SÉANCE DU 19 THERMIDOR AN II (6 AOÛT 1794) - N° 1 233 teurs, et de sacrifier nos vies et nos fortunes pour le bonheur et la prospérité de la République une et indivisible. Rasquinet Jph, Franc, Bourguignon, Thiery, Lefebvre (agent nat.), Jacquinot, L. Perrin, Th. Nicolas, Dudot (secret.), Villaume [et une signature illisible], Q [Le c. de surveillance de la comm. de Pont-à-Mousson à la Conv.; Pont-à-Mousson, 15 therm. II\ (1) Citoyens représentants, Nous vous félicitons bien sincèrement du courage que vous avez montré et des mesures énergiques que vous avez prises pour sauver la patrie, relativement à l’infâme trahison de Robespierre et de ses complices. Et vous, braves et éclairés Parisiens, recevez nos remerciements pour tout ce que vous avez fait jusqu’à présent, pour conserver le dépôt précieux que le peuple français vous a confié. Conrard (secrét.), Rouyer, Bedin, J. Robert, T. Didelon, J.C. Roussaint, Chevreux, Jacquinod (présid.). r [La sté popul. de Pont-à-Mousson à la Conv.; s.d. ] (2) Citoyens représentans, La société populaire de Pont-à-Mousson tremble encore des dangers que la liberté et la République viennent de courir. Elle admire avec reconnoissance la fermeté et la prudence de la Convention. Elle s’est montrée dans tous les temps supérieure aux dangers que la malveillance et la trahison ont sans cesse multiplié contre la chose publique; mais aujourd’huy elle s’est montrée supérieure à elle-même. Avec quelle sagacité elle a démasqué des traîtres qui étaient parvenus à aveugler pour ainsy dire la nation entière ! Avec quelle énergie elle s’est entouré de cette fidèle et courageuse commune de Paris, avec qu’elle (sic) promptitude elle a frappé. On a reconnu dans ses démarches la direction de la sagesse éternelle qui protège la République d’une manière pour ainsy dire visible; elle en avoit la force irrésistible et l’inaltérable tranquillité. Vous n’avez besoin ni d’encouragements ni d’éloges; l’amour de la patrie et de vos devoirs, voilà les nobles mobiles qui vous font trouver des ressources proportionnées aux circonstances les plus terribles et les moins attendues. Nous renfermons donc un étalage superflu d’un[e] reconnoissance et d’un dévouement dont vous ne pouvez douter. Votre gloire, faite pour durer autant que la Républi-(1) C 312, pl. 1 244, p. 10. B‘n, 23 therm.; Audit, nat., n” 688. (2) C 315, pl. 1 261, p. 43. B‘n, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. que, sera bientôt plus dignement célébrée par l’univers entier. Les citoyens président et secrétaires compo-sans le bureau de ladite société. Courrier (secrét.), J.D. Salle (présid.), Vimenot (secrét.), Gerbal (secrét.) { 1). s [Le conseil gal de la comm. de Pont-à-Mousson, à la Conv.; Pont-à-Mousson, 15 therm. II] (2) Citoyens, Quelques hommes profondément pervers, dévorés du démon de l’orgueil et de l’ambition, des mandataires infidèles au peuple, des parjures, viennent donc de tenter le plus abominable des crimes, l’assassinat de la représentation nationale, pour élever, à la place de l’édifice de la liberté, un odieux triumvirat. Qu’ils ont été insensés, ces scélérats, lorsqu’ils ont crus qu’à l’aide d’une réputation usurpée, d’une feinte popularité, ils jouissoient assez de l’amour du peuple français pour l’attacher à leur destinée ! Ont-ils pu ignorer que la plus puissante des nations, qui possède le sentiment de sa grandeur et de sa dignité, qui, par son premier élan vers la liberté, a épouventé tous les despotes de l’Europe, ébranlé leur trône, triomphé pendant 3 années des efforts de leurs armées, qui a appris à l’univers que les traîtres et les factieux n’ont recueillis d’autres fruits, de 5 années de combats contre cette liberté, que le sentiment de leur foiblesse et de leur impuissance, [ne] pouvoit oublier dans un instant toute sa gloire, remettre lâchement son autorité et sa souveraineté dans les mains de quelques nouveaux tirans ? Non, la honte et l’opprobre ne peutfsicj plus désormais être le partage du peuple français. Cinq années de sacrifices, l’effusion du sang de milliers de patriotes, sont autant de garants solemnels que sa liberté ne peut plus périr qu’après le dernier des Français. Vous l’avez prouvé, peuple généreux de Paris, sentinelle plus avancée, vous avez protégé la représentation nationale contre les tirans, et, au signal qu’elle vous a donné, vous avez frappé les traîtres. S’ils vous eussent échappés, s’ils vous eussent immolés, et profané le san[c]tuaire de la liberté, la nation française toute entière étoit levée à votre éveil, et, n’en doutez pas, vous eussiez tous été vengés. Et vous, fidèles mandataires du peuple, qui avez encore une fois, par votre énergie et votre courage, fait triompher la justice nationale, continuez à rester ainsi à votre poste, fiers et inébranlables aux secousses de la tyrannie. Le peuple français attend de vous, vous le savez, son bonheur, qui ne peut être que dans l’affermissement de la République, car tout autre gouvernement ne peut plus être le sien; le triomphe que vous venez d’obtenir le prouve assez. (1) Mention de bas de page ; pièces du 19 therm. remise[s] au[x] procès-verbaux. Signé : P. BARRAS. (2) C 312, pl. 1 244, p. 9. Bm, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. SÉANCE