SÉANCE DU 7 THERMIDOR AN II (25 JUILLET 1794) - N° 4 491 e [La Sté des Amis de la Constitution de 1 793, séante à Buzet, aux Représentons du Peuple Français; Buzet, 5 Mess. II] (l). Citoyens Législateurs. Nous nous gloriffions tous les jours du résultat de vos sublimes travaux. La france étoit devenue le repaire de tous les monstres destructeurs de la société, et, par le souffle bienfaisant de vos vertus, vous les avez tous exterminés. Des débris de la Royauté et de la Tyrannie, vous avez fait sortir le règne de l’égalité et de la Liberté ; Vous avez mis un frein salutaire à l’insultante oppulence des aristocrates; Vous avez fait disparoitre la mendicité et porté la consolation dans le sein des familles indigentes; Vous avez récompensé la valeur de nos jeunes guerriers par vos justes libéralités; Vous avec confondu la superstition et le fanatisme; Vous avez chassé d’auprès de nous l’athéïsme, ce monstre horrible, dont l’haleine empoisonée vomit des torrens de crimes. Vous avez noyé le fédéralisme dans son propre sang; Vous avez proclamé l’existance d’un Dieu et l’immortalité de l’âme ; Vous seuls, Législateurs, avez été capables de rappeler l’homme à sa dignité et à la jouissance de ses droits; Vous le conduirés infailliblement à l’amour de l’équité, de la justice et de la frugalité; et, par vos soins paternels, vous fixerés bientôt parmi nous la paix et le bonheur et la vertu. Continuez, Législateurs infatigables; la bénédiction du peuple français, sa reconnoissance éternelle, l’admiration même des peuples les plus acharnés contre vous, et l’immortalité, voilà la récompense qui vous attend. Lacorérge (présid.), Gratiolet (secrét.), Jh BEAUJARDIN (secrét. pfrovis.J). f [La Sté régénérée des Sans-culottes de Blamont et la Municipalité Révol. du même lieu à la Conv.; Blamont, 25 prair. II] (2). Citoyens Représentans ! Qu’il étoit beau ce jour, où, à votre voix, tout un Peuple, abjurant des erreurs nuisibles, s’est présenté comme en masse aux pieds de la Divinité pour lui rendre un pur hommage, dégagé de toute superstition, l’hommage d’un cœur droit et sensible ! Si l’on peut dire de nos armées qu’elles méritent chaque jour de la Patrie par les prodiges de valeur qu’elles font, et les brillants succès dont le Ciel se plait à couronner leurs efforts, l’on peut dire également de vous que, chaque jour, vous acquérez de nouveaux droits à notre admiration et à notre amour. (1) C 314, pl. 1255, p. 42. (2) C 314, pl. 1255, p. 41. Désormais le Peuple ne doit plus douter de son bonheur. Vous l’avez appuyé sur des bases inébranlables, sur la Vertu. Plus de nuages sur la Sainte Montagne. Plus de prétexte aux ennemis de la Chose publique pour contrarier vos grands projets. Plus de vuide dans la Constitution. A présent elle offre un Code de lois complet. C’est un enchaînement de vérités éternelles contre lesquelles le mensonge ne sauroit tenir; de ces vérités précieuses dont l’oubli avoit occasionné tous les malheurs de l’humanité, mais qui, par la proclamation solem-nelle que vous en avez faite, vont devenir pour tous les hommes, un point de ralliement, et une source intarrissable de prospérité. Recevez, Sages Législateurs, recevez nos bénédictions; et croyez que vos travaux sont chers à tous les cœurs, que nous les secondons, de tous nos efforts, et qu’à votre exemple notre vœu le plus ardent est de voir bientôt l’humanité entière se relever de son avilissement, pour marcher à grands pas vers la gloire et le bonheur. Mais, pour hâter cette heureuse époque, il faut de l’instruction. Nous aimons vous prévenir, Citoyens Représentans, peut-être le présumez-vous déjà d’avance, que la plupart des cœurs sont on ne peut pas plus disposés à la recevoir. Que le flambeau de la Sagesse, agitté dans vos mains, jette donc de tous côtés des éteincelles de lumière afin de nationaliser parmi nous la raison et les bonnes mœurs. C’est là le glorieux terme de vos travaux. Vous y visez depuis longtems; Et voici le moment d’y atteindre. Salut, fraternité, et Confiance ! G.F. Fallot (secrét.), G.F. Dieny (présid.). g [La Sté popul. 