[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 1 * Sécfmb?e 1793 réservés pour gargousses soient brûlés comme es autres papiers. Le conseil général de la commune a arrêté qu’il sera de suite procédé au brûlement des susdits parchemins. Sorti en conséquence. Rendu sur la place de la Liberté, arrivés au piédestal de l’arbrë de la liberté, il a été fait un nouvel autodafé des susdits parchemins réservés, dont mention est faite dans notre précédent verbal: pendant que lés flammes dévoraient ces maudits parchemins, le peuple n’a pas cessé de crier : Vive la République ! Le feu éteint, les membres de la municipalité et ceux du conseil général de la commune rentrés dans le lieu de nos séances publiques, il a été unanimement arrêté, après avoir ouï le procureur de la commune, que le présent procès-verbal sera clôturé. Ainsi conclu, les membres et secrétaire gref¬ fier se sont (sic) signés, avec les citoyens assis¬ tants ; E Poujade, officier municipal; Granier, officier municipal; Tailhade, procureur de la commune; Arnaud, Roland, Cancanas, Maurel, notables; Lavit, Salvagnac, Coste, Muratel, Caucanas, Bonniol, Pourtier, Vigouroux, Bousquet, Vi¬ gouroux, Cassefieres, Castan, Blanc, Fraisines, B. Levure, Laure, Mestre, Gautier, Levèhe, secrétaire greffier. Signé à l’original, duquel le présent extrait a été tiré mot à mot. Par expédition ; Poujade, officier municipal; Levère, secrétaire greffier. La Société populaire de la commune de Sauve, département du Gard, demande vengeance de l’attentat commis par les Anglais dans le port de Gênes. Mention honorable (1). Suit l’adresse de la Société populaire de Sauve (2). Adresse de la Société populaire de la commune de Sauve, district de Saint-Hippoly te, départe¬ ment du Gard, à la Convention nationale. « Représentants, « Un événement déplorable, le plus horrible attentat : 300 Français égorgés par-une horde d’esclaves a couvert la France de deuil. Nous gémissons avec vous, représentants, avec tous les bons patriotes, sur la perte de ces malheu¬ reuses victimes qui ont trouvé leur tombeau là où elles croyaient trouver leur salut. « Oui, c’est dans un port neutre et contre tous les droits des gens : c’est dans le port de Gênes, que ces infortunés regardaient comme (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p, 135. (2) Archives nationales, carton G 292, dossier 936, pièce 9. un asile assuré; c’est au moment où ils se ré¬ jouissaient de revoir bientôt leur chère patrie en chantant des hymnes à son honneur et à l’honneur de la liberté qu’ils ont succombé sous le fer homicide du féroce anglais. « Un aussi noir forfait déchire l’âme et pro¬ voque la vengeance; elle éclatera pour la gloire de la République et la punition des coupables. Vous prendrez, représentants, dans votre sa-gesse, les mesures les plus promptes, comme les plus efficaces pour faire repentir tin peuple déshonoré par le trait le plus avilissant qui fût jamais. Il donnera satisfaction d'une atro¬ cité si inouïe où la force d’un peuple immense et libre l’écrasera de son poids. Parlez, repré¬ sentants, et tous les Français sont debout; parlez, et pour le sûr tous les vrais républicains, les vrais sans-culottes, profondément blessés du plus grand des outrages, voleront à votre voix pour le venger en portant le fer et la flamme contre une nation de cannibales. Qu’ elle soit anéantie, et avec elle tous les tyrans, et l’humanité vengée sera libre et heureuse, « Tels sont les sentiments et le vœu unanime d’une Société d’amis de la liberté et de l’éga¬ lité qui ont juré et qui jurent de nouveau dans votre sein de les maintenir de tout leur pouvoir et jusqu’à la dernière goutte de leur sang. « A Sauve, ce 13 frimaire de l’au II de la République, une et indivisible. « P. Soubrier, président; Màne fils aîné, secrétaire ; Massif, secrétaire ; Durand fils, secrétaires; Bourdarier, secrétaire. » La Société populaire de Pontarlier invite la Convention à rester à son poste; et demande qu’il lui soit accordé un local pour tenir ses séances les jours de décade. Renvoyé au comité d’aliénation (1). Suit l’adresse de ta Société populaire de Pon-tarlier, d’après le Bulletin de la Convention (2.). « Vous avez organisé la Révolution; les sans-culottes de Pontarlier applaudissent à votre énergie, à vos vues sages et philoso¬ phiques. « Fiers du génie qui brille dans la Conven¬ tion, celle-ci doit aussi se réjouir de travailler pour le bonheur d’un peuple vertueux et même éclairé. « Continuez doue, législateurs, vos travaux glorieux. Ne soyez arrêtés dans aucune de vos conceptions hardies, par là crainte que le peuple ne soit pas à la hauteur des mes ures révolutionnaires que vous adopterez. « Le sans-culotte n’est jamais l’auteur-des difficultés et des objections qui s’élèvent contre les décrets salutaires qui doivent assurer la liberté; c’est à l’ aristocratie qü’il faut les attri¬ buer. « Déjà ces vils suppôts du crime et de la (1) Procès-verbattar de la Convention, t. 28, p. 135 . (2) Premier supplément au Bulletin de la Con¬ vention nationale du 9 nivôse an II (dimanche 29 décembre 1793). ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 8 nivôse an 11 28 décembre 1793 412 [Convention nationale.] tyrannie cherchent à jeter de la défaveur sur le décret régulateur de la Révolution. « Pour¬ quoi, disent-ils, établir un gouvernement révo¬ lutionnaire? Pourquoi ce pouvoir concentré dans la Convention? Pourquoi ne pas mettre à exécution la Constitution acceptée par le peuple? » « Voici comme les sans-culottes leur répon¬ dent : « Plats et perfides discoureurs, c’est en vain que vous vous donnez tant de peines pour chercher à tromper un peuple qui toujours reconnaît les pièges que vous lui tendez; qui, depuis longtemps, n’est plus la dupe de votre prétendu attachement à des principes dont vous faites une application fausse et perfide. Nous ne nous laissons point tromper par le masque dont vous couvrez vos figures hideuses : votre piège était grossier; il est découvert. « Si nous avons su environner la représenta¬ tion nationale des témoignages de notre con¬ fiance et de notre adhésion dans les temps difficiles où elle frappait la tyrannie, lorsqu’elle abattait l’hydre du fédéralisme, nous saurons lui témoigner aujourd’hui que nous recevons avec reconnaissance le gouvernement provi¬ soire qu’elle vient de décréter, pour faire fruc¬ tifier la crise salutaire de la Révolution, pour l’abréger et hâter les moments où de fiers répu¬ blicains, couverts de lauriers, pourront goûter en paix le bonheur de la liberté. « Dès lors, la voix des hommes libres étouffa vos croassements inutiles. « Sachez-donc, vils intrigants, que votre règne est passé, car le peuple est instruit et a secoué en partie le joug de la superstition : chaque chaumière, chaque atelier est mainte¬ nant un lycée où les sans-culottes discutent sans prétention, mais sainement, les questions les plus importantes de la morale et de la poli¬ tique. Vous l’avez gouverné far son ignorance; il vous écrase par ses lumières : « Cessez aussi de croire que nos actes d’adhé¬ sion aux différents travaux de la Convention sont l’effet d’une impulsion reçue. Ils sont celui de la méditation, du raisonnement et de la conviction; vous allez en juger. Nous adop¬ tons, nous recevons le gouvernement révolu¬ tionnaire, parce qu’il est entre nos mains une arme formidable, avec laquelle nous attein¬ drons plus sûrement les malveillants qui vou¬ draient détruire la Constitution, dont ils fei¬ gnent de réclamer l’exécution. Nous l’adoptons, parce que l’autorité populaire de la Conven¬ tion n’inquiète que les ennemis de la patrie. « Nous suspendons l’exécution de la Cons¬ titution parce qu’elle est un trésor qui appar¬ tient exclusivement aux sans-culottes qui l’ont mis en réserve pour s’en partager les bienfaits, au moment seulement où ils auront purgé le sol de la liberté des aristocrates et intrigants qui y pullulent encore. « Nous l’adoptons enfin, ce gouvernement révolutionnaire, parce qu’il imprime à la Répu¬ blique naissante cette marche noble et rapide qui effraie les despotes, nos ennemis; com¬ mande l’estime et la confiance aux peuples neutres et doit bientôt nous en faire des alliés. « C’est ainsi, législateurs, que les sans-culottes de Pontarlier répondent aux sugges¬ tions perfides des malveillants; c’est à leur attachement invariable aux principes de la Montagne qu’ils doivent le bonheur de n’avoir jamais dévié du sentier qui conduit au temple de la liberté. » (Mention honorable.) Les citoyens composant l’état-major, et les aspirants du vaisseau de la République VEntre-prenant, répugnant à vendre à la patrie les choses utiles à sa défense, renoncent aux parts qui pourraient leur revenir dans les prises d’ob¬ jets relatifs aux approvisionnements de nos armées de mer et de terre. Ils joignent à leur adresse une somme de 106 liv. 5 sols pour les frais de la guerre. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit le document des Archives nationales (2). Les citoyens composant V état-major et les aspi rants du vaisseau de la Bépublique L’Entre¬ prenant, commandé par le citoyen Lefrancq, capitaine de vaisseau, à la Convention natio¬ nale. « Citoyens représentants, « Nous savons qu’il est un genre de sacri¬ fices aussi nécessaires au triomphe de la liberté que celui de nos vies, c’est l’abandon généreux de nos intérêts et de nos fortunes, surtout quand elles sont dé nature à pourvoir aux dé¬ penses considérables que nécessite chaque jour l’entretien de nos forces; nous nous reproche¬ rions d’avoir vendu à la patrie les choses utiles à sa défense tandis que cette bonne mère ne veille à nos besoins que pour nous donner. « Nous vous prions donc, citoyens représen¬ tants, de regarder cette pièce comme l’acte qui constate lé don que nous lui faisons des parts qui pourraient nous revenir dans les prises que nous ferons, d’objets relatifs aux approvisionnements de nos armées de mer et de terre, tels que blé, goudron, bray, bois de construction, mâtures, chanvres, fers, etc. Il nous tarde bien de sortir de la stagnation où nous sommes dans cette rade pour réaliser cette dette sacrée, et montrer à nos vils ennemis de quoi est capable la valeur de l’équipage discipliné de ce vaisseau. « En rade de Brest, le 28 frimaire 1793, l’an II de la République française, une et indi¬ visible. (Suivent 24 signatures. ) « Les . signataires, citoyens représentants, joignent à l’adresse une somme de 106 liv. 5 s. pour les frais de la guerre; puisse ce faible don être utile à notre patrie. « Le capitaine de vaisseau, « C. Lefrancq. » La Société populaire de Lodève envoie à la Convention nationale une renonciation faite en faveur des femmes, des braves défenseurs (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 13a. (2) Archives nationales, carton G 290, dossier 917, pièce 10.