234 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 3 La société populaire de Prissac, district d’Ar-genton, département de l’Indre, adresse l’état des dons faits par ses membres et autres citoyens de la commune, ns consistent en 12 draps, 6 paires de bas, une paire de souliers, 48 chemises, 2 paires de boucles, une paire de boutons, 6 liv. en argent, une pièce d’argent, une nappe, une serviette, une veste, un sabre, 69 liv. 15 s. en assignats, et quatre livres de chanvre. Elle ajoute que ces citoyens ont encore déposé à la municipalité, de la charpie, 49 chemises, 17 draps et 120 livres de chanvre; qui n’ont pas été envoyés au district, parce qu’il reste encore quelques dons à recevoir. Mention honorable, insertion au bulletin (1) . 4 La société populaire de Noyon écrit à la Convention que le jour où elle reçut les bustes de J. J. Rousseau, Voltaire, Châlier, Marat et Lepeletier, fut un jour de fête pour tout le canton; que les commissaires de toutes les parties du district se jurent union et fraternité devant ces images chéries des défenseurs et des martyrs de la liberté. Elle félicite la Convention sur le décret qui proclame l’existence de l’Etre-suprême; elle exprime son indignation sur l’attentat dirigé contre Collot-d’Herbois et Robespierre. Mention honorable, insertion au bulletin (2). {Noyon, s.d.] (3). « Citoyens Représentais A peine régénérée par Dumont dont elle regrette l’absence, la société reçut les bustes de Jean Jacques Rousseau, Voltaire, Brutus, Chalier, Marat et Le Pelletier. Ce fût une fêté pour tout le Canton. Un cortège nombreux alla les devancer jusques à une demie-lieue. Toute la garnison prit les armes, et des députés de toutes les parties du district se jurèrent union et fraternité devant les images cheries des deffenseurs et des martirs de la Liberté. C’est lorsque les cœurs échauffés par l’amour des vertus dont ces grands hommes donnèrent l’exemple à l’Univers, nous renouvellâmes le serment d’être républicains et libres, que nous reçûmes le décret par lequel vous reconnoissez l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme. Tout dans la nature prouve cette grande vérité. Mais les ennemis de la Révolution ou prechoient l’athéisme ou vouloient nous faire passer pour le suivre. Vous leur avez imposé silence, et les peuples fanatisés reconnoissent l’erreur où les plongeoient les agens des despotes. Nous nous rejouissions de cette victoire de la vérité sur le mensonge, énivrés des succès de nos armées, nous regardions déjà nos ennemis (1) P.V., XL, 238. Bin, 16 mess. (suppP); J. Sablier, n° 1405; J. univ., n° 1686. (2) P.V., XL, 239. Btn, 11 méss. (suppl‘). (3) C 309, pl. 1205, p. 11. comme anéantis, et la Liberté établie sur les débris fumans de tous les trônes. Un nouveau crime nous frappe d’étonnement et de rage. Les monstres battus par tout, ont recours à l’assassinat, il est digne de leur cœur féroce. Us croyent anéantir la Liberté en frapant ses plus fidels deffenseurs ! C’est l’heure de leur mort qu’ils viennent de sonner. Chacun de leurs crimes redouble nôtre courage. Les lâches... ! Ils ont pû croire que tant qu’il existeroit un français il reconnoîtroît d’autre souverain que la Loi... ! Qu’ils se détrompent; D’un bout de la France à l’autre, nous avons tous juré de rendre l’Univers à la Liberté, à la vertu. Nous ne poseront les armes que lorsque ce projet sera accompli. Périssont 1.000 fois plutôt que de fausser ce serment Vive la République, vive la Montagne ! ». [2 signatures illisibles]. 5 La société populaire de Compïègne (1) annonce à la Convention que depuis 3 mois elle a armé et équipé 3 cavaliers jacobins. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [ Compïègne , 3 mess. II] (3). « Citoyens Representans Nous vous annonçons que depuis 3 mois, nous avons monté, armé, équipé complettement 3 cavaliers Jacobins, que tous 3 sont à l’armée du Nord, que déjà un d’entre’eux s’est mesuré avec les bêtes féroces lâchées contre nous par les monstres couronnés; que dans le récit qu’il nous fait de l’action, il se plaint amerement du trop peu de, durée qu’a eu ce combat. Nous espérons que les 2 autres aussi braves, aussi patriotes que le 1er, feront aussi bon usage du glaive vengeur, que nous leur avons remis en mains. Toutes les communes du district nous ont aidé de leurs efforts, electrisées par nos commissaires républicains. Elles se prêtent à tous les efforts qu’exige le triomphe de la liberté. Nous ne vous demandons pas, citoyens representans, ni mention honorable ni insertion de cet acte de dévouement au bulletin. Nous ne quêtons point d’eloges; la recompense du républicain est dans son cœur. Nous n’en solliciterons jamais d’autre. Servir la Patrie de toutes nos forces, contribuer a ses succès même au prix de notre sang, c’est notre unique but c’est notre seule ambition. S. et F. ». Valansart, Spllier, Brûlées (présid.), Bertrand, Blier [et 3 signatures illisibles]. 6 L’agent national du district d’Orthès, département des Basses-Pyrénées, annonce que les biens d’émigrés se vendent avec le plus grand succès : un bien estimé 200 liv., a été vendu (1) Oise. (2) P.V., XL, 239. Bin, 16 mess. (suppP); J. Fr., n° 642; J. Sablier, n° 1405; J. univ., n° 1686. (3) C 309, pl. 1205, p. 12. 