3 fois régénérée de la Comm. de Beaune à la Conv.; s.d.] ( l). Citoyens représentants autant votre conduite ferme et vigoureuse envers les ennemis de la république, tant intérieurs qu’extérieurs, vous méritent leur haine et excitent les efforts qu’ils ne cessent de faire chaque jour, soit pour vous avilir aux yeux du peuple français, ou pour vous faire tomber les uns après les autres sous le fer des assassins à leurs gages, autant elle vous concilie et augmente pour vous l’estime et l’amour des vrais enfans de la patrie, de ces français dignes de la Liberté. Si notre reconnoissance pour vous, Citoyens représentans, a augmenté en proportion et des maux que vous nous avez épargné, des sages loix que vous nous avez tracées, et de la vigilance que vous apportez à déjouer les complots toujours renaissants des ennemis de notre liberté, et en envoyant à l’écha-faut les traîtres qui veulent nous la ravir; vous l’avez méritée toutte entière par votre [décret] du 22 prairial sur la réorganisation du tribunal révolutionnaire : rien ne prouve mieux de quelle nécessité était ce décret que les sarcasmes et les calomnies qu’il vous a attiré de la part des méchans; que, comme des forcenés, ils répandent et exhalent leur rage contre vous, montagne inébranlable; si leurs traits empoisonnés ne peuvent vous atteindre, ils ne (1) C 314, pl. 1255, p. 39. SÉANCE DU 7 THERMIDOR AN II (25 JUILLET 1794) - N° 4 491 e [La Sté des Amis de la Constitution de 1 793, séante à Buzet, aux Représentons du Peuple Français; Buzet, 5 Mess. II] (l). Citoyens Législateurs. Nous nous gloriffions tous les jours du résultat de vos sublimes travaux. La france étoit devenue le repaire de tous les monstres destructeurs de la société, et, par le souffle bienfaisant de vos vertus, vous les avez tous exterminés. Des débris de la Royauté et de la Tyrannie, vous avez fait sortir le règne de l’égalité et de la Liberté ; Vous avez mis un frein salutaire à l’insultante oppulence des aristocrates; Vous avez fait disparoitre la mendicité et porté la consolation dans le sein des familles indigentes; Vous avez récompensé la valeur de nos jeunes guerriers par vos justes libéralités; Vous avec confondu la superstition et le fanatisme; Vous avez chassé d’auprès de nous l’athéïsme, ce monstre horrible, dont l’haleine empoisonée vomit des torrens de crimes. Vous avez noyé le fédéralisme dans son propre sang; Vous avez proclamé l’existance d’un Dieu et l’immortalité de l’âme ; Vous seuls, Législateurs, avez été capables de rappeler l’homme à sa dignité et à la jouissance de ses droits; Vous le conduirés infailliblement à l’amour de l’équité, de la justice et de la frugalité; et, par vos soins paternels, vous fixerés bientôt parmi nous la paix et le bonheur et la vertu. Continuez, Législateurs infatigables; la bénédiction du peuple français, sa reconnoissance éternelle, l’admiration même des peuples les plus acharnés contre vous, et l’immortalité, voilà la récompense qui vous attend. Lacorérge (présid.), Gratiolet (secrét.), Jh BEAUJARDIN (secrét. pfrovis.J). f [La Sté régénérée des Sans-culottes de Blamont et la Municipalité Révol. du même lieu à la Conv.; Blamont, 25 prair. II] (2). Citoyens Représentans ! Qu’il étoit beau ce jour, où, à votre voix, tout un Peuple, abjurant des erreurs nuisibles, s’est présenté