SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 375 vertu terassera le crime, et la liberté triomphera toujours de ses ennemis. Continués de vouloir le bonheur du peuple. C’en est assés pour l’assurer. Recevés notre adhésion à toutes les mesures que vous venés de prendre. Elles ont pour but l’intérêt de la patrie. Elles suffisent pour vous mériter la confiance de tous les vrais républicains. Vive la République ! Vive la montagne, et périssent tous les traîtres ! S. et F. Gayet (ve -présid.), Dargaud; Et. Baudinot (agent nat.), J. Perrin, Bonny, Laurniere, J.P. Saulnier (secrét.). h ' [Les sans-culottes composant le c. révol. de la comm. de Charolles à la Conv.; Charolles, 15 therm. 7/7(1). Législateurs, Elle vient donc d’échouer, cette conspiration infâme qui devoit anéantir la liberté et couvrir la France d’un deuil général. Déjà les chefs de cette horde sanguinaire, les Robespierres, les Couthon, les Saint-Just, et tant d’autres mandataires infidèles et prostitués à la tyrannie, levoient leurs têtes audacieuses et désignoient leurs victimes. Déjà les glêves étoient levés; et c’étoit sur la Convention nationale que dévoient se porter les premiers coups. C’en étoit fait de la liberté, et bientôt... Non, non ! Loin de nous cette idée révoltante. Nos ennemis fussent-ils encore plus nombreux, s’éleva-t-il encore des conspirations plus terribles, la République est impérissable. Elle sortira triomphante au milieu des plus grands écueils. Un grand peuple, qui a juré d’être libre, ne jure jamais en vain. Courage, législateurs, continuez la carrière que vous avez si glorieusement commencée, et ne déposez la massue que la France ne soit entièrement purgée de tous ses ennemis. Tous les citoyens de notre district ont appris avec la plus vive indignation les projets liberticides des traîtres qui déshonoroient la représentation nationale. Ils vous offrent leurs bras, leurs vies et leurs fortunes. Tous sont prêts à marcher pour vous faire un rampart impénétrable de leurs corps. S. et F. Lamborot, Deschiezaux (secrét.), Monnet, Jeandeau, Benoit, P.L. Gayet (secrét.), Vitriey. i' [Les administrateurs du départ 1 d’Eure-et-Loir à la Conv.; s.l.n.d. (2). Le nouveau tyran n’est plus. Le triumvirat est pulvérisé. Quel beau jour pour les patriotes ! Sauveurs du peuple, vous venés encore d’écarter la foudre qui menaçait vos têtes. La vertu opprimée triomphe aujourd’hui dans tout son éclat. Ses fers sont brisés, un air libre et pur anime tous les républicains. Citoyens représen-(1) C 313, pl. 1 246, p. 16. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl'). (2) C 313, pl. 1 246, p. 15. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl1). tans, recevés, d’une administration fidèle, toute la reconnaissance que vous mérités. L’oppresseur que vous avés foudroyé nous était à charge depuis longtems, et nous n’attendions qu’un mot de vous pour aller vous faire un rempart de nos corps. Quelle époque glorieuse dans la révolution ! Nous nous retrouvons libres. Le chêne planté sur le mont sacré, et dont un souffle impur avait comprimé la cime, vient de relever sa tête majestueuse. Nous allons jouir avec sécurité de son ombre tutéllaire. Continués, représentans, vos illustres travaux. Continués-les jusqu’à la mort du dernier tyran. Le feu sacré de la liberté est inextinguible. Il brûle pour consumer tous les traîtres. Vive encore une fois, et vive à jamais la République et la Convention nationale ! J.B. Levassort, Georges, Rousseau, Barre, Vaillant, 2e Barré (secrét. gal), Eti. Jumentier [et une signature illisible]. y [L’agence commerciale établie à Dunkerque (1) , à la Conv.; Dunkerque, 14 therm. 77/(2). De nouveaux tyrans, enfants de l’hypocrisie et du mensonge, ont voulu obscurcir l’aurore de la liberté. La massue nationale a écrasé ces Cromwell et ces Catilina, et leur existence n’est plus qu’un songe. Grâces soient rendues à l’énergie républicaine de la Convention; sa grandeur, en ce jour d’allarme, marque sa force et son indivisibilité. Jamais la République ne périra, la Convention l’a juré; et tous les vrais Français ont répété ce serment solemnel et l’ont gravé dans leurs cœurs. Vive la liberté ! Vive à jamais la République ! Les membres de l’agence : Thre Thelu, François Devinck, Lencou-Barême. k' [Les administrateurs du départ1 de la Loire-Inférieure, à la Conv.; Nantes, 14 therm. 7/7(3). Citoyens représentans, Le tyran Capet, né sur le trône, l’a vu réduire en poudre sous ses pieds, et sa puissance colossale a été brisée par la foudre populaire. Des ambitieux n’ont point été épouvantés de cette catastrophe; ils ont entrepris de rétablir pour eux le trône qu’ils avaient aidé à renverser; mais ces Catilinas modernes, bien dignes des complices qu’ils s’étaient choisis, ont été anéantis par un seul regard des hommes libres. Sans mœurs, sans principes, sans conduite, ils ne pouvaient s’associer que des scélérats, et tout homme vertueux, ou seulement sensé, les repoussait avec dégoût. (1) Nord. (2) C 315, pl. 1 264, p. 10. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl1). (3) C 313, pl. 1 246, p. 14. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl1); C. Eg., n° 721.