[Convention nationale.] ARCHIVEE PARLEMENTAIRES. { î™Xeai793 603 Dubouchet. Je tiens dans mes mains des pièces justificatives de la conduite de Mettier. Je les dépose sur le bureau, et je pense qu’elles dé¬ montreront son patriotisme et son innocence. Il n’est peut-être pas hors de propos de vous dire par qui il a été dénoncé: c’est par Guyot, agent du conseil exécutif, et il y a des preuves que cet homme a dilapidé des fonds publics. C’est un intrigant coalisé avec tout ce qu’il y a d’aris¬ tocrates dans le pays, et notamment à Fontai¬ nebleau. Je l’ai vu dans des fêtes nationales in¬ sulter, par le luxe de ses vêtements, à la mo¬ destie des bons Sans-Culottes qui s’étaient réu¬ nis en l’honneur de la liberté et de l’égalité. Cela me conduit à rappeler de nouveau et avec la plus vive instance votre attention sur le sys¬ tème de diffamation dirigé, non sans de perfides motifs, contre les représentants du peuple. J’ai été dénoncé par Rousselin, et je ne vous entre¬ tiendrais pas de ce fait sans les rapports que je découvre entre lui et la chose publique. X. Lettre du représentant Laplanche, datée D’ÉVREUX LE 26 PRIMAIRE, PAR LAQUELLE IL REND COMPTE DE DIVERSES MESURES PRISES PAR LUI (1). I. Compte rendu du Mercure universel (2). Le représentant du peuple Laplanche écrit qu’il est parti avec les 10,000 hommes qui sont (jeudi 19 décembre 1793), p. 358, col. 3]. D’autre part, le Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 455, p. 371) rend compte de la dénoncia¬ tion des citoyens de Fontainebleau dans les termes suivants s « Un secrétaire fait lecture d’une nouvelle dénon¬ ciation de citoyens de la commune de Fontainebleau, contre Mettier. Cette pièce renferme de nouvelles plaintes contre les pouvoirs que Dubouchet lui avait donnés. « Laurent Lecoxntre en demande le renvoi aux représentants du peuple qui sont dans le départe¬ ment de Seine-et-Oise. * Dubouchet. Je tiens dans mes mains des pièces justificatives de la conduite de Mettier. Je les dé¬ pose sur le bureau, et je pense qu’elles démontreront son patriotisme et son innocence. Il n’est peut-être pas hors de propos de vous dire par qui il a été dé¬ noncé : C’est par un nommé Guyot, agent du con¬ seil exécutif. Et savez-vous ce que c’est que cet homme? Il y a des preuves qu’il a dilapidé les fonds publics. C’est un intrigant coalisé avec tout ce qu’il y a d’aristocrates dans le pays, et notamment à Fon¬ tainebleau. Je l’ai vu dans des fêtes nationales insul¬ ter par le luxe de ses vêtements à la modestie des bons sans-culottes qui s’étaient réunis en l’honneur de la liberté et de l’égalité. « Gela me conduit à rappeler de nouveau, et avec la plus vive insistance, votre .attention sur le sys¬ tème de diffamation dirigé, non sans de perfides motifs, contre les représentants du peuple. J’ai été dénoncé par Rousselin. C’est encore un agent coalisé avec Guyot; et je ne vous entretiendrais pas de ce fait, sans les rapports que je découvre entre lui et la chose publique. » (1) La lettre de Laplanche n’est pas mentionnée au procès:verbal de la séance du 27 frimaire; mais on en trouve des extraits dans la plupart des jour¬ naux qui ont rendu compte de cette séance. (2) Mercure universel (;28 frimaire an II (mercredi 18 décembre 1793), p. 444, col. 1]. à Dreux pour couvrir les départements menacés par les brigands de la Vendée. «J’ai, dit -il, re¬ nouvelé les autorités constituées de Caen; j’ai renouvelé la municipalité, mais les principes de la justice m’ont obligé d’accorder 1,200 livres par an (sic), d’autant que je les ai choisis dans la classe des sans-culottes. Ils consacrent leur S temps à la chose publique et méritent