comme en masse aux pieds de la Divinité pour lui rendre un pur hommage, dégagé de toute superstition, l’hommage d’un cœur droit et sensible ! Si l’on peut dire de nos armées qu’elles méritent chaque jour de la Patrie par les prodiges de valeur qu’elles font, et les brillants succès dont le Ciel se plait à couronner leurs efforts, l’on peut dire également de vous que, chaque jour, vous acquérez de nouveaux droits à notre admiration et à notre amour. (1) C 314, pl. 1255, p. 42. (2) C 314, pl. 1255, p. 41. Désormais le Peuple ne doit plus douter de son bonheur. Vous l’avez appuyé sur des bases inébranlables, sur la Vertu. Plus de nuages sur la Sainte Montagne. Plus de prétexte aux ennemis de la Chose publique pour contrarier vos grands projets. Plus de vuide dans la Constitution. A présent elle offre un Code de lois complet. C’est un enchaînement de vérités éternelles contre lesquelles le mensonge ne sauroit tenir; de ces vérités précieuses dont l’oubli avoit occasionné tous les malheurs de l’humanité, mais qui, par la proclamation solem-nelle que vous en avez faite, vont devenir pour tous les hommes, un point de ralliement, et une source intarrissable de prospérité. Recevez, Sages Législateurs, recevez nos bénédictions; et croyez que vos travaux sont chers à tous les cœurs, que nous les secondons, de tous nos efforts, et qu’à votre exemple notre vœu le plus ardent est de voir bientôt l’humanité entière se relever de son avilissement, pour marcher à grands pas vers la gloire et le bonheur. Mais, pour hâter cette heureuse époque, il faut de l’instruction. Nous aimons vous prévenir, Citoyens Représentans, peut-être le présumez-vous déjà d’avance, que la plupart des cœurs sont on ne peut pas plus disposés à la recevoir. Que le flambeau de la Sagesse, agitté dans vos mains, jette donc de tous côtés des éteincelles de lumière afin de nationaliser parmi nous la raison et les bonnes mœurs. C’est là le glorieux terme de vos travaux. Vous y visez depuis longtems; Et voici le moment d’y atteindre. Salut, fraternité, et Confiance ! G.F. Fallot (secrét.), G.F. Dieny (présid.). g [La Sté popul. 3 fois régénérée de la Comm. de Beaune à la Conv.; s.d.] ( l). Citoyens représentants autant votre conduite ferme et vigoureuse envers les ennemis de la république, tant intérieurs qu’extérieurs, vous méritent leur haine et excitent les efforts qu’ils ne cessent de faire chaque jour, soit pour vous avilir aux yeux du peuple français, ou pour vous faire tomber les uns après les autres sous le fer des assassins à leurs gages, autant elle vous concilie et augmente pour vous l’estime et l’amour des vrais enfans de la patrie, de ces français dignes de la Liberté. Si notre reconnoissance pour vous, Citoyens représentans, a augmenté en proportion et des maux que vous nous avez épargné, des sages loix que vous nous avez tracées, et de la vigilance que vous apportez à déjouer les complots toujours renaissants des ennemis de notre liberté, et en envoyant à l’écha-faut les traîtres qui veulent nous la ravir; vous l’avez méritée toutte entière par votre [décret] du 22 prairial sur la réorganisation du tribunal révolutionnaire : rien ne prouve mieux de quelle nécessité était ce décret que les sarcasmes et les calomnies qu’il vous a attiré de la part des méchans; que, comme des forcenés, ils répandent et exhalent leur rage contre vous, montagne inébranlable; si leurs traits empoisonnés ne peuvent vous atteindre, ils ne (1) C 314, pl. 1255, p. 39. 