106 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Les Angloises, faubourg Antoine 64 Ecossois, rue des fossés Victor 83 Lazare, faubourg Lazare 273 Belhomme, rue Charonne, n° 70 20 Bénédictins Anglois, rue de l’Observatoire 83 Maison du Plessis 369 Maison de répression, rue Victor 48 Maison de Coignard, à Picpus 33 Montprin 47 Fermes - Casernes des Petits Pères 123 Caserne, rue de Sève 119 Caserne des Carmes, rue de Vaugirard 75 Vincennes 272 Total général 5 234 24 La société populaire réépurée de Castres, département du Tarn, se plaint de ce que l’aristocratie et le fanatisme relèvent une tête audacieuse dans les villes et les campagnes de ce département; elle invite la Convention nationale à maintenir dans toute sa force le gouvernement révolutionnaire. Mention honorable, insertion de l’adresse au bulletin (35). [Copie de l’adresse envoyée par la société populaire régénérée et réépuréé de Castres à la Convention nationale le 16 fructidor an II] (36) Représentans, Nous avons applaudi avec transport à la punition éclatante du Catilina moderne et de ses infâmes suppôts; l’énergie que vous avez déployée dans les journées des 9 et 10 thermidor, étoit pour nous le présage assuré de la destruction totale des ennemis de la patrie, lorsque tout-à-coup nous avons vu l’aristocratie renaître de ses cendres, les modérés, les api-toyeurs, les partisans, les solliciteurs en titre des gens suspects lever une tête insolente et proclamer hautement l’amnistie des traîtres à la patrie. De toutes parts nous apprenons les progrès alarmans du modérantisme ; de toutes parts la trompette aristocratique publie avec emphase la marche rétrograde de l’esprit public. Ces hommes constamment énergiques qui ont tout sacrifié à la cause de la liberté; qui, dès l’aurore de la révolution, ont bravé les poignards du royalisme et de la superstition : qui même, par leur fermeté à faire exécuter les (35) P.-V, XLV, 218. (36) J. Mont. n° 136; J. Univ., n° 1757. Mentionné J. Per-let, n° 720. lois révolutionnaires contre les ennemis du peuple, ont préservé ceux-ci des dangers d’une nouvelle crise : hé bien ! ces patriotes prononcés sont aujourd’hui signalés sous les plus noires couleurs; et les implacables ennemis de l’égalité, tous ceux qui ont voulu, qui veulent encore rétablir la guerre civile, perpétuer les déchiremens intérieurs, travaillent avec autant d’impudeur que de scélératesse à briser les liens qui unissent au peuple ses plus ar-dens amis... Des émissaires se répandent dans les campagnes, ils tentent d’avilir la représentation nationale en dénaturant le sens de ses décrets, ils osent même annoncer les suppressions solennelles des décades et le rétablissement des idoles de la superstition sur les débris du temple de la Raison. Dans nos murs même on ne craint pas de persuader au peuple que les patriotes vont bientôt remplacer dans les maisons de réclusions, les ci-devant nobles, parens d’émigrés et toute la horde des conspirateurs. Nous avons vu des détenus rompre tout à coup leurs arrêts, se déclarer libres par l’effet de leur seule volonté qu’ils disoient effrontément être celle de la Convention nationale; se promener insolemment par les rues; se transporter devant la porte d’une maison de réclusion; faire un rappel aux réélus et les enhardir à prendre les mêmes moyens pour recouvrer leur liberté. D’autres, moins téméraires mais non moins audacieux, font imprimer et répandre avec profusion des écrits virulens et calomnieux, dans lesquels l’énergie du patriotisme est toujours assimilée aux attentats des triumvirs justiciés. Représentans vous avez entendu naguère les accens de notre reconnoissance; écoutez aujourd’hui ceux du patriotisme alarmé : comme nos frères de Marseille nous venons vous dire des vérités indispensables et vous demander des mesures que le salut de la chose publique commande. Maintenez dans toute sa force l’activité, l’énergie du gouvernement révolutionnaire; qu’il soit la terreur des ambitieux, des oppresseurs, des hommes corrompus, des continuateurs de Robespierre, qu’il rende à la liberté, l’innocence persécutée et les tristes victimes d’une erreur involontaire, mais qu’il comprime, qu’il terrasse tous les restes impurs de l’aristocratie et du modérantisme! que la proscription soit lancée sans pitié contre les ennemis du peuple, que la justice à exercer sur eux soit constamment à l’ordre du jour, et que celui qui s’ap-pitoiera sur leur sort, soit regardé comme leur complice!... Le tems est passé de combattre avec ménagement; le peuple français est engagé dans un combat à mort contre les tyrans; il faut donc que les tyrans expirent, de même que tous les sectateurs de la tyrannie. Montagne, te découvrir l’abyme que l’aristocratie tente encore d’entr’ouvrir sous tes pas c’est être assuré que tu le refermeras sous les siens. Collationné conforme à l’original. Suivent les signatures.