[Cdnventiôü nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j JSbre 1TO3 999 Compte rendu du Bulletin de là Convention (1). Le représentant du peuple Maure écrit d’Auxerre, le 11 frimaire, que l’esprit public, paralysé un instant dans le district d’Avallon par le souffle impur du fédéralisme, reprend son énergie. Les biens de l’émigré Chatellux, éva¬ lués, d’après le prix des baux, à 47,506 liv. 12 s., viennent d’être adjugés à 141,580 livres. Ce qu’il y a de remarquable, c’ëst que tous ces biens, situés dans le Morvan, pays aride et stérile, ont été acquis par ceux que Chatellux appelait au¬ trefois Ses vassaux. « J’avais annoncé, dit Maure, 400 milliers de métal de cloches; mais la seule commune d’Auxerre en fournit près de 3 milliers, et le total du département de I’Yottne 800 milliers, sans compter les autres cüivres destinés au ser¬ vice du culte. « Le district de Joigny a rassemblé tous les vases d’or et d’argent, inutiles ornements du culte; l’esprit public est tellement prononcé qüé cette opération n’a éprouvé aucune réclamation. Le ministre de l’intérieur annonce à la Con¬ vention hàtionalé tyuë Itt coiiitiiurië dé Nëüyy-la-Loi a renoncé aucultë catholique, qu’il n’ëxiste plus de prêtrës dans cette commune, que tous se sont empressés d’abjurer leurs erreurs. Insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre du ministre de V intérieur (3). Le ministre de V intérieur, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, le 12 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française, uüe et indivisible. « La Convention nationale n’apprendrà pas sans intérêt, citoyen Président, que la commune de Nerivy-la-Loi est la première du district de Château-Renault qui ait renoncé au ctdte catho¬ lique. Il n’ëxiste plus de prêtrës dans cette com¬ mune, tous se sont empressés d’abjtirer leurs erreurs. Je t’envoie, Citoyen Président, leurs lettres de fainéantise « Paré. » (1) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion nationale d,u 6e jour de la, 2e décade du 3e mois de l’an II (vendredi 6 décembre 1793). D’autre part, le Mercure universel [15 frimaire an 11 (jeudi 5 dé¬ cembre 1793), p. 235, col. 1] rend compte de la lettre de Matité, dans les termes survants : « Maure, représentant du peuple dans le départe¬ ment de V Yonne, écrit que la commune de Saint-Sau-mur,' district de Saint.-Fargeau, a Changé son nom. Un bien de l’émigré Chatellerau, estimé 49,000 livres a été Vendu 142,580 livres. « La seule commune « d’Auxerre, ajoute-t-il, a fourni 10 milliers de cuivre « pour être convertis en canons. « L’insertion au Bulletin. » (2) Procès-verbaux de la Convention, L 26, p. 342. (3) Archives nationales, carton F1U 880, dossier Gauvillér Lè ministre de l’intérieur instruit la Conven¬ tion nationale que la Société populaire de Co¬ gnac (Rougnac), département de la Charente, A livré aux flammes tous les livres, et titres féo¬ daux, et les lettres de prêtrise dë leur curé. Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du ministre de l'intérieur (2). Le ministre de l'intérieur, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, le 12 frimaire de Tan II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « La municipalité et la Société populaire de Rougnac, département de la Charente, me prient, citoyen Président, d’instruire la Con¬ vention nationale quë tous les livres et titres féodaux qui existaient dans cette commune ainsi que les lettres de prêtrise de leur curé provisoire ont été livrés aux flammes. Elles m’invitent également à faire passer à la Con¬ vention nâfidnale tin extrait du procès-verbal dë leurs délibération� qü’ëllès lui ont adressées et qu’elles présunjèrft rie lui être pas parvenues, Attendri prie lé Bulletin n’en fait pas mention. Tri lé trouveras ci-joifit. « Paré. » Extrait du procès-verbal du conseil général de la - commune de RougnJàc, canton dé l'a Valette, H; département de la Charente, réuni avec les membres de la Société populaire dndit lîéu (3). Aujourd’hui, le vingt vendémiaire de la se¬ conde année de la République une et indivisible, la Société populaire de Rougnac avec la munici¬ palité et le conseil général de ladite commune, au lieu ordinaire de nos séances, applaudit aux journées des 31 rhai, 1er et 2 juin derniers et au décret du 12e jour du 1er mois de la présente année qui met en arrestation soixante-trois (sicj députés traîtres à la patrie, . désirant qne �ce soient les derniers traîtres de la République, in¬ vitent leurs augustes représentants de rester .