492 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE sont pas pour cela sans effets ; ils servent à vous les dévoiler, recevez aussy nos félicitations d’avoir prorogé les fonctions du Comité de Salut public; Il a à juste titre notre confiance; il l’a méritée, et nous espérons qu’il ne cessera jamais de la mériter. Restez à votre poste, Citoyens représentants; achevez l’édifice de notre Liberté, et, lorsque, l’ayant assise sur des bazes certaines et inébranlables, vous rentrerez dans vos paisibles foyers, vous y goûterez, dans nos hommages non interrompus, et partagerez avec nous, les doux fruits du bonheur d’un peuple dont vous mériterez à si juste titre les noms de pères et de libérateurs [suivent 108 signatures]. h [La Sté popul. de Villefranche-sur-saône à la Conv.; Villefranche-sur-saône, 1er Therm. Il] (l). Pères de la Patrie. la nation française est victorieuse de tous ses ennemis. Les hordes barbares, les despotes coalisés contre notre Liberté trouvent partout le prix de leur audace à combattre un peuple grand et magnanime, qui a juré de Vivre Libre ou de mourir C’est ce serment auguste que nous avons renou-vellé dans la fête du 14 juillet (Vieux Style), que nous venons de célébrer avec l’enthousiasme qui caractérise notre ardent amour pour la patrie. Représentans du peuple Français ! nous serons fidèles à ce serment, nous le jurons ! ... La nouvelle de la prise de Bruxelles nous arrive : nous nous en réjouissons, en chantant des hymnes patriotiques, en formant de nouveaux vœux pour votre conservation et pour la prospérité de nos armées. Le Décret qui déclare que l’armée de Sambre-et-Meuse ne cesse de bien mériter de la patrie, sera solemnelement déposé dans le Temple de L’Eternel. Vive La république ! Vive la convention nationale ! vivent Les comités de salut public et de sûreté Générale. S. et f. Metra Fils (commre), Bresson Durieux (commre), Morel (secrét.), Teilliard, Chassâl (commre), Gue-ROUL (subst* ? ). i [La Sté popul. de Mont-armance à la Conv. ; 28 flor. W { 2). Citoyens Représentans Vos travaux impriment chaque jour un caractère plus imposant à la République française. Sa constitution sera le modèle de toutes les nations assés sages pour entendre le langage de la vérité. Tous les peuples sont réservés aux mêmes destinées. L’homme étoit né pour être bon, bienfaisant et juste; les préjugés seuls ont dégradé sa nature. Livré, depuis le commencement des siècles, à deux espèces de génies malfaisants; les tirans et les prêtres, l’avilissement et l’abrutissement étoient devenus son partage, ces scélérats, jaloux les uns des (1) C 314, pl. 1255, p. 38. (2) C 314, pl. 1255, p. 37. autres, se craignoient, se méprisoient mutuellement; ils luttoient d’autorités, mais ils n’avoient plus qu’une opinion s’il s’agissoit de dégrader et d’avilir l’espèce humaine, heureusement ils sont disparus pour toujours du sol de la liberté. A la tiran-nie, vous avez substitué un gouvernement sage, la République démocratique, et, au fanatisme, le culte d’un être Suprême, divinité bienfaisante et non jalouse du bonheur des mortels. Législateurs qui faites consister le votre dans celui du peuple que vous représentés, grâces vous soient rendues, votre décret sur la reconnoissance de l’existance d’un être suprême et de l’immortalité de l’ame immortalisera la nation française et fera passer vos noms à la postérité. Vous avés répondu de la seule manière digne d’un peuple libre aux calomnies de ces hommes pervers et corrompus, de ces tirans coalisés, qui osoient nous présenter, nous, français, comme des matérialistes, des athées : mais tout homme susceptible de quelque reflexion peut-il méconnoitre l’existence d’un Dieu ? Ne luy suffit-il pas de jetter sur lui, autour de luy, un coup d’œil pour reconnoitre la main d’une intelligence divine ? le magnifique spectacle de l’univers n’est-il pas, à tout instant, sous ses yeux ? Le culte que vous avés décrété