récom¬ pense comme les autres fonctionnaires salariés. Ce qui vous surprendra, c’est qu’en visitant l’hôpital de Caen, j’ai rencontré des sœurs tou-rières hospitalières, des sœurs converses, avec guimpes et parois. J’ai fait faire un auto-da-fé de ces habits contre-révolutionnaires. Le génie ré¬ volutionnaire du Calvados commence à se mettre à hauteur de la montagne, et il importe que mon successeur le maintienne. Plus de 200 détenus, dont quelques-uns appartiennent au tribunal révolutionnaire, attendent pour être examinés. » II. Compte rendu du Journal de Perlet (1). Laplanche écrit d’Évreux en date du 26 fri¬ maire : « Conformément aux ordres du comité de Salut public, je suis arrivé ici à 9 heures du soir pour me rendre à Dreux et diriger la marche des 10,000 hommes venus du Nord. Mais je crois devoir prévenir la Convention de ce que j’ai fait en masse à Caen. J’ai renouvelé, organisé les départements, district, municipalité et généra¬ lement tous les fonctionnaires publics. Comme j’ai choisi les officiers municipaux dans la classe indigente des sans-culottes, j’ai cru pouvoir lui promettre, en votre nom, une indemnité annuelle de 1,200 livres. Une vingtaine de fédéralistes déterminés vont bientôt être envoyés au tribu¬ nal révolutionnaire. » � Renvoi au comité de Salut public. III, Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (2). Laplanche écrit que, conformément aux or¬ dres pressants qu’il a reçus du comité de Salut public, il arrive à Evreux d’où il se portera à Dreux. Là, il rejoindra la colonne tirée du Nord, et se concertera pour l’employer à garantir le dé¬ partement d’Eare-et-Loir, et à exterminer les brigands mgitifs. Il prévient la Convention de ce qu’il a faitfà Caen et de ce qui reste à faire. Il y a renouvelé et épuré les autorités constituées. « Les principes rigoureux de la justice, dit-il, m’ont imposé la nécessité d’accorder 1,200 livres aux officiers municipaux qui ont consacré leurs soins, leur temps et leurs talents à la chose publique. Ainsi que les autres fonctionnaires salariés et les au¬ tres magistrats du peuple, ils supportent tout le poids des fonctions publiques. Il m’a paru , nécessaire de leur accorder une indemnité, d’au¬ tant qu’ils ont tous été pris dans la classe des sans-culottes; c’est à vous de juger le fonds. (1) Journal de Perlet [n° 452 du 28 frimaire an II (mercredi 18 décembre 1793), p. 138]. (2) Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 455, p. 373). 604 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. f dTembre' i w Laplanche a visité les établissements publics. Les hôpitaux sont en général bien administrés. Un seul était servi par des femmes qui avaient conservé le costume religieux. Laplanche s’est indigné de cette contravention à la loi. et de * l’ignorance ou en étaient les administrateurs qui l’accompagnaient. Il a fait un auto-da-fé de l’un de ces habits. La loi est maintenant exécu¬ tée. Cette lettre est renvoyée au comité de Salut public et des finances. IV. Compte rendu des Annales patriotiques et littéraires J\)- Laplanche, représentant du peuple, é rit d’E-vreux qu’il est parti avec 10,000 hommes pour couvrir les départements menacés par les re¬ belles. Il a renouvelé les autorités constituées et la municipalité de Caen. Il accorde 1,200 livres par an aux officiers municipaux. En visitant l’hôpital de Caen, il a trouvé dos sœurs hospita¬ lières, habillées comme sous l’ancien régime, avec des guimpes, des bandeaux dont il a fait un autodafé. XI. Des pétitionnaires réclament leur ADMISSION A LA BARRE (2). Compte rendu du Mercure universel (3). Beaucoup de pétitionnaires demandent à être