DU 19 THERMIDOR AN II (6 AOÛT 1794) - N° 1 233 teurs, et de sacrifier nos vies et nos fortunes pour le bonheur et la prospérité de la République une et indivisible. Rasquinet Jph, Franc, Bourguignon, Thiery, Lefebvre (agent nat.), Jacquinot, L. Perrin, Th. Nicolas, Dudot (secret.), Villaume [et une signature illisible], Q [Le c. de surveillance de la comm. de Pont-à-Mousson à la Conv.; Pont-à-Mousson, 15 therm. II\ (1) Citoyens représentants, Nous vous félicitons bien sincèrement du courage que vous avez montré et des mesures énergiques que vous avez prises pour sauver la patrie, relativement à l’infâme trahison de Robespierre et de ses complices. Et vous, braves et éclairés Parisiens, recevez nos remerciements pour tout ce que vous avez fait jusqu’à présent, pour conserver le dépôt précieux que le peuple français vous a confié. Conrard (secrét.), Rouyer, Bedin, J. Robert, T. Didelon, J.C. Roussaint, Chevreux, Jacquinod (présid.). r [La sté popul. de Pont-à-Mousson à la Conv.; s.d. ] (2) Citoyens représentans, La société populaire de Pont-à-Mousson tremble encore des dangers que la liberté et la République viennent de courir. Elle admire avec reconnoissance la fermeté et la prudence de la Convention. Elle s’est montrée dans tous les temps supérieure aux dangers que la malveillance et la trahison ont sans cesse multiplié contre la chose publique; mais aujourd’huy elle s’est montrée supérieure à elle-même. Avec quelle sagacité elle a démasqué des traîtres qui étaient parvenus à aveugler pour ainsy dire la nation entière ! Avec quelle énergie elle s’est entouré de cette fidèle et courageuse commune de Paris, avec qu’elle (sic) promptitude elle a frappé. On a reconnu dans ses démarches la direction de la sagesse éternelle qui protège la République d’une manière pour ainsy dire visible; elle en avoit la force irrésistible et l’inaltérable tranquillité. Vous n’avez besoin ni d’encouragements ni d’éloges; l’amour de la patrie et de vos devoirs, voilà les nobles mobiles qui vous font trouver des ressources proportionnées aux circonstances les plus terribles et les moins attendues. Nous renfermons donc un étalage superflu d’un[e] reconnoissance et d’un dévouement dont vous ne pouvez douter. Votre gloire, faite pour durer autant que la Républi-(1) C 312, pl. 1 244, p. 10. B‘n, 23 therm.; Audit, nat., n” 688. (2) C 315, pl. 1 261, p. 43. B‘n, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. que, sera bientôt plus dignement célébrée par l’univers entier. Les citoyens président et secrétaires compo-sans le bureau de ladite société. Courrier (secrét.), J.D. Salle (présid.), Vimenot (secrét.), Gerbal (secrét.) { 1). s [Le conseil gal de la comm. de Pont-à-Mousson, à la Conv.; Pont-à-Mousson, 15 therm. II] (2) Citoyens, Quelques hommes profondément pervers, dévorés du démon de l’orgueil et de l’ambition, des mandataires infidèles au peuple, des parjures, viennent donc de tenter le plus abominable des crimes, l’assassinat de la représentation nationale, pour élever, à la place de l’édifice de la liberté, un odieux triumvirat. Qu’ils ont été insensés, ces scélérats, lorsqu’ils ont crus qu’à l’aide d’une réputation usurpée, d’une feinte popularité, ils jouissoient assez de l’amour du peuple français pour l’attacher à leur destinée ! Ont-ils pu ignorer que la plus puissante des nations, qui possède le sentiment de sa grandeur et de sa dignité, qui, par son premier élan vers la liberté, a épouventé tous les despotes de l’Europe, ébranlé leur trône, triomphé pendant 3 années des efforts de leurs armées, qui a appris à l’univers que les traîtres et les factieux n’ont recueillis d’autres fruits, de 5 années de combats contre cette liberté, que le sentiment de leur foiblesse et de leur impuissance, [ne] pouvoit oublier dans un instant toute sa gloire, remettre lâchement son autorité et sa souveraineté dans les mains de quelques nouveaux tirans ? Non, la honte et l’opprobre ne peutfsicj plus désormais être le partage du peuple français. Cinq années de sacrifices, l’effusion du sang de milliers de patriotes, sont autant de garants solemnels que sa liberté ne peut plus périr qu’après le dernier des Français. Vous l’avez prouvé, peuple généreux de Paris, sentinelle plus avancée, vous avez protégé la représentation nationale contre les tirans, et, au signal qu’elle vous a donné, vous avez frappé les traîtres. S’ils vous eussent échappés, s’ils vous eussent immolés, et profané le san[c]tuaire de la liberté, la nation française toute entière étoit levée à votre éveil, et, n’en doutez pas, vous eussiez tous été vengés. Et vous, fidèles mandataires du peuple, qui avez encore une fois, par votre énergie et votre courage, fait triompher la justice nationale, continuez à rester ainsi à votre poste, fiers et inébranlables aux secousses de la tyrannie. Le peuple français attend de vous, vous le savez, son bonheur, qui ne peut être que dans l’affermissement de la République, car tout autre gouvernement ne peut plus être le sien; le triomphe que vous venez d’obtenir le prouve assez. (1) Mention de bas de page ; pièces du 19 therm. remise[s] au[x] procès-verbaux. Signé : P. BARRAS. (2) C 312, pl. 1 244, p. 9. Bm, 23 therm.; Audit, nat., n° 688.