234 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 3 La société populaire de Prissac, district d’Ar-genton, département de l’Indre, adresse l’état des dons faits par ses membres et autres citoyens de la commune, ns consistent en 12 draps, 6 paires de bas, une paire de souliers, 48 chemises, 2 paires de boucles, une paire de boutons, 6 liv. en argent, une pièce d’argent, une nappe, une serviette, une veste, un sabre, 69 liv. 15 s. en assignats, et quatre livres de chanvre. Elle ajoute que ces citoyens ont encore déposé à la municipalité, de la charpie, 49 chemises, 17 draps et 120 livres de chanvre; qui n’ont pas été envoyés au district, parce qu’il reste encore quelques dons à recevoir. Mention honorable, insertion au bulletin (1) . 4 La société populaire de Noyon écrit à la Convention que le jour où elle reçut les bustes de J. J. Rousseau, Voltaire, Châlier, Marat et Lepeletier, fut un jour de fête pour tout le canton; que les commissaires de toutes les parties du district se jurent union et fraternité devant ces images chéries des défenseurs et des martyrs de la liberté. Elle félicite la Convention sur le décret qui proclame l’existence de l’Etre-suprême; elle exprime son indignation sur l’attentat dirigé contre Collot-d’Herbois et Robespierre. Mention honorable, insertion au bulletin (2). {Noyon, s.d.] (3). « Citoyens Représentais A peine régénérée par Dumont dont elle regrette l’absence, la société reçut les bustes de Jean Jacques Rousseau, Voltaire, Brutus, Chalier, Marat et Le Pelletier. Ce fût une fêté pour tout le Canton. Un cortège nombreux alla les devancer jusques à une demie-lieue. Toute la garnison prit les armes, et des députés de toutes les parties du district se jurèrent union et fraternité devant les images cheries des deffenseurs et des martirs de la Liberté. C’est lorsque les cœurs échauffés par l’amour des vertus dont ces grands hommes donnèrent l’exemple à l’Univers, nous renouvellâmes le serment d’être républicains et libres, que nous reçûmes le décret par lequel vous reconnoissez l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme. Tout dans la nature prouve cette grande vérité. Mais les ennemis de la Révolution ou prechoient l’athéisme ou vouloient nous faire passer pour le suivre. Vous leur avez imposé silence, et les peuples fanatisés reconnoissent l’erreur où les plongeoient les agens des despotes. Nous nous rejouissions de cette victoire de la vérité sur le mensonge, énivrés des succès de nos armées, nous regardions déjà nos ennemis (1) P.V., XL, 238. Bin, 16 mess. (suppP); J. Sablier, n° 1405; J. univ., n° 1686. (2) P.V., XL, 239. Btn, 11 méss. (suppl‘). (3) C 309, pl. 1205, p. 11. comme anéantis, et la Liberté établie sur les débris fumans de tous les trônes. Un nouveau crime nous frappe d’étonnement et de rage. Les monstres battus par tout, ont recours à l’assassinat, il est digne de leur cœur féroce. Us croyent anéantir la Liberté en frapant ses plus fidels deffenseurs ! C’est l’heure de leur mort qu’ils viennent de sonner. Chacun de leurs crimes redouble nôtre courage. Les lâches... ! Ils ont pû croire que tant qu’il existeroit un français il reconnoîtroît d’autre souverain que la Loi... ! Qu’ils se détrompent; D’un bout de la France à l’autre, nous avons tous juré de rendre l’Univers à la Liberté, à la vertu. Nous ne poseront les armes que lorsque ce projet sera accompli. Périssont 1.000 fois plutôt que de fausser ce serment Vive la République, vive la Montagne ! ». [2 signatures illisibles]. 5 La société populaire de Compïègne (1) annonce à la Convention que depuis 3 mois elle a armé et équipé 3 cavaliers jacobins. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [ Compïègne , 3 mess. II] (3). « Citoyens Representans Nous vous annonçons que depuis 3 mois, nous avons monté, armé, équipé complettement 3 cavaliers Jacobins, que tous 3 sont à l’armée du Nord, que déjà un d’entre’eux s’est mesuré avec les bêtes féroces lâchées contre nous par les monstres couronnés; que dans le récit qu’il nous fait de l’action, il se plaint amerement du trop peu de, durée qu’a eu ce combat. Nous espérons que les 2 autres aussi braves, aussi patriotes que le 1er, feront aussi bon usage du glaive vengeur, que nous leur avons remis en mains. Toutes les communes du district nous ont aidé de leurs efforts, electrisées par nos commissaires républicains. Elles se prêtent à tous les efforts qu’exige le triomphe de la liberté. Nous ne vous demandons pas, citoyens representans, ni mention honorable ni insertion de cet acte de dévouement au bulletin. Nous ne quêtons point d’eloges; la recompense du républicain est dans son cœur. Nous n’en solliciterons jamais d’autre. Servir la Patrie de toutes nos forces, contribuer a ses succès même au prix de notre sang, c’est notre unique but c’est notre seule ambition. S. et F. ». Valansart, Spllier, Brûlées (présid.), Bertrand, Blier [et 3 signatures illisibles]. 6 L’agent national du district d’Orthès, département des Basses-Pyrénées, annonce que les biens d’émigrés se vendent avec le plus grand succès : un bien estimé 200 liv., a été vendu (1) Oise. (2) P.V., XL, 239. Bin, 16 mess. (suppP); J. Fr., n° 642; J. Sablier, n° 1405; J. univ., n° 1686. (3) C 309, pl. 1205, p. 12.