[Convention nationale,] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. H® octobr'ri793 11 107 abattu dans le département des Ardennes, les braves Montagnards Hentz, Bo, Massieu et Coupé de l’Oise lui ont donné le coup de la mort, et les sans-culottes témoignent leur joie par des cris mille fois répétés de Vive la Montagne, Vive à jamais la République une et indivisible. « Aussitôt lâ destitution et l’ arrestation des administrateurs infidèles et des gens suspects, le peuple s’est mis à la hauteur, convaincu, par sa triste expérience, que les ménagements l’ont souvent exposé aux plus grands dangers, il a applaudi avec enthousiasme aux mesures de salut public qui ont été prises. « Depuis huit jours il fournit des hommes de corvée pour établir une redoute dite, la Fraternité ; hier il s’y est porté en masse ‘et y a travaillé toute la journée par un temps extrêmement pluvieux, avec une constance admirable; le soir il est revenu au bruit d’une musique guerrière et s’est rendu à la société populaire, où, sur la proposition d’un nouveau membre du départe¬ ment, il a été choisi, à l’unanimité, douze bons sans-oulottes, pour procéder à la parfaite épura¬ tion de la société, et je vous réponds qu’aprè» l’exclusion des faux frères, les agents de Pitt, Cobourg et tous leurs vils satellites auront chaud. « Je dois aussi rendre compte à la Convention des marques non équivoques de républicanisme u’ont données les citoyens des gardes nationales es villes de Mézières et Charleville dans une sortie que j’ai ordonnée sur le pays du brutal Autrichien, tous croyaient aller à l’ennemi et brûlaient du désir de se mesurer avec les esclaves des tyrans; le bataillon du district de Vitry, de la nouvelle levée, en garnison à Mézières, m’a pressé pour le faire sortir en entier, et le dépôt du 17e régiment de chasseurs à cheval n’a pas moins montré d’ardeur. Dans le moment où je vous écris, les officiers et les chasseurs de ce dépôt travaillent tous à la redoute dont je vous ai parlé plus haut. « Salut et fraternité. « Le commandant temporaire, « Pascal Diacre. » XVIII DOUZIÈS, COMMANDANT DE LA GARDE NATIONALE de Toulouse, mandé a la barre de la Convention, annonce é son arrivée a Paris (1). Compte rendu du Moniteur universel (2). Douziès, commandant de la garde nationale de Toulouse, mandé à la barre, écrit qu’il s’est (1) La lettre par laquelle le citoyen Douziès annonce son arrivée à Paris n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 10 brumaire; mais on en trouve un extrait dans le compte rendu de cette séance publié par le Moniteur universel. (2) Moniteur universel [n°-42 du 12 brumaire an II (samedi 2 novembre 1793), p. 171, col. 2]. rendu à Paris, en exécution du décret de la Convention (1). xix ; 1 Une députation de la municipalité de Paris DEMANDE QUE L’ARMÉE RÉVOLUTIONNAIRE SOIT ACCOMPAGNÉE D’UN TRIBUNAL RÉVOLU¬ TIONNAIRE (2). Compte rendu du Moniteur universel (3). Une députation de la municipalité de Taris réitère la demande déjà faite à la Convention de décréter qu’il y aurait un tribunal révolution¬ naire à la suite de l’armée qui porte ce nom. Le délai que vous aviez fixé, dit l’orateur, pour le rapport sur notre pétition est expiré depuis (1) Voy. Archives parlementaires, lre série, séance du 24 juin 1793, t. LXXVII, p. 133, le décret des¬ tituant� ses fonctions et mandant à la barre le citoyen Douzièche et non Douziès. (2) La pétition de la municipalité de Paris n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 10 brumaire an II; mais elle figure par extrait dans les comptes rendus de cette séance publiés par les divers journaux de l’époque. (3) Moniteur universel [n° 42 du 12 brumaire an II (samedi 2 novembre 1793), p. 171, col. 2]. D’autre part, le Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 408, p, 139), V Auditeur national [n° 405 du 11e jour du 2e mois de l’an II (vendredi 1er novembre 1793), p. 3], le Journal de Perlet [n° 405 du 11 brumaire an II (vendredi 1er no¬ vembre 1793, p. 249], les Annales patriotiques et ÜU téraires [n° 304 du 11 brumaire an II (vendredi lêr novembre 1793), p. 1416, col. 2] et le Mercure universel [11e jour de brumaire (vendredi Ie* no-vembe 1793), p. 14, col. "2] rendent compte de la pétition de la municipalité de Paris dans les termes suivants : 1 I. Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets. Une députation de la commune de Paris vient rappeler à la Convention qu’on lui avait demandé depuis longtemps une loi qui créât un tribunal révo¬ lutionnaire à la suite de l’armée révolutionnaire» Elle sollicite de nouveau cette institution salutaire, la terreur de tous les ennemis de la liberté. Le Président observe qu’un membre du comité de législation est chargé de ce rapport, et qu’il l’eût déjà fait si des occupations nombreuses ne l’en avaient empêché. IL Compte rendu de Y Auditeur national. Une députation de la commune de Paris vient rappeler à la Convention que les citoyens lui ont déjà demandé l’établissement d’un tribunal révolu¬ tionnaire, qui marcherait toujours à la suite de l’armée révolutionnaire. « Il est temps enfin, a-t-elle ajouté, de faire une vigoureuse sortie contre les accapareurs, les égoïstes et tous les