294 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE L’administration générale du district de Cherbourg, bien convaincue de celle de la Convention nationale, a frémi d’indignation à la nouvelle des dangers qu’elle a courue, et à la lecture des noms des conspirateurs, un cri d’horreur s’est fait entendre dans tous les points de la salle de ses séances; mais il a bientôt été remplacé par celui, si cher à vos cœurs, de : « vive la Convention nationale, une et indivisible comme la République, et périssent les traîtres ! ». Citoyens, ce cri a non seulement retenti jusqu’à vous, mais encore il va se faire entendre jusqu’aux rives qu’habite le léopard britannique. Citoyens soldats, soldats citoyens, c’est sans-doute le dernier tour de force des tyrans à l’agonie, mais qu’une juste surveillance soit sans cesse à l’ordre du jour. En conséquence, jurons donc que nous serons toujours debout pour soutenir la liberté et la Convention nationale toutes les fois qu’elle sera en péril. Et nous serrant plus que jamais, crions avec l’enthousiasme et la fermeté qu’exige [nt] de grands événements : Vive la République, une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Périssent les tyrans et les traîtres ! En assemblée générale de l’administration du district de Cherbourg, le 13 thermidor, deuxième année de la République française, une et indivisible. Sont signés, les administrateurs du district de Cherbourg, et Devillere agent national. Par l’administration du district de Cherbourg; Signé Leportier, secrétaire. Certificat conforme au registre. Leportier, secrétaire. (1). g'" [Les administrateurs du distr. de Besançon {2), à la Conv.; Besançon, 14 therm. II] (3). Citoyens représentans, Jusques à quand enfin le peuple français sera-t-il en but à la scélératesse, à l’injustice, à la perfidie des assassins de la liberté ? Jusques à quand la représentation, ce foyer de vertus, d’énergie et de courage, aura-t-elle à lutter contre des conspirateurs ? Robespierre, cet audacieux Cromwel, ce Catilina du siècle, masque des vertus républicaines, avait éguisé des poignards pour frapper la nation française dans la personne de ses représentants. Il voulait recréer, sur les débris fumans de la statue de la liberté, le règne de la tyrannie, de l’esclavage !... Il n’est plus, ce monstre de la nature, et, déjà, une partie de ses complices l’ont suivi dans les (1) A Cherbourg, de l’imprimerie de Clamorgam, imprimeur national. (2) Doubs. (3) C 312, pl. 1244, p. 15. Mentionné par B?n, 29 therm. (2e suppl1). ombres de la nuit. Qu’ils renaissent de leurs propres cendres, ces vils despotes pour expier de nouveau leurs forfaits aussi longtemps qu’ils devaient être funestes à la liberté ! Que la France soit vengée ! Que la liberté triomphe ! Que les hommes qui sont assez osés pour conspirer contre elle descendent dans leur tombe pour partager leur sort, et se nourrir éternellement des remords qui les rongent ! Qu’ils apprennent, ces scélérats forcenés, que la massue de la vengeance nationale saura les atteindre, sous quelques rapports qu’ils se présentent. Que le dieu de la liberté veille sans cesse sur les destinées de la France, et qu’il ne permettra pas que son plus bel ouvrage soit jamais flétri par des mains parricides. Oui, citoyens représentans, vous venés de vous montrer encore une fois dignes de la confiance qui vous honore. La juste sévérité de vos mesures est une victoire éclatante pour les républicains. Elle a fait pâlir les traîtres, et rentrer dans la poussière les conspirateurs. Continués avec courage vos pénibles travaux. Les républicains vous seconderont de toutes leurs forces. Ils périront autour de vous en se serrant contre la statue de la liberté, ou ils la porteront triomphante chez les esclaves les plus reculés. Méfiés-vous, citoyens représentans, de l’influence des grands génies. Ils ne parlent que de vertus et de justice, et leurs actions sont presque toujours un tissu d’immoralité et de tyrannie; l’ambition les tourmente; ils veulent régner et ne cherchent à se populariser que pour mieux assassiner le peuple qu’ils ont séduit et trompé. Accoutumons-nous aussi à n’accorder nos hommages qu’après que l’homme a cessé d’exister pour sa patrie et qu’il l’a servi[e] constamment avec fidélité. Tels sont, citoyens représentans, les sentiments d’indignation et de courage que nous ont inspirés les crimes des scélérats qui viennent de disparaître du sol sacré de la liberté. Ils seront pour toujours gravés dans nos cœurs; nous les transmettrons à nos neveux pour les fortifier contre les traîtres, les despotes et leurs esclaves. Odille, Dormoy, Bregand, Herard, Joly, Lambert, Barrey, Magnin, Guyot, Beuniol, N. Si-t monnot, Raindouze (agent nat.). h'" [Les administrateurs du distr. d’Hazebrouck{\) à la Conv.; Hazebrouck, 14 therm. II] (2). Réunis hier soir à la société populaire d’Ha-zebrouck, nous vous avons exprimés collectivement nos sentimens sur la découverte de la trahison de l’infâme Robespierre, sur sa punition et celle de ses complices. Nous nous empressons, citoiens représentans, de vous en adresser aujourd’hui le témoignage particulier. (1) Nord. (2) C 312, pl. 1244, p. 21. Mentionné par Efn, 28 therm. (1er suppl1). 