244 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 4 Suit la lettre du général Moulin (1) : Moulin, général de brigade, au Président de la Convention nationale. « Au quartier général de Chalonnes, sur la rive gauche de la Loire, le 10 du 2e mois de la 2e année de la Répu¬ blique une et indivisible. « Citoyen Président, « J’ai l’avantage de faire passer à la Con¬ vention nationale une croix d’argent et un ciboire trouvés hier par les citoyens Lacom-parte et Foucher, dans un bosquet du château du Plânty. J’avais ordonné à ces citoyens em¬ ployés dans les subsistances militaires de l’ar¬ mée de l’Ouest d’aller enlever des grains que j’avais trouvés la veille dans ce château en allant brûler ce repaire de brigands apparte¬ nant à un sieur de Contades. « Ces citoyens m’ont apporté sur-le-champ ces deux objets pour les faire passer directe¬ ment à la Convention nationale. Je me féli¬ cite de cette circonstance, citoyen Président, et j’en profite pour vous dire qu’il n’existe en ce pays des rebelles, chef-lieu du fanatisme par ce fameux chêne de saint Laurent, aucun rassemblement de brigands; les uns s’enfuient et les autres se cachent, cependant tous les jours on en arrête par la surveillance de nos patrouilles. « Salut et fraternité. « Vive la République ! « Le général de brigade, « Moulin. » Les administrateurs du district de Montîort-l’Amaury invitent la Convention nationale à res¬ ter à son poste, et demandent que le nom de cette commune soit changé en celui de Montf ort-îe-Brutus. Cette demande, convertie en motion par un membre, est décrétée ainsi qu’il suit : « La Convention nationale, sur la demande des citoyens de la commune de Montf ort-l’Amaury, convertie en motion par un membre, décrète que le nom de cette commune est changé en celui de Montf ort-le-Brutus (2). » Suit la lettre des administrateurs du district de Montf ort-V Amaury (3) : « Montf ort, 4e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. « ' Citoyen Président, « Nous vous avons fait passer, le 18 du mois dernier, une adresse à la Convention nationale par laquelle nous demandons, entre autres choses, le changement du nom de Montfort-V Amaury en celui de Montf ort-le-Brutus. Réunis journellement dans cette commune, il est trop (I) Procès-verbaux dèllaZConvention, t. 24, p. 303. |2) Archives' nàiionates, carton C 279, dossier 750. ; (3) Archives nationales, carton G 278, doôsier 739. dur à nos cœurs de prononcer des mots que l’humanité proscrit. Nous pensons, citoyen Président, que si la Convention nationale n’a pas décrété notre demande, c’est sans doute parce que l’adresse ne vous est pas parvenue. Dans ce cas, nous vous en faisons passer ci-joint une semblable et nous espérons que le succès de notre demande n’éprouvera aucun retard. « Comptez, citoyen Président, sur la plus entière soumission à la loi et sur le dévouement le plus prononcé pour la chose publique de T administration populaire du district de Mont - fort. « Bonnin; L. Verger; Dujardin. » Adresse des administrateurs du district de Montf ort-V Amaury (1) : Les administrateurs du district de Montfort, département de Seine-et-Oise, à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Le moment est arrivé où les Français vont faire retentir l’univers de leurs victoires et forcer les tyrans coalisés et leurs suppôts à reconnaître une Constitution sortie de votre sein, qui doit à jamais assurer un gouverne¬ ment libre et populaire en assurant le bonheur de 25 millions de citoyens. « Mais ces victoires, terribles pour les viola¬ teurs de nos droits ne doivent pas être seule¬ ment le fruit des combats, mais encore celui des administrateurs fidèles, sur les ennemis intérieurs qui ne cessent de conspirer notre perte. « Non, citoyens représentants du peuple, malgré les trahisons infâmes et journalières de ces hommes perfides, la République existera ; Mayence rendue; Valenciennes détruite; Lyon rebelle ; Toulon livrée ; Dunkerque assiégée ; la Vendée ravagée n’ont pas affaibli le cou¬ rage des Français; ils n’ont fait, au contraire, que l’augmenter et devenir pour les ennemis un objet de terreur. « Vous venez, citoyens représentants, de perfectionner votre ouvrage en expulsant ceux qui avaient encore l’audace de paraître parmi vous pour y étouffer la liberté par des protes¬ tations contraires à la volonté nationale. Mais qu’ils sachent que tant de forfaits ne restent pas impunis. « Continuez, citoyens représentants, vos im¬ menses et glorieux travaux, les Brutus sont seuls dignes de siéger au Sénat, restez à votre poste jusqu’à ce que le bras vengeur que vous aurez dirigé ait exterminé la race rebelle. « Quant à nous, citoyens représentants, Pair pur de la liberté est aussi nécessaire à notre existence que celui que nous respirons. Loin de nous tout ce qui peut ressentir la féodalité et la tyrannie, loin de nous tout ce qui peut rappeler à notre imagination ces vestiges, ces anciennes dénominations qui n’avaient été inventées que pour flatter l’or¬ gueil et la vanité d’une caste ci-devant privi¬ légiée, et, législateurs, tel est le but de notre pétition. Réunis tous les jours dans une ville qui se glorifie d’aimer et chérir les droits de (1 ) Archives' riatiéhoiés, carton ï! 279pdc8Sier ®750.