SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 503 Par les membres des comités réunis en conformité de l’arrêté de la société populaire extraordinairement assemblée ce jourd’huy : Morin (secrét.). g [Le conseil galde la comm. de Montbrison (1) à la Conv.; s.d] (2). Citoyens représentants, Nous avons frémi d’horreur en apprenant la conjuration infernale qui vient d’éclatter dans le sein même de la Convention, et qui avoit pour auteurs ceux qui en étoient le moins soupçonnés. Mais, grâces au génie tutélaire de la France, la conspiration a été découverte et les scélérats ont expié leurs forfaits. Puisse cet exemple effrayer ceux qui seroient tentés de conspirer encore contre l’unité et l’indivisibilité de la République. Pour nous, nous l’avons juré et nous serons fidèles à notre serment : nous ne reconnoîtrons jamais que la Convention. Quiconque s’écartera de ce point central, eût-il rendu autant de services à la patrie que Marat, ne sera à nos yeux qu’un traître, digne de l’exécration publique. Vivre libres ou mourir, voilà notre devise : nous ne connoissons que notre devoir et nous applaudissons au décret qui met hors de la loi une municipalité fédéraliste et protectrice des conjurés. Braves montagnards, vous avez encore une fois sauvé la chose publique. Restez à votre poste, et ne rentrez dans vos foyers que lorsque la patrie ne sera plus en danger. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Périssent tous les traîtres et les despostes, sous quelque forme qu’ils se (sic) osent montrer, S. et F. Les maire, officiers municipaux, agent national, et notables composant le conseil général de la commune de Montbrison. Signés, Gaulne, maire, Guinard, Richard, Basset, Habran fils, Cibost, Theocnon, Desgraves, Gras, officiers municipaux, Buez, agent national, Claveloux, Daphaud, Chaul, Billard, Vidal, Brat, Labbe, Jean Arthaud, Chabrerias fils, Genion, Foray, notables et Clement, secrétaire. p.c.c. Clement (secrét.-ga). h [La sté des amis de la liberté et de l’égalité de la sté popul. de Montbrison, à la Conu; 17 therm. II] (3). Qu’un tiran, que le peuple avoit imprudemment revêtu du pouvoir suprême, employé tous les moyens pour le conserver lors qu’il veut l’exercer lui-mesme; que ceux qui régnent encore sur des esclaves, redoutant l’exemple des (1) Loire. (2) C 313, pl. 1249, p. 28. Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1). (3) C 316, pl. 1266, p. 15; 30 therm. (2e suppl1). François libres, se coalisent pour anéantir la liberté qui menace leur trônes d’une chute prochaine, et qu’ils parviennent à corrompre, sur le sol mesme qu’elle habite, des êtres immoraux ou servilement attachés à leur cause par de vils intérêts, nous devions nous y attendre et estre en garde contre les ennemis-nés de la République, et contre les lâches. Mais, que des hommes investis de la confiance de leurs frères, environnés de l’estime publique, ayent voulu nous asservir et s’emparer de ce pouvoir qu’ils feignoient de détruire, en consommant, par l’assassinat de tous les amis de la patrie, un plan concerté par la perfidie et suivi par l’hypocrisie la plus profonde, ce genre de conspiration surpasse en noirceur tous les attentats commis chez les nations civilisées; les expressions manquent pour le peindre. Si l’amour de la liberté et de la patrie n’ont pus empêcher la formation d’un tel projet, comment ses infâmes auteurs n’ont-ils pas été effrayés à l’aspect des maux que son succès devoit produire ? Comment les insensés ont-ils pu croire de le réaliser ? Comment ont-ils pu aspirer à une authorité odieuse, et dédaigner les flateuses récompenses civiques que la République reconnoissante leur auroit défféré s’ils avoient eus autant de vertus qu’ils avoient de talents ? Il est douloureux sans doute de trouver des traîtres dans ceux que l’on comptoit pour ses amis, et des conspirateurs dans ceux que nous mettions au rang des grands athlètes républicains. Il est aussi bien consolant de reposer ses regards et ses affections sur la masse des représentans, et d’y voir des hommes vertueux, fermes à leur poste, aussi surveillans qu’incorruptibles, aussi inflexibles que Brutus, aussi fidèles et désintéressés que Vagingston (sic). La découverte d’une conspiration tramée avec tant d’art ne peut qu’augmenter l’amour du peuple françois pour ses vrais deffenseurs, et sa sécurité par la destruction de ses ennemis. La société populaire de Montbrison, animée de ces sentimens, en félicite la Convention nationale, aussi inacessible à la crainte qu’aux factions qui voudroient nous enlever le fruit de tant d’années de travaux et de sacrifice. Elle déclare solemnellement qu’elle restera imperturbablement attachée à la République et à la Convention, qu’elle redoublera de courage et d’énergie pour prouver constamment cet attachement, et qu’elle aimerait mieux mourir que de survivre à leur perte : tel est le serment qu’elle a prêté hier auprès de l’arbre de la liberté avec le peuple et les autorités constituées. Vive la République ! P.S. Le député de la société porteur de cette adresse est chargé d’annoncer à la Convention : 1. Qu’en conséquence d’un arrêté pris dans une de ses séances, une souscription a été ouverte dans son sein pour la construction d’un vaisseau; que plusieurs citoyens ont desjà fait leur soumission d’une manière qui prouve leur amour pour la patrie, y ayant à présent peu d’hommes riches dans cette commune; qu’une adresse a été faitte au département pour l’inviter à proposer cet exemple à touttes les commu-