490 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [11 mai 1790.] n’a pas de citoyens plus fidèles à la Constitution et plus sincèrement dévoués à l’affermissement de la prospérité publique, que vos commettants. L’Assemblée nationale vous permet d’assister à sa séance. » M. de Robespierre. Je demande que l’Assemblée autorise M. le président à écrire à la ville d’Arras pour lui témoigner la satisfaction de l’Assemblée. (Cette proposition est adoptée.) M-Rrîoïs de Beamnetz. Je demande que l’adresse soit imprimée et qu’elle soit renvoyée au comité de Constitution afin qn’ii examine* la proposition qui y est faite de former une fédération générale des gardes nationales du royaume. (Cette proposition est mise aux voix et adoptée.) M. l’abbé Royer fait part àl’Assemblée d’une adresse souscrite pur 24 prêtres-curés du district d’Orgelet, département du Mont-Jura, qui s’élèvent contre le dessein criminel que plusieurs prélats ont fait éclater, de porter les peuples à la révolte, en se servant insidieusement de l’intérêt du ciel, pour la conservation de leurs intérêts personnels. L’Assemblée ordonne l’impression de cette adresse qui est ainsi conçue : « Nous soussignés, prêtres, curés et vicaires du district d’Orgelet, département du Jura, instruits des protestations qu’ont faites quelques évêques contre les décrets de l’Assemblée concernant les biens du clergé, et des projets qu’ils ont formés d’exciter dans les peuples des mouvements séditieux, sous le prétexte des intérêts de la religion, avons regardé comme un de nos plus saints devoirs de manifester hautement nos sentiments à cet égard. « La religion s’honore des vertus et non des richesses de ses ministres. « L’Eglise est la réunion des fidèles; ses biens sont les biens des peuples; ils viennent d’eux; ils leur appartiennent; ils ont toujours pu en disposer à leur gré. « La plaie la plus cruelle de la religion a toujours été le faste scandaleux de ses pontifes. L’Église n’a cessé de gémir de voir ses biens prodigués avec une profusion scandaleuse à des ministres oiseux et inutiles, pour en priver les seuls utiles et nécessaires. « Il était indispensable, il était urgent de faire cesser cette honte et cet opprobre. La religion était avilie : les mœurs était perdues : les richesses de l’Église ne servaient plus qu’au faste et à la débauche; les vrais pasteurs des peuples étaient dans le besoin ; les églises tombaient en ruines; les prélats, les religieux habitaient dans des palais, dans des temples, et le Dieu du ciel n’avait que de pauvres, sombres et obscures demeures (1). « Quel usage plus sacré la nation a-t-elle pu faire des offrandes faites à l’autel, des dons de la piété, que de subvenir aux calamités publiques, guérir les plaies de l’iitat, régénérer les mœurs, et conquérir la liberté? « Ce qu’on fait les rois, ce qu’ont fait des mi-(1) « Unde clericis exuberare existimas rerum af-« fluentiam, vestium splcndorem, mensarum luxuriant, « congeriem vasorum argenteorum aureorum, msi de « bonis Ecclesiæ? Inde est, quod iüapauper et ittops et « nuda relinquitur, facie miseranda, incul ta, hispida ;