SÉANCE DU 28 BRUMAIRE AN III (18 NOVEMBRE 1794) - N°1 339 etre menacée, comptés sur le peuple de la Drôme. Pères et souverains de la patrie, respect, soumission entière a vos loix, attachement inviolable a la représentation nationale dont nous n’avons reconnus et ne reconnoitrons jamais que la seule autorité ; voila nos voeux, voila nos sermens et jamais le parjure n’aprocha de nos coeurs. Duloz, président, Regnan, secrétaire greffier et 5 autres signatures. [Extrait du procès-verbal des séances de l’administration de la Drôme, séance publique du 1er brumaire an 7/7] (4) D’après l’invitation qui lui en avoit été faite un membre a soumis à l’administration la rédaction d’un projet de lettre de félicitation et de remerciement à la Convention nationale sur sa dernière adresse au peuple français. L’administration applaudissant aux principes contenus dans cette lettre et qui sont ceux individuels des membres qui la composent, Considérant que le devoir et la reconnois-sance lui sont une loi suppreme de manifester à la représentation nationale le juste tribut de son admiration pour ses immortels travaux. Arrête a l’unanimité, qu’elle adopte en son entier le projet d’adresse présenté par un de ses membres et que par ce courier ladite adresse sera envoyée au président de la Convention nationale avec invitation d’en faire donner lecture au Sénat français, Arrête en outre que la dite adresse sera la suite du présent, consignée sur ses registres comme un monument de son respect, de son attachement et de sa reconnoissance envers la représentation nationale et ont les administrateurs signés au registre. Collationné, Regnan, secrétaire. b [Les administrateurs du district d’Arras à la Convention nationale, sur l’événement du 21 brumaire, le 21 brumaire an 777] (5) L’opinion publique vient de remporter sa bataille de Fleurus. La brèche était ouverte, le terrorisme avait amoncelé autours de lui tous ses serpents, le crime adossé au nom colossal de Jacobin avoit osé proposer la lutte de corps a corps avec le peuple et ses répresentants. Mais tels est le destin de tous les conspirateurs et de tous les forfaits : il s’éclipsent devant (4) C 324, pl. 1399, p. 42. (5) C 324, pl. 1399, p. 20. Moniteur, XXII, 530; Bull., 28brum. ; J. Fr., n° 785. le genie protecteur de notre république naissante, comme des ombres légères. Hier les Jacobins existoient, leur audace inspirait, répandait encore la terreur à l’innocence paisible, aujour-d’huÿ ils ne sont plus et la liberté leur survit toujours. L’haleine dévorante qui depuis un an desse-choit les principes, s’est évanouie devant les rayons de la vertu, que l’arbitraire, se [illisible] de l’oppression cache donc sa tête hideuse dans la tombe du dictateur; Une étincelle électrique partie de la masse du peuple vient de faire crever ce sombre nuage dont le sein renfermait la foudre meurtrière et qui ne pesait sur l’opinion publique que pour la soulever sans cesse et la déchirer par des convulsions toujours rénaissantes. Qu’un horizon de bonheur s’offre maintenant à tous les régards que la République voie sa base d’airain appuÿée sur des loix immuables, parce qu’elles sont émanées des principes qui ne changent jamais en dépit des travestissements bizarres dont les affubloient nos anciens decemvirs. Vous meritéz, Législateurs, une couronne civique et nous vous l’offrons digne de vous, dans cette ivresse de joie que répand autour de nous la victoire qui sera l’epoque la plus glorieuse dans l’histoire de vos travaux. Anatheme aux factieux, gloire à la Convention triomphe pour les droits du souverain : voici les cris unanimes dont Arras retentit aujourd’huÿ et dont nous nous rendons les échos auprès de vous. Les administrateurs du district d’Arras, Billion, Le Coq, Normoy, Le Roÿ, Anglies, Barbet, Clairet, Hourne, secrétaire. Pour copie conforme. Hourne. c [Le conseil général et l’administration du district de La Réole à la Convention nationale, le 3 brumaire an 777] (6) Égalité, Liberté. Citoyens Représentants, Il est donc enfin détruit ce système de terreur qui a quelque temps épouvanté la france et menacé sa liberté; ce système inventé par un affreux machiavélisme pour abrutir les esprits, flétrir les coeurs, comprimer la pensée, abêtir les hommes et ressusciter parmi nous le despotisme le plus avilissant! Elle luit donc, enfin, pour les français après tant de fluctuations, de tourmentes et d’agitations intestines, cette aurore du bonheur que leur promet le règne de la justice et que leur assurent vôtre courage et le retour des vertus (6) C 324, pl. 1399, p. 44.