SÉANCE DU 12 BRUMAIRE AN III (2 NOVEMBRE 1794) - N° 3 313 i [Extrait du registre des délibérations de la société populaire régénérée des sans-culottes de la commune d’Eu, en séance extraordinaire le 21 vendémiaire an III] (41) Liberté, Égalité, Fraternité. Présidence du citoyen Le Seigneur. Line adresse de la Convention aux Français a été entendue avec les plus vifs transports. Fondée sur les principes immuables de la sagesse, de la justice et de la vérité, elle ne pouvait produire un effet different sur les vrais patriotes, sur de bons citoyens qui ne voient leur bien particulier que dans le bien public. Livrée toute entière à ces sentimens, sur la motion renouvelée d’un de ses membres, la société arrête qu’elle fera une adresse à la Convention pour la féliciter de son succès et pour l’assurer que la société se réunira toujours a elle comme à son centre; cet arrêté est reçu de l’assemblée avec applaudissemens et le comité de correspondance est chargé de son exécution. Collationné. Le Seigneur, président, Masse, secrétaire. [La société populaire régénérée des sans-culottes de la commune d’Eu à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III] (42) Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Représentans, Agrées nos félicitations sur la série des victoires remportées par nos braves Armées : ce sont les fruits de l’énergie Républicaine dont vous avés embrasé les âmes. Pénétrés des sublimes principes développés dans votre adresse au peuple françois, nous venons vous jurer de ne nous en écarter jamais, et de ne cesser de les propager; ils sont depuis longtems gravés dans nos coeurs, ces principes sacrés. Enfin l’erreur sera donc pardonnée, la persuasion et l’humanité seront les remèdes appliqués à l’égarement, nous retrouverons des frères, que la terreur et la crainte nous avoient enlevés et la République acquerrera de nouveaux deffenseurs. Mais il est des intriguans, des agitateurs, des factieux, des dominateurs, des hommes de sang, enfin, qui se meuvent en tous sens et sous divers masques, pour diviser les citoyens, parce que le trouble et l’anarchie peuvent seuls les soustraire à la justice qui les attend : ceux-là, Représentans, doivent être terrassés sous la massue Républicaine ; ils sont les ennemis éternels du peuple et conséquemment l’exécration de la nature entière. A la Convention seule ont été délégués les pouvoirs du Peuple souverain; elle seule doit les éxercer; elle seule est notre boussolle, et c’est auprès d’elle que nous nous rallierons constament. Recevés-en nos sermens, Représentans, et continués vos honorables et pénibles travaux jusqu’au moment où, nos ennemis extérieurs et intérieurs étant anéantis, vous aurés cimenté la liberté et l’égalité et assuré par là le bonheur d’un peuple immense qui ne cessera de crier de toutes parts : Vive la Convention et périssent les traitres! Poulain, juge de paix et 32 signatures. Suivent les signatures des membres du conseil general de la commune qui ne sont pas de la société, lesquels aiant entendu lecture de l’addresse ont déclaré y applaudir et y donner adhésion. 6 signatures. Suivent les signatures des citoyens des tribunes lesquels après avoir entendu la lecture de l’addresse y ont applaudi et y ont donné leur adhésion. 39 signatures dont celle de Villeygier, capitaine, au nom de la 2e compagnie du 31e régiment cantonnée en cette commune. j [La société populaire de la commune de Longjumeau à la Convention nationale, le 10 brumaire an III] (43) Pères de la Patrie C’est peu de nous avoir affranchis de la cruelle domination des triumvirs : vous avez voulu nous donner des nouvelles preuves de votre amour pour la patrie et consolider votre glorieuse victoire, en nous éclairant sur les nouveaux dangers qui entourrent la Liberté. Votre sublime adresse au peuple français, a enlevé les suffrages de tous nos coeurs. Elle sera désormais le flambeau, qui dans la carrière révolutionnaire garentira nos pas trop long-tems incertains, des pièges de l’intrigue et de l’ambition. Ce sont-elles qui conjurées avec tous les crimes, avaient banni la justice de cette terre désolée; mais votre voix, de concert avec les voeux de la France entière l’a rappellée parmi nous ; et elle a renversé pour jamais le trône ensanglanté de la tirannie dictatoriale. O Justice! sous ton règne fortuné, l’opprimé ne craindra plus de faire entendre ses justes plaintes ; l’homme de bien ne sera plus victime de son zèle ou de sa franchise; le bon citoyen un moment égarré, ne sera plus puni d’une faute involontaire ; le peuple enfin ne sera plus l’aveugle instrument de sa propre ruine, en vain (41) C 325, pl. 1408, p. 10. (42) C 325, pl. 1408, p. 9. (43) C 325, pl. 1407, p. 16. 