aura un jour la sanction de tous les peuples de la Terre : en est-il un plus simple, plus sublime, plus digne de l’être suprême que la pratique des devoirs de l’homme ? en est-il un qui puisse nous donner une plus haute idée de la dignité de notre être ? Le discours de Robespierre, votre décret, Législateurs, sont les derniers coups portés à toutes ces religions fausses et superstitieuses : les tirans y liront leur condamnation, et les prêtres l’opprobre dont ils se sont couverts. Vive la Republique française une et indivisible. MOISEL (secrét.), T.V. GRAPON (présid.), LETELLIER (secrét.). j [La Sté popul. des Gras à la Conv.; 27 prair. II][ l). Citoyens Législateurs, tous les citoyens de notre commune vous remercient de votre Décret du 18 floréal qui établit sur des bases inébranlables la république française et le bonheur des générations futures. Les ennemis de notre glorieuse révolution ne pourront plus persuader aux esprits foibles que la france nie l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame; Nous voyons au contraire, avec la plus grande satisfaction qu’un grand nombre de personnes, qui avoient été trompées sur ce point, et étoient devenues assez suspectes, sont enfin à la hauteur des principes; tous jurent d’être autant de Geoffroi, tous lui votent des remerciemens et tous vous félicitent de vos glorieux travaux; à quoi notre Société applaudit en vous invitant, en outre, à rester à votre poste et à lancer la foudre sur tout soldat, anglais et hanovrien ou autres, qui, comme eux, se seroient mérité une guerre à mort. Notre Société vous informe aussi que son Archiviste, le Citoyen Nicol, Lieutenant des Douanes, n’ayant, pour toute fortune, qu’un patriotisme à (1) C 314, pl. 1255, p. 36. 492 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE sont pas pour cela sans effets ; ils servent à vous les dévoiler, recevez aussy nos félicitations d’avoir prorogé les fonctions du Comité de Salut public; Il a à juste titre notre confiance; il l’a méritée, et nous espérons qu’il ne cessera jamais de la mériter. Restez à votre poste, Citoyens représentants; achevez l’édifice de notre Liberté, et, lorsque, l’ayant assise sur des bazes certaines et inébranlables, vous rentrerez dans vos paisibles foyers, vous y goûterez, dans nos hommages non interrompus, et partagerez avec nous, les doux fruits du bonheur d’un peuple dont vous mériterez à si juste titre les noms de pères et de libérateurs [suivent 108 signatures]. h [La Sté popul. de Villefranche-sur-saône à la Conv.; Villefranche-sur-saône, 1er Therm. Il] (l). Pères de la Patrie. la nation française est victorieuse de tous ses ennemis. Les hordes barbares, les despotes coalisés contre notre Liberté trouvent partout le prix de leur audace à combattre un peuple grand et magnanime, qui a juré de Vivre Libre ou de mourir C’est ce serment auguste que nous avons renou-vellé dans la fête du 14 juillet (Vieux Style), que nous venons de célébrer avec l’enthousiasme qui caractérise notre ardent amour pour la patrie. Représentans du peuple Français ! nous serons fidèles à ce serment, nous le jurons ! ... La nouvelle de la prise de Bruxelles nous arrive : nous nous en réjouissons, en chantant des hymnes patriotiques, en formant de nouveaux vœux pour votre conservation et pour la prospérité de nos armées. Le Décret qui déclare que l’armée de Sambre-et-Meuse ne cesse de bien mériter de la patrie, sera solemnelement déposé dans le Temple de L’Eternel. Vive La république ! Vive la convention nationale ! vivent Les comités de salut public et de sûreté Générale. S. et f. Metra Fils (commre), Bresson Durieux (commre), Morel (secrét.), Teilliard, Chassâl (commre), Gue-ROUL (subst* ? ). i [La Sté popul. de Mont-armance à la Conv. ; 28 flor. W { 2). Citoyens Représentans Vos travaux impriment chaque jour un caractère plus imposant à la République française. Sa constitution sera le modèle de toutes les nations assés sages pour entendre le langage de la vérité. Tous les peuples sont réservés aux mêmes destinées. L’homme étoit né pour être bon, bienfaisant et juste; les préjugés seuls ont dégradé sa nature. Livré, depuis le commencement des siècles, à deux espèces de génies malfaisants; les tirans et les prêtres, l’avilissement et l’abrutissement étoient devenus son partage, ces scélérats, jaloux les uns des (1) C 314, pl. 1255, p. 38. (2) C 314, pl. 1255, p. 37. autres, se craignoient, se méprisoient mutuellement; ils luttoient d’autorités, mais ils n’avoient plus qu’une opinion s’il s’agissoit de dégrader et d’avilir l’espèce humaine, heureusement ils sont disparus pour toujours du sol de la liberté. A la tiran-nie, vous avez substitué un gouvernement sage, la République démocratique, et, au fanatisme, le culte d’un être Suprême, divinité bienfaisante et non jalouse du bonheur des mortels. Législateurs qui faites consister le votre dans celui du peuple que vous représentés, grâces vous soient rendues, votre décret sur la reconnoissance de l’existance d’un être suprême et de l’immortalité de l’ame immortalisera la nation française et fera passer vos noms à la postérité. Vous avés répondu de la seule manière digne d’un peuple libre aux calomnies de ces hommes pervers et corrompus, de ces tirans coalisés, qui osoient nous présenter, nous, français, comme des matérialistes, des athées : mais tout homme susceptible de quelque reflexion peut-il méconnoitre l’existence d’un Dieu ? Ne luy suffit-il pas de jetter sur lui, autour de luy, un coup d’œil pour reconnoitre la main d’une intelligence divine ? le magnifique spectacle de l’univers n’est-il pas, à tout instant, sous ses yeux ? Le culte que vous avés décrété aura un jour la sanction de tous les peuples de la Terre : en est-il un plus simple, plus sublime, plus digne de l’être suprême que la pratique des devoirs de l’homme ? en est-il un qui puisse nous donner une plus haute idée de la dignité de notre être ? Le discours de Robespierre, votre décret, Législateurs, sont les derniers coups portés à toutes ces religions fausses et superstitieuses : les tirans y liront leur condamnation, et les prêtres l’opprobre dont ils se sont couverts. Vive la Republique française une et indivisible. MOISEL (secrét.), T.V. GRAPON (présid.), LETELLIER (secrét.). j [La Sté popul. des Gras à la Conv.; 27 prair. II][ l). Citoyens Législateurs, tous les citoyens de notre commune vous remercient de votre Décret du 18 floréal qui établit sur des bases inébranlables la république française et le bonheur des générations futures. Les ennemis de notre glorieuse révolution ne pourront plus persuader aux esprits foibles que la france nie l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame; Nous voyons au contraire, avec la plus grande satisfaction qu’un grand nombre de personnes, qui avoient été trompées sur ce point, et étoient devenues assez suspectes, sont enfin à la hauteur des principes; tous jurent d’être autant de Geoffroi, tous lui votent des remerciemens et tous vous félicitent de vos glorieux travaux; à quoi notre Société applaudit en vous invitant, en outre, à rester à votre poste et à lancer la foudre sur tout soldat, anglais et hanovrien ou autres, qui, comme eux, se seroient mérité une guerre à mort. Notre Société vous informe aussi que son Archiviste, le Citoyen Nicol, Lieutenant des Douanes, n’ayant, pour toute fortune, qu’un patriotisme à (1) C 314, pl. 1255, p. 36.