à lëur poste jusqu’à ünë paix solide et honorable qui cimente le bonheur des sans-culottes; et sur la proposition d’un de ses membres, désirant que le républicain G-ermon, leur desservant, fût nommé provisoirement leur curé, la Société po¬ pulaire et le corps municipal l’ont sur-le-champ proclamé, à l’unanimité, provisoirement ciiré de Rougnac, en attendant que l’auguste Conven¬ tion ait confirmé son élection. Dans les séances de notre Société répriblicaine, connaissant son patriotisme et les sacrifices qu’il a faits polir le maintien de la République, malgré son infor¬ tune, s’étârit retiré dans notre sein par la per¬ sécution des brigands de la Vendée, étant pour lors curé de Talmont, district des Sables, l’en¬ nemi s’étarit emparé de son endroit vers la fin (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 343. (2) Archives nationales, carton G 283; dossier 799», (3) mL 600 , [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, f Wmaire an il . ( 4 décembre 1193 de mars dernier, lui a enlevé tout ce qu’il possédait, et ne s’est sauvé qu’avec ce qu’il a Ï»u porter sur lui ; il fait offre à la Convention de 'indemnité que la loi du 19 mars lui accorde pour les défenseurs de la patrie, dans l’espé¬ rance que la Convention lui continuera son traitement qu’il partage avec sa mère échappée aussi deB brigands en se tenant cachée pendant trois jours et trois nuits dans le fond d’une barrique, laissant à l’ennemi son ménage pour conserver le reste de sa vie pour la Républi¬ que, ne réclame aussi aucune indemnité, vou¬ lant partager avec son fils les bienfaits que l’au¬ guste Convention lui accordera pour son traite¬ ment. La Société républicaine arrête que le présent procès-verbal sera envoyé à la Convention, en la priant d’acquiescer aux vœux de la Société, et ont signé, les maire, officiers municipaux, le conseil général et les membres de ladite Société, à la réserve de 117 qui ont émis leurs vœux et n’ont su signer. (Suivent 22 signatures.) Hevrillon (Chevrillon), agent du conseil exé¬ cutif à Chambéri (Chambéry), fait passer à la Convention nationale 768 livres en écus, prove¬ nant de fonds de la République, trouvés chez un garde-magasin des fourrages, dont les friponne¬ ries bien constatées ont nécessité l’arrestation. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de Chevrillon (2). Chevrillon, agent du conseil exécutif, aux représentants du peuple. « Chambéry, le 5 frimaire, l’an II de la République française. « Je vous fais passer, citoyens, par la voie de la poste de Chambéry, conformément au reçu ci -joint, la somme de 768 livres en écus de six livres, provenant des fonds de la Répu¬ blique trouvés chez un garde-magasin des fourrages, dont les friponneries bien établies par un procès-verbal du juge de paix du lieu, assisté d’un commissaire de la municipalité, qui établit le délit de l’accusé et le montant du numéraire, m’ont déterminé à le faire mettre en état d’arrestation. J’enverrai au ministre Je la guerre copie dudit procès-verbal. Puisse cet exemple corriger tous les confrères de l’ac¬ cusé ! « Salut et fraternité à tous les membres sans -culottes. Vive la République et gloire à la Montagne ! « Chevrillon. » Le ministre de l’intérieur envoie à la Conven¬ tion nationale une lettre du procureur syndic du district de Saint-Gaudens, département de la Haute-Garonne, qui annonce que le triomphe de la philosophie sur la superstition est assuré dans le chef-lieu de ce district (1). Suit la lettre du ministre de l’intérieur (2). Le ministre de l’intérieur, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, le 12 frimaire de l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Je te prie, citoyen Président, de mettre sous les yeux de la Convention nationale la lettre ci-jointe que m’a écrite le procureur syn¬ dic du district de Saint-Gaudens, département de la Haute-Garonne. Elle y verra que le triom¬ phe de la philosophie sur la superstition est assuré dans le chef -lieu de ce district. « Paré. » Le procureur syndic du district de Saint-Gaudens, département de la Haute-Garonne, au citoyen ministre de l'intérieur à Paris (3). « Citoyen ministre, « Tu peux dire à la Convention que la Répu¬ blique est sauvée lorsque les sans-culottes montagnards terrassent partout le fanatisme avec le plus grand succès. Saint-Gaudens, que des évêques, des chapitres, des moines avaient corrompu de leur souffle impur, est revenu de son erreur. Grâce à l’énergie sans-culottide de la Société montagnarde que cette commune a dans son sein, un saint Gaudens d’argent du poids de 68 marcs m’a été livré par les mar-guihiers de la paroisse pour l’envoyer au creu¬ set. Bientôt des calices de verre prendront la place de ceux d’argent, peut-être même n’en faudra-t-il pas, car le curé et les vicaires re¬ viennent eux-mêmes de leur superstition. Cette commune fait aussi abattre le clocher de la paroisse. Oh ! le beau jour que celui où la vérité paraît toute nue ! que ce jour est serein aux yeux des sans-culottes montagnards ! Vive le mont sacré ! vive la République, son unité, son indivisibilité ! vive l'égalité ! « Salut et fraternité, union contre la tyran¬ nie. « Le sans-culotte procureur syndic du district de Saint-Gaudens, « Mariande. « De Saint-Gaudens le 27 brumaire, l’an II de la République. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 343. (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 810. (1) Procès-verbaux de ta Convention, t. 26, p. 343. (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 799; (3) Ibidi