. Tandis que le peuple français met la vertu à l’ordre du jour, ns y mettent ia scélératesse et la perfidie. Crimes publics, crimes privés, voilà les crimes dont ils attendent un triomphe éphemere. Sur le champ de bataille, à peine osent-ils nous regarder en face, tout leur courage consiste à s'envelopper des ténèbres de 1a nuit, des voiles de ia trahison, et à porter traxteusement leurs coups dans l’ombre. Qu'ils sachent donc ces aveugles ennemis de la République que le régné du crime est passé, que tous leurs efforts seront vains et qu’ils ne feront qu'ajouter s’il se peut à notre haine pour la tyrannie. Qu’ils sachent que chacun de leurs crimes centuple nos vertus ! N’ont-ils pas une preuve frappante dans notre conduite à la mort de Marat et de Lepelletier ? et dernièrement encore dans le dévouement sublime de ce citoyen qui, s’est sacrifié tout entier pour un représentant du peuple. Législateurs, l’issue de ce dernier complot offre un heureux présage; le génie de la liberté couvrira désormais de son égide ses incorruptibles défenseurs. L’anglais et l’autrichien ne peuvent plus nous opposer, soit au dedans, soit au dehors que les accès impuissants de la rage ou du désespoir. Mais dussent-ils avoir encore quelqu’apparence de succès, les républicains sont debout et les citoyens de la section du Panthéon français ont juré de vous entourer en masse et de faire à chaque représentant du peuple un rempart de leurs corps » (1) . t [L’ORATEUR de la sec f1 de Marat.] « Législateurs, La section de Marat, profondément indignée à la nouvelle de l’attentat horrible médité contre deux représentans du peuple, L’Etre Supprëme, n’en doutons pas, les a préservés des coups dirigés contre eux. Citoyens représentans, hommes courageux et plein d’énergie, vous que la mort ne peut effrayer parce que vous avez sacrifié votre existence à la patrie et au bonheur du genre humain, jouissez du prix de vos vertus, de la confiance et de l’intérêt que vous inspirez à toute la République; que l’envie et les fureurs du fanatisme expirent à vos pieds. Votre courage et votre sang-froid sont faits pour les étonner et les confondre. Les républicains sont vos amis, ils vous entourent et vous feraient, comme le brave Geffroy que nous admirons, un rempart de leur corps. Si vous aviez encore des dangers à courir, ces dangers sont les nôtres. Mais non ! (1) C 306, pl. 1156, p. 17, signé Paris, Lardet, Châtelain, Dumas, Serieys, Belliot (présid.), Dumas (vice-présid.), Morlet (vice-secrét.) , Cordier (secret.), Desgriruger (secret, gén .); Mon., XX, 566. 20 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE cesserons pas de surveiller les ennemis de la liberté qui, malgré toutes leurs scélératesses ne sauraient empêcher qu’il ne soit vrai de dire : Les français ont juré de vivre libres ! ils le seront car ils ont aussi juré de garder à la vertu un amour éternel ! Vive la liberté ! Vive la République, une et indivisible » (1) . g [L’ORATEUR de la sect11 du fg de Montmartre.'] « Législateurs, La section du faubourg Montmartre vient dans votre sein partager avec vous les douces émotions que nos cœurs ont ressenties à l’heureuse nouvelle que deux des représentans du peuple ont échappé à la fureur des assassins. C’est en vain que nos lâches ennemis emploient les moyens les plus affreux pour troubler la félicité que nous assure un gouvernement fondé sur des principes éternels; c’est en vain qu’ils fanatisent des monstres faibles et crédules pour servir leurs détestables complots. Ce Dieu de justice qu’ils ont toujours outragé et que vous servez si bien saura vous garantir des maux dont ils veulent nous accabler. Que les conspirateurs apprennent encore que les secousses que nous avons éprouvées depuis la révolution n’on fait qu’alimenter notre courage abattu sous le seul despotisme. Oui ! Législateurs, les grands principes qui dirigent nos travaux ne cesseront d’animer le courage des patriotes qui veilleront plus que jamais à votre sûreté, mais, Citoyens, si nous remplissons envers vous cette tâche honorable, n’oubliez