314 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’affreuse tirannie essaÿe de se relever; semblable au tigre furieux à qui sa proie vient d’échapper, elle jettera des hurlemens impuis-sans au milieu des déserts. Si cette hydre redoutable osait reparaître, parlez : l’Hercule français est là pour la terrasser de nouveau, la société populaire de Long-jumeau ne sera pas des dernières à vous prouver son attachement. Elle ne peut vous en donner de plus beau témoignage qu’en jurant dans cette auguste enceinte, de rester constament unie à vos principes. Vive la République une et indivisible, vive la Convention nationale. Poulet, président, Porcherot, instituteur et 39 autres signatures. Par délibération de la société populaire du dit Longjumeau du décadi dix brumaire de l’an trois de la République française une et indivisible, les citoyens Lonyot dit Messein, Charles Denis Robinet, Amable Becquet et Noël, ont été nommés commissaires à l’effet de porter l’adresse cy-dessus. Pour extrait conforme au registre. Richelet, secrétaire, Poulet, Robinet, vieux secrétaire, Becquet, Noël, Lonyot, lieutenant infirme de La Verdie. k [Les citoyens de la section de la Halle de la commune de Dijon à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an 1/7] (44) Liberté, Egalité. Représentants du peuple, Les citoyens de la section de la Halle de la commune de Dijon, légalement assemblés, viennent d’entendre la lecture de votre adresse au Peuple français. Les applaudissements les plus unanimes ont accompagné et suivi cette lecture. Les grands principes développés dans votre adresse émanent de la justice et nous manifestent de plus en plus tout le désir que vous avez de faire le bonheur de la République. Nous adhérons de tout notre coeur, à ces excellents principes qui seront toujours la réglé de notre conduite. Continuez, citoyens Représentants et soyez convaincus de notre entier dévouement. Dijon, 30 vendémiaire 3e année de la République française, une, indivisible. Suivent 158 signatures. (44) C 325, pl. 1408, p. 17. Bull., 17 bruni, (suppl.). I [Copie conforme du procès-verbal de la société populaire régénérée de Falaise, lors de sa séance du 26 vendémiaire an 777] (45) Liberté, Egalité, fraternité, unité, indivisibilité de la République ou la mort. Les amis de la Convention nationale composant la société populaire régénérée de Falaise, réunis à l’heure ordinaire au lieu de leurs séances, président Pierre Michel Serant. La séance a été ouverte par les cris de Vive la République, vive la Convention nationale et les deffenseurs de la Liberté. Lecture faite des procès-verbaux des séances des vingt deux et vingt quatre de ce mois, dont la rédaction a été adoptée, du bulletin de la Convention contenant ses séances des 21, 22 et 23 vendémiaire ; le président a fait donner lecture réitérative de l’adresse de la Convention nationale au peuple Français et à chaque instant, elle était interrompue par les applaudis-semens universels des membres de la société et des citoyens des tribunes. La lecture finie, après de nouveaux applau-dissemens et les cris longtems répettés de vive la République, vive la Convention nationale, le président a dit : Citoyens, l’amour du bien public et l’instruction du peuple, m’ont imposé le devoir indispensable de vous faire donner une seconde lecture de l’adresse de la Convention au peuple français. Trop longtems les factieux partisans d’un nouveau genre de despotisme ont substitué dans des écrits perfides leur voeu infâme à la majorité respectable de la Convention, majorité qui entourée de bastilles multipliées à l’infinie, de poignards, de bayon-nettes, de canons et d’échaffauds, ne pouvaient sans s’exposer à être rejettés dans des prisons ou conduits à la mort, manifester son horreur pour cette tirrannie insigne dont l’histoire des tems n’offre point d’exemple. Trop longtems les prosellites des triumvirs qui voulaient faire des represantans du peuple fidèle a leurs sermens, autant de martirs de la Liberté, ont essayés de seduire et d’égarer le peuple pour ne pas redresser l’opinion publique par la lecture fréquemment répettée du voeu libre et des sages remontrances de la Convention. Qu’il est beau, citoyens, l’anthousiasme que vous avez montré pendant la lecture de cette adresse ; il prouve jusqu’à l’evidence que vous n’avez jamais partagé les exécrables principes de ces tigres altérés d’or et de sang qui sur le corp sanglant des citoyens vertueux voulaient elever un trône au crime et couronner la tyrannie sur les membres palpitans de la liberté. Dominateurs de la Convention et de la France entière, vous n’existez plus et vos vils suppôts seront anéantis, que n’avez vous été témoins en montant à l’échaffaud de l’attache-(45) C 325, pl. 1408, p. 11. Bull., 13 brum.