[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 14 brumaire an I 247 I 4 novembre 1793 Les citoyens de La Guerche, département d’Ille-et-Vilaine, et les corps administratifs, mu¬ nicipal et judiciaire composant la Société répu¬ blicaine de la Montagne de cette commune, fidèles aux principes et à leur serment, annon¬ cent que leurs bataillons marchent contre les bri¬ gands de la Vendée. Ils demandent que les cons¬ pirateurs soient frappés, que tous les traîtres soient écrasés par les foudres de la puissance nationale. Ils invitent la Convention à rester à son poste, jusqu’à ce que les tyrans coalisés aient senti que le peuple français est invincible. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit Vadresse des citoyens de la Guerche (2). Les citoyens de la Guerche et les corps adminis¬ tratifs, municipal et judiciaire composant la Société républicaine de la Montagne de cette ville. « La Guerche, le 8e jour de la 3e décade du 1er mois de l’an II de la Répu¬ blique une et indivisible. « Représentants, « Inébranlables dans leurs principes, les ci¬ toyens de ce district, toujours fidèles à leur serment, n’ont point cessé d’être inviolable-ment attachés à la République une et indivi¬ sible. Parmi les ennemis qui déchirent son sein, ceux de la Vendée vont trouver leur tombeau sur le sol même qu’ils souillent de leurs crimes ; nos bataillons ont marché et marchent encore pour les y ensevelir. « Sauveurs de la patrie, trop longtemps l’in¬ dulgence enhardit les conspirateurs. Vous tenez dans vos mains les foudres de la puissance nationale : frappez, que tous les traîtres en soient écrasés; que la vengeance du peuple fatigué de tant de complots, soit aussi terrible qu’éclatante; que l’aristocratie en frémisse et tombe anéantie. « Nous connaissons toute l’étendue de la scélératesse des ennemis du peuple. C’est en vain qu’ils s’efforcent par les plus monstrueuses calomnies de vous dépouiller de sa confiance, ils ne font que l’ affermir. « Représentants, couronnez donc votre ouvrage, le peuple le veut. La garde de sa liberté ne peut être confiée à des mains plus sûres, il est digne de vous de consolider le gou¬ vernement républicain que la nation vient d’adopter. « Quand les tyrans coalisés auront senti que le Français libre est invincible, que l’Europe liguée ne saurait jamais l’asservir; alors, représentants, vous pourrez jouir au sein de la retraite du bonheur et du repos, fruits d’une paix dont le bienfait sera dû à la persévérance de votre courage. La reconnaissance d’une nation qui vous devra sa liberté sera la plus glorieuse récompense de vos travaux et la jouissance la plus digne des fondateurs de la République française une et indivisible. « Regnier, président ; Mazure, secrétaire; Dein, secrétaire; Lagay, secrétaire. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 304. (2) Archives nationales, carton C 279, dossier 750. « Sur la demande des citoyens de la commune de la Ferté-sous-Jouarre, convertie en motion par un membre, « La Convention nationale décrète que le nom de cette commune est changé en celui de la Ferté-sur-Marne (1). » Les représentants du peuple dans le départe¬ ment de l’Yonne annoncent que les nombreux bataillons de ce département s’organisent : 10,000 hommes et une compagnie de canonniers partent de ce département. Ils donnent quelques détails sur une fête civique et sur un autodafé de reliques et de lambeaux de l’ancien régime. Insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre -des représentants du peuple dans le département de V Yonne (3). Les représentants du peuple dans le département de l'Yonne, au citoyen Président de la Conven¬ tion nationale. « Auxerre, 10e jour du 2e mois de l’an II de la République. « Vous voudrez bien annoncer à la Convention, citoyen Président, que les nombreux bataillons du département de l’Yonne s’organisent. « Le 6° jour du 2e mois nous avons été, à Joigny, présenter à 1.500 volontaires la bannière sous laquelle ils vont marcher aux combats; l’hymne cher aux patriotes a été chanté, le dernier couplet a servi de paroles sacramentelles, en les prononçant un silence religieux a régné parmi un peuple nombreux, puis les cris redoublés de Vive la République, Vive la Convention se sont fait entendre, une pluie abondante et désirée a terminé la fête sans en déranger l’ordre. « Le département de l’Yonne fournira mille hommes, indépendamment d’une compagnie de canonniers, c’est l’élite de la jeunesse, nous aurons soin de la garder des intrigants et des muscadins qui désirent des épaulettes. « Les chevaux destinés à nos jeunes cavaliers se rassemblent au point central, et bientôt ils seront prêts à seconder l’ardeur de nos guer¬ riers. « Aujourd’hui, le second autodafé des reliques et des lambeaux de l’ancien régime a eu lieu ici en notre présence et celle des autorités cons¬ tituées, et du peuple qui accompagnait de cris de joie chaque tourbillon de flammes. « Salut à nos chers collègues. « Maure aîné; Ichon. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 304. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 305. (3) Archives nationales, carton G 278, dossier 735. Bulletin de la Convention du 4e jour de la 2e décade du 2e mois de l’an II (lundi 4 novembre 1793); Aulard : Recueil des Actes et de la Correspondance du comité de Salut public, t. 8, p. 155.