malveillants, afin de leur apprendre qu’ils doivent trembler de¬ vant la majesté du peuple français. » En répondant aux pétitionnaires, le JPrésidënt 108 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ���1793 ” longtemps. L’heure est venue où il ne faut plus permettre que les accapareurs insultent impu¬ nément aux besoins du peuple. Le Président répond aux pétitionnaires que Merlin ( de Douai ) est chargé de ce rapport, et qù’il le fera dans trois jours. XX Des patriotes de Toulon demandent des SECOURS (1). Compte rendu du Moniteur universel (2). Des patriotes de Toulon, échappés aux corps des rebelles, demandent du secours. leur annonce que le comité de Salut public doit faire demain rapport sur cet objet. III. Compte rendu du Journal de Perlel. La commune de Paris demande qu’un tribunal et une guillotine marche à la suite de l’armée révolu¬ tionnaire. Renvoi aux comités de Salut public et de légis¬ lation. IV. Compte rendu des Annales patriotiques el littéraires. La commune de Paris demande pour la seconde fois, par l’organe d’une députation, l’établissement d’un tribunal à la suite de l’armée révolutionnaire. Le comité de sûreté générale fera, sous trois jours, un rapport sur cet objet. V. Compte rendu du Mercure universel. Une députation de la commune de Paris est admise. Elle expose que déjà la commune et les citoyens de Paris ont présenté une pétition pour de¬ mander qu’un tribunal révolutionnaire marchât tou¬ jours à la suite de l’armée révolutionnaire. « Cette pétition, ajoute l’orateur, a été ensevelie dans le fond d’un comité. Nous demandions que vous décré¬ tiez, séance tenante, l’établissement de ce tribunal. Il est temps de faire une sortie vigoureusè contre les accapareurs et les égoïstes et de leur apprendre qu’ils doivent trembler devant la majorité du peuple français. Le Président invite les pétitionnaires aux hon¬ neurs de la séance et leur annonce que le comité de Salut public fera demain un rapport sur cet objet. (1) La pétition des patriotes de Toulon n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 10 bru¬ maire an II; mais il y est fait allusion dans les comptes rendus de cette séance publiés par le Moni¬ teur universel, le Journal des Débals el des Décrets, le Journal de Perlel et les Annales patriotiques el lit¬ téraires. (2) Moniteur universel [n° 42 du 12 brumaire an II (samedi 2 novembre 1793), p. 171, col. 2]. D’autre part, le Journal des Débats el des Décrets (brumaire an II, n° 408, p. 140) et les Annales patriotiques el littéraires [n° 304 du 11 brumaire an II (vendredi 1er novembre 1793), p. 1416, col. 2] XXI Lettre du commandant temporaire de la PLACE DE MÉZIÈRES, ADJUDANT GÉNÉRAL DE LA DEUXIÈME DIVISION DES ARDENNES, POUR ANNONCER QU’lL A ORDONNÉ UNE SORTIE DANS LA NUIT DU 4 AU 5 DU SECOND MOIS ET QUE CETTE SORTIE A PROCURÉ A LA PLACE UN RICHE BUTIN (I). Suit un extrait de cette lettre d'après le Bulletin de la Convention (2). Le commandant temporaire adjudant général de la deuxième division des Ardennes informe la Convention nationale qu’il a fait sortir de la place de Mézières, dans la nuit du 4 au 5e jour de la première décade du deuxième mois, 1.200 hommes d’infanterie et environ 100 hommes de cavalerie qui se sont rendus dans trois villages autrichiens, où ils se sont emparés de 163 bêtes à cornes, 64 porcs et moutons, 19 chevaux, 341 livres tant en seigle qu’en froment, deux �voitures de charbon de terre, une voiture à quatre roues, un quintal de cuivre, deux quintaux de fer, 16 marcs sept onces six gros d’argenterie et une cloche. Tous ces objets ont été conduits à Mézières : « Je vous envoie, dit-il, l’argenterie, je ferai passer la cloche à la Monnaie, le cuivre nous servira à faire des montures de sabre, le plomb, des balles et le fer des piques pour confondre et exterminer les hordes de brigands, jaloux de notre liberté. » Compte rendu du Moniteur universel {S). Le commandant de Mézières écrit en date du cinquième jour de la première décade du pre¬ mier mois : « Hier j’ai fait sortir de la place 1.200 hommes rendent compte de la pétition des patriotes toulon-nais dans les termes suivants : I. Compte rendu du Journal des Débals el des Décrets. Des patriotes persécutés de Toulon, échappés à la férocité des ennemis de la République, sollicitent des secours. Renvoyé au comité de secours publics. II. Compte rendu des Annales patriotiques el littéraires. Quelques patriotes échappés de Toulon, fonda¬ teurs de la Société populaire de cette commune, fixent l’attention de l’Assemblée sur les maux qu’ils éprouvent. Le comité des secours prendra la réclamation de ces citoyens en considération. (1) La lettre du commandant temporaire de Mé¬ zières n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 10 brumaire an II; mais on en trouve des extraits dans le Bulletin de la Convention de cette séance et dans les comptes rendus publiés par le Moniteur universel, Y Auditeur national, les Annales patriotiques et littéraires et le Mercure universel. (2) Bulletin de la Convention du 10e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II (jeudi 31 oc¬ tobre 1793). (3 ) Moniteur universel [n° 42 du 12 brumaire an II (samedi 2 novembre 1793), p. 172, col. 3J.