374 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE nos principes sont bons, que nos intentions sont pures, que nous sommes inviolablement attachés a la Convention nationale qui sera toujours nôtre seul et unique point de ralliment, et que nous périrons plutôt mille fois avec elle que de nous en détacher jamais. Nous vous déclarons que par nôtre adresse du 3e jour complémentaire de l’an 2e qui nous a été inspirée par l’amour de la patrie, nous n’avons pas eu l’intention d’attaquer les opérations du citoyen Chauvin, qui comme vous, s’efforce de faire rénaitre l’ordre, d’étouffer les intrigues d’anéantir les factions et de faire triompher les principes avec la liberté. Vive la Convention nationale. Arnault, président, Levieil, Diotte Maillou, secrétaires. 10 La société populaire et républicaine de Montier-en-Der, district de Saint-Dizier, département de la Haute-Marne, applaudit à l’énergie avec laquelle la Convention a rempli sa mission; elle l’invite à rester à son poste et l’assure qu’elle ne mettra jamais en balance quelques hommes et la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (21). [La société populaire et républicaine de Montier-en-Der aux citoyens représentants du peuple français, le 27 vendémiaire an HT] (22) Législateurs, Catilina étoit parmi vous ; le sénat étoit violé ; nos Gracques étoient sous le poignard des assassins ; des Silla et des Marius organisoient la guerre civile et bientôt Cézar eut passé le Rubicon, si par votre energie et par votre courage vous n’eussiez purgé la terre de la liberté du monstre qui la souilloit. Périssent ainsi ses complices, ces hommes qui s’abreuvant a longs traits du sang des patriotes partageoient avec audace les forfaits, la honte et la bassesse attachés à la tyrannie. La Révolution, dans sa marche hardie a été sans cesse arrêtée par des conspirations, qui se sont succédées avec une audace toujours nouvelle des hommes pervers, aveuglés par une folle ambition, réfractaires a la loi, insensibles a l’opprobre, ne reconnoissant ni probité, ni patrie, affectant le courage, et cependant lâches et pusillanimes suivant les circonstances, cruels sous pretexte d’être justes, empruntant avec une sorte d’éclat le langage de la vertu et le masque du patriotisme, ont essayé de porter a la liberté les coups les plus funestes. Grâces vous soient rendues, pères de la Patrie, pour avoir dans cette crise violente rempli toujours dignement votre mission, sauvé la République! et fondé le bonheur des français sur la justice et l’humanité. Restez donc au poste d’honneur, et ne craignez pas que les réputations momentannées et mensongères aient de l’ascendant sur nous, nous ne mettrons jamais en balance quelques hommes et la patrie : nos seules idoles seront la liberté, la justice et la vertu. Si les amis de Pitt et Cobourg persistoient a vouloir elever un autel auprès du sanctuaire des lois ; ce seroit a la main qui nous a délivrés du Catilina moderne à renverser ce monument honteux qui attesteroit la lâcheté des français. Les membres du comité de correspondance. REYNAUD, président et 5 autres signatures. 11 Les administrateurs du directoire du district de Pau [Basses-Pyrénées] écrivent à la Convention, que des biens d’émigrés, estimés 61689 L 15 s 5 d, ont été vendus, pendant cette décade, 157470 L. Insertion au bulletin et renvoyé au comité des Finances (23). 12 La société populaire et réépurée des Jacobins de Tarascon-sur-Rhône [Bouches-du-Rhône], se plaint de ce que des bruits atrocement calomnieux ont été répandus sur la pureté de ses principes et de sa conduite; elle déclare qu’elle est invariable dans ses principes et qu’elle n’est armée que pour la défense de la Convention. Insertion au bulletin et renvoyé au comité de Sûreté générale (24). Les citoyens composant la société populaire de Tarascon, département des Bouches-du-Rhône, écrivent à la Convention nationale pour repousser les bruits atrocement calomnieux, disent-ils, qui ont été répandus jusques dans son sein, sur la pureté de leurs principes et de leur conduite. Ils lui représentent que c’est à tort qu’on les a accusés d’être des partisans du fédéralisme, tandis que plusieurs d’entre eux furent poursuivis, emprisonnés, enchainés par les scélérats fédéralistes ; qu’il est bien vrai qu’ils ont acheté 50 fusils, mais qu’ils n’en ont fait d’autre usage que pour en faire présent à 50 citoyens, dépourvus de moyens de s’en procurer, afin qu’ils fussent en état de faire un ser-(21) P.-V., XLVIII, 184. (23) P.-V., XLVIII, 184. Bull., 20 brum. (suppl.). (22) C 325, pl. 1410, p. 18. (24) P.-V., XLVIII, 185.