690 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, f 20 brumaire an II 1 MO novembre 1793 sitôt en réquisition tous les ouvriers des villes oireonvoisines ; quelques voitures de souliers ont été amenées; elles n’étaient pas suffisantes, nous avons requis les autorités connstituées de s’em¬ parer, sauf indemnité, de tous ceux des habi¬ tants de la ville d’Angers; ils iront en sabots quelques jours, et notre armée marchera. « Les brigands ont évacué Laval; ils se sont ortés sur Mayenne, de suite sur Ernée. Les abitants de Mayenne qui s’étaient, nous a-t-on dit, retirés en grande partie sur ce dernier en¬ droit, ont fait résistance; il a fallu céder au nombre des rebelles qui ont aussitôt dirigé leurs forces sur Fougères. Rossignol est en mouve¬ ment et rassemble toutes les siennes; les nôtres ne tarderont pas à le seconder; nous avons établi entre lui et nous le plus grand concert ; il est instruit de nos mouvements. Vous verrez par la copie des délibérations des conseils de guerre que nous vous faisons passer (1) que, quelle que soit la détermination de l’ennemi, nous sommes en mesure pour l’arrêter dans sa marche. Il semble jusqu’à ce moment -ci qu’il a cherché à accréditer le bruit qu’il marchait sur Paris; mais il paraît plus vraisemblable, et même plus avantageux aux projets des chefs de gagner un port de mer. Dans toutes ces hypothèses, nous l’attendrons. Sa consistance actuelle, d’après tous les rapport, n’a rien d’alarmant; le mé¬ contentement et le découragement gagnent les cohortes catholiques; les besoins de première nécessité, tels que chaussures, habits, ne peu¬ vent être satisfaits. On en voit déjà plusieurs bandes éparses dans les campagnes qui, après avoir caché leurs armes, cherchent à regagner leurs foyers. « L’armée catholique ne fera pas, nous l’es¬ pérons, de nombreux partisans; elle traîne à sa suite les horreurs de la famine et ses brigan¬ dages la rendent l’objet de l’exécration publique; au surplus, nous ne négligerons aucun des moyens qui peuvent hâter sa destruction. « Nous avons également porté notre atten¬ tion sur l’île de Noirmoutier. Nous avons fait iïart aux généraux de nos justes inquiétudes sur es forces qui restaient encore au pouvoir de Charette. Toutes les mesures ont été prises par eux pour détruire ce rassemblement qui pour¬ rait devenir, si on le négligeait, le noyau d’une seconde Vendée; nous vous faisons passer le procès-verbal du conseil de guerre tenu à cet égard (2), et nous joignons pareillement à cette lettre un exemplaire de nos arrêtés et de nos proclamations. « Salut et fraternité. «Bourbotte; L. Turreaü; Fran castel. » Adresse des administrateurs du district de Montlieu; ils font passer à la Convention 2 paires d’épaulettes en or, la félicitent sur ses travaux et l’invitent à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). (1) Cette pièce manque. (2 Ibid. \%y Procès-verbaux de la Convention , t. 25, p. 117, Suit l'adresse des administrateurs du district de Montlieu (1). « Citoyen Président, « Les soussignés, administrateurs du district de Montlieu, toujours zélés pour le bien et l’affer¬ missement de la République, soit en quittant leur poste pour la défendre, soit par des sacri¬ fices qu’ils ont fait pour elle en dons, et qu’ils jurent de faire jusqu’à ce qu’elle soit consolidée autant que leurs facultés peuvent le permettre, font passer à la Convention deux paires d’épau¬ lettes en or, faible ressource dans ce moment, mais devenant pour nous l’offre du denier faite par la veuve. « Recevez en même temps, citoyen Président, le serment que nous faisons de maintenir la République une et indivisible jusqu’à la der¬ nière goutte de notre sang, et notre reconnais¬ sance illimitée sur les travaux salutaires de la Montagne, la priant de rester à son poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés soient tous vaincus ou exterminés. « Salut et fraternité. « JOUBERT; J. MAURIN. « Montlieu, le 7 du 2e mois de l’an II de la République française, une et indivisible. » La Société populaire de Thiberville, district de Bernay, annonce qu’il existait dans cette com¬ mune un arbre sur lequel le ci-devant seigneur exerçait ses droits féodaux : toutes les communes du canton se sont rassemblées sous cet arbre, et ont juré haine aux fédéralistes, aux tyrans et aux ennemis de la Révolution. L’arbre a été arraché, il a été traîné par le peuple sur la place publique, où il a été brûlé avec tous les titres féodaux et les imprimés de Buzot et de ses com¬ plices, au milieu des cris de : Vive la Eépu-blique! vive la Montagne! La Société se plaint de ce que la plupart des ci-devant seigneurs se sont réfugiés à Rouen, et y ont emporté leurs titres pour les soustraire à l’autodafé. Mention honorable, insertion àu « Bulle¬ tin » (2). Le citoyen Surbled, de Vire, prêtre, annonce à la Convention qu’il abjure ce titre et qu’il renonce à son traitement. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit la lettre du citoyen Surbled (4). « Le 15 brumaire, l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Lorsque les Français font les plus magna¬ nimes efforts pour conquérir la liberté, jem’em-(1) Archives nationales , carton C 278, dossier 740. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 117. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25/ p. 118. (4) Archives nationales, carton C 278, dossier 740.