166 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [17 mai 1791. | née permettra le changement de la cote: tâchons donc de voter très promptement. Plusieurs membres ; Oui! Oui ! et de confiance! (. Applaudissements .) M. le Président lève la séance à dix heures. PREMIÈRE ANNEXE A LA SÉANCE DE L’ÂSSEMBLÉE NATIONALE DU MARDI 17 MAI 1791, AU SOIR. RAPPORT sur le projet de décret des comités ecclésiastique et de Constitution , concernant les empêchements, les dispenses ket la forme des mariages , par M. Durand-Maillane, commissaire du comité ecclésiastique (1). — (Imprimé par ordre de l'Assemblée nationale.) Messieurs, l’Assemblée nationale a renvoyé à ses deux comités ecclésiastique et de Constitution réunis, pour lui faire rapport, premièrement, des difficultés élevées, d’après ses décrets, sur les empêchements et dispenses demariage. En second lieu, sur le refus que Je curé de Saint-Sulpice a fait de publier les bans de mariage du sieur Talma, comédien français, et enfin sur la saisie des traitements réglés* pour le clergé futur (2). La première et la seconde de ces deux questions sont très importantes : liées entre elles par des principes communs elles tiennent l’une et l’autre à des règles ecclésiastiques qu’on doit respecter, lors même que l’on croit avoir et que l’on a véritablement de bonnes raisons pour s’en écarter. C’est aussi ce qui a fait notre plus grande sollicitude dans l’examen et la discussion des difficultés qui nous ont été renvoyées; il nous a fallu, non pas faire des lois nouvelles, mais rectifier simplement les anciennes, sans les abroger ; étendre et placer les lois civiles à côté des lois ecclésiastiques, sans affaibli r l’autorité ni des unes ni des autres. Enfin, instruits par les décrets de l’Assemblée nationale, nous avons dû. suivre son esprit, en entrant dans la sagesse de ses vues, et voici, en conséquence, quelle a été notre manière de traiter les objets sur lesquels nous avons été chargés de lui fournir des éclaircissements : D’abord, la partie la plus intéressante et la plus générale, celle des empêchements et de leurs dispenses� fixé notre première attention. Nous l’avons examinée sous tous les rapports, et bientôt il nous a paru que cette matière, dont les règles n’ont jamais eu ni rien de bien clair ni rien Ce bien fixe, n’était point aujourd’hui ce qu’elle était dans les plus beaux siècles de la religion. Nous avons reconnu qu’autant la puissance civile avait à cet égard négligé ses droits, autant et plus la puissance ecclésiastique en avait pris jusqu’à faire perdre, comme de vue, une grande vérité que nous avons voulu, pour cette raison même, rétablir et mettre dans le plus grand jour : savoir, que le mariage n’est et ne peut être jamais qu’un contrat formé par le consentement libre et mutuel des deux parties. (1) Ce document n’est pas inséré au Moniteur. (2) Voy. ci-après, môme séance, les deux rapports sur ces mêmes objets. De là sont sorties, comme d’elles-mêmes, des conséquences dont nous avons fait autant de dispositions réglementaires, et toutes relatives au même principe et au nouvel ordre établi par les décrets de l’Assemblée nationale. Dans ces mêmes conséquences, nous avons trouvé la solution de la difficulté du sieur Talma, comédien français, sur quoi il sera fait un rapport particulier, ainsi que sur la saisie des traitements du clergé futur; il ne s’agit ici que du rapport général concernant les formes du mariage que nous avons adaptées aux vrais principes sur lesquels on aurait toujours dû les régler et dont nous allons fournir en abrégé les preuves et le développement. Le mariage est de sa nature un contrat civil, et ne peut cesser d’être tel, parce qu’il ne peut cesser de former une convention entre les deux personnes qui se marient; leur consentement a fait leur mariage, comme le consentement en général fait seul tous les contrats de société parmi les hommes. Cela est si vrai à l’égard du contrat civil de mariage, que les Romains, dont l