pas votre devoir envers vos défenseurs en exposant indirectement des jours qui sont notre propriété la plus chère, et que nous défendrons comme le plus beau présent du ciel. Reparaissez ici, compagnons généreux des travaux civiques de nos libérateurs pour prix de vos travaux, entendez nos serments qui sont de mourir en vous servant. Et toi, Dieu de justice qui commande à la nature, toi qui du haut de ton empire contemples notre amour pour la vertu, répands sur les enfans de la patrie cet esprit d’union, de la chute des rois terrible avant coureur. Vous aussi, peuple qui m’entendez, unissez-vous à ma faible voix ! Que vos transports d’allégresse soient pour nos législateurs un nouveau gage de l’amour des Français et pour prix de leur attachement, qu’ils restent à leur poste » (2) . h [L’ORATEUR de la secf1 du Panthéon français .] « Citoyens, Législateurs, Lorsque la représentation nationale est menacée, le peuple entier est menacé lui-même, car ses représentons et lui ne font qu’un. (1) C 306, pl. 1156, p. 19, signé Gellé (vice-présid.) , Cardy ( secret .), Aubergt (secrét.-adj .) ; Mon., XX, 566. (2) C 306, pl. 1156, p. 18, signé Hervet (présid.); Mon., XX, 566. La section du Panthéon français a frémi comme vous du coup qu'un intame assassin voulait porter à deux de vos collègues. Elle veut partager avec vous la joie qu elle éprouve en voyant que 1 Etre Suprême a venté sur des jours précieux à la chose publique. Qu’ils sont vils les ennemis de la liberté. Tandis que le peuple français met la vertu à l’ordre du jour, ns y mettent ia scélératesse et la perfidie. Crimes publics, crimes privés, voilà les crimes dont ils attendent un triomphe éphemere. Sur le champ de bataille, à peine osent-ils nous regarder en face, tout leur courage consiste à s'envelopper des ténèbres de 1a nuit, des voiles de ia trahison, et à porter traxteusement leurs coups dans l’ombre. Qu'ils sachent donc ces aveugles ennemis de la République que le régné du crime est passé, que tous leurs efforts seront vains et qu’ils ne feront qu'ajouter s’il se peut à notre haine pour la tyrannie. Qu’ils sachent que chacun de leurs crimes centuple nos vertus ! N’ont-ils pas une preuve frappante dans notre conduite à la mort de Marat et de Lepelletier ? et dernièrement encore dans le dévouement sublime de ce citoyen qui, s’est sacrifié tout entier pour un représentant du peuple. Législateurs, l’issue de ce dernier complot offre un heureux présage; le génie de la liberté couvrira désormais de son égide ses incorruptibles défenseurs. L’anglais et l’autrichien ne peuvent plus nous opposer, soit au dedans, soit au dehors que les accès impuissants de la rage ou du désespoir. Mais dussent-ils avoir encore quelqu’apparence de succès, les républicains sont debout et les citoyens de la section du Panthéon français ont juré de vous entourer en masse et de faire à chaque représentant du peuple un rempart de leurs corps » (1) . t [L’ORATEUR de la sec f1 de Marat.] « Législateurs, La section de Marat, profondément indignée à la nouvelle de l’attentat horrible médité contre deux représentans du peuple, L’Etre Supprëme, n’en doutons pas, les a préservés des coups dirigés contre eux. Citoyens représentans, hommes courageux et plein d’énergie, vous que la mort ne peut effrayer parce que vous avez sacrifié votre existence à la patrie et au bonheur du genre humain, jouissez du prix de vos vertus, de la confiance et de l’intérêt que vous inspirez à toute la République; que l’envie et les fureurs du fanatisme expirent à vos pieds. Votre courage et votre sang-froid sont faits pour les étonner et les confondre. Les républicains sont vos amis, ils vous entourent et vous feraient, comme le brave Geffroy que nous admirons, un rempart de leur corps. Si vous aviez encore des dangers à courir, ces dangers sont les nôtres. Mais non ! (1) C 306, pl. 1156, p. 17, signé Paris, Lardet, Châtelain, Dumas, Serieys, Belliot (présid.), Dumas (vice-présid.), Morlet (vice-secrét.) , Cordier (secret.), Desgriruger (secret, gén .); Mon., XX, 566.