294 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE L’administration générale du district de Cherbourg, bien convaincue de celle de la Convention nationale, a frémi d’indignation à la nouvelle des dangers qu’elle a courue, et à la lecture des noms des conspirateurs, un cri d’horreur s’est fait entendre dans tous les points de la salle de ses séances; mais il a bientôt été remplacé par celui, si cher à vos cœurs, de : « vive la Convention nationale, une et indivisible comme la République, et périssent les traîtres ! ». Citoyens, ce cri a non seulement retenti jusqu’à vous, mais encore il va se faire entendre jusqu’aux rives qu’habite le léopard britannique. Citoyens soldats, soldats citoyens, c’est sans-doute le dernier tour de force des tyrans à l’agonie, mais qu’une juste surveillance soit sans cesse à l’ordre du jour. En conséquence, jurons donc que nous serons toujours debout pour soutenir la liberté et la Convention nationale toutes les fois qu’elle sera en péril. Et nous serrant plus que jamais, crions avec l’enthousiasme et la fermeté qu’exige [nt] de grands événements : Vive la République, une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Périssent les tyrans et les traîtres ! En assemblée générale de l’administration du district de Cherbourg, le 13 thermidor, deuxième année de la République française, une et indivisible. Sont signés, les administrateurs du district de Cherbourg, et Devillere agent national. Par l’administration du district de Cherbourg; Signé Leportier, secrétaire. Certificat conforme au registre. Leportier, secrétaire. (1). g'" [Les administrateurs du distr. de Besançon {2), à la Conv.; Besançon, 14 therm. II] (3). Citoyens représentans, Jusques à quand enfin le peuple français sera-t-il en but à la scélératesse, à l’injustice, à la perfidie des assassins de la liberté ? Jusques à quand la représentation, ce foyer de vertus, d’énergie et de courage, aura-t-elle à lutter contre des conspirateurs ? Robespierre, cet audacieux Cromwel, ce Catilina du siècle, masque des vertus républicaines, avait éguisé des poignards pour frapper la nation française dans la personne de ses représentants. Il voulait recréer, sur les débris fumans de la statue de la liberté, le règne de la tyrannie, de l’esclavage !... Il n’est plus, ce monstre de la nature, et, déjà, une partie de ses complices l’ont suivi dans les (1) A Cherbourg, de l’imprimerie de Clamorgam, imprimeur national. (2) Doubs. (3) C 312, pl. 1244, p. 15. Mentionné par B?n, 29 therm. (2e suppl1). ombres de la nuit. Qu’ils renaissent de leurs propres cendres, ces vils despotes pour expier de nouveau leurs forfaits aussi longtemps qu’ils devaient être funestes à la liberté ! Que la France soit vengée ! Que la liberté triomphe ! Que les hommes qui sont assez osés pour conspirer contre elle descendent dans leur tombe pour partager leur sort, et se nourrir éternellement des remords qui les rongent ! Qu’ils apprennent, ces scélérats forcenés, que la massue de la vengeance nationale saura les atteindre, sous quelques rapports qu’ils se présentent. Que le dieu de la liberté veille sans cesse sur les destinées de la France, et qu’il ne permettra pas que son plus bel ouvrage soit jamais flétri par des mains parricides. Oui, citoyens représentans, vous venés de vous montrer encore une fois dignes de la confiance qui vous honore. La juste sévérité de vos mesures est une victoire éclatante pour les républicains. Elle a fait pâlir les traîtres, et rentrer dans la poussière les conspirateurs. Continués avec courage vos pénibles travaux. Les républicains vous seconderont de toutes leurs forces. Ils périront autour de vous en se serrant contre la statue de la liberté, ou ils la porteront triomphante chez les esclaves les plus reculés. Méfiés-vous, citoyens représentans, de l’influence des grands génies. Ils ne parlent que de vertus et de justice, et leurs actions sont presque toujours un tissu d’immoralité et de tyrannie; l’ambition les tourmente; ils veulent régner et ne cherchent à se populariser que pour mieux assassiner le peuple qu’ils ont séduit et trompé. Accoutumons-nous aussi à n’accorder nos hommages qu’après que l’homme a cessé d’exister pour sa patrie et qu’il l’a servi[e] constamment avec fidélité. Tels sont, citoyens représentans, les sentiments d’indignation et de courage que nous ont inspirés les crimes des scélérats qui viennent de disparaître du sol sacré de la liberté. Ils seront pour toujours gravés dans nos cœurs; nous les transmettrons à nos neveux pour les fortifier contre les traîtres, les despotes et leurs esclaves. Odille, Dormoy, Bregand, Herard, Joly, Lambert, Barrey, Magnin, Guyot, Beuniol, N. Si-t monnot, Raindouze (agent nat.). h'" [Les administrateurs du distr. d’Hazebrouck{\) à la Conv.; Hazebrouck, 14 therm. II] (2). Réunis hier soir à la société populaire d’Ha-zebrouck, nous vous avons exprimés collectivement nos sentimens sur la découverte de la trahison de l’infâme Robespierre, sur sa punition et celle de ses complices. Nous nous empressons, citoiens représentans, de vous en adresser aujourd’hui le témoignage particulier. (1) Nord. (2) C 312, pl. 1244, p. 21. Mentionné par Efn, 28 therm. (1er suppl1).