Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j J-�mbre “703 115 Etat des matières d’or et d'argent envoyées par le directoire du district de Cherbourg, au direc¬ teur de la Monnaie à Rouen, savoir : Une crois, deux calices, deux patènes en ar¬ gent provenant de la commune de Canteloup, En or En arg. pesant dix marcs sept onces g. g. m. 0. g. un gros, ci ...... . .......... » 10 7 1 Une garniture d’épée en argent, provenant du désar-% mement de Dumontel, pesant un marc une once quatre gros, ci .................... » » 114 Une garniture d’épée en argent, provenant du désar¬ mement de Barbon, pesant sept onces trois gros, ci ....... » » » 7 3 Une croix ci-devant de Saint-Louis en or, provenant du citoyen Erard, pesant quatre gros six grains ............. 4 6 » » » Une croix et un encensoir d’argent pesant ensemble neuf marcs 1 once 4 gros, ci . . » » 9 14 Totaux .......... 4 6 22 1 4 Nous, administrateurs du district de Cher¬ bourg, certifions le présent état montant à quatre gros six grains en or et vingt -deux marcs une once quatre gros et demi en argent, conforme aux procès-verbaux des pesées des-dites matières, restés en notre dépôt. Cherbourg, le 9 frimaire, 2e de la [République française, une et indivisible. Marmion, président; J. Huet; Berne, vice-président. Les citoyens Thomas, curé, et Belin, vicaire de la commune d’Ivoy-Ie-Pré, ont déclaré à la Société populaire de cette commune, qu’ils ne rempliraient plus leurs fonctions du culte catho¬ lique, et ont remis leurs lettres de prêtrise. Insertion au « Bulletin » (1). Les autorités constituées de Roanne envoient copie du procès-verbal de la fête qu’ils ont cé¬ lébrée le 10 frimaire, pour solenniser le jour de la décade. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Procès-verbal (3). Extrait des registres d'une délibération prise en commun par les autorités constituées de la ville de Roanne. Le quatre frimaire, l’an deux de la Répu¬ blique une et indivisible, les citoyens compo¬ sant le directoire et le conseil du district, les citoyens municipaux et notables de la ville de Roanne, réunis pour traiter d’objets d’admi¬ nistration, de police générale; le procureur (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 62. (2) Ibid. (3) Archives nationales, carton C 284, dossier 824. de la commune a dit : « La fondation de la Répu¬ blique française est l’époque la plus glorieuse du genre humain. Le Français, esclave sous ses rois, n’a pu parvenir à ce haut degré de ses destinées sans avoir été exposé aux plus grands revers; les premières années de sa régénération furent des années d’esclavage mitigé par une constitution qui lui préparait des chaînes en¬ core plus pesantes. Le 22 septembre, la nation détruisit pour jamais le germe d’esclavage qu’avaient enté dans une Constitution libre les Constituants de la première Assemblée nationale. Cette heureuse époque devait être naturelle¬ ment le commencement de notre année, et devenir l’ère des Français. Aussi nos repré¬ sentants ont décrété que l’année daterait du vingt-deux septembre (vieux style), qu’elle serait divisée en douze mois de trente jours; que chaque mois serait partagé en trois parties qui s’appelleraient décades, jour que le Fran¬ çais consacre et seul jour où les autorités cons¬ tituées peuvent férier. Nous le célébrerons samedi trente novembre (vieux style). Le dix frimaire, qu’il s’annonce par trois coups de canon la veille et six au moment où tous les citoyens réunis aux autorités constituées se rendront au charnu de la fédération et au pied de l’arbre de la Liberté pour y chanter cet hymne chéri qui fait pâlir nos ennemis et fait le triomphe des patriotes. Que la fête se ter¬ mine par une illumination générale.» A l’instant tous les citoyens ont applaudi d’une voix à cette proposition et il a été or¬ donné que la fête serait célébrée avec toute la solennité possible, qu’on l’annoncerait par affiches et au son de la caisse, qu’on en don¬ nerait avis à la garde nationale, à l’armée révo¬ lutionnaire, à la Société populaire, avec invi¬ tation de se réunir au district et à la munici¬ palité. Le dix frimaire, l’an deux de la République une et indivisible, sur les deux heures après-midi, en exécution de l’arrêté pris le quatre, le canon a annoncé le commencement de la cérémonie. A l’instant le tribunal du district, de conci¬ liation, le juge de paix et ses assesseurs, la Société populaire, représentée par dix membres dont l’un portait l’effigie de Châlier, les mem¬ bres composant le comité de surveillance en présence du citoyen Jacques Gay, administra¬ teur du département, se sont rendus dans la maison des ci-devant capucins, lieu des séances du district et de la municipalité. La garde na¬ tionale et l’armée révolutionnaire, rendues sur la place d’armes, ont reçu au milieu d’elles les autorités constituées et sont parties, suivies d’une foule immense de citoyens, pour se rendre au champ de la fédération où l’on a procédé à l’autodafé de quelques vieux titres qui étaient restés en arrière dans des archives où les scellés étaient apposés depuis longtemps, et de toutes les tapisseries couvertes de fleurs de lys qui servaient jadis à la salle d’audience. Les cris de : Vive la République! vive la Montagne ! ont re¬ tenti de toutes parts et le citoyen, en voyant brûler ces vieux titres de servitude et les fleurs de lys qui retraçaient notre esclavage, s’est livré aux élans que doit nécessairement pro¬ duire l’anéantissement de tout ce qui pourrait annoncer la servitude. Animés de ces sentiments républicains, c’est au pied de l’arbre delà liberté que les élans patriotiques ont redoublé et se sont manifestés par les chants et par les danses