[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 45 4e groupe. De jeunes enfants avaient à leur tête cette inscription : Patience, nous vengerons nos frères. 5 e groupe. Les autorités constituées étaient précédées d’une bannière portant : Aussi juste que l'équilibre. 6e groupe : Le représentant du peuple au milieu des sans-culottes avec cette inscription : i - La reconnaissance publique t'attend. 7 e groupe. La Société populaire et cette inscription : Peuple, nous veillons sur toi. 8 e groupe. Une femme représentant la liberté, coiffée en bonnet rouge, tenant de la main gauche et sur le cœur le livre 4e la loi, et de la droite une massue, a écrasé des crapauds sortis des plantes venimeuses (sic) produites dans la fange du marais et des eaux croupissantes. 9 e groupe. La pierre de la Bastille portée par quatre sans-culottes avec cette bannière où. était écrit : Du sang qu'elle a coûté, est née la liberté. 10e groupe. Des vieillards, des hommes, des femmes et des enfants portant la Constitution, avec cette inscription : Tyrans, plutôt mourir que de ne point l'aimer. 11e groupe. Un tombereau portant les titres féodaux avec cet écriteau : Condamnés au feu, par décret du peuple souverain. On a ensuite planté l’arbre de la fraternité, j’y ai jeté la première terre et après avoir de nouveau harangué le peuple, j’ai eu la satisfac¬ tion de n’entendre plus dans les airs que les cris de Vive la Convention! ; on a brûlé les restes de la féodalité, j’ai ensuite remis un drapeau au bataillon, cette nouvelle manière de bénir les drapeaux, sans l’assistance de la vermine ecclé¬ siastique, m’a fourni l’occasion de dévoiler en¬ core les plus ténébreuses manœuvres de cette infernale engeance, et j’ai fini par inviter le peuple à ne reconnaître d’autre culte que les ver¬ tus de la patrie. Les élans du républicanisme et de T allégresse m’ont confirmé dans l’idée que j’ai depuis longtemps qu’il suffit de débarrasser le peuple des intrigants� pour s’assurer de ses mouvements et le diriger au bien et au salut de la patrie. P. 8. Je joins à cette lettre une pétition (1) qui m’a été remise et sur laquelle je vous prie de fixer toute votre attention (2); songez àBeauvais, ne le perdez pas de vue; il a de grands maux, il lui faut de grands remèdes; il faut, là, dévelop¬ per de grandes mesures, il en est temps encore, mettez-moi à même de les prendre. Les sans-culottes de la commune de Corbeil déposent sur l’autel de la patrie une boîte d’ar¬ gent. « Elle était, disent-ils, destinée à contenir des os vermoulus, auxquels on attribuait des effets merveilleux dans les siècles d’ignorance et de superstition; mais aujourd’hui la raison, la vérité nous apprennent que la boîte est la seule chose qui puisse avoir de la vertu et de l’utilité, en la convertissant en une monnaie républicaine. » Ils terminent leur discours en invitant la Con¬ vention nationale à rester à son poste, jusqu’à ce que la Montagne ait achevé d’écraser tous les insectes royalistes, fédéralistes et fanatiques. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit le discours des sans-culottes de la commune de Corbeil (4). Citoyens représentants, Nous avions, dans une boîte d’argent doré, de vieux os vermoulus qu’on a dit avoir appar¬ tenu à un vieux saint. On a prétendu, dans les siècles d’ignorance et de superstition, que ces os faisaient de grands miracles, et les prêtres n’ont pas manqué de rehausser ces prétendus hauts faits par beaucoup de singeries et de mensonges. Le siècle de la raison est enfin arrivé avec celui de la liberté, et les sans-culottes de Corbeil ont reconnu que la boîte d’argent était la seule chose qui pût avoir de la vertu et de l’utilité, en la convertissant en monnaie républicaine : nous vous l’apportons de leur part. Ce n’est plus une châsse ni un fétiche qu’il nous faut, c’est une bonne guillotine qui fasse tomber prompte¬ ment les têtes des accapareurs et de ceux qui contrarient l’exécution de votre décret sur la taxe des denrées. Nous sommes encore chargés, citoyens repré¬ sentants, d’une autre mission; c’est de vous en¬ gager à rester à votre poste jusqu’à ce que les ennemis extérieurs et intérieurs de la République soient exterminés; nous espérons que cela ne tardera pas et que la Montagne écrasera enfin les tyrans, les aristocrates, les royalistes, les fédéralistes et tous les autres insectes à figure humaine qui voudraient continuer à nous dé¬ chirer et à nous dévorer. Notre style est simple et rustique, c’est celui des vrais sans-culottes (5). Auray, commissaire; Leclerc, commissaire; Richelet, commissaire. (1) Nous n’avons pas retrouvé cette pétition. (2) Cette phrase ne se trouve pas dans le texte du Moniteur reproduit par M. Aulard. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 203. (4) Archives nationales, carton G 278, dossier 739. — Bulletin de la Convention du 10e jour de la lre dé¬ cade du 2e mois de l’an II (jeudi 31 octobre 1793). (5) Applaudissements, d’après le Moniteur uni¬ versel [n° 40 du 10 brumaire an II (jeudi .31 oc¬ tobre 1793), p. 163, col. 3]. Dumont.