SÉANCE DU 25 BRUMAIRE AN III (SAMEDI 15 NOVEMBRE 1794) - N08 6-7 235 Luxembourg 282 Lazare 125 Mairie 23 Madelonettes 38 Pélagie — Port-Libre 1 Plessis 441 Quatre-Nations — Répression 31 Salpêtrière 303 Vincennes 218 Total général 3372 Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des Maisons d’Arrêt, de Justice et de détention de la Commune de Paris. Le chargé provisoire. Dumont. 6 Des citoyens membres de la société populaire de Serres, département des Hautes-Alpes, adressent à la Convention nationale leurs réclamations sur le décret du 18 septembre 1793 (vieux style), qui pèse sur la tête des habitans de cette commune. Par ce décret, disent-ils, nous sommes prévenus d’avoir outragé la liberté dans l’arbre qui en est le symbole. On nous impute encore d’autres faits qui ne sont ni moins faux, ni moins calomnieux. Représentans, ajoutent-ils, la clameur publique s’est constamment élevée contre ces inculpations; elles ont excité l’indignation de tous les citoyens de notre département ; elles sont fausses ; elles sont l’effet de la calomnie la plus atroce, aussi osons-nous espérer que vous rapporterez cette disposition de votre décret, et que vous vous voudrez bien rendre votre estime aux habitans de Serres. La Convention nationale décrète le renvoi de cette pétition à son comité de Sûreté générale (29). [Les citoyens de la société populaire de Serres à la Convention nationale, le 5 brumaire an III\ (30) Liberté, Égalité Représentans du Peuple, Les habitants de la commune de Serres ont été rendus a leurs droits par le triomphe glorieux que vous avés remporté sur les ennemis de la liberté le premier usage que nous devons (29) P.V., XLIX, 170. (30) C 326, pl. 1418, p. 1. faire de la notre c’est de nous justifier à vos yeux d’une inculpation grave qui pese sur nos tetes d’après un décret surpris à votre religion le dix-huit septembre 1793 (V. S.) Par ce décret les habitants de la commune de Serres sont prévenus d’avoir outragé la liberté dans l’arbre qui en est le simbole, on leur impute encore quelques autres faits qui ne sont ni moins faux, ni moins calomnieux. Représentans la clameur publique s’est constament elevée contre ces inculpations elles ont excité l’indignation de tous les citoyens de notre département! si la nature a refusé aux habitans de nos montagnes les jouissances qu’elle a prodiguée aux citadins des plaines fertiles, en revanche elle nous a inspiré le plus ardent amour pour la liberté, et cet arbre qui en est l’emblème loin d’avoir jamais souffert aucune atteinte dans notre commune s’y elleve encore majestueusement, il ne cesse de faire l’objet de nos homages et de notre vénération; comment a-t-il donc pu se faire qu’on ait osé imputer aux habitans de Serres de l’avoir brûlé puisque le faux matériel de ce fait est prouvé et qu’il pourra vous être attesté par celui de vos collègues qui va parcourir notre département. Ce ne peut être là que l’effet de la calomnie la plus attroce aussi nous ozons esperer, citoyens représentans, que vous raporterés cette disposition de votre décret et que vous voudrés bien rendre aux habitans de Serres votre estime. Salut et fraternité. Vive la Republique, Vive la Convention nationale. Astier, juge, Nicolas, maire et 75 autres signatures. 7 Les mêmes citoyens font parvenir une autre adresse, par laquelle ils félicitent la Convention du triomphe qu’elle a remporté sur les ennemis de la liberté, et protestent de leur éternel dévouement à la Convention, qui sera toujours leur unique point de ralliement. Mention honorable et insertion au bulletin (31). [Les membres de la société populaire de Serres à la Convention nationale, le 5 brumaire an I1I\ (32) Liberté, Égalité Représentans du peuple En détruisant quelques hommes toujours ivres et toujours altérés de sang, vous avés donné la mort politique a tous leurs sectateurs. Pères et soutiens de la liberté, vous venés de (31) P. V., XLIX, 171. (32) C 326, pl. 1418, p. 2 Bull., 25 brum.