[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j primaire an II 331 71 livres tant ouivre qu’étain, le tout provenant de la dépouille de sa ci -devant église. » Le conseil générât de la commune . (Suivent 9 signatures.) Autre lettre écrite d’Etampes par le représen¬ tant du peuple Couturier, qui envoie la relation de la fête de la Régénération qui a été célébrée dans cette ville le 10, jour de la lre décade de brumaire. mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de Couturier (2). « Étampes, ce 8 frimaire, l’an XI de la République une et indivisible. « Citoyens mes chers collègues, « Ce serait un chagrin pour le bon patriote Besnard de ne pas voir la relation de la fête de la régénération qui a eu lieu ici, et dont il était le directeur, dans le Bulletin ; j’ai cru avoir envoyé cette relation à la Convention, mais comme il n’en est pas fait relation, j’en envoie une seconde copie avec d’autant plus de plaisir que les fêtes de décades désorientent les aris¬ tocrates aussi bien que les fanatiques, et revi¬ vifient l’esprit publio abruti par la supersti¬ tion. « Les administrateurs du district de Dour-dan sont en diligence pour réunir ici la récolte de l’argenterie des églises et la faire purifier. Je les attends et suis impatient de voir la fin de la fonte pour aller revoir mes bons amis de la Montagne, que j’embrasse. « « Couturier. » Broche -verbal (3). Aujourd’hui, 10e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la République. La ville d’Etampes, voulant donner à la République des preuves de son civisme, a con¬ sacré cette décade à célébrer sa régénération révolutionnaire effectuée par les soins du ci¬ toyen Couturier, généreux montagnard, repré¬ sentant du peuple. Elle a voulu prouver aux aristocrates, aux modérés, aux égoïstes que les citoyens sont enfin éclairés sur leurs droits, qu’ils sauront les exercer avec la souveraineté qui les constitue et renverser tous les obstacles qui pourraient leur être encore opposés, et que les citoyens de cette cité sont [prêts] à faire tous les sacrifiées qu’il faudra pour affermir la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République. L’ordre, la marche et les emblèmes de la (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 26, p. 216. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 798. Aulard : Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 27. (3) Archives nationales, carton C 283, dossier 798. Liberté, de l’Egalité, de l’Unité, de l’Indivisibi¬ lité de la République et de l’aristocratie sont dus aux soins du citoyen Besnard, officier muni¬ cipal. L’Egalité a été représentée par deux hommes, l’un vêtu tel que l’étaient dans l’ancien régime les sangsues du peuple, enflés d’une naissance produite par le hasard, ou dont la source sou¬ vent impure, était blanchie par l’or, et l’autre un vrai sans-culotte, se tenant sous le bras, l’un deux tenant d’une main une bouteille et de l’autre une sébile de bois dans laquelle ils buvaient fraternellement. La Liberté a été représentée par une citoyenne, vraie républicaine, vêtue de blanc, ornée de rubans tricolores, montée sur un char traîné par des chevaux de luxe, entourée d’arbres nais¬ sants de la liberté, couronnée de chêne, ayant un casque sur la tête, une pique à la main surmontée du bonnet de la Liberté. L’Unité et l’Indivisibilité de la République étaient représentées par un faisceau de piques liées par des rubans tricolores, porté par des citoyens, un groupe posant la main sur le faisceau. L’aristocrate a été représenté comme réuni avec le fanatisme, par un âne habillé en prêtre, ayant un bonnet carré sur la tête et la secouant de temps à autre, annonçait toute l’amertume qu’il ressentait de confesser l’aristocratie expi¬ rante. Cet âne était plaoé sur une voiture traînée par un cheval anglais, levant encore une tête altière qui annonçait le projet connu et ’a con¬ duite de l’abbé Maury à Rome pour y confes¬ ser les tantes du dernier des tyrans de la France, feu Cap et. Les arbres de la liberté, plantés dans les dif¬ férentes places et quartiers de la ville, ont été les points de réunion; c’est là où la frater¬ nité et l’unité ont triomphé des ennemis de la République. Un rafraîchissement simple et frugal était déposé au pied de ces arbres. La marche a commencé à onze heures du matin, un gros détachement de républicains à cheval ayant à la main une branche de chêne garnie de rubans tricolores l’ouvraient. A la suite de cette cavalerie marchait un groupe de ci¬ toyens en réquisition, sur quatre de front, se tenant sous le bras en signe d’union et de frater¬ nité, des tambours battant marquaient et ani¬ maient la marche. Ces citoyens étaient suivis d’un groupe d’élèves de la liberté depuis l’âge de 7 ans jus¬ qu’à 12, ayant tous la tête couverte d’un bonnet rouge et à la main une branche de chêne; ces cœurs innocents, jaloux de suivre la réquisition, répétaient continuellement les cris de Vive la République, la liberté, l’égalité! vive la Mon¬ tagne! Un groupe de citoyennes du même âge vêtues en blano, symbole de l’innocence, ayant toutes la ceinture tricolore, tenaient une branche de chêne à la main et animaient la marche par des chants patriotiques. A la suite marchait l’Égalité, suivie d’un groupe de citoyens et citoyennnes de tout âge, les citoyennes vêtues de blanc, ceinture tri¬ colore et ornées de branches de chêne, et un nombre considérable de vieillards, portant les signes de la Sensibilité, excités par la joie de se voir libres, et trop près de la fin de leur carrière pour goûter longtemps les douceurs de l’union et de la fraternité. Un bataillon de la garde nationale marchait