SÉANCE DU 20 BRUMAIRE AN III (10 NOVEMBRE 1794) - Nos 2-5 69 ne sont pas si redoutables qu’ils voudraient le paroitre, leur nombre est petit quoiqu’ils aient toujours l’audace de parler au nom du peuple. Dévoilez les, c’est une justice que vous devez aux patriotes sincères qui gémissent, surtout dans les sociétés populaires, d’etre obligé de voter avec eux de peur de leur oppression. Enfin nous commençons donc a respirer un air libre et déjà il nous rend notre energie, nous nous retrouvons la force de mourir s’il le faut en vous deffendant. La Convention est le seul point de ralliement que nous puissions reconnoitre et la justice est l’objet de nous nos voeux; sans elle point de patrie. Ceux la veulent tuer la patrie qui veulent tuer la justice. C’est a la justice et la patrie que nous faisons le dévouement de nos biens et de notre existence. Nous ne parlerons pas au nom de tous les citoyens du département dont nous ne faisons qu’une très foible partie ; cette audace est réservée a nos ennemis. Mais nous osons vous l’assurer, ceux qui pensent différemment sont en très petit nombre dans le département de l’Yonne. Et pour nous conformer à la loi du... nous signons individuellement. Suivent trente-et-une signatures. V [Les commissaires du parlementaire l’America, venant de New-York à la Convention nationale, Le Havre-Marat, le 5 brumaire an III\ (40) Citoyens Représentants Cent quatre vingt seize républicains viennent de rentrer dans leur patrie. Le cri de Vive la république, et la Convention nationale régénératrice, cent et cent fois répété a été l’expression de la joye commune en abordant le sol de la liberté; la plus grande partie d’eux victimes de la barbarie espagnole et de la perfidie anglaise se promettent de venger bientôt les mauvais traitements qu’ils en ont reçu, leurs malheurs ne faisant qu’augmenter leur haine contre de tel ennemis. L’impatience de hâter le moment de la vengeance les a fait voler au poste ou la patrie les appelloit, leur patriotisme d’autant plus vrai et sincer qu’il est éprouvé par des maux presque constants, n’en deviendra que plus ardent a défendre le premier de tous les biens, la liberté. Salut et fraternité. Ladore, commissaire officier, Lafite, adjoint. 2 La municipalité et la société populaire de Vernaison, département de Rhône-et-(40) C 325, pl. 1414, p. 7. Bull., 20 bruni. Loire [sic], félicitent la Convention de la victoire qu’elle a remportée le 9 thermidor, se plaignent du discrédit des assignats et du surhaussement du prix des denrées. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de Salut public (41). 3 Le représentant du peuple [BRIVAL] en mission dans les départemens du Loiret, Loir-et-Cher et Indre-et-Loire instruit la Convention que le citoyen Pisseau a sauvé huit personnes de la fureur des flots et qu’il lui a fait porter, par un gendarme d’ordonnance, un secours provisoire de 600 L. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi aux comités des Secours publics et d’instruction publique (42). 4 Les administrateurs du département d’Eure-et-Loir se plaignent de l’inculpation dirigée contre eux dans le rapport du comité d’instruction publique, qui dénonce le dépérissement de la ci-devant cathédrale de Chartres : ils envoient les pièces à l’appui de leur plainte. Insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (43). 5 Le commandant de la place de Narbonne [Aude] écrit à la Convention qu’il a lu à la garnison son Adresse au peuple français, et qu’elle a été accueillie avec le plus vif enthousiasme. Mention honorable, insertion au bulletin (44). [Le commandant de la place à la Convention nationale, Narbonne le 29 vendémiaire an III] (45) Citoyens représentans, J’ay lu aux troupes composant la garnison votre adresse au Peuple français ; elle a été entendue avec le plus grand intérêt et accueillie avec le plus vif entousiasme ; nos principes sont les (41) P.-V., XLIX, 104. (42) P.-V., XLIX, 104. Voir ci-dessus Arch. Pari., 19 brumaire, n° 49. (43) P.-V., XLIX, 104. (44) P.-V., XLIX, 105. (45) C 325, pl. 1414, p. 4.