admis. - TJn membre demande que le décret qui ordonne l’admission des pétitionnaires les seuls jours de décadi soit inséré au Bulletin, afin que les citoyens des départements soient bien ins¬ truits que l’admission des pétitionnaires n’a lieu que le jour de chaque décade. (Décrété.) XII. Don patriotique d’une commune de Seine -et -Marne (4). Compte rendu des Annales patriotiques et littéraires (5). Une commune du département de Seine-et-Marne fait offre de 904 chemises, 12 livres de (1) Annales palrioliques el littéraires [n° 351 du 28 frimaire an II (mercredi 18 décembre 1793), p. 1588, col. 1], (2) La demande de ces pétitionnaires n’est pas in¬ sérée au procès-verbal de la séance du 27 frimaire an II; mais il y est fait allusion dans les comptes-rendus de cette séance publiés par le Mercure uni¬ versel et par les Annales palrioliques el littéraires. (3) Mercure universel [28 frimaire an II (18 dé¬ cembre 1793), p. 443, col. 1]. (4) Le don patriotique de cette commune de Seine-et-Marne n’est pas mentionné au procès-verbal de la séance du 27 frimaire an II; mais il y est fait allusion dans les comptes rendus de cette séance publiés par les Annales palrioliques et littéraires et le Mercure universel. (5) Annales palrioliques el littéraires [n° 351 du 28 frimaire an II (mercredi 18 décembre 1793), p. 1587, col. 2]. charpie et 4 paires de souliers. « L’un des culti¬ vateurs de cette commune, dit Bernard des Sablons, n’avait que 3 chemises et n’a pas balancé d’en donner une. Insertion au procès-verbal et mention de l’offre de la commune et de celle du pauvre cultivateur. XIII. La section de la Fraternité de Paris FAIT OFFRE D’UN CAVALIER JACOBIN ARMÉ ET ÉQUIPÉ (1). Compte rendu du Mercure universel (2). La section de la Fraternité écrit qu’elle a fourni un cavalier jacobin armé et équipé pour la dé¬ fense de la patrie. Mention honorable. ANNEXE N° 1 à la séance du *3 frimaire an II. (Mardi 1? dé¬ cembre 1303). Compte-rendu, par divers journaux, de la discussion à laquelle donna lieu la motion de Eabrc d’Eglantine tendant à ordonner l’arrestation de Vincent, de Maillard dit Tapedru et de Ronsin (3). I. Compte rendu du Journal de Berlet (4). Fabre d’Églantine. 11 y a, dans les bureaux de la guerre, un homme qui a fait plus de mal que Roland. Des agents secrets, envoyés par lui à Bordeaux, ont été arrêtés : le comité de sûreté générale a fait son devoir. Cet homme, c’est Vincent. Il tient des comités clandestins, à la tête desquels est un nommé Maillard dit Tapedru, agent de police, mis en état d’arres¬ tation par le comité, et remis ensuite en liberté à la sollicitation des bureaux de la guerre. Avez-vous lu, sans frémir, la lettre par laquelle Ronsin a prétendu influencer Paris? C’est Vin¬ cent qui l’a fait afficher. Il n’y a d’autre conseil exécutif que les bureaux de Vincent. Ses agents s’introduisent dans vos comités et plusieurs ont poussé l’audace jusqu’à prendre au collet des membres de la Convention. Vincent et ses agents ont voulu égarer la Société des Jacobins qui, heureusement, se régé¬ nère et chasse tous les intrigants. Ils ont tenté (1) Le don patriotique de la section de la Frater¬ nité n’est pas mentionné au procès-verbal de la séance du 27 frimaire an II; mais il y est fait al¬ lusion dans les comptes rendus de cette séance pu¬ bliés par le Mercure universel et les Annales patrio¬ tiques et littéraires. (2) Mercure universel [28 frimaire an II (mardi 18 décembre 1793), p. 442, col. 2]. (3) Voy. ci-dessus, même séance, p. 574, le compte rendu de la même discussion d’après le Moniteur. (4) Journal de Perlet [n° 452 du 28 frimaire an II (mercredi 18 décembr® 1793), p. 140].